1.2.
PRESENTATION DE LA VILLE DE GOMA
Ayant brossé l'histoire de la loi foncière en
R.D.C.; nous allons pouvoir présenter succinctement les données
géographiques, démographiques, administratives et
socio-économiques de la ville de Goma, notre milieu d'étude.
1. 2.
1. Eléments géographiques
« La ville de Goma est située au sud de
l'Equateur entre 141° latitude sud et 29° 14 longitude Est »
(Mairie de Goma, 99).
Elle est limitée au Nord par le territoire de
Nyiragongo, au sud par la province du Sud- Kivu, à l'ouest par le
territoire de Masisi et à l'Est par la République Rwandaise.
Elle s'étend sur une superficie de 66,824 Km2 soit 11%
de la province du Nord-Kivu.
La ville, bâtie au pied des volcans NYIRAGONGO et
KARISIMBI, est entièrement couverte des sols volcaniques avec un relief
peu accidenté. « Son altitude varie entre 140lm au bord du lac Kivu
et 2000m au point d'adjonction avec la collectivité de BUKUMU »
(NABIRU, 1993/94). La ville a un seul point le plus élevé, le
Mont Goma.
Avec un climat généralement
tempéré, adouci par les vents qui soufflent du lac Kivu et des
volcans, la ville connaît en général deux saisons:
- une saison pluvieuse de fin Août à mi-Mai,
entrecoupée par une courte saison sèche qui va de
mi-décembre à mi-février et ;
- une saison sèche allant de mi-Mai à fin
Août.
L'hydrographie de la ville de Goma comprend seulement «
le lac Kivu, le lac vert et le lac noir » (Mairie de Goma, 1999, op. cit.)
Notons que la configuration géographique de la ville de
Goma est un atout pour la construction grâce à la surface presque
plane et à la facilité d'avoir des pierres, du sable et du
gravier. Certains éléments constituent néanmoins des
contraintes notamment le problème de l'eau et les conditions sismiques.
1.2.2.
Données administratives et démographiques
Jadis chef-lieu de la sous-région du Nord-Kivu, la
ville de Goma est aujourd'hui le chef lieu de la province du Nord-Kivu. Elle a
été créée par ord. n° 88-170 du 15 novembre
1988 après le découpage de l'ancienne région du Kivu
(Mairie de Goma, op. cit. ).
Elle est subdivisée en communes, celles-ci en quartier
et ces derniers en avenues et cellules.
La dénomination et la délimitation des
communes de la ville de Goma sont données par l'ord-loi no89-127 du 22
mai 1989. Ces communes sont:
- La commune de Goma qui couvre une superficie de 33,372 Km2
et compte sept quartiers: MIKENO, MAPENDO, LES VOLCANS, KATINDO, KESHERO, HIMBI
et LAC-VERT ;
- La commune de Karisimbi qui s'étend sur une
superficie de 33,452 Km2 et comprend Il. quartiers: KAHEMBE, MURARA, BUJOVU,
MAJENGO, MABANGA NORD, MABANGA SUD, KASIKA, KA TOYI, NDOSHO, MUGUNGA et
VIRUNGA.
La ville est dirigée par un Maire secondé par
un Maire adjoint qui supervise les bourgmestres. Ceux-ci, à leur tour,
supervisent des chefs de quartiers.
La ville et la commune, au terme de la loi, sont des
entités administratives décentralisées et dotées
d'une personnalité juridique alors que les quartiers ne sont que des
« entités administratives sans représentation ni
personnalité juridique ». (article- art.-ll ord-loi no82-006). Le
quartier est aussi subdivisé en avenues, cellules et nyumba kumi ( dix
maisons gérées par une personne nommée par le chef de
quartier).
La pratique de « nyumba kumi » est un modèle
de gestion locale copié du Rwanda et qui a été mise sur
pied en 1997 par l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo-Zaïre (AFDL ).
Quoi qu'érigée en ville, la ville de Goma
comprend encore des quartiers en cours de lotissement (KATOYI, NDOSHO, KESHERO)
et qui mènent encore une vie rurale (basée sur l'agriculture),
d'autres non encore lotis et peu densément peuplés (LAC VERT,
NDOSHO, MUGUNGA) et d'autres non lotis mais densément occupés,
(MABANGA NORD et SUD, MAPENDO, MIKENO, KAHEMBE).
En matière foncière, la République est
subdivisée en circonscriptions foncières par ordonnance
présidentielle qui en fixe les limites.
C'est le conservateur des Titres Immobiliers (C.T.I.) qui
gère le domaine privé de l'Etat en matière
foncière.
Les services fonciers et celui de l'urbanisme collaborent pour
réaliser les plans d'urbanisation et/ou de lotissement.
Quand à la population de la ville de Goma, elle est
diversifiée car elle provient des zones différentes avec des
objectifs différents (voir point 2.2.1., p.24).Les divers
atouts-géographiques, commerciaux ( échanges ),
transport-prédisposent la ville à des migrations tant internes
qu'externes.
Ce qui explique l'augmentation continue de la population.
Cette augmentation de la population pendant les cinq dernières
années, ressort dans le tableau ci-après:
Tableau n° 1 : Population de la ville de Goma (
1996-2000)
CAREGORIE
ANNEE
|
HOMMES
|
FEMMES
|
GARCONS
|
FILLES
|
TOTAL
|
DENSITE
Hab/Km2
|
1996
|
43427
|
48044
|
94111
|
53815
|
194397
|
2909
|
22,23%
|
24,71%
|
25,26%
|
27,68%
|
1997
|
45916
|
47758
|
58294
|
65558
|
217526
|
3255,2
|
21,11%
|
21,95%
|
26,8%
|
30,13%
|
1998
|
51913
|
55894
|
66787
|
74887
|
249481
|
3733,4
|
20,8%
|
22,4%
|
26,77%
|
30,01%
|
1999
|
68732
|
72885
|
87363
|
95912
|
324892
|
4861,9
|
21,15%
|
22,43%
|
26,89%
|
29,52%
|
2000
|
74905
|
78504
|
94033
|
105739
|
353181
|
5285
|
21,2%
|
22,22%
|
26,62%
|
29,94%
|
Source: Rapports de la Mairie de Goma (96, 97,
98, 99, 2000)
De ce tableau, il se dégage les constats suivants :
- la population ne cesse de croître d'année en
année. Comme le montre la population totale par année et la
densité;
- les femmes sont plus nombreuses que les hommes et, les
filles plus nombreuses que les garçons ;
- les femmes et les filles sont plus nombreuses
(numériquement) que les hommes et les garçons ;
- la population de la ville de Goma est à
majorité jeune, 52,94% contre 47,04%.
Soulignons que cette augmentation annuelle de la population
explique l'extension continue de la ville; car, comme le dit G. MASSIAH et alii
(op. cit) « la surface triple ou quadruple lorsque la population double
», et la saturation de certains quartiers.
« Dans les pays pauvres, l'accroissement naturel est de
2,3% en moyenne, chaque pays et région ayant ses particularités
» (A. M. P. S. op. cit.p. 98). Pour la ville de Goma, la croissance de sa
population (16,375% partant des données de la Mairie) est de loin
supérieure à l'accroissement naturel (0,93%) ce qui montre
l'ampleur de l'immigration.
Nous pouvons néanmoins dire que les données
ci-haut présentées sont prélevées par des
recensements effectués dans la ville de Goma par échelon (Nyumba
Kumi-chef de cellule-chef d'avenue-chef de Quartier-commune) pour se terminer
à la mairie et chaque échelon inférieur fait la
sélection des données reçues de l'échelon
inférieur.
En outre, le recensement se fait par des personnes peu ou pas
formées en ce domaine avec des matériels inadaptés et sans
tenir compte des différents événements, dans certains
quartiers (LAC VERT et MUGUNGA) notamment les décès, les
naissances, les arrivées et les départs ne sont pas
déclarés. D'où les chiffres donnés ne sont pas
absolus.
|