WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le pneumothorax tuberculeux (a propos de 23 cas)

( Télécharger le fichier original )
par Mounir SLIMENE
Faculté de Médecine de Sousse Tunisie - Doctorat en médecine 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

V. Traitement :

Le traitement curatif du PT associe un traitement général basé sur les antituberculeux et un traitement local faisant appel au drainage pleural et à la kinésithérapie respiratoire.

La chirurgie est réservée aux cas d échec du drainage et à d autres complications (formes chroniques avec pachypleurite importante, cas de fistulisations etc).

1. Evacuation de l épanchement pleural :

C est le premier geste à faire, en l absence duquel l évolution ne peut se faire que vers l aggravation.

Classiquement les malades présentant un PT représentent une indication quasisystématique au drainage pleural [13]. Néanmoins, certains auteurs [8, 20] admettent qu au cours des petits épanchements même mixtes, on peut tenter la simple exsufflation et la ponction de l épanchement liquidien, mais la mise en place d un drain thoracique reste une alternative fréquente.

Dans les meilleures conditions, le drainage thoracique est souvent guidé par un repérage échographique lorsque l épanchement est mixte ou s il existe une fistule broncho-pleurale ce qui pourrait permettre de raccourcir la durée du drainage [17]. Le drainage sera d emblée aspiratif d autant plus lorsque le pneumothorax est suffocant. Il doit être le plus précoce possible car c est le seul moyen qui permet de fermer la fistule pleuro-pulmonaire en amenant le poumon à adhérer à la paroi. Le retardement du drainage n a aucun intérêt et au contraire il expose au défaut de réexpansion du moignon pulmonaire rétracté [8].

Les man uvres endopleurales telle que les lavages-aspiration par sérum physiologique quotidiens et répétés, et l utilisation parfois de fibrinolytiques ont l intérêt de réduire des poches pleurales, certains auteurs [12] recommandent d éviter ces man uvres lorsque le drainage-aspiration a amené rapidement le poumon à la paroi car elles pourraient favoriser le décollement pleural. D autres

auteurs [16, 20] pensent que l instillation d antiseptiques (Polyvidone iodée (Bétadine*), Rifocine*) ou encore d antibiotiques antituberculeux (Rifampicine, Streptomycine) peut amener une négativation bacteriologique plus rapide du liquide pleural et aider à la fermeture de la fistule broncho-pleurale.

L efficacité du drainage (retour du poumon à la paroi) est variable au cours du pneumothorax tuberculeux. Elle était de 76 % dans la série de Rachdi M [8] et seulement 30 % dans la publication de Blanco-Perez J [13]. Dans notre série, un retour du poumon à la paroi a été obtenu chez deux tiers des patients drainés.

La durée du drainage est variable de quelques jours à quelques semaines et dépend essentiellement du maintien en permanence du poumon à la paroi. Le drain sera retiré quand une tentative de clampage maintenu quelques jours a montré la stabilité de la réexpansion pulmonaire. Ces essais de clampage doivent être contrôlés par des radiographies et la réaspiration est rétablie lorsque le décollement réapparaît. Dans la série de Rachdi M [8], l ablation du drain n a pu être faite qu après une moyenne de 48 jours et maximale de 94 jours. Dans notre série, la durée moyenne du drainage était de 29 jours (extrêmes 3 et 90 jours).

La période du drainage est très critique et plusieurs complications parfois fatales peuvent émailler l évolution sous drainage [16]. Ces complications restent dominées par les greffes bactériennes pleurales ou pleuro-pariétales avec développement parfois d empyèmes de nécessité ou de fistules cutanées [20]. Les surinfections sont favorisées par les man uvres de lavage pleural et les germes les plus rencontrés sont ceux nosocomiaux genre staphylocoque et bacille pyocyanique et à une moindre fréquence d autres bacilles gram négatif [16].

D autre part, la fistule broncho-pleurale est une complication évolutive grave réalisant une communication entre la cavité pleurale et les voies respiratoires [17]. Elle est fréquemment suspectée sur l expectoration de pus pleural ainsi que la persistance du bullage du drain sans retour du poumon à la paroi. Elle peut être

mise en évidence par le test d injection intrapleurale de Rifampicine ou de Bleu de méthylène (on retrouvera la couleur de la solution injectée dans les secrétions bronchiques à la fibroscopie et ensuite dans l expectoration). Dans certains cas on pourrait s aider de la tomodensitométrie ou encore de la thoracoscopie.

Son évolution est marquée par une morbidité traînante et lourde [40] et sa cure chirurgicale reste très souvent nécessaire et faisant recourir parfois à des gestes de thoracoplastie [41].

Dans sa thèse, Taeib J M [12] rapporte que deux de ses patients (sur un total de sept) sont décédés sous drainage par complications infectieuses. Rachdi M [8] rapporte le décès de 4 patients (sur un total de 24), ils étaient tous sous drainage thoracique. Dans notre série, certains des malades drainés ont présenté des complications liées au drainage thoracique ; il s agit dans quatre cas d un échec du drainage avec indication d un traitement chirurgical : deux cas de surinfection avec fistulisation à la peau, un cas de surinfection avec fistulisation broncho-pleurale et un cas de suppuration pariétale. Chez deux autres malades, le drainage n a pas pu être continué vu la constitution d un pyopneumothorax chronique. Au cours du drainage on n a pas déploré de décès.

Il faut souligner que le drainage thoracique du PT reste en lui même un geste nécessitant beaucoup de vigilance tant sur le plan technique que les conditions d asepsie rigoureuse et de surveillance rapprochée. Il mobilise un personnel médical et paramédical compétant et disponible. La durée d hospitalisation s en trouve nécessairement très prolongée par rapport à celle des tuberculoses pulmonaires et un taux de recours au traitement chirurgical en cas d échec qui reste élevé.

De nouvelles techniques de drainage se sont avérées très rentables en matière d épanchement thoracique purulent en particulier tuberculeux, il s agit du drainage

chirurgical précoce soit par thoracotomie directe [13, 42] soit par pleuroscopie [37, 43].

L utilisation de nouvelles techniques endoscopiques comme la thoracoscopie vidéo-assistée pour le drainage précoce, le débridement et le lavage de la cavité pleurale permettra d améliorer les résultats thérapeutiques [44, 45, 46].

2. Chimiothérapie antituberculeuse :

La polychimiothérapie antituberculeuse générale constitue la thérapeutique étiologique sans laquelle les résultats de la prise en charge du pneumothorax tuberculeux seraient aléatoires. Les règles générales du traitement antituberculeux doivent toujours êtres respectées : association d antituberculeux, bilan préthérapeutique, surveillance au cours du traitement, dose et durée suffisantes, éducation du malade [19, 47].

Le traitement antituberculeux doit être institué dés qu on a la preuve de l origine tuberculeuse, il est parfois prescrit d emblée sans attendre la preuve quand il y a une forte présomption épidémiologique, clinique et radiologique d une tuberculose sous-jacente [48].

Les protocoles préconisés dans la littérature sont de deux types : classiques et courts. Dans notre série, un régime thérapeutique de courte durée (6 mois) a été instauré chez 21 patients, le protocole classique de durée de 9 mois a été instauré chez deux malades. Chez un malade porteur d une hépatite virale B on a dû introduire les antituberculeux hépatotoxiques (Isoniazide, Rifampicine, Pyrazinamide) un par un tout en surveillant le bilan hépatique. Une patiente a développé une surdité de perception ce qui nous a amené a arrêter la Streptomycine.

Dans notre étude, on n a pas été confronté au problème de résistance aux antituberculeux, par contre, la durée du traitement antituberculeux a dû être

prolongée par rapport à celles standards pour quatre malades avec une durée maximale de 14 mois. Certains auteurs [8, 12], rapportent que la prolongation de la cure antituberculeuse peut atteindre 18 à 24 mois.

3. Kinésithérapie respiratoire :

Au cours du PT, la kinésithérapie respiratoire doit être au début pendant la période aiguë prophylactique où on essayera d éviter la symphyse du diaphragme en position haute, en demandant au malade de se coucher sur le côté sain. La rééducation active et sous contrôle d un kinésithérapeute débute dés que l épanchement pleural aura perdu tout caractère d évolutivité franche. Les séances sont quotidiennes et courtes de 10 à 15 minutes au début et en fonction de l évolution, la durée est plus prolongée en cas d apparition de séquelles pleurales [49].

L intérêt de la kinésithérapie respiratoire au cours du PT même dans sa forme simple (sans épanchement liquidien associé) est certain pour tous les auteurs [49]. Dans notre série, elle a été entreprise chez 18 patients avec des résultats satisfaisants chez deux tiers des cas. Dans les cas restants, les mauvais résultats peuvent être expliqués par la mauvaise observance des patients ou le cloisonnement et l épaississement rapide de la plèvre pendant la période aiguë.

4. Traitement chirurgical :

Le traitement chirurgical du pneumothorax tuberculeux concerne les malades pour lesquels le traitement médical conduit pendant quelques mois n a pu réussir à obtenir la fermeture de la brèche pleurale ou lorsque subsistent des poches pleurales surinfectées et irréductibles aboutissant à un véritable tableau de suppuration. Dans notre série, le délai de l intervention chirurgicale était de 91 jours variant de 11 à 298 jours et il a concerné cinq malades. Le tableau suivant compare les fréquences du traitement chirurgical dans certaines études de la littérature.

 
 

Discussion

Tableau XV - Fréquence du traitement chirurgical au cours du PT selon les auteurs.

Auteurs

Fréquence du traitement chirurgical (en %)

Blanco Perez J [13]

36,3

Sharma T N

[16]

13,9

Rachdi M

[8]

4,1

Taeib J M

[12]

14,2

Yagi T

[11]

15,2

Notre étude

 

21,7

La décortication pleurale plus ou moins associée à une exérèse pulmonaire avec parfois une thoracoplastie représentent les modalités du traitement chirurgical du PT [50, 51, 52].

La décortication pleurale :

Il s agit d une pleurectomie réalisée par thoracotomie. Elle représente le traitement chirurgical minimum et le plus pratiqué [16]. Elle est indiquée lorsqu il y a absence de réexpansion du poumon avec constitution d un épaississement pleural. Elle a été indiquée pour deux patients de notre série qui ont présenté un échec du drainage (absence de réexpansion du poumon) avec complication par surinfection pleuro-pariétale et fistulisation cutanée.

Les résections pulmonaires :

Elles consistent en une segmentectomie, lobectomie voire pneumectomie. Elles sont nécessaires lorsqu il s agit de lésions de destruction parenchymateuse et plus encore une fistule broncho-pleurale importante, on y associe une exérèse plus ou

moins étendue de la plèvre [53].

Dans notre série, les résections parenchymateuses ont concerné trois malades avec pneumectomie chez deux malades et une bisegmentectomie associée à une décortication indiquée pour un malade porteur d une fistule broncho-pleurale avec surinfection.

Autres méthodes du traitement chirurgical :

Une fenêtre ouverte par thoracostomie a été proposée par certains auteurs [54] en cas d empyème persistant associé à une fistule broncho-pleurale. D autres auteurs [41] ont suggéré une myoplastie (transposition du muscle pectoral) pour traiter la fistule broncho-pleurale. Enfin, la chirurgie par thoracoscopie (technique relativement récente) est utile et efficace pour traiter les adhérences pleurales, réaliser une décortication voire pratiquer des résections pulmonaires avec de bons résultats thérapeutiques [37, 55].

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand