Diagnostic des potentialités et vulnérabilités du milieu naturel à la commune de Gressier face à la pression démographique liée à la périurbanisation de Port-au-Prince (haà¯ti) comme base d'une planification du développement de son habitat.( Télécharger le fichier original )par Nixon SANON Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (Belgique) - Dipleme d'Etudes Approfondies 2006 |
5.3.3- Evolution de la densité de l'habitatLa formation de petites unités bâties le long des routes à Gressier est un phénomène plus ou moins récent. Avant l'élévation de Gressier au rang de commune, on pouvait compter 0 et 1 à 2 implantations19(*) par Km2. Dans les montagnes par contre le nombre d'implantations variait de 2 à 15 par Km2. De nos jours, au niveau de certains endroits des montagnes, à la place des maisons rurales traditionnelles, des constructions « en dur » et recouvertes en tôles galvanisées sont établies. Au niveau de la côte, les constructions sont quasiment toujours « en dur ». Malgré tout, la dispersion en hameau au niveau des montagnes persiste encore aujourd'hui même si la densité est plus élevée. Contrairement à ce que pense SORRE (1952) qui considère ce type d'habitat comme une forme transitoire vu dans une perspective historique, l'occupation des montagnes de Gressier diffère très peu de ce qu'elle était après l'indépendance en 1804. Cette forme d'occupation est le résultat d'un ensemble de politiques gouvernementales entre autres le caporalisme agraire. 5.3.4- Evaluation de l'habitatIl faut entendre par l'évaluation de l'habitat la considération d'un ensemble de critères d'appréciation de l'habitat. Les critères, en général, ne sont pas universels. Ils dépendent des contextes juridique, administratif, économique et culturel des pays (SMUH, 1975). A la lumière de cette considération, on a retenu les critères suivants pour l'évaluation de l'habitat à Gressier : - Les critères quantifiables (relatifs aux coûts)
- Les critères relatifs à la qualité a) Critères quantifiables
b) Critères de qualité : facteurs climatiques, équipement et sécurité foncière L'une des fonctions de l'habitat est la protection de l'homme contre les facteurs climatiques. Cependant, d'une manière générale les facteurs climatiques, particulièrement l'ensoleillement ne sont pas pris en compte dans la disposition et l'orientation générale de l'habitat. Seule compte la possibilité de se loger et de survivre dans un contexte de forte pression démographique et de spéculation immobilière (particulièrement dans la zone côtière). Comme nous l'avons souligné, l'habitat n'offre pas un niveau suffisant d'équipement et d'infrastructures. Si le statut du sol et des constructions au niveau des plaines est favorable aux habitants après acquisition, il est tout à fait préjudiciable à la collectivité qui perd ainsi des zones agricoles de qualité. Ceci est le résultat de l'absence d'un cadre institutionnel et réglementaire qui définit les affectations des sols. Le problème de sécurité foncière, quant à l'habitation, au niveau des montagnes ne se pose pas eu égard au droit coutumier qui consacre l'indivision des terres entre les héritiers. En définitive, le secteur habitat a des impacts négatifs sur l'environnement, qui découlent des conditions socio-économiques des habitants, de leur mode de vie et du type d'aménagement de l'espace occupé. En effet, comme le souligne EMMANUEL et al. (2000), l'absence d'activités génératrices de revenus et de production de richesses dans les sections communales et dans les villes du pays, la centralisation des activités dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, la quasi-inexistence d'un secteur formel, composé d'acteurs publics et privés, dans la construction des habitations et la non intégration de l'habitat dans les politiques de santé publique compromettent davantage le développement sain de ce secteur dans le pays. Pourtant, l'amélioration des conditions générales de l'habitat aurait une influence significative et positive sur la qualité de vie de la population. Chapitre 6 * 19 Une implantation = 5 habitants (Une famille moyenne) (DATPE, 1982). |
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