III. Age biologique :
Nous avons tous observé les différences qui
peuvent exister entre l'âge apparent d'un individu et son âge
chronologique (déterminé à partir de sa date de
naissance). L'âge chronologique, en effet, ne reflète qu'en partie
notre vieillissement personnel. Il devenait donc indispensable d'être
plus discriminatif et de mieux appréhender notre statut organique
réel, en trouvant une autre référence. Cette
évidence a depuis longtemps intéressé de nombreux
chercheurs principalement aux Etats-Unis et au Japon. Les principales
études sur l'âge biologique ont été faites par Heron
et Chown (1967), Dirken (1972), Siegler (1978), Shock (1980), Costa et McCrae
(1980) et Dean (1988).
L'âge biologique ou âge fonctionnel ou âge
physiologique reflète l'état physiologique ou fonctionnel exact
de l'individu. Cet âge biologique peut d'ailleurs correspondre à
l'âge chronologique de la personne. Mais il est habituel de rencontrer
des gens qui ne font pas du tout leur âge. Ils font soit plus jeune, soit
plus vieux, et parfois même beaucoup plus vieux
que leur âge. Il apparaît que ces gens sont
effectivement biologiquement plus âgés que ne le voudrait leur
âge chronologique.
III.1. Les critères de choix de paramètres de
mesure de l'âge biologique :
Ils sont multiples. Ils doivent se modifier avec l'âge ;
être représentatifs d'une ou plusieurs fonctions physiologiques ;
être capables de détecter de légères modifications
de l'état fonctionnel ; être non traumatiques et sans danger pour
l'individu ; avoir des résultats reproductibles ; mesurer une fonction
importante ; ne pas être redondants ; être susceptibles
d'influencer le rythme du vieillissement. L'ensemble de ces tests doit fournir
une image globale de l'état de santé de l'individu et servir de
base pour prédire sa santé future de même que sa
durée de vie. Ce choix est souvent rendu difficile par la
nécessité de tenir compte des coûts et des moyens
disponibles. (Christophe, 2006)
L'age biologique doit donc permettra de décrire
l'état physiologique d'un individu à chaque stade de son
vieillissement chronologique, permettre d'étudier des populations
particulières, vérifier l'efficacité de certains
traitements, médicaments, exercices ou régimes et prédire
le maintient ou la perte de la compétence physiologique, afin de
déterminer l'incidence des maladies et d'évaluer
l'espérance de vie.
De nombreux tests peuvent être utilisés. Il
convient dans un premier temps de noter les indices anthropométriques
(taille et poids). Puis viennent des paramètres courants (pression
artérielle, acuité visuelle et accommodation, audiométrie,
capacité vitale respiratoire forcée, force de préhension,
pli cutané tricipital, test de la dextérité,
sensibilité vibratile, etc.). Dans un second temps, on doit affiner les
résultats en utilisant du matériel médical adéquat
afin de mesurer la vitesse de conduction nerveuse, l'index cardiaque au repos,
le volume maximum d'oxygène consommé à l'effort, etc. La
biologie est précieuse et permettra d'apprécier la
numération formule sanguine, la vitesse de sédimentation, les
transaminases hépatiques, les phosphatases alcalines, la glycémie
à jeun, le cholestérol total et HDL-cholestérol, la
créatininémie, l'urée, les protides totaux, etc., auxquels
on peut associer des tests biologiques dynamiques et hormonaux.
(Christophe, 2006)
A titre d'exemple, le cholestérol total, le HDL (high
density lipoprotein) et LDL (light density lipoprotein) sont d'excellents bio-
marqueurs de l'atteinte vasculaire. L'obésité est
corrélée en tant que telle avec cancer, maladies
cardio-vasculaires, et réduction de l'espérance de vie.
L'obésité abdominale est la plus nocive (c'est un facteur de
risque considérable pour
l'artériosclérose et le diabète). La
pression artérielle et en particulier la pression artérielle
systolique doit rester inférieure à 140. La fréquence
cardiaque est influencée par l'entraînement physique. La moyenne
est de 72 battements par minute. Une personne physique en bonne santé
devrait avoir une fréquence d'environ 60. La mesure de la consommation
maximum d'oxygène ou VO2 max est un excellent reflet de l'état
cardiovasculaire et respiratoire de notre corps. La capacité vitale
forcée est la quantité d'air que nous pouvons inspirer et expirer
rapidement en une inspiration très profonde. Elle s'apprécie
grâce à un spiromètre. Elle reflète
l'intégrité de l'ensemble du système respiratoire (les
muscles de la poitrine, du diaphragme, le contrôle du système
nerveux central et l'élasticité de nos poumons). Cet examen s'est
révélé comme étant le meilleur test
prédictif de l'espérance de vie dans l'étude de
FRAMINGHAM. L'audition commence à diminuer vers l'âge de 30 ans. A
20 ans, on perçoit un son (8000 Hertz) à 18 décibels,
à 60 ou 70 ans, il faut monter à 50 ou 80 décibels.
L'apparition d'auto anticorps (facteur rhumatoïde et anti ADN) est un
élément péjoratif sur l'espérance de vie. La
glycémie est un bon indicateur de la restriction calorique. Un
régime bien suivi doit aboutir à une diminution de la
glycémie plasmatique. Un excès de sucre dans le sang peut
favoriser la mise en place de liaisons entre sucres et protéines, sucres
et ADN : la glycosylation. Celle-ci fait l'objet d'une théorie du
vieillissement. Enfin, l'appui monopodal est un test simple qui consiste
à pouvoir rester debout, sur une jambe (l'autre étant
relevée), les yeux fermés : c'est un excellent test de
l'intégrité de l'oreille interne, des systèmes
neurologiques centraux et périphériques, et de l'état
musculaire et ostéo-tendineux. Un adulte de 20 ans peut rester en
équilibre presque indéfiniment, un adulte de 50 ans environ 10
secondes, un adulte de 30 ans environ 25 secondes et une personne de 80 ans ne
peut tenir l'équilibre. Les résultats obtenus à ces
différents tests doivent ensuite être rapportés à
des tables de références permettant de déterminer avec
précision l'âge biologique de la personne. (Christophe,
2006)
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