UFR de Sciences Humaines
Département de Géographie
Déménager pour échapper à
la dépendance automobile
La dépendance automobile peut-elle constituer un facteur
expliquant les mouvements résidentiels des ménages
périurbains, en particulier les plus modestes ?
Mémoire pour l'obtention du Master 1 Transport,
Mobilité, Environnement, Climat
Juin 2010
WEIL Maxime
sous la direction de Benjamin Motte-Baumvol
1 Sommaire
Introduction 6
1 De l'idée de périurbain à la
dépendance automobile 8
1.1 Le périurbain, territoire des modestes ? 8
1.1.1 Définitions du périurbain 8
1.1.2 La maison individuelle pour tous 9
1.1.3 La fin de l'âge d'or 10
1.2 L'automobile, un poids pour le budget des ménages
11
1.2.1 Un luxe indispensable 11
1.2.2 Les pauvres du transport 12
1.2.3 Vers une dépendance automobile 14
1.3 La question de la dépendance automobile en
région parisienne 16
1.3.1 L'accès des ménages aux services
16
1.3.2 Les autres facteurs de la dépendance automobile
19
1.3.3 Les mouvements de déménagements
liés à la dépendance
automobile 20
1.4 Etude de cette dépendance dans les
agglomérations de Lyon, Toulouse et Rennes 22
2 Méthodologie 24
2.1 Présentation des populations 24
2.1.1 Caractéristiques générales des
ménages 24
2.1.2 Catégories socio-professionnelles 25
2.1.2.1 Lyon
26
2.1.2.2 Toulouse 27
2.1.2.3 Rennes 27
2.1.3 Les ménages et leurs logements 28
2.2 Méthode de détermination de la
dépendance automobile 30
2.3 Méthode de régression logistique pour
l'étude des déménagements 31
3 Résultats 33
3.1 La dépendance automobile dans les trois aires
urbaines 33
3.1.1 Lyon 33
3.1.2 Toulouse 34
3.1.3 Rennes 35
3.2 Les déménagements dans le périurbain
36
3.3 Les raisons du déménagement des
périurbains 37
3.3.1 Ensemble des ménages des trois aires urbaines
38
3.3.2 Lyon 39
3.3.3 Toulouse 41
3.3.4 Rennes 43
3.4 Destinations des déménagements et profils des
migrants 45
3.4.1 Destinations des déménagements
45
3.4.2 Profil des migrants 46
3.4.2.1 Lyon 47
3.4.2.2 Toulouse 48
3.4.2.3 Rennes 51
3.4.3 Interprétation et discussion 52
Conclusion 55
Bibliographie 58
Table des figures 60
Table des tableaux 60
Annexes 62
Remerciements
En préambule à ce mémoire, je souhaitais
adresser mes remerciements les plus sincères aux personnes qui m'ont
apporté leur aide et qui ont contribué à
l'élaboration de ce travail.
Je tiens à remercier sincèrement Monsieur
Motte-Baumvol, qui, en tant que Directeur de mémoire, s'est toujours
montré à l'écoute et disponible tout au long de ce
semestre, ainsi que pour l'inspiration, l'aide et le temps qu'il a bien voulu
me consacrer et sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour.
Mes remerciements s'adressent aussi aux membres du
laboratoire Théma pour m'avoir accueilli durant ce semestre, et pour
l'aide et les conseils qu'ils ont pu m'apporter, ainsi qu'à mes
collègues étudiants.
Je n'oublie pas ma mère pour sa contribution et son
soutien, ainsi que Guillaume et Alexandre qui ont eu la gentillesse de relire
et d'apporter des modifications à ce travail. J'adresse donc mes plus
sincères remerciements à l'ensemble de mes proches et amis, qui
m'ont soutenu et encouragé tout au long de ce travail.
Merci à tous et à toutes.
2 Introduction
L'automobile rend la banlieue possible, mais la banlieue rend
l'automobile indispensable (Meyer, 2003). Cette affirmation décrit bien
l'importance et même la place capitale qu'à eu l'apparition puis
la généralisation de la voiture dans l'avènement du
résidentiel périurbain. Celle ci a ainsi permis une
mobilité plus facile pour ces ménages recherchant un espace et un
cadre de vie plus vert qu'en centre ville, mais aussi et surtout une
volonté évidente à occuper un habitat
individualisé, avec des coûts moindres, tant par le foncier que
par le bâti (CERTU, 2000). Le développement des espaces
périurbains, puis leur pérennité dépendent donc de
cette notion de mobilité individuelle. Celle ci a été
grandement appuyée par l'idée d'un coût abordable,
même pour les plus modestes, du carburant, ainsi que du foncier. Sur
cette base, il n'est donc pas étonnant d'évoquer un certain
idéal d'habitat, auquel aspire encore une majorité de
française, c'est à dire près des trois quarts (Wiel,
1999). Signe de cette tendance, plus de la moitié des constructions de
logements, et près de 70% de la surface construite en France, concerne
ce type de territoires (CERTU, 2000). Si la vitesse de la voiture ne fait pas
toujours gagner du temps, elle fait indubitablement gagner de l'espace de
vie.
Mais ce véritablement mode vie nouveau n'est pas sans
contrainte. A composition sociale et démographique égale, un
ménage habitant en périphérie consommera plus de carburant
plus qu'un ménage habitant au centre (CERTU, 2000). L'automobile
représente donc non seulement un moyen d'habiter, mais elle est
également au fur et à mesure une contrainte économique
voire sociale. En effet, les communes du périurbain ne sont pas toutes
égales en terme d'offre de services, et encore moins face aux centres.
Les déplacements sont donc nécessaires et, du fait de l'offre
souvent inexistante de transports en commun, il n'y a aucune alternative
à la voiture. Les ménages périurbains sont donc
« condamnés » à ce type de trajet,
révélant ainsi une certaine dépendance à
l'égard de l'automobile.
Cette notion a été développé
relativement récemment par Newman et Kenworthy dans leur ouvrage
Cities and Automobile Dependence de 1989. Dans une approche spatiale,
ils definissent alors la consommation de carburant comme un indicateur de cette
dependance puisque la comparaison entre la consommation des habitants selon
qu'ils vivent en centre-ville, en proche banlieue ou en grande peripherie
revelent de grandes differences. La consommation de carburant est en effet en
relation inverse tres marquee avec la densite urbaine. Pour aller un peu plus
loin, il conviendrait de retenir la part du budget des menages consacre au
carburant (Heran, 2000). Dans cette definition, ce sont les villes qui sont
dependantes ou non de l'automobile.
D'autres auteurs, comme Dupuy dans son ouvrage, la
dependance automobile: symptomes, analyses, diagnostic, traitement, voient
plutot cette dependance automobile concerner les usagers, les habitants de ces
villes, en developpant l'idee d'un cercle
\u171á magique \u187â qui contraint aussi bien les
personnes a l'interieur, et qui voudraient en sortir, et celles a l'exterieur,
qui voudraient y rentrer (Dupuy, 1999).
Les menages periurbains seraient ainsi confrontes a
d'importants besoins de deplacements, d'ou resultent des difficultes et des
contraintes particulieres en termes de mobilite du fait de leur localisation
residentielle (Coutard, Dupuy, Fol, 2002). Ces difficultes sont d'autant plus
marques que la periurbanisation residentielle est bien plus importante que la
periurbanisation des emplois, ce qui affecter davantage les ménages des
catégories socio-professionnelles modestes (Berger, 1999), surtout au
regard de l'inflation des coûts de déplacements. Ainsi, ce
coût représente parfois plus de 20% du budget des
périurbains, dans la banlieue parisienne (Polacchini, Orfeuil, 1999). Au
final, le coût des transports et celui des loyers, ou du foncier, suivent
des courbes opposés à mesure que l'on s'éloigne des
centres villes. Mais le premier augmentant, rendant ainsi le déplacement
automobile de moins en moins accessible pour certains, alors qu'il
apparaît comme indispensable, il est tout à fait envisageable que
la dépendance automobile peut constituer un facteur expliquant les
mouvements résidentiels des ménages périurbains, surtout
pour les plus modestes.
Pour vérifier cette affirmation, nous commencerons par
analyser certains travaux sur le sujet, en particulier celui de Motte, Massot
et Byrd, réalisé pour le périurbain parisien, que nous
appliquerons alors sur trois aires urbaines de rang successivement
inférieur: Lyon, Toulouse et Rennes. Ce travail permettra ainsi de
vérifier si la dépendance automobile du périurbain peut
s'observer à différents seuils, et si celle ci peut expliquer une
part des déménagements. A cet effet, nous créerons des
cartes de ces aires urbaines afin d'observer la dépendance automobile
des communes, puis nous utiliserons une méthode régression
logistique à partir de données de recensement dans le but de
définir les raisons des déménagements. Enfin, nous
tenterons de confronter ces tendances aux politiques d'aménagements des
villes, afin de voir si ce phénomène est pris en compte.
1 De l'idée de périurbain
à la dépendance automobile
1.1 Le périurbain, territoire des modestes ?
1.1.1 Définitions du
périurbain
Bien qu'il constitue aujourd'hui une réalité
indéniable, le concept du périurbain est relativement
récent, puisque développé en 1976 dans l'ouvrage de Bauer
et Roux, La rurbanisation ou la ville éparpillée.
Reprenant le phénomène américain, décrit par le
terme rurban (contraction entre rural et urbain), les auteurs mettent
alors un nom sur cette tendance à l'entrée des villes dans les
campagnes. Depuis, d'autres auteurs se sont intéressés au
périubain, permettant ainsi de mieux définir ce territoire. Nous
retiendrons notamment la définition donnée par Roger Brunet, dans
son ouvrage les mots de la géographie:
« Tout ce qui est autour de la ville, et en
réalité fait partie de la ville par les activités et les
modes de vie des habitants. Comprend tout l'espace d'urbanisation nouvelle par
lotissements et constructions individuelles, même au prix du mitage et,
selon les auteurs, avec ou sans les plus anciennes banlieues
intermédiaires.
En fait, et sans finasserie excessive, le terme est
souvent synonyme de banlieue. On peut le considérer comme
l'équivalent à l'espace majeur des navettes, l'emploi de ses
habitants étant essentiellement fourni par l'agglomération
urbaine. C'est l'espace périurbain qui reçoit l'essentiel de la
croissance démographique française depuis plusieurs
décennies. Il s'étend à 60 ou 70km au-delà de
l'agglomération centrale dans le cas de Paris, et à 15 ou 20km,
voire plus, pour Toulouse et Montpellier. »
Dans cette définition, comme dans d'autres, on
retrouve l'idée principale de travailleurs pendulaires, c'est à
dire des habitants de ces espaces qui se rendent quotidiennement à leur
travail dans le pôle urbain. La définition de l'INSEE repose
d'ailleurs sur cette caractéristique: est considéré comme
périurbain un territoire dont au moins 40% de sa population active
résidente travaille dans une autre commune de l'aire urbaine, sous
réserve de contiguïté.
A la notion de périurbain, on peut joindre celle,
crée par l'INSEE, de bassin de vie. Dans sa plus simple
définition, il s'agit du « plus petit territoire sur
lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements
et à l'emploi ». Autour des grandes
agglomérations, c'est donc l'espace qui est dépendant des
services et des emplois localisés dans le pôle urbain.
1.1.2 La maison individuelle pour
tous
A l'origine de son développement, le périurbain
reposait sur une idée très simple, mais presque utopique, offrir
la possibilité au plus grand nombre, et donc aux classes populaires, de
s'offrir un cadre de vie plus vert, loin de la ville, avec l'acquisition d'une
maison individuelle. A la fin des années 1960, le contexte est en effet
défavorables aux politiques de constructions, basées
essentiellement sur les grands ensembles autour des villes, et le gouvernement
doit faire face à une véritable crise du logement. Face à
ce problème, le ministre de l'Equipement et du Logement de
l'époque, Albin Chalandon, inaugure une politique favorable à la
maison individuelle. Il faut dit-il : « rendre la maison accessible
à tous les Français de façon à éviter la
ségrégation entre les gens riches dans les villas et les ouvriers
dans les collectifs HLM, [...], proposer aux Français une nouvelle
façon de vivre en exploitant pour cela dans le cadre d'un urbanisme
végétal les sites les plus agréables » (Rouge,
2005). On peut y voir là l'un des actes fondateurs du
périurbain.
Ce territoire a pu ainsi voir le jour à la faveur de
l'avènement et de la démocratisation de l'automobile, qui permet
alors de s'émanciper des transports en commun, favorisant ainsi
l'émergence de vastes couronnes en marge du coeur historique des villes
et de leurs banlieues denses (Noyé, 2008). Les ménages profitent
ainsi d'un cadre de vie plus agréable, dans un logement plus grand qu'en
centre ville, grâce à un moyen de déplacement
individualisé encore très bon marché. Bien que leur emploi
soit désormais situé à plusieurs dizaines de
kilomètres, le périurbain apparaît alors comme un
idéal pour les foyers, même (voire surtout) les modestes.
D'ailleurs, la période de plein emploi, les « Trente
Glorieuses », qui favorise l'accès à un travail stable
pour tous, assurait également un pouvoir d'achat fort, et finissait par
identifier les périurbains à ce mode de vie dominant (Rouge
2005). On note alors l'émergence d'une vaste classe moyenne,
caractérisée par ces propriétaires de maisons individuelle
en périphérie.
1.1.3 La fin de l'âge d'or
La montee du chomage et la forte precarisation des emplois,
notamment les moins qualifies, vont faire vaciller ces certitudes et faire
apparaitre un sentiment de vulnerabilite chez ces nouveaux proprietaires. Les
mecanismes d'acquisition, sur lesquels prenaient justement appui le
developpement du periurbain, vont s'en retrouver ralenti, leur mise en ?uvre ne
pouvant en effet s'operer qu'a condition de beneficier d'un pouvoir d'achat
eleve que seuls des emplois stables et suffisamment remuneres peuvent fournir.
L'accession a la propriete, qui suppose un engagement financier a long terme, a
toujours necessite l'apport de revenus reguliers, qui plus est avec le
renforcement constant de la vigilance des banques quant a la solvabilite de
leurs emprunteurs (Rouge 2005).
Mais cette période de crise économique et de
montée du chômage ne va pas seulement limiter le
développement de ces territoires. Si les ménages nouvellement
propriétaires pouvaient auparavant s'acquitter de leurs charges de
remboursement, leur précarisation nouvelle va faire que ces
dépenses vont avoir de plus en plus d'impact sur leur budget. Ce
phénomène sera même accru par des revenus devenus plus
fragiles et instables, du fait de l'émergence de nouvelles formes
d'emploi précaires. De plus de ces difficultés liés
à ces charges immobilières, l'un des arguments qui a
favorisé l'accession des ménages au périurbain va se
retourner contre eux. En effet, les deux choc pétroliers de 1973 et de
1979 vont faire que ce qui était un moyen de déplacement
abordable voire économique devienne alors un poids pour des foyers
déjà vulnérables. On se rend alors compte que la voiture,
indispensable et même caractéristique de cette vie en
périphérie, est une contrainte économique forte, pour des
personnes ayant fait ce choix de résider à plusieurs dizaines de
kilomètres de leur lieu de travail.
Toutefois, le retour des ces ménages devenus modestes,
voire pauvres, vers les centre urbains apparait comme impossible. En effet, le
prix des loyers ou du foncier dans ces zones sont rédhibitoires,
contrairement à ceux pratiqués dans le périurbain. Cela
est d'autant plus vrai que le réinvestissement des quartiers populaires
par des catégories plus aisées se traduit par une
réduction importante et rapide de l'offre de logements adaptées
aux ménages à revenus modestes en centre ville (Noyé,
2008). On assiste donc à un phénomène assez important de
gentrification des centre villes. Ainsi, dans les grandes
agglomérations, la pauvreté va se situer en
périphérie, où le niveau des prix du foncier lui permet
d'accéder à la propriété, souvent en contrepartie
d'un endettement de longue durée. Les politiques publiques tendent
à renforcer ce phénomène d'éloignement, car les
dispositifs d'aide à l'accession à la propriété
supposent des terrains peu chers qui ne se trouvent qu'aux confins des espaces
urbains (Berger, 2004). Un schéma apparait alors autour d'une structure
dite en « auréoles » qui dispose du centre vers la
périphérie les couches moyennes par niveau de ressources, les
plus riches d'entre elles s'installant dans la première couronne, les
plus modestes étant repoussées dans une troisième couronne
plus lointaine, là où le prix du terrain à bâtir est
le moins cher (Rouge 2005). Mais ces espaces présentent une
contradiction dans le sens où les offres d'emplois peu qualifiés,
qu'occupent les modestes, sont faibles, puisqu'ils se trouvent dans
l'agglomération (Fitoussi, Laurent et Maurice, 2003). On est donc face
au problème que rencontrent ces personnes, celui de se déplacer
quotidiennement. Or, le non équipement de cet espace en transport public
contraint à l'utilisation de l'automobile.
L'installation dans le périurbain apparaît alors
comme contrainte et/ou peu maitrisé, même s'il n'en demeure pas
moins que ces espaces accueillent aujourd'hui plus de 27 % de la population
citadine, et enregistrent les plus fortes croissances démographiques
(Donzelot, 2004)
1.2 L'automobile, un poids pour le budget des ménages
1.2.1 Un luxe indispensable
Liée à l'émergence du périurbain,
l'automobile est un élément essentiel et même indispensable
dans la vie du ménage périurbain. Du fait de la distance entre le
lieu de résidence et celui de travail, qui est bien souvent situé
en centre ville, soit à plusieurs kilomètres voire dizaines de
kilomètres, les trajets pendulaires sont donc une caractéristique
majeure des habitants de ces territoires. Si, en ville, les déplacements
sont plus courts, avec des coûts d'utilisation faibles, dans le
périurbain, ils représentent une part très importante,
surtout si la bimotorisation des ménages vient à s'imposer comme
une règle (Dias, Langumier et Demange, 2008). L'étude des
coûts pour ces derniers va mettre en évidence les enjeux pour les
personnes à faible revenus.
Une famille installée dans le périurbain,
accédant à la propriété, consacre aujourd'hui un
tiers de ses revenus au remboursement de l'emprunt, et de l'ordre d'un quart
à sa facture énergétique (Dias, Langumier et Demange,
2008). Or, on sait qu'à ses dépenses très lourdes mais
nécessaires, il faut encore ajouter près de 20% des revenus
consacrés aux déplacements (chiffre pour le périurbain
parisien, Polacchini, Orfeuil, 1999). Dans ces dépenses, plus de 86%
sont consacrés à l'achat, l'utilisation, l'entretien de la ou des
voitures personnelles (Bonnel et al, 1998). On arrive donc parfois
à des situations de surendettement inévitables pour les plus
modestes, et qui peuvent encore se fragiliser d'avantage à la moindre
hausse du prix des carburants. Pire, le moindre choc pétrolier ou
écotaxe sérieuse entraîneront des faillites (Dias,
Langumier et Demange, 2008). Les ménages du périurbain
apparaissent donc comme structurellement vulnérables.
Pour aller plus loin, on pourrait alors imaginer ce type de
scénario:
« Dans les quartiers pavillonnaires de grande
périphérie, des salariés n'arrivent plus à payer le
carburant pour se rendre à leur boulot. Certains décident de
vendre leur pavillon pour se rapprocher de la ville. La qualité des
services diminue. Des retraités rejoignent également la ville. Il
y a de plus en plus de maisons vides, les prix baissent... Des plus pauvres,
non salariés, en profitent pour s'y réfugier car les prix montent
près des centres-villes. Le parking de l'hypermarché local est de
plus en plus vide le samedi après midi, puis l'hypermarché ferme,
ainsi que les commerces adaptés à l'automobile. L'immobilier
s'effondre, les pauvres chassés par la hausse des loyers en ville
affluent, et les derniers périurbains aisés, encore en relations
avec la ville la rejoignent,... et le quartier résidentiel est
entièrement paupérisé. » (Dias, Langumier
et Demange, 2008)
1.2.2 Les pauvres du transport
La mobilité des ménages les plus modestes est
donc très fortement contrainte par leurs revenus, qui bien souvent ne
permettent plus l'accès illimité à une voiture
particulière. Certaines définitions mettent très
clairement en avant la notion de « pauvre du
transport »:
« Les pauvres du transport sont ceux qui ne
peuvent pas se payer une voiture à cause de revenus trop faibles ou
d'autres facteurs, ou qui n'ont pas accès à une voiture ou
à tout autre forme de transport privé. Ce groupe inclut de
nombreuses personnes dans les ménages sans voiture, mais aussi les
personnes qui n'ont pas accès à la voiture familiale aux heures
où ils veulent effectuer leurs déplacements »
(Ampt, 1994).
Or, la nécessité de posséder une voiture
est très claire, comme nous avons pu le voir dans le périurbain,
et apparaît même comme une ressource matérielle minimale
(Mignot et al, 2001). La non possession d'un véhicule devient
donc un élément d'exclusion, notamment pour les plus modestes.
Les données de l'enquêtes ménage de Lyon (1995)
révèlent ainsi une différence très nette entre
l'équipement des ménages très pauvres1(*) (45%) et pauvres (48%), par
rapports aux autres ménages (84%) (Mignot et al, 2001). Il en
est de même en terme d'équipement des ménages:
Tableau 1: l'équipement en voiture
particulière des ménages en situation de pauvreté
financière
|
Ménages très pauvres
|
Ménages pauvres
|
Autres ménages
|
Moyenne
|
Nombre de VP possédées
|
0,5
|
0,6
|
1,2
|
1,1
|
Nombre de VP par adulte
|
0,3
|
0,3
|
0,7
|
0,6
|
Source: Mignot et al (2001), données de
l'enquêtes ménage de Lyon (1995)
Ces chiffres illustrent bien cette différence entre
des ménages possédant plus d'un véhicule en moyenne et des
ménages, modestes, n'en possédant parfois pas. On peut toutefois
nuancer ces résultats, en disant qu'ils concernant la ville de Lyon et
n'englobent donc pas l'ensemble de sa périphérie, mais ils
dénotent également de la difficulté qu'on les modestes
à s'équiper, puis à entretenir au quotidien une voiture.
Au delà de la possession de la voiture, un autre chiffre témoigne
de l'exclusion des ménages les plus modestes, celui du permis de
conduire. Parmi les ménages français percevant moins de 1
000€ par mois, seule la moitié des adultes dispose du permis de
conduire (53 %), contre les 9/10èmes de ceux qui appartiennent à
des ménages jouissant de plus de 2 600 € par mois (90 %) et les
¾ en moyenne nationale (76 %) (Orfeuil, 2004).
1.2.3 Vers une dépendance
automobile
L'équipement automobile est donc devenu une
nécessité, mais plus généralement, une norme de
consommation, qui consiste en l'achat d'une automobile par le chef du menage
des l'entree dans la vie active et depuis peu d'une deuxieme automobile par le
conjoint des l'arrivee du premier enfant (Heran, 2000). Cette tendance concerne
evidemment toutes les couches de la population, des plus aises aux plus
modestes. En outre, de nouvelles generations, habituees des l'enfance a se
deplacer en voiture, n'imaginent plus aujourd'hui utiliser un autre mode
(Bodier, 1996). Ceux qui ont accede au mode automobile dans les annees 50-60 ne
veulent plus s'en passer a l'age de la retraite et y renoncent a plus de 80 ans
(Madre, 1995). Le phénomène est d'autant plus marqué dans
le périurbain, comme nous avons pu le constater, du fait du renforcement
de cette nécessité par l'offre abondante de terrains a batir ou
de logements neufs bon marche, les aides a l'accession a la propriete, la
creation de zones d'activites et de centres commerciaux en grande peripherie
entrainent, en effet, un recours massif aux modes motorises individuels (Wiel,
1999). Des lors, on peut penser que la forme urbaine influence de facon
decisive le choix modal, que l'automobile s'accapare. Sa superiorite technique
sur les autres modes acheve d'asseoir cette domination:
Tableau 2: les avantages et inconvénients des
modes de déplacement
|
Vitesse
|
Porte-à-porte
|
Disponibilité
|
Sécurité
|
Confort
|
Coût
|
Nuisance
|
Marche
|
-
|
+++
|
+++
|
+
|
+
|
+++
|
+++
|
Bicyclette
|
+
|
+++
|
+++
|
|
+
|
+++
|
+++
|
Transports collectifs
|
+
|
-
|
-
|
+++
|
++
|
+
|
++
|
Automobile
|
+++
|
++
|
++
|
++
|
+++
|
+
|
-
|
Source: Héran, 2000
Hormis pour le cout plus eleve et les nuisances (pollution,
bruit, insecurite routiere et congestion) qu'engendre l'automobile, celle ci
reste donc le mode de transport incontournable.
Or, on peut parler de dependance vis-a-vis d'un mode quand
l'usager ne peut utiliser un autre mode sans augmenter son temps de deplacement
de porte-a-porte de plus d'une certaine duree, dans des conditions de securite
et de confort equivalentes (Heran, 2000). Ce constat amene donc a cette
question de la dependance automobile.
Celle-ci a surtout été développée
à la fin des années 1980, avec notamment l'ouvrage de Newman et
Kenworthy, Cities and Automobile Dependence (1989). Pour eux, cette
dépendance ne s'appliquent pas aux usagers mais aux villes, ou
plutôt aux agglomérations, échelle plus pertinente selon
eux. Ainsi, les auteurs comparent la consommation de carburant
des habitants selon qu'ils vivent en centre-ville, en proche
banlieue ou en grande périphérie.
Mais la dépendance automobile n'apparaît pas
comme une notion centrale dans ces travaux (Héran, 2000), et il faudra
sans doute attendre Gabriel Dupuy (1999) pour définir formellement la
notion dans son ouvrage la dépendance automobile, symptômes,
analyses, solutions. En partant du même constat que Newman et
Kenworthy, celui de la position dominante de l'automobile, il va ainsi
démontrer l'existence du système automobile, dans lequel
interagissent « les acteurs les plus nombreux », c'est
à dire les automobilistes, et qui va notamment produire des effets
d'interactions négatifs, qu'ils soient intérieurs (congestion) ou
extérieur (pollution, consommation d'énergie et d'espace). Mais
l'intérêt de ce système automobile est surtout la
production d'effets positifs comme une vitesse de déplacement, un
confort de conduite, une flexibilité horaire ou de parcours
supérieure aux autres modes (Motte-Baumvol, 2007). Il définit
alors ces avantages procurés comme un « bonus »
individuel qui est à l'origine du succès de l'automobile, et de
l'installation d'une certaine dépendance.
Pourtant, pour Dupuy, cette dépendance n'est pas
individuelle mais elle résulte plutôt d'une opposition entre
ménages motorisés et ménages non-motorisés, dans un
cercle vertueux, qu'il qualifie même de « magique »
d'effets positifs qui enroule autour de lui un cercle vicieux d'effets
négatifs. La dépendance affecte alors ceux qui ne peuvent entrer
dans le système (les ménages non-motorisés), faute de
moyens notamment, et qui subissent le monopole radical, et ceux qui ne peuvent
en sortir , puisqu'ils perdraient le bonus que leur procure l'automobile. Dans
les deux cas, il y a un préjudice lié à la
dépendance.
Mais pour aller au delà de cette simple opposition
entre les ménages, selon qu'ils soient ou non équipés, il
convient de prendre en compte la capacité de ces derniers à faire
face aux contraintes d'accès aux ressources, qui leur sont
nécessaires, selon les territoires (Motte-Baumvol, 2007). Ainsi, dans ce
travail, nous retiendront cette définition de la dépendance
automobile:
« Un processus dans lequel les performances
supérieures de la voiture particulière par rapport aux autres
modes tendent à lui donner une place croissante et
hégémonique. Ce processus, qui varie d'intensité dans le
temps et selon les territoires, pourrait conduire à une forme
d'exclusion pour les ménages ne pouvant se motoriser ou peinant à
profiter pleinement des possibilités offertes par la voiture
particulière » (Motte, 2006)
1.3 La question de la dépendance automobile en région
parisienne
1.3.1 L'accès des ménages
aux services
Selon la définition donnée ci-dessus, et
d'après les travaux de Dupuy, l'un des aspects de la dépendance
automobile est la nécessité de posséder une voiture afin
de profiter des possibilités d'accès plus ou moins
réservées à ce mode de transport. Dans le
périurbain, il s'agit donc d'effectuer des trajets pendulaires vers son
travail, situé à plusieurs dizaines de kilomètres, mais
également d'accéder à des services quotidiens ou plus
rares. La question de cet accès se pose alors. Dans son article La
dépendance automobile pour l'accès des ménages aux
services, le cas de la grande couronne francilienne (2007), Benjamin
Motte-Baumvol va ainsi commencer par une segmentation des services
recensés dans les inventaires communaux de 1988 et 1998, pour
l'Ile-de-France. Quatre niveaux sont alors définis:
- Un niveau basé sur les services de proximités,
qu'un ménage fréquente quasi-quotidiennement. On entend par
là la présence d'une magasin d'alimentation
général, qui, dans 90% des cas, est accompagné d'une
école, d'un café ou encore d'un vendeur de journaux.
- Un niveau de service basé sur la présence
d'une grande surface à dominante alimentaire, fréquenté
une à deux fois par semaine. Dans ces communes, on retrouve les services
du niveau précédent, ainsi qu'un coiffeur, un médecin
généraliste ou encore un bureau de poste.
- Le troisième niveau traduit l'offre d'un centre
commercial d'importance régionale, fréquenté une à
deux fois par mois. Ici, on retrouve l'ensemble des services
précédents, ainsi que des services plus spécialisés
type grande surface de bricolage, horlogerie, etc...
- Enfin, le dernier niveau concerne les communes qui ne
disposent d'aucun de ces services.
Ce nivellement de l'offre de services sur le territoire
s'accompagne d'une évolution récente en terme de
répartition. Ainsi, sur la décennie 1990, on a pu observer, dans
la région parisienne, un recul du nombre de communes du premier niveau
(équipés en services de proximité) ainsi qu'une
augmentation du nombres de celles du second niveau (25% de communes
équipés d'un supermarché en 1999). Ce double mouvement va
ainsi traduire deux réalités. La première est la
centralisation de l'offre de services, c'est à dire une concentration
vers les communes centrales. De ce fait, les ménages situés dans
les communes dans lesquelles les services ont disparus sont désormais
contraints à effectuer un déplacement pour leurs achats. Ce
renforcement des niveaux intermédiaires au détriment des services
de proximité va également dans le sens d'une disparition
progressive de la proximité physique au profit d'une proximité
basée sur l'accessibilité automobile (Orfeuil, 2000).
En effet, dans le périurbain francilien, la voiture
reste le mode le plus « performant » (cf tableau 2), que ce
soit en terme de temps de trajet que de couverture du territoire. Les
transports en commun n'offrent pas de telles avantages, et surtout ne couvrent
pas l'ensemble de la grande couronne. On est donc en présence d'un cas
de figure où la voiture tient une place hégémonique, dans
le sens où elle est indispensable aux ménages pour leur vie de
tous les jours. On peut donc établir un lien entre le niveau
d'équipement d'une commune et la dépendance automobile des
ménages y résidant. Sur la carte ci-dessous, on a donc fait
corréler un niveau de dépendance automobile très forte
avec les communes ne disposant d'aucun service et un niveau de
dépendance faible avec les communes les mieux équipées:
Figure 1: Niveaux de dépendance automobile par
communes dans la grande couronne parisienne
Source: Motte-Baumvol (2009)
On peut ainsi dresser le constat d'un périurbain
francilien assez contrasté face à la dépendance
automobile, entre des communes, soit proche de Paris et de sa proche couronne
soit centrales du fait de leur statut administratif (souvent des chefs lieux de
cantons) ou démographiques, abritant des ménages faiblement
dépendants et des communes, surtout aux confins de la grande couronne,
où les ménages sont contraints d'utiliser leur voiture au
quotidien pour leur travail et pour effectuer leurs achats même ceux de
consommation courante.
Se pose alors la question des conséquences pour les
ménages non motorisés (15% sur l'ensemble du territoire et encore
7% dans les communes les plus dépendantes, Motte-Baumvol 2007), mais
également pour tous les autres. Si pour certains, les ménages les
plus aisés, la solution passe par un renforcement du niveau
d'équipement automobile, pour les autres, les plus modestes, cette
solution semble irréaliste. Ainsi, pour faire face à ce
problème, le déménagement vers des villes où la
dépendance automobile est moins forte apparaît comme l'une des
solutions possibles.
1.3.2 Les autres
facteurs de la dépendance automobile
Outre la dépendance créée par le besoin
d'accéder à des services de plus en plus rares et/ou lointains,
les ménages périurbains, et donc surtout les plus modestes et les
non motorisés, il existe également une dépendance
automobile liée à l'accès au travail, d'autant que la
mobilité est largement conditionnée par cette activité. En
effet, la distance de déplacement d'un actif un jour de semaine
équivalant en moyenne à deux fois celle d'un inactif (Crague,
Massot, 2004). Dans le périurbain, nous avons vu que les ménages
cherchent à utiliser les avantages de la voiture pour quitter les zones
denses et obtenir des surfaces de logement suffisantes en
périphérie des villes (Orfeuil, 2000). Dans un premier temps, les
emplois restaient concentrés dans les centres urbains, et demeuraient
donc relativement accessibles. Or, aujourd'hui, les entreprises
intègrent les capacités à se déplacer de leurs
clients comme de leurs employés et adoptent des localisations de plus en
plus périphériques (Wenglenski, 2006). Si, pour les
ménages aisés, dont l'accès à l'automobile est
relativement facile, cela ne pose pas de problèmes (d'autant que ces
localisations sont plus ou moins dictées par leur comportement), cela va
nécessairement créer des difficultés pour les
ménages modestes et non-motorisés. Des difficultés
accentués par le fait que les entreprises concernées par les
emplois les moins qualifiés, dont la main-d'oeuvre n'est pas
considérée comme stratégique, sont les plus à
même de recourir à ces localisations périphériques
(Wenglenski, 2006). Dans ce cas encore, cette tendance va progressivement
condamner à l'exclusion de ceux qui n'appartiennent pas au
« club » décrit par Dupuy, et la voiture va
désormais constituer une norme sociale. En effet, dans ce cas, la
possession d'une automobile ne va plus seulement être une
conséquence du niveau de vie, mais une condition pour accéder
à un certain niveau de vie, via un emploi. Ainsi, on peut d'ores et
déjà observer une certaines ségrégation entre les
catégories sociales, selon leur accès à l'emploi en
région parisienne:
Tableau 3: Distances moyennes aux différentes
catégories sociales (en km à vol d'oiseau, en 1999)
|
Distance* moyenne des emplois** à Paris
|
Distance* moyenne des résidences** à Paris
|
Distance* moyenne de toutes les résidences** à
tous les emplois**
|
Cadres
|
11
|
13
|
18
|
Prof. intermédiaires
|
14
|
17
|
23
|
Employés
|
13
|
17
|
24
|
Ouvriers
|
17
|
19
|
28
|
* Distance à vol d'oiseau entre centroïdes des
communes et arrondissements
** Emplois et résidences relatifs à la
catégorie sociale considérée
Source: Recensement national de 1999 (Wenglenski, 2006)
Il est assez évident de constater que ce sont les
classes les plus modestes qui sont les plus touchées par l'accroissement
des distances domicile-travail, quand bien même ce sont elles qui ont le
plus de difficultés s'équiper et à entretenir une voiture.
La dépendance vis-à-vis de ce mode de transport est donc bien
réelle, et risque de contraindre ces ménages à envisager
un déménagement pour se rapprocher de leurs lieux de travail et
d'achat.
1.3.3 Les
mouvements de déménagements liés à la
dépendance automobile
Dans son article, escaping car dependence in the outer
suburbs of Paris (2009), Benjamin Motte-Baumvol propose d'étudier
les mouvements résidentiels de trois catégories de
ménages: les ménages non-motorisés (le plus souvent des
modestes), les ménages modestes, c'est à dire des ménages
d'ouvriers ou d'employés, et les ménages aisés, c'est
à dire les cadres supérieurs et les professions
intermédiaires. En s'appuyant sur la différenciation spatiale des
communes selon leur niveau de dépendance automobile (cf figure
1) ainsi que sur les données des recensements de 1982, 1990 et 1999, il
va alors définir la représentation de chacune de ces
catégories dans les déménagements de la grande couronne
périurbaine parisienne.
Dans un premier temps, il met surtout l'accent sur les
ménages non-motorisés, qui peuvent être
considérés comme les plus impactés par le
phénomène de dépendance automobile. Ceux-ci,
possédant les revenus les plus faibles, sont évidemment
sur-représentés dans les déménagements des communes
les plus dépendantes à l'automobile vers des communes où
celle ci est moins forte. Ainsi, ils représentent 13,7% des
ménages ayant déménagés de la grande couronne
parisienne, alors qu'ils ne représentent que 10,4% des ménages de
ce territoire. L'émigration de ce type de ménage est
sur-représenté de 3,3 points. Cette sur représentation est
encore plus significative pour les communes les plus dépendantes,
où elle atteint 8,5 points. Cela confirme de manière claire la
volonté des non-motorisés de se rapprocher des centres, où
l'offre de transports en commun est plus présente, et ainsi des services
et de leur travail. Les modestes, propriétaires de voitures,
représentent eux 36,9% des déménagements, mais 39,3% de la
population. Mais dans les communes les plus dépendantes, leur
émigration est sur représenté de 4,9 points. On peut donc
noter une sur-représentation de l'émigration des modestes,
motorisés ou non, dans les communes les plus dépendantes.
En terme de destination, la majorité des
ménages non-motorisés qui quittent les communes de la grande
couronne déménagent vers le centre de la région, c'est
à dire Paris et sa petite couronne (51,2% des cas, contre 18% des
ménages motorisés). Par ailleurs, quand un ménage non
motorisé déménage au sein de la grande couronne , cela se
fait généralement vers un centre secondaire, dans 67% des
déménagements. Ce pourcentage est plus faible (50%) pour les
ménages motorisés. De manière générale, 73%
des déménagements des non-motorisés se font soit vers
Paris et sa petite couronne, soit vers une autre commune bien
équipé en services, contre 40% pour les autres ménages.
L'offre de logements sociaux dans ces territoires peut en partie expliquer ce
mouvement.
Tableau 4: Destination des migrations
résidentielles (en %)
Type de ménage
|
Paris et petite couronne
|
Grande couronne
|
Hors d'Ile-de-France
|
Non-motorisé
|
51,2
|
32,5
|
16,3
|
Modeste
|
12,2
|
57,1
|
30,7
|
Aisé
|
17,8
|
52,1
|
30,1
|
Ensemble
|
20,3
|
51,3
|
28,4
|
Source: Recensement national (Motte, 2009)
Les destinations par type de ménages sont
confirmées par ce tableau. Les modestes de la grande couronne restent
généralement dans ce territoire, mais déménagent
vers des centres secondaires, mieux équipés et souvent mieux
desservies. L'impossibilité de gagner la petite couronne est surtout
dû à une réalité économique. Pour eux, il est
impossible de cumuler les dépenses liées à l'automobile et
l'augmentation sine qua non des prix des loyers ou du foncier. Le
choix de rester en grande couronne, malgré une dépendance
automobile encore présente, même si elle est moindre dans un
centre secondaire, reste contraint.
Les ménages aisés suivent les mêmes
tendances que les ménages modestes, la majorité d'entre eux
restant en grande couronne. En terme de nombre toutefois, ils vont être
plus nombreux à rejoindre la petite couronne (17,8%), où les
loyers plus élevées ne les rebutent pas.
A la lumière de ces résultats, on peut conclure
sur le fait que cette mobilité résidentielle est due à la
dépendance automobile pour les ménages modestes, et encore plus
pour les ménages non motorisés. Cette affirmation est
basée sur deux faits majeurs: ces ménages sont
sur-représentés parmi les ménages ayant
déménagé des communes les plus dépendantes; et
leurs trajectoires résidentielles se font soit vers Paris et sa petite
couronne, soit vers des communes moins dépendantes, au sein de la grande
couronne.
1.4 Etude de cette dépendance dans les
agglomérations de Lyon, Toulouse et Rennes
Le fait que l'étude des déménagements en
région parisienne confirme l'hypothèse de la dépendance
automobile comme un des facteurs pouvant expliquer ces mouvements, il est alors
intéressant d'appliquer ce modèle à d'autres secteurs
géographiques, afin de pouvoir ou non généraliser le
phénomène. A cet effet, nous avons tout d'abord choisi de
travailler à l'échelle de l'aire urbaine. Par définition,
cette échelle permet d'étudier le pôle urbain et sa
couronne périurbaine, au sein de laquelle une part importante (40%) de
la population travaille dans le pôle (INSEE). On peut donc alors parler
de travailleurs pendulaires, concernés au premier plan par les
déplacements automobiles.
Ensuite, et toujours dans le but de pouvoir
généraliser le phénomène, nous avons
sélectionner trois aires urbaines, de tailles successivement
inférieures:
- Lyon, 1 748 271 habitants (2006), 296 communes
- Toulouse, 1 102 887 habitants (2006), 342 communes
- Rennes, 571 753 habitants (2006), 140 communes
Ainsi, il sera alors possible de relever un certain effet de
seuil: cherche-t-on à échapper à déménager
à cause de la dépendance automobile uniquement à Paris ?
Dans les très grandes villes ? Dans toutes les villes ?
Le cadre spatial défini, nous avons ensuite
distingué deux groupes de populations, différents face à
la dépendance automobile: les ménages modestes (ouvriers et
employés) et les ménages aisés (cadres supérieurs
et professions intermédiaires). Ce choix permettra de vérifier la
prédominance des premiers dans les mouvements résidentiels et la
confirmation qu'ils cherchent avant tout à s'installer dans des communes
moins dépendantes.
2 Méthodologie
2.1 Présentation des populations
Pour chacune des aires urbaines sélectionnées
(Lyon, Toulouse et Rennes), nous disposons de données issues du
Recensement Générale de la Population de 2006, fournies par
l'INSEE. Chaque enregistrement correspond alors à un ménage
résidant dans notre zone d'étude. Ainsi, nous avons:
- 540 388 ménages à Lyon
- 332 646 ménages à Toulouse
- 162 727 ménages à Rennes
2.1.1
Caractéristiques générales des ménages
Dans un premier temps, nous observerons le profil
général de ces ménages par le biais de deux variables:
l'âge du chef de ménage et le nombre de personnes.
Tableau 5: Classe d'âge du chef de ménage
(en %)
Classe d'âge
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Moins de 24 ans
|
4,23
|
4,82
|
4,42
|
25 à 40 ans
|
36,37
|
33,42
|
34,87
|
40 à 54 ans
|
46,15
|
49,09
|
49,66
|
Plus de 54 ans
|
13,26
|
12,67
|
11,05
|
Les résultats sont globalement les mêmes pour
les trois aires urbaines en ce qui concerne les moins de 24 ans, qui
représentent entre 4 et 5% de la population du périurbain. Ces
personnes tendent à privilégier les pôles urbains, que ce
soit pour leurs études, leur premier emploi ou les facilités
liés à la vie quotidienne. Vivant souvent seules, elles occupent
plutôt des appartements de taille réduite, type studio ou deux
pièces.
Pour les autres classes d'âges, on observe quelques
spécificités. Les ménages, dont le chef a entre 25 et 40
ans, sont plus représentés à Lyon qu'à Rennes et
surtout qu'à Toulouse. On peut émettre l'hypothèse d'un
accès plus facile à la vie périurbaine dans cette aire
urbaine, en terme de prix par exemple, ou bien, plus vraisemblablement, d'un
effet répulsif plus accrue dans le centre ville, pour des jeunes couples
avec enfant, en recherche d'espace.
Le constat est inverse pour la classe d'âge suivante (40
à 54 ans), plus représentée à Toulouse et Rennes,
pour les mêmes raisons que précédemment: les ménages
peuvent y retarder leur installation dans le périurbain en raison d'un
centre ville moins couteux en terme immobilier.
Enfin, pour les plus de 54 ans, le chiffre lyonnais pourrait
signifier que revenir s'installer en ville est difficile, alors que la tendance
est à un retour des personnes âgées et retraitées
vers des centres mieux équipés en services.
Tableau 6: Nombre de personnes dans le ménage
(en %)
Nombre de personnes
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
1
|
22,81
|
21,51
|
18,74
|
2
|
23,73
|
25,89
|
23,12
|
3
|
19,28
|
21,56
|
19,13
|
4
|
21,17
|
22,84
|
26,2
|
5 et plus
|
13,01
|
8,21
|
12,82
|
Ces chiffres peuvent nous renseigner sur les types de
ménages qui habitent dans le périurbain. Ainsi, on constate
qu'à Lyon et à Toulouse, les ménages composés d'une
seule personnes sont plus représentés qu'à Rennes,
où ils tendent à rester en centre ville. D'une manière
générale, les ménages les plus nombreux sont ceux
composés de deux personnes, soit le plus souvent des couples sans
enfants, qui trouvent dans ces territoires le lieu idéal pour
s'installer, en faisant l'acquisition d'un logement plus grand. Toutefois, ce
constat n'est pas forcément vérifié à Rennes,
où les ménages de 4 personnes sont encore plus
représentés. Là encore, même pour un couple, il
reste intéressant de rester en centre ville.
L'hypothèse d'un centre ville moins cher, et donc d'un
périurbain pas forcément plus avantageux pour les petits
ménages, peut être avancée dans le cas de Rennes.
2.1.2
Catégories socio-professionnelles
Cette première série d'interprétations
doit être complétée par l'étude de la composition
socio-économique des habitants de ces zones périurbaines. A cet
effet, le meilleur éclairage est la répartition de la population
en catégories socio-professionnelles, selon les critères de
l'INSEE. Dans ce travail, nous avons choisi de retenir quatre
catégories: les cadres et les professions intermédiaires, que
nous pouvons considérés comme des catégories
« aisées », et les employés et ouvriers, deux
catégories « modestes ». Les quatre secteurs
d'activités peuvent eux être révélateurs du
dynamisme économique de la région.
2.1.2.1 Lyon
Tableau 7: Type d'activité du chef de
ménage, pour la région lyonnaise
Activité économique du chef de famille
|
Catégorie socio-professionnelle
|
|
Cadres supérieurs
|
Professions intermédiaires
|
Employés
|
Ouvriers
|
Industrie
|
4,38
|
6,79
|
0,97
|
8,65
|
Construction
|
0,74
|
1,53
|
0,18
|
4,03
|
Commerce
|
2,23
|
3,97
|
2,54
|
3,5
|
Services
|
12,81
|
15,12
|
13,56
|
11,07
|
Sans objet
|
0,66
|
1,73
|
2,21
|
3,33
|
L'activité dominante est évidemment le service,
avec 52% des actifs. Celle-ci étant généralement
concentrée dans les centre ville, on peut en déduire que ces
ménages sont contraints à des déplacements quotidiens
domicile-travail du périurbain vers le centre. Les emplois sont bien
réparties dans les différentes catégories
socio-professionnelles, et près du quart de la population occupe un
emploi sans grande qualification (employé ou ouvrier) dans ce secteur.
On notera aussi les 8% d'ouvriers industriels, secteur sujet à une crise
importante dans le contexte actuel, d'où une certaine
précarisation.
2.1.2.2 Toulouse
Tableau 8: Type d'activité du chef de
ménage, pour la région toulousaine
Activité économique du chef de famille
|
Catégorie socio-professionnelle
|
|
Cadres supérieurs
|
Professions intermédiaires
|
Employés
|
Ouvriers
|
Industrie
|
6,17
|
6,56
|
0,76
|
5,2
|
Construction
|
0,84
|
1,66
|
0,23
|
3,98
|
Commerce
|
2,13
|
4,05
|
2,73
|
3,06
|
Services
|
17,46
|
17,03
|
13,35
|
9,09
|
Sans objet
|
0,55
|
1,65
|
1,72
|
1,77
|
Les catégories les plus modestes sont ici moins
représentées dans les services, où on retrouve
principalement des cadres et des professions intermédiaires. Il en est
de même dans l'industrie, ce qui peut s'expliquer par la présence
d'EADS à Toulouse, spécialisé dans l'aéronautique,
et qui nécessite donc des emplois qualifiés. Au final, et de
manière générale, les ménages modestes sont moins
représentés dans le périurbain toulousain que le lyonnais
(42% de la population contre 50% à Lyon).
2.1.2.3 Rennes
Tableau 9: Type d'activité du chef de
ménage, pour la région rennaise
Activité économique du chef de famille
|
Catégorie socio-professionnelle
|
|
Cadres supérieurs
|
Professions intermédiaires
|
Employés
|
Ouvriers
|
Industrie
|
3,32
|
5,89
|
0,68
|
10,06
|
Construction
|
0,57
|
1,79
|
0,14
|
5,25
|
Commerce
|
1,92
|
4,63
|
2,43
|
3,95
|
Services
|
15,8
|
16,12
|
11,88
|
11,5
|
Sans objet
|
0,45
|
1,14
|
1,06
|
1,43
|
La part des ouvriers industriels est relativement importante,
tout comme celles des employés et des ouvriers dans le domaine des
services. Ces trois profils représentent à eux seuls un tiers de
la population, ce qui dénote d'un nombre relativement important de
modestes dans ce territoire. En additionnant ces actifs modestes, on retrouve
un chiffre similaire à Lyon (49%).
2.1.3 Les
ménages et leurs logements
Ces ménages, modestes ou aisés, se distinguent
également par le type de logement qu'ils occupent. Selon les villes, le
rapport entre le nombre d'appartement et celui de maisons va varier assez
fortement.
Tableau 10: Types de logements (en %)
Type de logement
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Maison
|
39,52
|
67,82
|
73,87
|
Appartement
|
60,21
|
31,96
|
25,97
|
Autres
|
0,27
|
0,21
|
0,16
|
Dans l'aire urbaine de Lyon, le logement en appartement est
largement majoritaire par rapport à la maison, probablement en raison
d'un coût de construction moins élevé. Mais cette tendance
ne se confirme pas pour les deux autres villes où la maison individuelle
est prédominante, avec près de trois quarts des logements dans la
région rennaise. On peut alors noter des évolutions
diamétralement opposés en fonction de la taille: plus la ville
est petite, plus le pourcentage de résidents en maison individuelle
progresse, à l'inverse du pourcentage de résidents en
appartement.
Ce constat peut être alors mis en lien avec les
données de statut d'occupation des logements:
Tableau 11: Statut d'occupation du logement (en
%)
Statut d'occupation du logement
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Propriétaire
|
53,37
|
61,69
|
70,25
|
Locataire non HLM
|
23,1
|
27,13
|
18,31
|
Locataire HLM
|
23,53
|
11,18
|
11,44
|
Le pourcentage de propriétaires semble
également suivre la tendance d'un accroissement inversement
proportionnel à la taille de l'aire urbaine. Le fait que les
résidents en maison individuelle soient le plus souvent des
propriétaires permet d'expliquer ces chiffres.
Parmi les locataires, on remarque une
spécificité dans l'aire urbaine de Lyon, où ceux vivant en
HLM sont plus nombreux que ceux vivant de le parc privé. Les loyers peu
accessibles sont sans doute la cause de cette particularité, qui peut
également signifier que les modestes ne parviennent pas à
accéder la propriété, contrairement à Toulouse et
Rennes, où le nombre de locataires HLM est moins élevés.
On peut supposer que certains ménages à bas revenus y ont la
possibilité d'acquérir un bien immobilier, grâce à
des aides étatique comme le prêt à taux zéro ou la
maison à 100 000€.
Enfin, nous compléterons le profil des ménages
des trois espaces périurbains par l'ancienneté de leur
emménagement, afin d'observer des tendances d'établissement
à long terme ou, au contraire, une tendance à des
déménagements fréquents.
Tableau 12: Ancienneté d'emménagement
(en %)
Ancienneté d'emménagement
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Depuis moins de 2 ans
|
12,88
|
13,7
|
12,97
|
Entre 2 et 4 ans
|
25,45
|
23,36
|
22,16
|
Entre 5 et 9 ans
|
26,73
|
27,08
|
25,49
|
Entre 10 et 19 ans
|
21,75
|
21,69
|
23,21
|
Plus de 20 ans
|
13,2
|
14,17
|
16,17
|
De manière générale, pour les trois
villes, on s'aperçoit que les ménages ayant
emménagés depuis moins de 2 ans sont environ deux fois moins
nombreux que ceux ayant emménagés entre 2 et 4 ans (soit la
même période de temps de deux ans). Cela est
révélateur d'un certain ralentissement du nombre de
ménages rejoignant le périurbain, et donc d'une baisse de
l'attractivité de celui-ci. A l'opposé, on constate assez
nettement que les ménages résidant depuis plus de 20 ans sont
plus représentés à Rennes qu'à Toulouse, et plus
à Toulouse qu'à Lyon. Le périurbain des villes moyennes
semble plus en adéquation avec un établissement de longue
durée, tandis qu'un déménagement apparaît plus
probable dans les grandes aires urbaines.
2.2 Méthode de détermination de la
dépendance automobile
Afin de déterminer si les habitants d'une communes
sont dépendants ou non de l'automobile, nous avons choisi d'appliquer la
méthode utilisée par Benjamin Motte-Baumvol, dans son article
La dépendance automobile pour l'accès des ménages aux
services, le cas de la grande couronne francilienne (2007), c'est à
dire que de classer les communes selon leur équipement en services. Pour
ce faire, nous avons utilisé la base permanente des équipements
(BPE 2007) qui recense les équipements présents dans les
communes. La classification se fait alors selon l'importance et la
rareté des commerces et services:
- 0 correspond à une dépendance très
forte, c'est à dire des communes ne disposant même pas de magasins
d'alimentation générale (supérette, épicerie)
- 1 correspond à une dépendance forte, c'est
à dire des communes ne disposant que de ces magasins
- 2 correspond à une dépendance moyenne, c'est
à dire des communes disposant de grandes surfaces alimentaires
(supermarchés voire hypermarchés), ainsi que de services comme un
cabinet de médecine générale ou un coiffeur
- 3 correspond à une dépendance faible, soient
des communes de l'ensemble de ces services, ainsi que de services plus
spécialisés
En appliquant cette classification à nos trois aires
urbaines, on obtient ainsi une cartographie de la dépendance automobile
pour l'accès aux services, ce qui permet d'établir le nombre de
communes touchés par ce phénomène:
Tableau 13: Pourcentage de communes par niveau de
dépendance automobile dans les aires urbaines
sélectionnées (en %)
Niveaux de dépendance
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Très fort
|
42
|
64
|
38
|
Fort
|
35
|
18,5
|
30
|
Moyen
|
11,5
|
9,5
|
21
|
Faible
|
11,5
|
8
|
11
|
De manière générale, la majorité
des communes dans les aires urbaine de Lyon, Toulouse et Rennes sont
très fortement et fortement dépendantes de l'automobile. Dans les
deux premières, c'est le cas pour 8 communes sur 10. Le
phénomène semble moins marqué à Rennes.
2.3 Méthode de régression logistique pour
l'étude des déménagements
Enfin, la finalité de ce travail est de
déterminer si la dépendance automobile des communes, où
résident ces ménages périurbains, est une des causes d'un
déménagement, et si oui, vers une commune moins
dépendante. Toujours grâce aux données du Recensement
Générale de la Population de 2006, nous utiliserons la
méthode de la régression logistique, afin de produire des
modèles.
Dans un premier temps, nous avons choisi de considérer
deux types de populations, les ménages modestes, c'est à dire les
ouvriers et les employés, et les ménages
« aisés », cadres et professions
intermédiaires. Pour chacun, nous aurons donc un modèle. Celui-ci
va alors avoir pour but de déterminer quelles sont les facteurs qui
expliquent le plus un déménagement dans ces aires urbaines, parmi
les facteurs suivants:
- La dépendance automobile de la commune d'origine:
très forte, forte, moyenne, faible
- L'âge du chef de ménage: moins de 24 ans, entre
25 et 39 ans, entre 40 et 54 ans, plus de de 55 ans
- Le nombre de personnes composant le ménage: une,
deux, trois, quatre, cinq et plus
- Le statut d'occupation du logement: propriétaire,
locataire, locataire HLM
- Le secteur d'activité du chef de ménage:
industrie, construction, commerce, service
- L'ancienneté d'emménagement: moins de 2 ans,
entre 2 et 4 ans, entre 5 et 9 ans, entre 10 et 19 ans, plus de 20 ans
- L'indicateur du lieu de naissance: dans le
département actuel, dans un autre département de la région
actuelle, hors de la région actuelle
- Le type de logement: maison ou appartement
Dans un second temps, nous étudierons les destinations
des ménages déménagement d'une commune du
périurbain, pour rejoindre une autre commune de l'aire urbaine. Ces
trajectoires seront alors de quatre types:
- vers le centre, c'est à dire du périurbain
vers le pôle urbain
- vers une commune plus dépendante
- vers une commune aussi dépendante
- vers une commune moins dépendante
Pour chacune d'entre elles, nous étudierons alors le
profil des ménages, toujours grâce à une régression
logistique sur la base de trois facteurs: l'âge du chef de ménage,
le nombre de personnes et le statut social du ménage (modeste ou
« aisé »).
3 Résultats
3.1 La dépendance automobile dans les trois aires
urbaines
Nous avons donc réalisé une classification des
communes selon leur dépendance automobile, à partir de de leur
offre en terme de services. Afin de rendre compte de cette dépendance
à l'échelle spatiale, nous avons réalisé des cartes
afin de mieux visualiser le phénomène.
3.1.1 Lyon
Figure 2: Niveaux de dépendance automobile par
communes dans l'aire urbaine de Lyon
L'aire urbaine lyonnaise, d'une superficie de 3 356 km²,
regroupe 296 communes, réparties dans quatre départements (l'Ain,
l'Isère, la Loire et le Rhône), et compte 1
748 274 habitants (INSEE, 2006). Elle est la deuxième aire urbaine de
France après celle de Paris.
Dans la majorité de ces communes, les populations sont
confrontées à une dépendance automobile forte ou
très forte (tableau 10). Mais ces communes sont parmi les plus petites
puisque, en moyenne, elles comptent moins de 2430 habitants, et peuvent
être considérées de ce fait comme des villages. A
l'inverse, en règle générale, les communes les moins
dépendantes de l'automobile sont les plus grandes. Le statut de la ville
joue également un rôle, puisque les chefs lieux de cantons et bien
sûr la ville de Lyon (capitale de région et préfecture du
Rhône) ne sont pas, ou peu, confrontés à ce
phénomène. Enfin, la carte laisse apparaître que la proche
banlieue lyonnaise est également peu dépendante de
l'automobile.
3.1.2
Toulouse
Figure 3: Niveaux de dépendance automobile par
communes dans l'aire urbaine de Toulouse
L'aire urbaine de Toulouse, d'une superficie de 4 015
km², est composée de 342 communes, dans six départements
(l'Arriège, l'Aude, la Haute-Garonne, le Gers, le Tarn et le
Tarn-et-Garonne), qui regroupent 1 102 882 habitants (INSEE, 2006). Elle est la
5ème de France.
Par rapport à Lyon et à Rennes, les communes
très fortement dépendantes sont plus nombreuses, puisqu'elles
représentent près des deux tiers de l'ensemble des communes. Mais
là encore, il s'agit de petits villages, de 609 habitants en moyenne. Il
en est de même pour les dépendances fortes, avec des communes de 1
828 habitants en moyenne. En terme de répartition spatiale, on observe
assez nettement une différenciation entre l'est et l'ouest de Toulouse,
avec une concentration plus forte de communes dépendantes dans le
premier secteur, ainsi que dans la proche banlieue est de Toulouse.
3.1.3 Rennes
Figure 4: Niveaux de dépendance automobile par
communes dans l'aire urbaine de Rennes
L'aire urbaine de Rennes, d'une superficie de 2 536 km²,
est composée de 140 communes, dans un seul département,
l'Ille-et-Vilaine, qui regroupent 571 754 habitants (INSEE, 2006). Elle est la
12ème de France.
Ici, et contrairement aux deux aires urbaines
précédentes, on observe moins de communes fortement ou
très fortement dépendantes (68%, contre près de 80%
à Toulouse et à Lyon). Celles-ci sont principalement
situées aux confins de l'aire urbaine, au delà d'un rayon de 10
à 15 km autour de la ville-centre, et peuvent de ce fait être
considérée comme des villages (moins de 2 116 habitants en
moyenne)
De manière générale, on remarque
qu'autour du pôle central, on retrouve une couronne de communes assez peu
dépendantes de l'automobile (un bémol toutefois pour la banlieue
est de Toulouse). Les communes les plus dépendantes sont celles les plus
éloignées de ces centres, ce qui rend les trajets de ces
habitants encore plus long, et la dépendance à la voiture plus
pénible encore. Toutefois, on a vu que que ces communes sont dans la
plupart des cas des communes de moins de 2 000 habitants, et que même si,
en terme de nombre, elles représente la majorités des communes de
l'aire urbaine, elles ne comptent que tout au plus un quart de la population
(22% à Lyon, 23% à Toulouse et 24% à Rennes). A l'inverse,
les communes les moins dépendantes, moins nombreuses, sont les plus
peuplées, suivant en quelque sorte une distribution de Pareto.
On peut tenter d'expliquer ce phénomène par la
loi de l'offre et de la demande. Les services et les commerces vont s'installer
dans une zone de chalandise importante, donc dans une commune peuplée.
Ses habitants vont donc avoir plus facilement à cette offre, et voir
leur dépendance à l'automobile diminuer. A l'inverse, un commerce
n'aura aucun intérêt à s'installer, voire tout simplement
à perdurer, dans un petit village, avec une clientèle faible.
3.2 Les déménagements dans le
périurbain
En guise de préambule à l'étude des
déménagements dans les trois aires urbaines, nous observerons
quelques statistiques descriptives.
Tableau 14: Nombre de
déménagements
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Nombre total
|
30856
|
24142
|
10868
|
Ménages modestes
|
46%
|
40%
|
46%
|
Ménages aisés
|
54%
|
60%
|
54%
|
En terme de volume de mouvements résidentiels, les
ménages aisés plus nombreux à déménager que
les ménages modestes. A Toulouse, le rapport est encore plus important
(60%) et ne fait que confirme cette tendance générale.
Tableau 15: Dépendance automobile de la commune
d'origine des ménages déménageants (en %)
Dépendance automobile
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
|
Modestes
|
Aisés
|
Modestes
|
Aisés
|
Modestes
|
Aisés
|
Très forte
|
8
|
7
|
8
|
10
|
8
|
5
|
Forte
|
16
|
18
|
10
|
9
|
17
|
13
|
Moyenne
|
14
|
15
|
16
|
13
|
29
|
26
|
Faible
|
62
|
60
|
66
|
68
|
46
|
56
|
La dépendance automobile de la commune de
départ du déménagement diffère selon le statut du
ménage, qu'il soit aisé ou modestes, mais également selon
la taille de l'aire urbaine. Ainsi, à Lyon, la part des ménages
quittant une dépendance très forte est quasiment similaire,
tandis qu'à Toulouse, les ménages aisés sont plus nombreux
à en partir. A Rennes en revanche, la tendance s'inverse.
De même, à Lyon, les ménages modestes
sont proportionnellement plus nombreux à quitter une commune faiblement
dépendante, alors qu'à Toulouse et surtout à Rennes, ce
sont les ménages aisés qui suivent ce modèle.
3.3 Les raisons du déménagement du
périurbain
La dépendance automobile est donc un facteur à
prendre en compte, puisqu'il concerne une part non négligeable de la
population de ces trois aires urbaines. Du fait des contraintes liées
à cette dépendance (temps de transports, obligation des trajets
en voitures, coûts ...), on peut émettre l'hypothèse
qu'elle peut pousser certaines ménages au déménagement.
Ainsi, nous allons vérifier, grâce la technique de la
régression logistique, si celle ci est justifiée, et si ce
critère est plus déterminant que d'autres dans les raisons d'un
déménagement. Nous allons ainsi déterminer la
représentation d'une série de critères, d'abord pour
l'ensemble des ménages dans les trois aires urbaines, puis pour deux
catégories de ménages: les modestes et les ménages
« aisés ».
3.3.1 Ensemble
des ménages des trois aires urbaines
Tableau 16: les facteurs explicatifs des
déménagements dans les trois aires urbaines
Aire urbaine
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Effectifs
|
124592
|
110570
|
53160
|
R² ajusté estimé
|
0,38
|
0,3
|
0,35
|
Khi2 Wald
|
27207,09
|
18498,06
|
8979,61
|
Constante
|
-4,64
|
-5,61
|
-6,72
|
|
|
Très forte DA de la commune d'origine
|
0,39 ***
|
0,99 ***
|
0,7 ***
|
Forte DA de la commune d'origine
|
0,51 ***
|
0,89 ***
|
0,78 ***
|
DA moyenne de la commune d'origine
|
0,59 ***
|
1,05 ***
|
0,98 ***
|
Moins de 24 ans
|
0,81 ***
|
0,7 ***
|
0,92 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,64 ***
|
0,57 ***
|
0,83 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,17 ***
|
0,12 ***
|
0,26 ***
|
Une personne
|
0,55 ***
|
0,25 ***
|
0,45 ***
|
Deux personnes
|
0,67 ***
|
0,45 ***
|
0,71 ***
|
Trois personnes
|
0,4 ***
|
0,32 ***
|
0,63 ***
|
Quatre personnes
|
0,18 ***
|
0,05
|
0,33 ***
|
Locataire
|
0,23 ***
|
0
|
-0,03
|
Locataire HLM
|
-0,43 ***
|
-0,06 *
|
-0,52 ***
|
Moins de 2 ans d'emménagement
|
4,1 ***
|
4,08 ***
|
4,77 ***
|
Entre 2 et 4 ans d'emménagement
|
3,98 ***
|
3,93 ***
|
4,64 ***
|
Entre 5 et 9 ans d'emménagement
|
1,71 ***
|
1,67 ***
|
2,35 ***
|
Entre 10 et 19 ans d'emménagement
|
-0,49 ***
|
-0,38 ***
|
-0,28 *
|
Naissance dans le département actuel
|
0,05 ***
|
0,16 ***
|
0,14 ***
|
Naissance dans un autre département de la
région
|
0,07 ***
|
-0,09 ***
|
-0,08 *
|
Appartement
|
0,17 ***
|
1,04 ***
|
1,11 ***
|
Ménage aisé
|
-0,23 ***
|
0
|
-0,02
|
Parmi les différences les plus notables entre les
trois aires urbaines, on remarque que la dépendance automobile est un
facteur plus important à Toulouse et à Rennes qu'à Lyon.
Dans les trois cas, il sera plus probable de quitter une commune moyennement
dépendante.
Le statut de locataire ne semble être significatif que
dans le cas de Lyon, tout comme le statut du ménage. A Lyon, un
ménagé aisé déménagera moins probablement
qu'un ménage modeste. A Toulouse et à Rennes, cette distinction
n'a pas d'importance.
3.3.2 Lyon
Tableau 17: les facteurs explicatifs des
déménagements dans l'aire urbaine de Lyon
Modèle
|
Ménages aisés
|
Ménages modestes
|
Effectifs
|
39475
|
39529
|
R² ajusté estimé
|
0,33
|
0,4
|
Khi2 Wald
|
8006,84
|
8922,24
|
Constante
|
-4,28
|
-5,11
|
|
Très forte DA2(*) de la commune d'origine
|
0,61 ***3(*)
|
0,49 ***
|
Forte DA de la commune d'origine
|
0,64 ***
|
0,64 ***
|
DA moyenne de la commune d'origine
|
0,65 ***
|
0,72 ***
|
Moins de 24 ans
|
0,89 ***
|
0,73 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,74 ***
|
0,53 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,29 ***
|
0,12 *
|
Une personne
|
0,40 ***
|
0,61 ***
|
Deux personnes
|
0,45 ***
|
0,7 ***
|
Trois personnes
|
0,28 ***
|
0,43 ***
|
Quatre personnes
|
0,18 ***
|
0,22 ***
|
Locataire
|
0,21 ***
|
0,23 ***
|
Locataire HLM
|
-0,51 ***
|
-0,42 ***
|
Travail dans industrie
|
-0,02
|
0,07
|
Travail dans BTP
|
-0,04
|
0,05
|
Travail dans commerce
|
0,05
|
0,08
|
Travail dans services
|
0,05
|
0,1
|
Moins de 2 ans d'emménagement
|
3,5 ***
|
4,57 ***
|
Entre 2 et 4 ans d'emménagement
|
3,35 ***
|
4,47 ***
|
Entre 5 et 9 ans d'emménagement
|
1,15 ***
|
2,11 ***
|
Entre 10 et 19 ans d'emménagement
|
-0,69 ***
|
-0,49 ***
|
Naissance dans le département actuel
|
0,03
|
0,09 ***
|
Naissance dans un autre département de la
région
|
0,14 ***
|
0,01
|
Appartement
|
-0,09 **
|
-0,09 **
|
Tout d'abord, et afin de faciliter l'interprétation,
il convient d'écarter les facteurs qui sont considérés
comme non explicatif pour les déménagements dans l'aire urbaine
de Lyon. Ainsi, le secteur d'activité, outre sa significativité
inférieure à 90%, a une influence quasi nulle. Il en est de
même pour le lieu de naissance, mais aussi pour le type de logement. En
effet, le fait d'habiter en appartement (près de 60% des cas dans la
région lyonnaise) ou dans une maison ne semble pas expliquer le
déménagement d'un ménage.
Il ressort alors que cinq facteurs peuvent être
considérés comme explicatifs. Le plus marquant est
l'ancienneté de l'emménagement. En effet, les résultats
nous montrent que plus celui ci est récent, plus les chances d'un
nouveau déménagement sont élevées. Que ce soit pour
les ménages aisés ou les ménages modestes (même si
la tendance est plus marquée pour les seconds), il y a deux fois plus de
chances de déménager avec moins moins de 5 ans
d'emménagement, qu'entre 5 et 9 ans. En revanche, après 10 ans
d'installation, ce phénomène s'estompe.
Le statut d'occupation est également significatif: les
locataires ont plus tendance à déménager que les
propriétaires, ces derniers s'étant engagés dans
l'acquisition d'un bien. En revanche, les locataires HLM
déménagent très peu, probablement en raison de leurs
revenus, mais aussi de la difficulté d'accès à ce type de
logements. Cette tendance est la même pour les deux modèles.
L'âge du chef de ménage est plus significatif
chez les ménages aisés que chez les modestes, même si la
tendance est la même: plus on est jeune et plus on a de chances de
déménager. A l'inverse, le nombre de personnes est plus
significatif chez les modestes. Mais dans les deux cas, la probabilité
de déménager est plus forte chez un ménage de deux
personnes (un couple par exemple), puis chez une personne seule. Cette
probabilité décroit ensuite selon le nombre, à partir d'un
ménage de 3 personnes.
Enfin, la dépendance automobile de la commune
d'origine joue un rôle. Chez les ménages aisés, bien
qu'elle soit significative, avec un coefficient global de 0,6, le niveau de
dépendance ne semble pas avoir d'impact. On quitte autant des communes
avec une dépendance moyenne que des communes avec des dépendances
fortes ou très fortes. Chez les modestes en revanche, le niveau de
dépendance a une influence assez nette: on quitte plus souvent une
commune moyennement dépendante, qu'une commune fortement
dépendante et qu'une commune très fortement dépendante.
En comparaison, les modestes quittent plus les communes
moyennement dépendantes que les ménages aisés, mais ces
derniers quittent plus les communes très fortement dépendantes
que les modestes.
3.3.3
Toulouse
Tableau 18: les facteurs explicatifs des
déménagements dans l'aire urbaine de Toulouse
Modèle
|
CSP+
|
CSP-
|
Effectifs
|
15829
|
22001
|
R² ajusté estimé
|
0,4
|
0,46
|
Khi2 Wald
|
4110,88
|
5722,95
|
Constante
|
-4,34
|
-4,83
|
|
Très forte DA de la commune d'origine
|
0,88 ***
|
0,63 ***
|
Forte DA de la commune d'origine
|
0,65 ***
|
0,59 ***
|
DA moyenne de la commune d'origine
|
0,66 ***
|
0,53 ***
|
Moins de 24 ans
|
0,85 ***
|
0,75 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,63 ***
|
0,6 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,05
|
0,09
|
Une personne
|
0,06
|
0,16
|
Deux personnes
|
0,02 *
|
0,3 ***
|
Trois personnes
|
0,03
|
0,07
|
Quatre personnes
|
-0,12
|
-0,2 **
|
Locataire
|
0,06
|
0,11 *
|
Locataire HLM
|
-0,5 ***
|
-0,5 ***
|
Travail dans industrie
|
0,13
|
0,3 ***
|
Travail dans BTP
|
0,02
|
0,17
|
Travail dans commerce
|
0,2 **
|
0,38 ***
|
Travail dans services
|
-0,01
|
0,24 **
|
Moins de 2 ans d'emménagement
|
3,98 ***
|
4,47 ***
|
Entre 2 et 4 ans d'emménagement
|
3,76 ***
|
4,44 ***
|
Entre 5 et 9 ans d'emménagement
|
1,39 ***
|
1,7 ***
|
Entre 10 et 19 ans d'emménagement
|
-0,3
|
-0,6 ***
|
Naissance dans le département actuel
|
-0,03
|
-0,05
|
Naissance dans un autre département de la
région
|
-0,11
|
-0,11 *
|
Appartement
|
0,5 ***
|
0,56 ***
|
Dans le cas de Toulouse, après avoir exclu le lieu de
naissance des critères explicatifs, par manque de
significativité, on remarque une différence entre les deux
modèle, selon les facteurs choisis. Certains apparaissent tout de
même comme proches. Ainsi, le fait d'habiter en appartement a une
influence positive sur le déménagement, par rapport au fait
d'habiter une maison, et cela aussi bien pour les ménages aisés
que pour les modestes. De même, et à l'image de Lyon,
l'ancienneté de l'emménagement influe également sur la
mobilité. Un ménage fraîchement installé a bien plus
de chance de quitter son logement qu'un ménage qui y est établi
depuis plus de 10 ans. Cette tendance est encore une fois plus marquée
chez les ménages modestes. Elle est peut être à mettre en
relation avec le facteur de l'âge, qui fait qu'on a plus tendance
à déménager en dessous de 24 ans (les coefficients sont
peu ou prou les mêmes que pour Lyon), un peu moins entre 24 et 39 ans et
plus du tout après 40 ans. L'hypothèse d'une volonté
d'établissement sur le long terme dans le périurbain toulousain
peut ainsi être avancée.
Deux autres facteurs explicatifs sont relativement proche
selon les modèles, mais ils indiquent des tendances différentes
à celles observées à Lyon. Le statut d'occupation du
logement n'a ainsi plus d'importance, à l'exception des locataires HLM,
pour les mêmes raisons que précédemment. Mais la grande
grande différence entre les deux aires urbaines résident dans le
facteur de la dépendance automobile. Si à Lyon, les
ménages avaient plus tendance à quitter des communes moyennement
dépendantes, à Toulouse, ce sont des communes très
fortement dépendantes qu'on part le plus souvent, surtout chez les
ménages aisés. Ces derniers déménagent ensuite
autant des communes fortement et moyennement dépendantes, alors qu'on a
une distinction entre ces deux types de communes chez les modestes, qui
quittent plus probablement une commune fortement dépendante qu'une
commune moyennement dépendante.
Enfin, les deux derniers facteurs sont ceux qui montrent la
plus grande différence entre les ménages aisés et les
modestes. Ainsi, le nombre de personnes constituant le ménage n'a aucune
incidence sur les déménagements des premiers. En revanche, pour
les ménages modestes de deux personnes, il est plus probable de changer
de logement, tandis qu'à quatre personnes, cette probabilité
s'inverse.
Le secteur d'activité, et contrairement à Lyon,
est cette fois une explication dans certains déménagements,
à l'exception de la construction (BTP). Chez les ménages
aisés, seuls ceux travaillant dans le secteur commercial ont une
tendance plus grande à la mobilité résidentielle. Chez les
modestes par contre, que ce soit dans le commerce, les services ou l'industrie,
cette tendance est la même.
3.3.4 Rennes
Tableau 19: les facteurs explicatifs des
déménagements dans l'aire urbaine de Rennes
Modèle
|
CSP+
|
CSP-
|
Effectifs
|
8402
|
8975
|
R² ajusté estimé
|
0,41
|
0,49
|
Khi2 Wald
|
2040,07
|
2120,77
|
Constante
|
-5,02
|
-5,97
|
|
Très forte DA de la commune d'origine
|
0,48 ***
|
0,39 ***
|
Forte DA de la commune d'origine
|
0,34 ***
|
0,43 ***
|
DA moyenne de la commune d'origine
|
0,34 ***
|
0,48 ***
|
Moins de 24 ans
|
1,21 ***
|
0,84 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,8 ***
|
0,81 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,16
|
0,13
|
Une personne
|
0,3 **
|
0,4 ***
|
Deux personnes
|
0,62 ***
|
0,64 ***
|
Trois personnes
|
0,27 **
|
0,62 ***
|
Quatre personnes
|
0,16
|
0,19
|
Locataire
|
0
|
0,13
|
Locataire HLM
|
-0,6 ***
|
-0,61 ***
|
Travail dans industrie
|
0,07
|
0,07
|
Travail dans BTP
|
-0,06
|
-0,07
|
Travail dans commerce
|
0,19
|
0,19
|
Travail dans services
|
0,12
|
0,12
|
Moins de 2 ans d'emménagement
|
4,22 ***
|
4,2 ***
|
Entre 2 et 4 ans d'emménagement
|
4,19 ***
|
4,18 ***
|
Entre 5 et 9 ans d'emménagement
|
1,91 ***
|
1,9 ***
|
Entre 10 et 19 ans d'emménagement
|
0,18
|
0,18
|
Naissance dans le département actuel
|
-0,19 **
|
-0,19 **
|
Naissance dans un autre département de la
région
|
-0,03
|
-0,04
|
Appartement
|
0,67 ***
|
0,67 ***
|
Dans le cas de Rennes, deux facteurs ne sont pas explicatifs
des migrations résidentielles: le statut d'occupation du logement (comme
à Toulouse), avec toujours la même réserve concernant les
locataires HLM, et le secteur d'activité du chef de ménage (comme
à Lyon).
Le fait d'habiter en appartement a ici un impact beaucoup
plus fort que dans les autres aires urbaines, ce qui peut être mis en
relation avec la facilité d'accès de la maison individuelle,
hypothèse que nous avions avancée précédemment.
Cette tendance est la même pour les deux modèles. Il en est de
même pour deux autres facteurs. Le premier, même s'il peut
être négligeable, est le lieu de naissance. Une naissance en
Ille-et-Vilaine réduit les chances de déménagements, alors
qu'une naissance en Bretagne n'a pas d'incidence. Le second facteur commun aux
ménages aisés et modestes, l'ancienneté
d'emménagement, est lui bien plus important. Dans les deux cas, et
à l'image de Lyon et de Toulouse, les ménages installés
depuis moins de 5 ans ont deux fois plus de probabilités de
déménager, que ceux qui vivent dans le périurbain depuis
une période de 5 à 9 ans. Au delà de 10 ans, les
ménages ont tendance à rester.
En revanche, trois autres facteurs mettent en lumière
des différences entre les deux types de ménages. Ainsi, si
l'impact sera le même pour les ménages de moins de 2 personnes,
ainsi que pour ceux de 4 personnes (impact nul), les mouvements seront plus
probables ménages modestes de 3 personnes, que chez leurs
équivalents aisés. Ces derniers auront donc plus tendance
à s'installer définitivement à partir de ce seuil. A
l'inverse, la tendance qu'on les jeunes ménages aisés (de moins
de 24 ans) à déménager plus que les modestes s'accentue
ici, avant de s'équilibrer pour les 25-39 ans. Au delà de 40 ans,
les déménagements ne sont plus significatifs.
Enfin, le facteur de la dépendance automobile de la
commune d'origine est celui qui révèle le plus des orientations
opposées dans le comportement des périurbains. Pour les
ménages aisés, il est plus probable de quitter une commune
très fortement dépendante, que des communes qui le sont fortement
et moyennement. En revanche, les modestes ont plus tendance à quitter
des communes moyennement dépendante, puis celles fortement
dépendantes et enfin, les communes qui le sont très fortement.
L'étude des facteurs explicatifs des
déménagements a permis de montrer que, outre les
caractéristiques des ménages (nombre de personnes, âge du
chef de ménage...), la dépendance automobile de la commune
d'origine a un impact non négligeable, puisqu'on cherche effectivement
à échapper à ce phénomène. Il existe
également bien une différence dans le comportement des migrants,
selon qu'ils soient considérés comme aisés ou modestes. Il
est donc intéressant d'étudier qu'elles sont les destinations de
ces ménages, et de déterminer leur profil selon cette
destination.
3.4 Destinations des déménagements et profils
des migrants
Pour cette étude, nous tiendrons compte des
déménagements des ménages ayant quitté une commune
de l'espace périurbain entre les recensements de 2001 et de 2006.
3.4.1 Destination
des déménagements
Parmi les ménages ayant quitté une commune
périurbaine, nous distinguerons en quatre types: ceux qui ont rejoint le
pôle urbain central (les communes de Lyon, Toulouse ou Rennes), et ceux
qui sont allés s'installer dans une commune plus dépendante de
l'automobile, aussi dépendante ou moins dépendante. Les
ménages ayant quitté l'aire urbaine ne sont pas pris en
compte.
Tableau 20: Destinations des migrants du
périurbain (en %)
|
Aires urbaines
|
Destination du déménagement
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Vers le centre
|
30
|
45
|
51,5
|
Vers une commune plus dépendante
|
2
|
3,5
|
6
|
Vers une commune aussi dépendante
|
7,5
|
10
|
8
|
Vers une commune moins dépendante
|
60,5
|
41,5
|
34,5
|
De manière générale, on observe que les
deux destinations privilégiées par les ménages
déménageants sont le pôle urbain central et les communes
moins dépendantes que leur commune d'origine. Toutefois, selon la taille
de aires urbaines, les tendances vont jusqu'à s'inverser. Ainsi,
à Lyon, la majorité des ménages reste dans le
périurbain, tout en cherchant à échapper à la
dépendance automobile. Le centre reste encore relativement
répulsif, du fait de son coût notamment. Seuls 2% de la population
étudiée fait le choix (ou est contrainte) de rejoindre une
commune plus dépendante.
A Toulouse, les deux destinations attirent plus ou moins le
même nombre de ménages, même si le centre accueille la
majorité des migrations résidentielles. Les communes plus
dépendantes attirent également une part plus importante par
rapport à la région lyonnaise, même si le chiffre reste
anecdotique. Enfin, à Rennes, la tendance amorcée à
Toulouse se confirme, le centre accueille plus de la moitié des
ménages, au détriment des autres communes moins
dépendantes. L'augmentation de la part des ménages
déménageant vers des communes plus dépendantes se
confirme.
3.4.2 Profil des
migrants
Pour chacune de ces destinations, nous allons maintenant
étudier le type de ménages qui y déménage, selon
trois critères principaux, parmi les plus explicatifs pour un
déménagement (cf tableaux 11, 12 et 13): l'âge du chef de
ménage, le nombre de personnes et le type de ménage (aisé
ou modeste).
3.4.2.1 Lyon
Dans le cas de l'aire urbaine de Lyon, nous avons vu que
seule une minorité de ménages (30%) choisit de rejoindre le
centre, la majorité des déménagements s'effectuant au sein
même du périurbain.
Tableau 21: Destination des migrants du
périurbain lyonnais
Destination
|
Vers le centre
|
Dans le périurbain
|
Effectifs
|
105669
|
242631
|
R² ajusté estimé
|
0,05
|
0,05
|
Khi2 Wald
|
21899,46
|
21899,46
|
Constante
|
-1,67
|
1,67
|
|
Moins de 24 ans
|
0,74 ***
|
-0,74 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,23 ***
|
-0,23 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
-0,05 ***
|
0,05 ***
|
Une personne
|
1,24 ***
|
-1,24 ***
|
Deux personnes
|
0,78 ***
|
-0,78 ***
|
Trois personnes
|
0,4 ***
|
-0,4 ***
|
Quatre personnes
|
0,07 ***
|
-0,07 ***
|
Ménage aisé
|
0,48 ***
|
-0,48 ***
|
Les migrants vers la commune de Lyon sont plutôt des
ménages aisés, ce qui confirme bien le fait le coût
rédhibitoire pour les modestes qu'entraîne un tel choix. Celui ci
est souvent celui d'un ménage jeune (moins de 24 ans), et de petite
taille (de une à trois personnes). Le fait que les ménages plus
nombreux, c'est à dire au delà de quatre personnes, et plus
âgés ne privilégient pas cette destination peut
s'interpréter par la difficulté de trouver un logement
suffisamment grand et accessible, même pour des ménages
aisés. Le périurbain va apparaître alors comme un choix
contraint.
Au sein de ce territoire, les migrations vont surtout se
faire au profit des commune les moins dépendantes de l'automobile.
Tableau 22: Niveaux de dépendance des destinations
des déménagement au sein du périurbain
lyonnais
Trajectoire
|
Vers une commune plus dépendante
|
Vers une commune aussi dépendante
|
Vers une commune moins dépendante
|
Effectifs
|
7285
|
27026
|
211231
|
R² ajusté estimé
|
0,01
|
0,01
|
0,01
|
Khi2 Wald
|
603,7
|
1098,02
|
2597,12
|
Constante
|
-4,22
|
-2,95
|
2,55
|
|
Moins de 24 ans
|
0,13
|
0,92 ***
|
-1,15 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,37 ***
|
0,42 ***
|
-0,53 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,21 ***
|
0,3 ***
|
-0,3 ***
|
Une personne
|
-0,69 ***
|
-0,26 ***
|
-0,11 ***
|
Deux personnes
|
-0,12 ***
|
0,02
|
-0,25 ***
|
Trois personnes
|
-0,12 ***
|
0,09 ***
|
-0,15 ***
|
Quatre personnes
|
0,18 ***
|
0,16 ***
|
-0,19 ***
|
Ménage aisé
|
0,3 ***
|
0,15 ***
|
-0,36 ***
|
La principale caractéristique de ce type de migrants
est le fait qu'il s'agisse principalement de ménages modestes, qui vont
ainsi chercher à échapper à une dépendance
automobile qui pèse de manière importante sur leur budget. A
l'inverse, les migrants vers des communes plus et aussi dépendantes que
leur commune d'origine sont surtout des ménages aisés, pour qui
ce facteur sera moins important. Cela surtout le fait de ménages
composés de plus de quatre personnes, les personnes seuls cherchant
plutôt à rejoindre le centre ville. Il est également
intéressant de noter que les ménages jeunes n'ont pas tendance
à chercher des communes moins dépendantes dans le
périurbain. Ils préféreront le centre ou une commune aussi
dépendante.
3.4.2.2 Toulouse
A Toulouse, la répartition entre migrants vers le
centre et migrants vers des communes périurbaines moins
dépendantes est plus équilibrée, à l'avantage
toutefois de la seconde catégorie.
Tableau 23: Destination des migrants du
périurbain toulousain
Destination
|
Vers le centre
|
Dans le périurbain
|
Effectifs
|
98570
|
120917
|
R² ajusté estimé
|
0,08
|
0,08
|
Khi2 Wald
|
21991,03
|
21991,03
|
Constante
|
-0,62
|
0,62
|
|
Moins de 24 ans
|
1 ***
|
-1 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,4 ***
|
-0,4 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
-0,06 ***
|
0,06 ***
|
Une personne
|
1,28 ***
|
-1,28 ***
|
Deux personnes
|
0,61 ***
|
-0,61 ***
|
Trois personnes
|
0,05 ***
|
-0,05 ***
|
Quatre personnes
|
-0,4 ***
|
0,4 ***
|
Ménage aisé
|
-0,09 ***
|
0,09 ***
|
Par rapport à Lyon, l'une des grandes différences
est le fait que le centre attire autant les ménages aisés que les
ménages modestes. La situation sociale d'un ménage n'a donc pas
d'impact sur le choix entre le centre et la couronne périurbaine.
L'âge continue toutefois de jouer un grand rôle dans ce choix,
puisque ce sont surtout les ménages jeunes qui ont le plus de chances de
rejoindre le pôle urbain. Au delà de 40 ans en revanche, il est
plus rare de faire ce genre de trajectoire. De même, le fait d'avoir un
faible nombre de personnes (une ou deux) dans le ménages fait que les
probabilités d'aller habiter à Toulouse sont plus
élevées.
Tableau 24: Niveaux de dépendance des destinations
des déménagement au sein du périurbain
toulousain
Trajectoire
|
Vers une commune plus dépendante
|
Vers une commune aussi dépendante
|
Vers une commune moins dépendante
|
Effectifs
|
8062
|
22486
|
91848
|
R² ajusté estimé
|
0,02
|
0,13
|
0,002
|
Khi2 Wald
|
1199,33
|
1708,66
|
344,28
|
Constante
|
-3,26
|
-2,03
|
1,19
|
|
Moins de 24 ans
|
-0,32 ***
|
-0,14 ***
|
-0,46 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,24 ***
|
-0,13 ***
|
-0,17 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,17 ***
|
-0,04
|
0,002
|
Une personne
|
-1,28 ***
|
-0,8 ***
|
0,24 ***
|
Deux personnes
|
-0,48 ***
|
-0,28 ***
|
0,04
|
Trois personnes
|
-0,08 **
|
-0,07 ***
|
0,05 **
|
Quatre personnes
|
0,18 ***
|
0,17 ***
|
-0,04 **
|
Ménage aisé
|
0,05 *
|
0,1 ***
|
-0,06 ***
|
Les migrations vers les communes plus dépendantes ne
sont plus forcément l'apanage des ménages aisés, comme
à Lyon, puisque aussi bien ces ménages que les modestes vont s'y
installer. Ce sont plutôt des ménages nombreux, dont le chef a
plus de 25 ans. Toutefois, ces déménagements ne sont qu'une
minorité, par rapport à ceux à destination des communes
moins dépendantes, qui concernent également nos deux types de
ménages. La principale caractéristique de ces derniers est le
nombre de personne, puisque ce sont surtout des personnes seules qui sont
concernées, et rarement des jeunes de moins de 24 ans, qui vont eux
plutôt se diriger vers le centre.
Le choix du périurbain est donc plutôt celui de
ménages nombreux et d'un âge plutôt avancé. A
l'inverse, les jeunes et les petits ménages préféreront
s'installer dans la commune de Toulouse.
3.4.2.3 Rennes
Dans le cas de l'aire urbaine de Rennes, c'est cette fois ci
vers le centre que se fait l'essentiel des migrations résidentielles.
Tableau 25: Destination des migrants du
périurbain rennais
Destination
|
Vers le centre
|
Dans le périurbain
|
Effectifs
|
23949
|
22356
|
R² ajusté estimé
|
0,09
|
-0,09
|
Khi2 Wald
|
4967,17
|
4967,17
|
Constante
|
-0,89
|
0,89
|
|
Moins de 24 ans
|
0,8 ***
|
-0,8 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,34 ***
|
-0,34 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,09 **
|
-0,09 **
|
Une personne
|
1,52 ***
|
-1,52 ***
|
Deux personnes
|
0,84 ***
|
-0,84 ***
|
Trois personnes
|
0,35 ***
|
-0,35 ***
|
Quatre personnes
|
-0,18 ***
|
0,18 ***
|
Ménage aisé
|
-0,02
|
0,02
|
Le facteur concernant le statut du ménage n'est plus
significatif pour expliquer les déménagement vers le centre ou
vers le périurbain. Les ménages aisés et les modestes
migrent indifféremment vers les deux destinations. En revanche,
l'âge du chef de ménage et le nombre de personnes continuent
d'influer. Ainsi, un ménage qui va rejoindre le centre ville sera
plutôt jeune (moins de 39 ans) et peu nombreux (moins de 3 personnes). Le
périurbain semble alors réservé à des
ménages déjà bien installés dans la vie, avec plus
de quatre personnes.
Au sein même du périurbain, les migrations se
font, elles, toujours vers les communes moins dépendantes de
l'automobile.
Tableau 26: Niveaux de dépendance des
destinations des déménagement au sein du périurbain
rennais
Trajectoire
|
Vers une commune plus dépendante
|
Vers une commune aussi dépendante
|
Vers une commune moins dépendante
|
Effectifs
|
2855
|
3731
|
16140
|
R² ajusté estimé
|
0,02
|
0,01
|
0,02
|
Khi2 Wald
|
446,05
|
367,47
|
434,57
|
Constante
|
-2,96
|
-2,03
|
1,26
|
|
Moins de 24 ans
|
0,52 ***
|
0,15 *
|
-0,99 ***
|
Entre 25 et 39 ans
|
0,78 ***
|
0,11 *
|
-0,71 ***
|
Entre 40 et 54 ans
|
0,29 ***
|
0,01
|
-0,23 ***
|
Une personne
|
-0,81 ***
|
-0,92 ***
|
0,08
|
Deux personnes
|
-0,15 **
|
-0,53 ***
|
-0,06
|
Trois personnes
|
-0,01
|
-0,26 ***
|
0,01
|
Quatre personnes
|
0,13 *
|
-0,07
|
0,07
|
Ménage aisé
|
-0,14 ***
|
-0,07 **
|
0,16 ***
|
Si pour les déménagements vers le centre, le
statut du ménage n'a pas d'impact, il en a en revanche pour les
migrations au sein du périurbain. En effet, les ménages qui vont
vivre dans une communes moins dépendantes sont surtout des
ménages aisés, tandis que les modestes vont eux plus se diriger
vers des communes plus dépendantes. Le premier cas est surtout le fait
de ménages plutôt âgés (plus de 54 ans), souvent des
retraités donc. Les ménages se dirigeant vers des communes plus
dépendantes sont en revanche plus jeunes, le plus souvent de moins de 40
ans (surtout des 25-39 ans), et nombreux (plus de quatre personnes), soit le
profil d'un ménage cherchant à bâtir une vie de famille.
3.4.3
Interprétation et discussion
Dans l'aire urbaine de Lyon, les déménagements
se font surtout au sein même du périurbain. Cette tendance
s'équilibre à Toulouse et s'inverse à Rennes. On peut donc
avancer le fait qu'à partir d'un certain seuil de taille, le centre
d'une aire urbaine n'est plus forcément répulsif au niveau des
prix, et permet à tous les types de ménages de s'y installer.
Ceci est d'autant plus vrai que, si le centre de l'aire urbaine lyonnaise est
réservée aux ménages aisés (cf tableau 15), les
autres centres sont aussi bien la cible des ménages aisés que des
modestes. A Rennes, le fait d'être modeste ou aisé n'a même
plus d'impact sur ce type de migrations. A l'inverse, dans les migrations au
sein du périurbain, les ménages des aires urbaine plus petites
ont moins tendance à vouloir chercher à échapper à
la dépendance automobile, même si ce cas reste majoritaire. Au
contraire, les communes plus dépendantes y attirent un peu plus de
ménages à mesure que le taille de l'aire urbaine diminue (cas de
Rennes).
Les jeunes ménages, dont le chef a moins de 24 ans,
ont plutôt tendance à déménager vers le centre de
l'aire urbaine, et ce dans les trois cas,avec une tendance plus forte à
Toulouse. La migration vers le périurbain semble plutôt se faire
après 40 ans.
Les migrations vers le centre sont plus la règle pour
les petits ménages, surtout ceux formés d'une personne seule. En
mettant cette donnée en relation avec l'âge, on peut estimer qu'il
s'agit là surtout de jeunes adultes, étudiants ou actifs, qui
vont chercher un premier logement. Au delà de trois (cas de Toulouse) ou
de quatre (Lyon et Rennes), la migration vers le périurbain est plus
probable.
Ces ménages formés par une personne seule ne
vont donc pas se diriger vers le périurbain en règle
générale, et cela, quelque soit le type de dépendance de
la commune. Il y a tout de même une exception à Toulouse,
où cette catégorie a tendance à déménager
vers des communes moins dépendantes, et beaucoup moins dans les autres,
en comparaison avec les deux autres aires urbaines. Les ménages plus
nombreux, ceux qui privilégient le périurbain vont
emménager dans des communes aussi dépendantes et même plus
dépendantes que leur commune d'origine. La recherche d'un cadre de vie
plus vert, ou plus simplement la recherche d'un foncier moins cher, au
détriment de l'augmentation du coût de transport, va pouvoir
expliquer ce phénomène.
L'âge du chef de ménage va également
impacter sur le déménagement de la périurbain. A
l'exception de Toulouse, les moins de 24 ans qui ne vont pas en centre ville
vont avoir tendance à choisir d'aller vivre dans des communes aussi
dépendantes et même plus dépendantes (cas de Rennes). La
raison semble encore une fois la même: des coûts fonciers plus
abordables pour des jeunes ménages. La tendance se poursuit avec
l'augmentation de l'âge, les communes plus dépendantes dans le
périurbain attirent, même si cette tendance baisse après 40
ans.
Au sein du périurbain, le statut du ménage qui
déménage vers des communes moins dépendantes varie selon
la taille de l'aire urbaine. A Lyon, ce type de mouvement semble être
surtout l'oeuvre des modestes, cherchant clairement à échapper
à un phénomène qui pèse sur leurs budgets. A
Toulouse, la tendance est équilibrée entre les deux types de
ménages, alors qu'à Rennes, ce sont les aisés qui vont
rechercher ce type de destinations.
Ce schéma est à mettre en lien avec les
migrations vers des communes plus dépendantes, où il en est
l'exact opposé. A Lyon, ce sont les ménages aisés qui vont
déménager dans ces communes, tandis qu'à Rennes, ce sont
les ménages modestes. La dépendance automobile semble donc prise
en compte par les modestes dans les très grandes villes comme Lyon, mais
n'entre plus forcément en ligne de compte dans les aires urbaines de
taille moyenne, où le phénomène n'a probablement pas le
même impact sur le budget des ménages. Le fait d'un immobilier
plus cher, qui s'ajoute aux dépenses automobiles, à Lyon par
rapport aux aires urbaines plus petites peut être l'explication la plus
crédible.
La dépendance automobile de la commune d'accueil est
donc une caractéristique prise en compte par les ménages. Ce
choix se fait principalement en fonction de ses caractéristiques, tant
au niveau social qu'au niveau de sa composition. Toutefois, il apparaît
que ces tendances de déménagement évoluent selon l'aire
urbaine étudiée. Ainsi, un ménage modeste
périurbain de la région lyonnaise ne pourra pas aller au centre
ville, et privilégiera des communes moins dépendantes en restant
dans le périurbain, tandis qu'à Rennes, ce même
ménage, à âge et taille comparable, aura certes plus de
chances de s'installer en centre ville, mais surtout, il ne va plus
hésiter à rejoindre une commune plus dépendante.
La question de la dépendance automobile pour les
ménages modestes semble donc plus à prendre en compte pour des
grandes aires urbaines françaises, comme Paris et Lyon, les aires
urbaines plus petites n'étant a priori plus forcément
concernées.
Conclusion
L'idée même du périurbain résidait
dans l'accès, pour le plus grand nombre, d'une propriété
plus grande dans un cadre de vie plus vert. Le développement de
l'automobile et des réseaux routiers dans les années 1970 a
contribué à cet essor. Désormais, il devenait facile pour
tous les ménages de construire une vraie vie de famille à
distance des centres-villes, à plusieurs dizaines de kilomètres
de leur travail ou même de leurs lieux d'achats.
Cet idéal n'a duré qu'un temps, et la
montée du chômage, la précarisation des emplois et la
hausse du coût des frais liés à l'automobile ont
contribué à rendre ce modèle instable. Les ménages,
et particulièrement les plus modestes, restent dans le
périurbain, où les coûts, par rapport à des
centres-villes de plus en plus gentrifiés, sont abordables pour eux. Un
choix contraint en somme.
L'automobile, l'outil qui fut à l'origine du
développement du périurbain, devient alors une contrainte, et
condamnent même certains ménages à une dépendance
vis-à-vis de ce mode de déplacement. La nécessité
de posséder une voiture est évidente, au point même que sa
non possession peut être un facteur d'exclusion pour les plus modestes,
qui ne peuvent faire face aux contraintes d'accès aux ressources, qui
leur sont nécessaires. La question de la dépendance automobile
des ménages périurbains se pose alors, devant la position
hégémonique de ce mode de déplacement. Il est même
possible qu'elle puisse constituer un facteur expliquant les mouvements
résidentiels des ménages périurbains, surtout pour les
plus modestes, comme c'est le cas dans la région parisienne.
Pour répondre à cette question, nous nous
sommes basé sur l'étude de la dépendance automobile
liée à l'accès des ménages aux services, et ce,
pour trois aires urbaines de tailles successivement inférieures: Lyon,
Toulouse et Rennes.
Ainsi, et dans le but de définir un contexte spatial,
nous avons attribué à chacune des communes de ces aires urbaines
une valeur de dépendance urbaine, selon la présence de commerces
et de services, allant de la très forte dépendance des
ménages à la faible dépendance. Le constat est alors celui
d'une majorité de communes dont les habitants ont à faire face
à une dépendance automobile forte voire très forte. Mais
cette part de population est minoritaire, la majeure partie habitant dans des
communes moyennement ou faiblement dépendantes.
La dépendance automobile est donc bien présente
dans ces aires urbaines, et va constituer un facteur expliquant les
déménagements de certains ménages. En effet, au même
titre que les critères liés aux caractéristiques des
ménages, comme l'âge du chef ou le nombre de personnes, la
dépendance automobile de la commune d'origine a un impact non
négligeable, puisqu'on cherche effectivement à échapper
à ce phénomène. Cette tendance diffère toutefois
dans son intensité selon les villes, et surtout selon le statut du
ménage, qu'il soit modeste ou aisé.
Il est donc logique les destinations des
déménagements diffèrent également selon les
même critères. De manière générale, plus
l'aire urbaine est petite, plus la part des ménages rejoignant le centre
ville sera élevée. A l'inverse, plus l'aire urbaine est petite,
plus la part des ménages rejoignant une commune moins dépendante
dans le périurbain sera faible. Mais les profils des migrants sont eux
une spécificité de chacune des aires urbaines. A Lyon, ce sont
les ménages modestes qui vont principalement chercher à
échapper à la dépendance automobile, tandis qu'à
Rennes, ce sont les ménages aisés.
La problématique, qui avançait le fait que ce
sont les ménages modestes qui cherchent à échapper
à la dépendance automobile, à l'image de la région
parisienne, ne se vérifie donc que pour le cas de la région
lyonnaise. Cette tendance semble donc s'appliquer uniquement pour les
très grandes aires urbaines françaises, en raison probablement
d'un coût foncier plus important, qui contraint les ménages
à réduire les frais liés à l'automobile, rendant
ainsi le déménagement vers une commune moins dépendante
vital. Il serait intéressant de confronter cette hypothèse avec
une étude sur les coûts et les dépenses des
périurbains dans les communes concernées, cette conclusion ne
reposant de fait que sur le critère de la dépendance automobile
liée à l'accès des ménages aux services.
De même, dans les cas des aires urbaines secondaires,
comme Rennes, il serait intéressant d'expliquer les raisons qui poussent
cette fois-ci les ménages aisés à déménager
vers des communes moins dépendantes, à l'inverse de Lyon, alors
que les ménages modestes n'hésitent pas à rejoindre des
communes plus dépendantes.
Le sujet de la dépendance automobile et de ses
conséquences sur les mouvements résidentiels des ménages
périurbains mérite donc d'être encore exploré,
d'autant qu'il tend à prendre de l'ampleur à l'heure où
l'on parle de crise économique, de baisse du pouvoir d'achat et
d'augmentation du prix du pétrole. Un contexte qui n'a pas pas fini de
fragiliser certains ménages ...
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Table des figures
Figure 1: Niveaux de dépendance automobile par communes
dans la grande couronne parisienne 18
Figure 2: Niveaux de dépendance automobile par communes
dans l'aire urbaine de Lyon 33
Figure 3: Niveaux de dépendance automobile par communes
dans l'aire urbaine de
Toulouse 34
Figure 4: Niveaux de dépendance automobile par communes
dans l'aire urbaine de Rennes 35
Table des tableaux
Tableau 1: l'équipement en voiture particulière
des ménages en situation de pauvreté financière
13
Tableau 2: les avantages et inconvénients des modes de
déplacement 14
Tableau 3: Distances moyennes aux différentes
catégories sociales (en km à vol d'oiseau,
en 1999) 20
Tableau 4: Destination des migrations résidentielles
(en %) 21
Tableau 5: Classe d'âge du chef de ménage (en %)
24
Tableau 6: Nombre de personnes dans le ménage (en %)
25
Tableau 7: Type d'activité du chef de ménage,
pour la région lyonnaise 26
Tableau 8: Type d'activité du chef de ménage,
pour la région toulousaine 27
Tableau 9: Type d'activité du chef de ménage,
pour la région rennaise 27
Tableau 10: Types de logements (en %) 28
Tableau 11: Statut d'occupation du logement (en %)
28
Tableau 12: Ancienneté d'emménagement (en %)
29
Tableau 13: Pourcentage de communes par niveau de
dépendance automobile dans les
aires urbaines sélectionnées (en %)
30
Tableau 14: Nombre de déménagements
36
Tableau 15: Dépendance automobile de la commune
d'origine des ménages déménageants
(en %) 37
Tableau 16: les facteurs explicatifs des
déménagements dans les trois aires urbaines 38
Tableau 17: les facteurs explicatifs des
déménagements dans l'aire urbaine de Lyon 39
Tableau 18: les facteurs explicatifs des
déménagements dans l'aire urbaine de Toulouse 41
Tableau 19: les facteurs explicatifs des
déménagements dans l'aire urbaine de Rennes 43
Tableau 20: Destinations des migrants du périurbain (en
%) 46
Tableau 21: Destination des migrants du périurbain
lyonnais 47
Tableau 22: Niveaux de dépendance des destinations des
déménagement au sein du
périurbain lyonnais 48
Tableau 23: Destination des migrants du périurbain
toulousain 49
Tableau 24: Niveaux de dépendance des destinations des
déménagement au sein du
périurbain toulousain 50
Tableau 25: Destination des migrants du périurbain
rennais 51
Tableau 26: Niveaux de dépendance des destinations des
déménagement au sein du
périurbain rennais 52
5 Annexes
6 Annexe 1: Moyennes d'habitants par
niveau de dépendance
Niveaux de dépendance
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Très forte
|
1053
|
609
|
868
|
Fort
|
2430
|
1828
|
2089
|
Moyenne
|
5383
|
4218
|
4288
|
Faible
|
34904
|
26624
|
21790
|
7 Annexe 2: Pourcentage de population
par niveau de dépendance
Niveaux de dépendance
|
Lyon
|
Toulouse
|
Rennes
|
Très forte
|
8
|
12
|
8
|
Forte
|
14
|
11
|
16
|
Très forte et forte
|
22
|
23
|
24
|
Moyenne
|
10
|
12
|
23
|
Faible
|
68
|
65
|
53
|
Moyenne et faible
|
78
|
77
|
76
|
8 Annexe 3: Méthodologie
détaillée
Les tableaux de données de ce mémoire ont
été produits à l'aide du logiciel SAS 9.1, à partir
de bases de données de recensement et de la base permanente des
équipements. Nous détaillerons ici les calculs effectués,
en prenant l'exemple de ceux réalisés pour l'aire urbaine de
Lyon.
Etape 1: Sélection des communes dans les
départements de l'aire urbaine, et attribution d'un indice de
dépendance automobile.
data a; set bpe2007.bpe07_commerces;
if DEP in ('01','38','42','69');
drop NB_B103 NB_B204 NB_B205 NB_B206 NB_B303 NB_B305 NB_B306
NB_B307 NB_B308 NB_B309 NB_B310 NB_B311 NB_B312;
run;
data b; set bpe2007.bpe07_services;
if DEP in ('01','38','42','69');
drop psdc99 NB_A101 NB_A102 NB_A103 NB_A104 NB_A205 NB_A301
NB_A302 NB_A303 NB_A304 NB_A401 NB_A402 NB_A403 NB_A404 NB_A405
NB_A406 NB_A502 NB_A503 NB_A505 NB_A506 NB_A507;
run;
data c; set bpe2007.bpe07_sante;
if DEP in ('01','38','42','69');
drop psdc99 NB_D202 NB_D203 NB_D204 NB_D205 NB_D206 NB_D207
NB_D208 NB_D209 NB_D210 NB_D211 NB_D212 NB_D213 NB_D231 NB_D232
NB_D233 NB_D234 NB_D235 NB_D236 NB_D237 NB_D238 NB_D239
NB_D240;
run;
data d; set bpe2007.bpe07_ets_sante;
if DEP in ('01','38','42','69');
drop psdc99 NB_D101 NB_D101_NB_LITS NB_D102 NB_D102_NB_LITS
NB_D103 NB_D103_NB_LITS NB_D104 NB_D105 NB_D106 NB_D107
NB_D107_NB_LITS NB_D108 NB_D109 NB_D110 NB_D111 NB_D112 NB_D302
NB_D303 NB_D304 NB_D305 NB_D306;
run;
data e; set bpe2007.au07;
if '01000'<codgeo<'02000' or '38000'<codgeo<'39000'
or '42000'<codgeo<'43000' or '69000'<codgeo<'70000';
run;
proc sort data=a; by CODGEO;
proc sort data=b; by CODGEO;
proc sort data=c; by CODGEO;
proc sort data=d; by CODGEO;
proc sort data=e; by codgeo;
data m; merge a b c d e; by CODGEO;
run;
data bpe2007.class_comm_2007; set m;
nb_b200=nb_b201+nb_b202; nb_b100=nb_b101+nb_b102;
cla07='0';
if nb_b201>0 or nb_b202>0
then cla07='1';
if nb_b101>0 or nb_b102>0
then cla07='2';
if nb_b100>0 and
nb_b203>0 and nb_b301>0 and
nb_b302>0 and nb_b304>0 and
nb_a201>0 and nb_a203>0
and nb_a501>0 and
nb_a504>0 and nb_d201>0 and
nb_d221>0 and nb_d301>0 then
cla07='3';
run;
proc sort
data=bpe2007.class_comm_2007; by cla07; run;
proc freq
data=bpe2007.class_comm_2007; tables cla07; run;
Etape 2: Sélection des communes de l'aire urbaine
data RP06.FD_MIGCOM_LYON_2006_AU; set
RP06.FD_MIGCOM_LYON_2006_AU;
if commune in ('01005','01021','01027','01032','01043','01045',
'01047' ,'01049','01052','01054','01062','01088','01092','01099'
,'01105','01129','01142','01156'
,'01198','01207','01213','01224','01235','01238','01244' , '01248','01249',
'01250','01260','01261','01262','01275','01276',
'01285','01290','01297','01299','01318','01322','01325'
,'01333','01339','01342','01347','01349','01353' ,'01359','01361','01362',
'01366','01371','01376','01378','01382','01390'
,'01398','01418','01423','01424','01427','01434','01443','01446','01449','01450'
,'38010','38011','38015','38026','38035','38048','38067','38081','38083','38085','38087','38097','38102','38109','38136','38138','38144',
'38146','38172','38176','38184','38189','38190','38193','38197'
,'38210','38215','38260','38282','38288','38294','38295','38316' ,'38339',
'38365','38389','38392','38408' ,'38415','38449','38451','38467','38475'
,'38480' ,'38484','38488','38494','38507'
,'38515','38519','38530','38532','38535'
,'38537','38539','38542','38553','38554 ','38557','38558','42083'
,'42307','69003' ,'69004','69005','69008','69009','69010','69017'
,'69020','69021','69022','69024','69026','69027'
,'69028','69029','69030','69031','69032','69033'
,'69034','69039','69040','69042','69043','69044','69046'
,'69047','69048','69049','69050','69051','69052','69055'
,'69056','69057','69059','69063','69067','69068','69069'
,'69071','69072','69075','69076','69078','69080','69081'
,'69083','69085','69086','69087','69088','69089','69090'
,'69091','69094','69096','69097','69100','69106','69111'
,'69112','69113','69116','69117','69118','69119','69121'
,'69122','69123','69125','69126','69127','69131','69133'
,'69134','69136','69138','69140','69141','69142','69143'
,'69144','69146','69148','69149','69152','69153','69154'
,'69163','69166','69168','69170'
,'69171','69173','69175','69176','69177','69179','69180'
,'69184','69190','69191','69194','69195','69199','69202'
,'69203','69204','69205','69207','69208','69212','69213'
,'69216','69219','69221','69222','69227','69228','69230'
,'69231','69233','69234','69236','69237','69239','69241'
,'69244','69245','69249','69250','69252','69255','69256'
,'69259','69260','69266','69268','69269','69270','69271'
,'69272','69273','69275','69276','69277','69278','69279'
,'69280','69281','69282','69283','69284','69285','69286'
,'69287','69288','69289','69290','69291','69292','69293'
,'69294','69295','69296','69297','69298','69299');
run;
Etape 3: Transformation du fichier de recensement:
attribution, pour chaque ménage, de la commune de départ et de
ses caractéristiques (simplifiées). Régressions
logistiques selon deux modèles (ménages aisés et
ménages modestes), afin de déterminer les facteurs expliquants le
déménagement.
data RP06.FD_MIGCOM_LYON_2006_FINAL; set
RP06.FD_MIGCOM_LYON_2006_FINAL;
where lprm='1' and typmr NE 'ZZ';
d=substr(commune,1,2);
dran=substr(dcran,1,2);
/******classes de communes de départ*********/
emig='EA';
if dcran in
('01005','01021','01027','01032','01043','01045','01047','01049','01052','01054','01062','01088','01092','01099','01105',
'01129','01142','01156','01198','01207','01213','01224','01235','01238','01244','01248','01249','01250','01260','01261','01262',
'01275','01276','01285','01290','01297','01299','01318','01322','01325','01333','01339','01342','01347','01349','01353','01359',
'01361','01362','01366','01371','01376','01378','01382','01390','01398','01418','01423','01424','01427','01434','01443','01446',
'01449','01450','38010','38011','38015','38026','38035','38048','38067','38081','38083','38085','38087','38097','38102','38109',
'38136','38138','38144','38146','38172','38176','38184','38189','38190','38193','38197','38210','38215','38260','38282','38288',
'38294','38295','38316','38339','38365','38389','38392','38408','38415','38449','38451','38467','38475','38480','38484','38488',
'38494','38507','38515','38519','38530','38532','38535','38537','38539','38542','38553','38554','38557','38558','42083','42307',
'69003','69004','69005','69008','69009','69010','69017','69020','69021','69022','69024','69026','69027','69028','69029','69030',
'69031','69032','69033','69034','69039','69040','69042','69043','69044','69046','69047','69048','69049','69050','69051','69052',
'69055','69056','69057','69059','69063','69067','69068','69069','69071','69072','69075','69076','69078','69080','69081','69083',
'69085','69086','69087','69088','69089','69090','69091','69094','69096','69097','69100','69106','69111','69112','69113','69116',
'69117','69118','69119','69121','69122','69125','69126','69127','69131','69133','69134','69136','69138','69140','69141',
'69142','69143','69144','69146','69148','69149','69152','69153','69154','69163','69166','69168','69170','69171','69173','69175',
'69176','69177','69179','69180','69184','69190','69191','69194','69195','69199','69202','69203','69204','69205','69207','69208',
'69212','69213','69216','69219','69221','69222','69227','69228','69230','69231','69233','69234','69236','69237','69239','69241',
'69244','69245','69249','69250','69252','69255','69256','69259','69260','69266','69268','69269','69270','69271','69272','69273',
'69275','69276','69277','69278','69279','69280','69281','69282','69283','69284','69285','69286','69287','69288','69289','69290',
'69291','69292','69293','69294','69295','69296','69297','69298','69299')
then emig='EP';
if dcran in ('69123') then emig='EL';
/******classes de communes de départ*********/
immig='EA';
if commune in
('01005','01021','01027','01032','01043','01045','01047','01049','01052','01054','01062','01088','01092','01099','01105',
'01129','01142','01156','01198','01207','01213','01224','01235','01238','01244','01248','01249','01250','01260','01261','01262',
'01275','01276','01285','01290','01297','01299','01318','01322','01325','01333','01339','01342','01347','01349','01353','01359',
'01361','01362','01366','01371','01376','01378','01382','01390','01398','01418','01423','01424','01427','01434','01443','01446',
'01449','01450','38010','38011','38015','38026','38035','38048','38067','38081','38083','38085','38087','38097','38102','38109',
'38136','38138','38144','38146','38172','38176','38184','38189','38190','38193','38197','38210','38215','38260','38282','38288',
'38294','38295','38316','38339','38365','38389','38392','38408','38415','38449','38451','38467','38475','38480','38484','38488',
'38494','38507','38515','38519','38530','38532','38535','38537','38539','38542','38553','38554','38557','38558','42083','42307',
'69003','69004','69005','69008','69009','69010','69017','69020','69021','69022','69024','69026','69027','69028','69029','69030',
'69031','69032','69033','69034','69039','69040','69042','69043','69044','69046','69047','69048','69049','69050','69051','69052',
'69055','69056','69057','69059','69063','69067','69068','69069','69071','69072','69075','69076','69078','69080','69081','69083',
'69085','69086','69087','69088','69089','69090','69091','69094','69096','69097','69100','69106','69111','69112','69113','69116',
'69117','69118','69119','69121','69122','69125','69126','69127','69131','69133','69134','69136','69138','69140','69141',
'69142','69143','69144','69146','69148','69149','69152','69153','69154','69163','69166','69168','69170','69171','69173','69175',
'69176','69177','69179','69180','69184','69190','69191','69194','69195','69199','69202','69203','69204','69205','69207','69208',
'69212','69213','69216','69219','69221','69222','69227','69228','69230','69231','69233','69234','69236','69237','69239','69241',
'69244','69245','69249','69250','69252','69255','69256','69259','69260','69266','69268','69269','69270','69271','69272','69273',
'69275','69276','69277','69278','69279','69280','69281','69282','69283','69284','69285','69286','69287','69288','69289','69290',
'69291','69292','69293','69294','69295','69296','69297','69298','69299')
then immig='EP';
if commune in ('69123') then immig='EL';
/*********variable origine***********/
origine='AU'; if dcran in
('01005','01021','01027','01032','01043','01045','01047','01049','01052','01054','01062','01088','01092','01099','01105',
'01129','01142','01156','01198','01207','01213','01224','01235','01238','01244','01248','01249','01250','01260','01261','01262',
'01275','01276','01285','01290','01297','01299','01318','01322','01325','01333','01339','01342','01347','01349','01353','01359',
'01361','01362','01366','01371','01376','01378','01382','01390','01398','01418','01423','01424','01427','01434','01443','01446',
'01449','01450','38010','38011','38015','38026','38035','38048','38067','38081','38083','38085','38087','38097','38102','38109',
'38136','38138','38144','38146','38172','38176','38184','38189','38190','38193','38197','38210','38215','38260','38282','38288',
'38294','38295','38316','38339','38365','38389','38392','38408','38415','38449','38451','38467','38475','38480','38484','38488',
'38494','38507','38515','38519','38530','38532','38535','38537','38539','38542','38553','38554','38557','38558','42083','42307',
'69003','69004','69005','69008','69009','69010','69017','69020','69021','69022','69024','69026','69027','69028','69029','69030',
'69031','69032','69033','69034','69039','69040','69042','69043','69044','69046','69047','69048','69049','69050','69051','69052',
'69055','69056','69057','69059','69063','69067','69068','69069','69071','69072','69075','69076','69078','69080','69081','69083',
'69085','69086','69087','69088','69089','69090','69091','69094','69096','69097','69100','69106','69111','69112','69113','69116',
'69117','69118','69119','69121','69122','69125','69126','69127','69131','69133','69134','69136','69138','69140','69141',
'69142','69143','69144','69146','69148','69149','69152','69153','69154','69163','69166','69168','69170','69171','69173','69175',
'69176','69177','69179','69180','69184','69190','69191','69194','69195','69199','69202','69203','69204','69205','69207','69208',
'69212','69213','69216','69219','69221','69222','69227','69228','69230','69231','69233','69234','69236','69237','69239','69241',
'69244','69245','69249','69250','69252','69255','69256','69259','69260','69266','69268','69269','69270','69271','69272','69273',
'69275','69276','69277','69278','69279','69280','69281','69282','69283','69284','69285','69286','69287','69288','69289','69290',
'69291','69292','69293','69294','69295','69296','69297','69298','69299')
then origine='PL';
if dcran in ('69123') then origine='LY'; if iran='1' then
origine='AA';
if iran='2' then origine='CO';
if diplm<'15' then diplm='01'; if diplm='16' then
diplm='15';
if typmr='12' then typmr='11'; if typmr='32' then typmr='31'; if
typmr='43' then typmr='42';
if iran>'3' then iran='3';
/****simplifications diverses****/
/*statut d'occupation*/if stocd>'30' then stocd='30';
/*type de logement*/if typl>'3' then typl='3';
/*type d'activite*/if tact>'13' then tact='13';
/*nbr de personnes*/if nperr>'5' then nperr='5';
/*type de ménage*/if typmr='2' then typmr='1';
/*PCS*/if csm in ('3','4','5','6') then cs3='a'; if csm in ('7')
then cs3='r'; if csm in ('8') then cs3='i';
/*diplome*/if diplm<'5' then diplm=1; if
diplm='5' then diplm='6';
/*lieu de naissance*/if INAI>'3' then INAI='3';
/*année d'emménagement*/if ANEMC>'4' then
ANEMC='4';
/*********simplification age du ménage***********/
if agemen8 in ('00','15') then agemen8='20';
if agemen8 in ('65','80') then agemen8='55';
/****creation d'une variable qui distingue les
célibataires des couples modestes et aises*****/
if typmr in ('11','12') and csm in ('3','4','5','6') then
typo_men='1';
if csm in ('3','4','5','6') and typmr in ('31','32') then
typo_men='2';
if csm in ('5','6') and typmr in ('41','42','43','44') then
typo_men='3';
if csm in ('3','4') and typmr in ('41','42','43','44') then
typo_men='4';
/******trajectoires résidentielles*******/
/******immigration détaillée********/
if claran07='0' and cla07='0' and iran>'2' then
mig_det='E0';
if claran07>'0' and cla07='0' then mig_det='D0';
if claran07<'1' and cla07='1' then mig_det='M1';
if claran07='1' and cla07='1' and iran>'2' then
mig_det='E1';
if claran07>'1' and cla07='1' then mig_det='D1';
if claran07<'2' and cla07='2' then mig_det='M2';
if claran07='2' and cla07='2' and iran>'2' then
mig_det='E2';
if claran07>'2' and cla07='2' then mig_det='D2';
if claran07<'3' and cla07='3' then mig_det='M3';
if claran07='3' and cla07='3' and iran>'2' then
mig_det='E3';
if claran07=' ' then mig_det='AU';
if dcran='69123' then mig_det='PA';
/*********immigration condensée********/
if mig_det='E0' or mig_det='E1' or mig_det='E2' or mig_det='E3'
then mig='E';
if mig_det='M1' or mig_det='M2' or mig_det='M3' then mig='M';
if mig_det='D0' or mig_det='D1' or mig_det='D2' then mig='D';
if mig_det='AU' then mig='A';
if mig_det='LY' then mig='L';
/********niveaux franchis*********/
if mig='A' then niv_f='AU'; if mig='E' then niv_f='EE';
if claran07='1' and cla07='0' then niv_f='D1';
if claran07='2' and cla07='1' then niv_f='D1';
if claran07='3' and cla07='2' then niv_f='D1';
if mig='L' and cla07='3' then niv_f='D1';
if claran07='2' and cla07='0' then niv_f='D2';
if claran07='3' and cla07='1' then niv_f='D2';
if mig='L' and cla07='2' then niv_f='D2';
if claran07='3' and cla07='0' then niv_f='D3';
if mig='L' and cla07<'2' then niv_f='D3';
if claran07='0' and cla07='1' then niv_f='M1';
if claran07='1' and cla07='2' then niv_f='M1';
if claran07='2' and cla07='3' then niv_f='M1';
if claran07='0' and cla07='2' then niv_f='M2';
if claran07='1' and cla07='3' then niv_f='M2';
if claran07='0' and cla07='3' then niv_f='M2';
/********niveaux franchis emigrations*********/
if claran07='0' and cla07>'0' then e_niv='M';
if claran07='1' and cla07>'1' then e_niv='M';
if claran07='2' and cla07>'2' then e_niv='M';
if claran07='1' and cla07<'1' then e_niv='D';
if claran07='2' and cla07<'2' then e_niv='D';
if claran07='3' and cla07<'3' then e_niv='D';
if immig='EP' then e_niv='L';
if immig='EA' then e_niv='A';
if claran07=cla07 then e_niv='E';
/********niveaux franchis*********/
if claran07='1' and cla07='0' then e_det='D1';
if claran07='2' and cla07='1' then e_det='D1';
if claran07='3' and cla07='2' then e_det='D1';
if claran07='2' and cla07='0' then e_det='D2';
if claran07='3' and cla07='1' then e_det='D2';
if claran07='3' and cla07='0' then e_det='D2';
if claran07='0' and cla07='1' then e_det='M1';
if claran07='1' and cla07='2' then e_det='M1';
if claran07='2' and cla07='3' then e_det='M1';
if claran07='0' and cla07='2' then e_det='M2';
if claran07='1' and cla07='3' then e_det='M2';
if claran07='0' and cla07='3' then e_det='M2';
if claran07=cla07 then e_det='EE';
if immig='EP' then e_det='LY';
if immig='EA' then e_det='AU';
run;
/*dans ce programme on fait des régressions logistiques
pour voir qui a tendance à faire quel type de trajectoires
résidentielles
C'est le fichier le plus utilisé pour faire les sorties de
la communication pour MSFS*/
/*creation de variables binaires*/
data a; set RP06.FD_MIGCOM_LYON_2006_FINAL;
where cs1 in ('3','4','5','6') and emig='EP';
/*nb demenagements et pop totale*/ dem=0; if
iran='3' then dem=1; nb=1;
/*decomposition cat_men*/LI=0;
WO=0;
if cs1 in ('5','6') then LI=1; if cs1 in
('3','4') then WO=1;
if cs1 in ('5','6') then cat_men=0; if cs1 in
('3','4') then cat_men=1;
/*cat_men demenageant*/CLm=0;
LIm=0; WOm=0;
if LI=1 and dem=1 then
LIm=1;
if WO=1 and dem=1 then
WOm=1;
/*statut d'occupation*/if stocd>'22' then stocd='23';
/*statut d'occupation*/
prop=0; loca=0;
loch=0;
if stocd='10' then prop=1; if stocd='21' then
loca=1;
if stocd='22' then loch=1;
propli=0; locali=0;
lochli=0;
if stocd='10' and LI=1 then
propli=1; if stocd='21' and LI=1 then
locali=1;
if stocd='22' and LI=1 then
lochli=1;
AU=0; LY=0;
DE=0; EG=0; MO=0;
if e_niv='A' then AU=1; if e_niv='L' then
PA=1; if e_niv='D' then DE=1; if e_niv='E'
then EG=1;
if e_niv='M' then MO=1; MM=0;
if MO=1 or PA=1 then MM=1;
run;
run;
/*on fait une petite boucle pour avoir des pourcentages de
ménages et de logement dans les communes étudiées*/
proc summary data=a; var LI WO
prop loca loch propli locali lochli;
class commune; output out=e sum=; run;
data e; set e; if commune=' ' then delete;
if LI=. and WO=. then delete;
pLI=LI/(LI+WO)*100;
pWO=WO/(LI+WO)*100;
pprop=prop/(prop+loca+loch)*100;
ploca=loca/(prop+loca+loch)*100;
ploch=loch/(prop+loca+loch)*100;
ppropli=propli/(propli+locali+lochli)*100;
plocali=locali/(propli+locali+lochli)*100;
plochli=lochli/(propli+locali+lochli)*100;
keep commune pLI pWO pprop ploca ploch ppropLI plocaLI
plochLI;
run;
/*et on fusionne ce nouveau fichier*/
proc sort data=a; by commune;
proc sort data=e; by commune;
run;
data c; merge a e; by commune; if
dem=. then delete; *if pLIm=0 or pLIm=100 or pLIm=. then
delete;
*if dciranm=' ' then delete; run;
proc sort data=c; by dem;
run;
proc freq data=c; *weight
IPONDI;
where stocd NE '23' and NES5 NE 'ES'; tables claran07 AGEMEN8
NPERR stocd NES5 CS1 NES5*CS1 ANEMC INAI TYPL; run;
/********************/ods html file='C:\Documents and
Settings\Thema.SYLVAIN\Mes
documents\MaximeW\Résultats\SAS\logistique_lyon.xls';/********************/
proc logistic data=c
DESCENDING;
where stocd NE '23' and NES5 NE 'ES' and CS1 in ('3','4') and
typl NE '3';
*freq IPONDI;
class dem claran07 AGEMEN8 NPERR cat_men stocd(ref='10') NES5 CS1
ANEMC INAI TYPL/ param=ref;
model dem /*e_niv*/= /* cat_men*/ claran07 AGEMEN8 NPERR stocd
NES5 CS1 /*ANEMC*/ INAI TYPL/*link=glogit*/ ;
*output out=out predprobs = I;
*output out=g predicted=probest;
run;
proc logistic data=c
DESCENDING;
where stocd NE '23' and NES5 NE 'ES' and CS1 in ('5','6') and
typl NE '3';
*freq IPONDI;
class dem claran07 AGEMEN8 NPERR cat_men stocd(ref='10') NES5 CS1
ANEMC INAI TYPL/ param=ref;
model dem /*e_niv*/= /* cat_men*/ claran07 AGEMEN8 NPERR stocd
NES5 CS1 /*ANEMC*/ INAI TYPL/*link=glogit*/ ;
*output out=out predprobs = I;
*output out=g predicted=probest;
run;
/*************************/ods html close;
run;/*************************/
/********************/ods html file='C:\Documents and
Settings\Thema.SYLVAIN\Mes
documents\MaximeW\Résultats\SAS\logistique_lyon.xls';/********************/
proc logistic data=c
DESCENDING;
where LI=1 and stocd NE '23' and NES5 NE 'ES'
and typl NE '3';
*freq IPONDI;
class dem(ref='0') claran07 AGEMEN8 NPERR stocd(ref='10') NES5
CS1 ANEMC INAI TYPL(ref='1')/ param=ref;
model dem /*e_niv*/= /* cat_men*/ claran07 AGEMEN8 NPERR stocd
NES5 CS1 ANEMC INAI TYPL/*link=glogit*/ ;
*output out=out predprobs = I;
*output out=g predicted=probest;
run;
proc logistic data=c
DESCENDING;
where WO=1 and stocd NE '23' and NES5 NE 'ES'
and typl NE '3';
*freq IPONDI;
class dem(ref='0') claran07 AGEMEN8 NPERR stocd(ref='10') NES5
CS1 ANEMC INAI TYPL(ref='1')/ param=ref;
model dem /*e_niv*/= /* cat_men*/ claran07 AGEMEN8 NPERR stocd
NES5 CS1 ANEMC INAI TYPL/*link=glogit*/ ;
*output out=out predprobs = I;
*output out=g predicted=probest;
run;
/*************************/ods html close;
run;/*************************/
proc logistic data=c
DESCENDING;
where dem=1 and stocd NE '23' and NES5 NE 'ES'
and typl NE '3';
*freq IPONDI;
class MM claran07 AGEMEN8 NPERR stocd(ref='10') NES5 CS1 ANEMC
INAI TYPL(ref='1')/ param=ref;
model MO=/* cat_men claran07*/ AGEMEN8 NPERR stocd NES5 LI ANEMC
INAI TYPL/*link=glogit*/ ;
*output out=out predprobs = I;
*output out=g predicted=probest;
run;
Etape 4: Préparation à la deuxième
régression, afin de voir les profils des migrants pour chaque
destination.
data cla07.communes_lyon_au; set
cla07.communes_lyon_au;
keep cla07 commune;
run;
data cla07.lyon_final; set cla07.lyon_final;
keep dcran commune;
run;
data cla07.communes_lyon_au_2; set
cla07.communes_lyon_au_2; rename commune=dcran cla07=claran07;
run;
proc sort
data=CLA07.COMMUNES_lyon_au_2; by dcran; run;
data cla07.lyon_final_2; merge
cla07.communes_lyon_au_2 cla07.lyon_final; by dcran; run;
proc sort
data=CLA07.COMMUNES_lyon_au; by commune; run;
proc sort
data=CLA07.lyon_final_2; by commune; run;
data cla07.lyon_final_3; set cla07.lyon_final_3;
difference=cla07-claran07; run;
Etape 5: Création de variables binaires, puis
régression logistique.
data cla07.lyon_final_3; set
cla07.lyon_final_3;
if dcran=commune then delete;
if difference='.' then delete;
run;
data cla07.lyon_final_3; set
cla07.lyon_final_3;
if commune in ('69123') then centre='1';
if commune in
('01005','01021','01027','01032','01043','01045','01047','01049','01052','01054','01062','01088','01092','01099','01105',
'01129','01142','01156','01198','01207','01213','01224','01235','01238','01244','01248','01249','01250','01260','01261','01262',
'01275','01276','01285','01290','01297','01299','01318','01322','01325','01333','01339','01342','01347','01349','01353','01359',
'01361','01362','01366','01371','01376','01378','01382','01390','01398','01418','01423','01424','01427','01434','01443','01446',
'01449','01450','38010','38011','38015','38026','38035','38048','38067','38081','38083','38085','38087','38097','38102','38109',
'38136','38138','38144','38146','38172','38176','38184','38189','38190','38193','38197','38210','38215','38260','38282','38288',
'38294','38295','38316','38339','38365','38389','38392','38408','38415','38449','38451','38467','38475','38480','38484','38488',
'38494','38507','38515','38519','38530','38532','38535','38537','38539','38542','38553','38554','38557','38558','42083','42307',
'69003','69004','69005','69008','69009','69010','69017','69020','69021','69022','69024','69026','69027','69028','69029','69030',
'69031','69032','69033','69034','69039','69040','69042','69043','69044','69046','69047','69048','69049','69050','69051','69052',
'69055','69056','69057','69059','69063','69067','69068','69069','69071','69072','69075','69076','69078','69080','69081','69083',
'69085','69086','69087','69088','69089','69090','69091','69094','69096','69097','69100','69106','69111','69112','69113','69116',
'69117','69118','69119','69121','69122','69125','69126','69127','69131','69133','69134','69136','69138','69140','69141',
'69142','69143','69144','69146','69148','69149','69152','69153','69154','69163','69166','69168','69170','69171','69173','69175',
'69176','69177','69179','69180','69184','69190','69191','69194','69195','69199','69202','69203','69204','69205','69207','69208',
'69212','69213','69216','69219','69221','69222','69227','69228','69230','69231','69233','69234','69236','69237','69239','69241',
'69244','69245','69249','69250','69252','69255','69256','69259','69260','69266','69268','69269','69270','69271','69272','69273',
'69275','69276','69277','69278','69279','69280','69281','69282','69283','69284','69285','69286','69287','69288','69289','69290',
'69291','69292','69293','69294','69295','69296','69297','69298','69299')
then centre='0';
run;
data cla07.lyon_final_3; set
cla07.lyon_final_3;
if difference in ('-3','-2','-1') then M='1';
if difference in ('0','1','2','3') then M='0';
run;
data cla07.lyon_final_3; set
cla07.lyon_final_3;
if difference in ('0') then E='1';
if difference in ('-3','-2','-1','1','2','3') then E='0';
run;
data cla07.lyon_final_3; set
cla07.lyon_final_3;
if difference in ('3','2','1') and centre='0' then D='1';
if difference in ('0','-1','-2','-3') then D='0';
run;
data rp06.fd_migcom_lyon_2006_final; set
rp06.fd_migcom_lyon_2006_final;
if nperr>'5' then nperr='5';
if agemen8 in ('00','15') then agemen8='20';
if agemen8 in ('65','80') then agemen8='55';
if csm in ('5','6') then modeste=1;
if csm in ('3','4') then modeste=0;
run;
data rp06.fd_migcom_lyon_2006_final; set
rp06.fd_migcom_lyon_2006_final;
keep commune nperr agemen8 modeste;
run;
proc sort
data=rp06.fd_migcom_lyon_2006_final; by commune; run;
proc sort
data=cla07.lyon_final_3; by commune; run;
data cla07.lyon_final_3; merge
cla07.lyon_final_3 rp06.fd_migcom_lyon_2006_final; by commune;
run;
data cla07.lyon_final_3; set
cla07.lyon_final_3;
keep claran07 dcran commune cla07 difference centre m e d nperr
agemen8 modeste;
run;
ods html file='C:\Documents and Settings\Thema.SYLVAIN\Mes
documents\MaximeW\Résultats\SAS\resultat_lyon.xls';
proc logistic
data=reg2505.lyon_final_3 DESCENDING;
class agemen8 nperr modeste / param=ref;
model m = agemen8 nperr modeste ;
run;
ods html close; run;
* 1 On parle de grande pauvreté pour
des personnes cumulant l'ensemble des critères de la pauvreté:
revenus en dessous du seuil de pauvreté, mauvaise santé, niveau
d'instruction faible ... (Mignot et al, 2001)
* 2 DA: dépendance automobile
* 3 Significativité: ***
supérieure à 99%, ** supérieure à 95%, *
supérieure à 90%
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