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Le pneumothorax tuberculeux (a propos de 23 cas)

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par Mounir SLIMENE
Faculté de Médecine de Sousse Tunisie - Doctorat en médecine 2005
  

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RESUME

INTRODUCTION

INTRODUCTION

La tuberculose constitue encore de nos jours un problème de santé publique. Le tiers de la population mondiale est atteint, huit millions d individus développent la tuberculose tous les ans. Deux à trois millions de patients décèdent de la tuberculose chaque année [1, 2].

Malgré les efforts de la lutte anti-tuberculeuse à l échelle mondiale, l incidence de la tuberculose est en progression constante surtout dans les pays en voie de développement mais également dans certains pays développés. Cette progression est en rapport avec l augmentation de la pauvreté dans le monde et l émergence de l infection HIV [2].

En Tunisie, grâce à l application rigoureuse d un Programme National de Lutte antituberculeuse, l incidence de la tuberculose a progressivement diminué depuis les années 1950 et actuellement la prévalence est de l ordre 20 pour 100.000 habitants [3].

Toutefois certaines formes graves de la maladie persistent (miliaires tuberculeuses, méningites tuberculeuse, pneumothorax tuberculeux, mal de Pott etc.).

Le pneumothorax tuberculeux (PT) complique le plus souvent une tuberculose pulmonaire cavitaire mais certaines formes peuvent être observées au cours des miliaires ou sur des séquelles fibreuses tardives [4]. Il peut être grave mettant en jeu dans l immédiat le pronostic vital du patient ( insuffisance respiratoire aiguë) et occasionner à long terme un handicap respiratoire (séquelles pleurales).

Cette affection pose aux pneumologues des problèmes d ordre

diagnostique et surtout thérapeutique.

Notre travail consiste en une étude rétrospective des cas de pneumothorax tuberculeux colligés dans le service de pneumologie sur une période de 19 ans (1985 à 2004).

Le but de notre travail est de :

Décrire les aspects épidémiologiques, cliniques et radiologiques des pneumothorax tuberculeux.

Discuter les moyens diagnostiques, les méthodes thérapeutiques et les

aspects évolutifs de la maladie.

Notre travail comprend :

* Un premier chapitre résultats qui comportera :

- Une première partie descriptive où seront détaillées quelques observations choisies parce qu elles illustrent les différentes présentations radio-cliniques, les difficultés diagnostiques et/ou thérapeutiques.

- Une deuxième partie synthétique où seront présentés les résultats

globaux des différentes données recueillies à partir des observations.

* Un chapitre de discussion où nos résultats seront commentés et comparés

avec les données de la littérature.

MATERIELS ET METHODE

I.

Type d étude :

Notre travail consiste en une étude rétrospective des cas de pneumothorax tuberculeux hospitalisés dans le service de pneumologie et allergologie du C.H.U. Farhat Hached de Sousse durant la période allant de Janvier 1985 à Mars 2004 (soit 19 ans).

II.

Population à l étude :

Nous avons inclus dans notre étude tous les cas de pneumothorax ou de pyopneumothorax dont l origine tuberculeuse a été prouvée par :

- Soit l association à une tuberculose pulmonaire confirmée bactériologiquement (bacilloscopie positive et/ou culture positive) ou histologiquement (examen anatomo-pathologique de la pièce d exérèse pulmonaire).

- Ou l association à une tuberculose pleurale confirmée bactériologiquement (isolement du BK dans le liquide pleural) ou histologiquement (examen anatomo-pathologique de la pièce de décortication).

Nous avons exclu les cas de pneumothorax ou de pyopneumothorax dont l origine tuberculeuse n a pu être prouvée au moment du diagnostic ou au cours de l évolution.

III. Recueil des données :

A partir des observations médicales des dossiers retenus , nous avons recueilli les données concernant :

-Les caractéristiques épidémiologiques ( Age, sexe, habitudes de vie, origine, niveau socio-économique et profession des patients ).

-Les antécédents personnels de tuberculose, la notion de contage tuberculeux,

l existence ou non de tares (diabète, immunodépression .etc.).

-Les manifestations cliniques.

-Les données radiologiques.

-Les examens complémentaires ayant permis de confirmer l étiologie tuberculeuse (recherche de BK dans les crachats, dans le liquide d aspiration bronchique ou dans le liquide pleural, examen anatomo-pathologique de la pièce opératoire).

-Les modalités thérapeutiques (le protocole de chimiothérapie antituberculeuse et le traitement local du pneumothorax ou du pyopneumothorax).

-Les aspects évolutifs ( durée d hospitalisation, les complications immédiates et tardives).

OBSERVATION N° 1

Monsieur A. Adnène, âgé de 23 ans a été transféré du service de réanimation de Gafsa en mai 2000 pour complément de prise en charge d un pyopneumothorax. C est un étudiant sans antécédents pathologiques particuliers, non fumeur, qui présentait depuis environ 4 mois une altération progressive de l état général avec amaigrissement chiffré à 8 kg, des épisodes de fièvre avec sueurs nocturnes et une toux sèche.

Le 4 avril 2000, le patient a présenté une douleur thoracique aiguë intense associée à une dyspnée l ayant amené à consulter aux urgences à Gafsa. Une radiographie thoracique (Figure1-a) a révélé un hydropneumothorax gauche compressif. Le patient fût hospitalisé en réanimation. L examen à l admission a révélé des signes de détresse respiratoire aiguë modérée avec polypnée à

30 c/mn, des signes de lutte respiratoires et une cyanose des extrémités. Le patient était conscient, cachectique (BMI : 14,5 kg/m2), fébrile à 39,5 °C et présentait des signes de déshydratation. La saturation en oxygène du sang artériel à l air ambiant était à 80 %.

Un drainage thoracique fût réalisé en urgence au niveau du 3ème espace intercostal (EIC) sur la ligne médio-claviculaire.

Le drain avait ramené initialement 950 cc de liquide franchement purulent ( 700 éléments/ mm3 dont 95 % de PNN).

Le bilan initial a montré une hyperleucocytose à 18000 éléments/mm3. L IDR à la tuberculine était positive à 10 mm . Les recherches de BK dans les crachats et le liquide pleural étaient négatives.

Malgré une antibiothérapie à base de Claforan et Amiklin puis Fortum et Amiklin, la mise en place d un 2ème drain axillaire avec lavage pleural quotidien, le patient persistait fébrile avec persistance d un pyopneumothorax.

Une chimiothérapie anti-tuberculeuse a été alors mise en route sans preuve bactériologique.

A J20 de drainage, le patient fût transféré à notre service pour complément de prise en charge. L examen à l admission a trouvé un patient cachectique (poids : 47 kg ) subfébrile à 37,8°C. L examen thoracique a révélé une matité de la base gauche. La radiographie thoracique (Figure1-b) a montré une image mixte avec un niveau hydro-aérique horizontal se projetant au niveau de la moitié de l hémithorax gauche. Il n existait pas de lésions parenchymateuses en faveur d une tuberculose évolutive.

De nouveau, un drainage thoracique axillaire gauche a été réalisé ramenant au début entre 300 et 500 cc de liquide purulent par jour avec un bullage continu. Le traitement anti-tuberculeux a été poursuivi malgré un nouveau bilan de tuberculose négatif (recherches de BK dans les crachats, dans le liquide bronchique et dans le liquide pleural négatives à l examen direct)

L évolution était marquée par l apparition d une surinfection pleurale à bacille pyocyanique ayant nécessité la mise du patient sous Tiénam et Ciflox.

L amélioration clinique a été obtenue de façon très progressive avec tarissement de l épanchement liquidien après 35 jours de drainage.

L amélioration radiologique est incomplète avec persistance d un décollement pleural périphérique.

Le patient a été mis sortant après 9 semaines d hospitalisation sous traitement antituberculeux (Isoniazide, Rifampicine et Pyrazinamide). La streptomycine avait été arrêtée au bout de 2 mois.

Evolution ultérieure :

Réhospitalisation en Juillet 2000 (3 mois de traitement antituberculeux) :

- Poids stable.

- Fistule cutanée ( isolement de pseudomonas aéruginosa). - Aggravation de l épanchement liquidien (Figure1-c).

- Cultures de BK pour tous prélèvements négatives.

- Conduite à tenir :

* Nouveau drainage thoracique (évacuation de 1000 ml de liquide purulent puis 100 à 150 ml/ jour), drain maintenu pendant 20 jours.

* Antibiothérapie par Ciflox et Amiklin.

* Poursuite du traitement antituberculeux.

- Evolution : amélioration clinique et radiologique.

- Sortie après 38 jours sous Isoniazide et Rifadine.

Septembre 2000 : Nouvelle hospitalisation :

- Prise de 5 Kg, douleur thoracique résiduelle.

- Radiographie : Légère aggravation de l épanchement liquidien.

- Scanner thoracique : épanchement pleural liquidien de grande abondance avec collapsus du poumon adjacent (Figure1-d).

- Sérologie HIV négative.

-Sortant sous traitement anti-tuberculeux avec programmation d une décortication.

Décembre 2000 (8 mois de traitement anti-tuberculeux) : - Nette amélioration clinique (prise de 15 kg en 8 mois).

- Cicatrisation des orifices de drainage.

- Epaississement pleural important à la radiographie du thorax (Figure1-e).

- Arrêt du traitement anti-tuberculeux , le patient fût confié au chirurgien pour décortication.

Février 2001 :

- Décortication avec bonne expansion du poumon gauche.

- L examen anatomo-pathologique de la pièce de décortication a mis en évidence une inflammation chronique granulomateuse épithélioïde et gigantocellulaire au niveau de la plèvre pariétale.

Le contrôle radiologique à distance de l intervention a montré la persistance d un épaississement pleural périphérique avec un retentissement fonctionnel respiratoire modéré ( Capacité vitale à 65 % de la valeur théorique).

Figure 1-a : Hyperclarté de tout l hémithorax gauche dépourvue de vascularisation refoulant le médiastin à droite ;

Comblement du cul de sac gauche : Hydropneumothorax gauche.

Fig.1-b: Persistance de l épanchement Fig.1-c: Aggravation de l épanchement

pleural mixte avec un niveau hydroaérique liquidien ( 3 mois de traitement anti- ( J 20 de drainage thoracique). tuberculeux).

Fig.1-d:Tomodensitométrie thoracique : Fig.1-e: Pachypleurite importante gauche

Epanchement pleural liquidien de grande ( 2 mois avant la décortication pleurale).

abondance avec collapsus du poumon

adjacent.

OBSERVATION N° 2

Monsieur B. Abdallah âgé de 56 ans originaire de Kairouan a été admis en pneumologie en Mars 2002 pour toux productive et altération récente de l'état général.

C est un maçon qui a comme antécédents :

-Il aurait été traité pour tuberculose pulmonaire en 1961.

-Hospitalisé à 3 reprises à l hôpital régional de Kairouan ces dernières années pour surinfections bronchiques.

-Psoriasis depuis 10 ans.

L histoire de sa maladie remonte à un mois marquée par l installation d une toux ramenant une expectation muco-purulente , fièvre et sueurs nocturnes et une altération de l état général avec amaigrissement non chiffré.

L examen physique a trouvé un patient fébrile à 38,5°C, maigre ( BMI : 20,4 kg/m2), polypneique avec une FR à 24 c/mn et une submatité de la base pulmonaire droite surmontée de quelques râles crépitants.

La radiographie du thorax (Figure 2) a montré des opacités nodulaires au niveau de l apex pulmonaire gauche avec une image d un niveau hydroaérique séparant une opacité basale périphérique et une hyperclarté localisée évoquant un hydropneumothorax cloisonné. Par ailleurs il existe un épaississement pleural droit calcifié.

A la biologie on a trouvé un syndrome inflammatoire avec une VS à 76 mm à la première heure et une hyperleucocytose à 17600 E / mm3.

Le bilan de tuberculose a montré une IDR à la tuberculine négative et les recherches de BK dans les crachats étaient positives à l examen direct.

La ponction pleurale a été blanche et l échographie thoracique a confirmé la présence d un important épaississement pleural prédominant dans les régions basales avec présence d une poche aérique au sein de laquelle, il existe un contenu échogène non ponctionnable.

Le patient a été mis sous traitement antituberculeux quadruple et kinésithérapie respiratoire.

L évolution a été marquée par l apyrexie à J7 de traitement, l amélioration de l état général a été plus progressive et l aspect radiologique à la sortie (J20) était stable.

Le contrôle à 2 mois du traitement anti-tuberculeux a trouvé un gain de poids de 5 Kg; Les bacilloscopies étaient négatives ; La culture de BK était positive et l antibiogramme a confirmé la sensibilité de la souche aux antituberculeux.

L évolution ultérieure a été marquée par une amélioration clinique, une négativation des cultures à 4 mois et une stabilité des lésions radiologiques malgré plusieurs séances de kinésithérapie respiratoire.

Figure 2 : Niveau hydroaérique séparant une opacité basale périphérique et une hyperclarté localisée évoquant un hydropneumothorax cloisonné. Noter l épaississement pleural droit calcifié.

OBSERVATION N° 3

Monsieur K. Abdelnafaa, âgé de 38 ans originaire de Sousse a été hospitalisé en pneumologie en Mars 2004 pour douleur thoracique droite et dyspnée.

C est un fonctionnaire, fumeur à 11 paquets-années sans antécédents médicaux particuliers.

L histoire de sa maladie remonte à quelques heures avant son admission marquée par l installation brutale d une douleur thoracique droite avec dyspnée de repos amenant le patient à consulter aux urgences. Par ailleurs l interrogatoire a révélé la présence d une toux sèche traînante depuis 6 mois, une dyspnée d effort d aggravation progressive associées à un amaigrissement non chiffré et une fièvre et des sueurs nocturnes.

L examen physique à l admission a trouvé un patient fébrile à 39,2 °C, maigre ( BMI : 21,3 kg/m2 ) avec un faciès infecté. Le patient était polypneique avec une FR à 26 c/mn, tirage intercostal et un syndrome d épanchement pleural gazeux droit.

La radiographie thoracique ( Figure 3-a ) a montré la présence d une hyperclarté périphérique droite dépourvue de trame vasculaire avec un émoussement du cul de sac costo-diaphragmatique en faveur d un hydropneumothorax droit, le décollement pleural était total et incomplet. Il existait par ailleurs des lésions parenchymateuses avec multiples nodules au niveau du tiers supérieur du poumon droit et en axillaire gauche et une opacité excavée avec niveau hydroaérique en paracardiaque droit.

Un drainage thoracique axillaire droit a été réalisé en urgence mis sous aspiration continue à -30 cm H2O.

Une antibiothérapie non spécifique à base d amoxicilline à 3g/j a été mise en route, ainsi qu une oxygénothérapie à 4 l/mn.

Le bilan réalisé initialement a montré:

-Une anémie à 8,5 g/100 ml hypochrome microcytaire.

-Une VS accélérée à 84 mm à la première heure.

-L IDR à la tuberculine était négative.

-Les trois premières recherches de BK dans les crachats étaient négatives. L évolution initiale a été marquée par :

-La persistance de la fièvre avec des pics nocturnes à 39,5 °C - 40°C.

-Après un retour incomplet du poumon à la paroi, on a noté une aggravation de l épanchement gazeux et liquidien à J4 de drainage (Figure 3-b) amenant à poser un nouveau drain thoracique ; le premier étant exclu. Ce deuxième drain a ramené entre 100 et 150 cc par jour de liquide jaune trouble ( formule cytologique à prédominance de PNN).

Une fibroscopie bronchique avec aspiration dirigée à la recherche de BK a été réalisée et elle est revenue positive.

Un traitement anti-tuberculeux quadruple (Isoniazide 300 mg/j, Rifadine 600mg/j, Pyrazinamide 2g/j et Streptomicine 1g/j) a été mis en route.

L évolution ultérieure a été marquée par :

-L apyrexie obtenue à J10 de traitement antituberculeux.

-L amélioration progressive de l état général.

-Une bonne tolérance du traitement antituberculeux.

-Le tarissement progressif de l épanchement liquidien.

Le drain thoracique a été enlevé à J21 d hospitalisation.

La radiographie thoracique a montré la persistance d un épanchement pleural mixte cloisonné.

Le patient a été mis sortant à J22 d hospitalisation avec poursuite du traitement anti-tuberculeux et kinésithérapie respiratoire.

Evolution :

A 2 mois de traitement antituberculeux, récidive de l épanchement liquidien cloisonné ayant necessité des ponctions pleurales à plusieurs reprises ramenant à chaque fois entre 200 et 300 cc de liquide purulent.

A 6 mois : - Prise de 5 kg de poids.

- Epaississement pleural axillaire et basal modéré.

A 12 mois: - Prise de 9 kg de poids.

- Nette amélioration radiologique avec persistance d un
discret épaississement pleural axillaire (Figure 3-c).

A 14 mois : - Poids : 73 Kg

- Stabilité radiographique.

- Arrêt du traitement antituberculeux.

Figure 3-a : Pneumothorax droit, le décollement pleural est total et incomplet. Il existe des lésions parenchymateuses avec multiples nodules au niveau du tiers superieur du poumon droit et en axillaire gauche et une opacité excavée avec niveau hydroaérique en paracardiaque droit.

Figure 3-b : Apparition d un épanchement liquidien avec un niveau hydro-aérique ( J 4 de drainage thoracique).

Figure 3-c : Discrète pachypleurite axillaire ( 12 mois de traitement antituberculeux ).

OBSERVATION N° 4

Madame K. Mannoubia âgée de 51 ans adressée de l hôpital régional de Redayef pour prise en charge d un hydropneumothorax.

Dans ses antécédents, on retrouve un diabète de découverte récente il y a 6 mois traité par antidiabétiques oraux.

A l occasion d une décompensation aiguë de ce diabète, elle fut hospitalisée à l hôpital de Redayef. L interrogatoire relève la notion de toux sèche irritative et un amaigrissement important non chiffré. Une radiographie du thorax a révélé un hydropneumothorax gauche d où son transfert dans notre service.

L examen à l admission trouve une patiente cachectique ( BMI : 14,6 kg/m2), apyrétique, eupneïque au repos, hypersonorité au niveau du sommet pulmonaire gauche avec matité de la base gauche.

La radiographie du thorax a objectivé un hydropneumothorax gauche avec poumon rétracté et présence d infiltrats et nodules au niveau de la partie moyenne du poumon droit. Le bilan biologique initial a montré une hyperglycémie à 13,9 mmol/l, une légère hyperleucocytose à 10400 Eléments/mm3 et une accélération de la vitesse de sédimentation à 68 mm à la première heure.

La conduite à tenir a compris :

- Un drainage thoracique qui a permis de récupérer initialement 500 cc de liquide xanthochromique. Il s agissait d un exsudat lymphocytaire.

- Une mise en route d un traitement à base d insuline pour le traitement du diabète.

- Un bilan de tuberculose a été réalisé :

* L IDR à la tuberculine était positive à 25 mm.

* Les bacilloscopies étaient positives à 4 +.

La patiente a été alors mise sous traitement antituberculeux quadruple ( Isoniazide, Rifampicine, Pyrazinamide et Streptomycine).

L évolution a été marquée par :

- L amélioration progressive de l état général

- Localement, défaut de réexpansion pulmonaire ( Figures 4-a et 4-b) malgré la mise en place d un deuxième drain ( bullage important témoignant d une large fistule)

- Complications iatrogènes : infection pariétale, emphysème sous cutané, exclusion à deux reprises des drains imposant de les changer ( 5 drains en tout). - Le diabète a pu être équilibré avec des fortes doses d insuline retard.

- Apparition d une surdité de perception imposant l arrêt de la Streptomycine.

La durée d hospitalisation a été de trois mois avec à la sortie une amélioration clinique (prise de 5 Kg de poids), mais poumon collabé avec hydropneumothorax chronique ( Figure 4-c).

Le contrôle à 7 mois de traitement antituberculeux :

- Prise de 12 Kg (poids : 52 Kg).

- Asymptomatique sur le plan respiratoire.

- Radiographie du thorax : même aspect qu à la sortie.

- Décision d arrêt du traitement antituberculeux.

- Décision d une prise en charge chirurgicale mais la patiente a refusé l intervention chirurgicale.

Contrôle après 3 ans de son hospitalisation :

- Asymptomatique.

- Bon état général.

- Diabète équilibré sous insuline.

- Radiographie du thorax : aspect de poumon gauche détruit.

Fig. 4-a : Hydropneumothorax gauche et opacités parenchymateuses parahilaires droites.

Fig. 4-b : Expansion relative du poumon gauche ( J 32 de drainage thoracique).

Fig. 4-c : Persistance du décollement pleural gauche et diminution des opacités parenchymateuses droites (J 84 de traitement antituberculeux ).

RESULTATS SYNTHETIQUES

I. Epidémiologie:

1/ Répartition de la population selon l âge et le sexe :

Notre étude a concerné 23 cas de pneumothorax tuberculeux. Il s agit de 16 hommes (69,6 %) et 7 femmes (34,4 %) soit un sexe ratio de 2,3.

L âge moyen de nos patients était de 33,6 ans avec des extrêmes de 15 à 68 ans. La tranche d âge la plus touchée était celle comprise entre 16 et 30 ans (56,5 %).

Tableau I - Réparation de la population selon les tranches d âge.

Age

Population

Nombre Pourcentage

0-15

1

4,3

16-30

13

56,5

31-45

5

21,7

46-60

3

13,0

61-75

1

4,3

TOTAL

23

100

2. Fréquences relatives de notre population par rapport à l ensemble des pneumothorax et des tuberculoses pleuro-pulmonaires :

Les cas de PT ont représenté 2,28 % de l ensemble des cas de tuberculoses pulmonaires et/ou pleurales (1008 cas) hospitalisés dans le service durant la période de l étude et 4 % de l ensemble des pneumothorax (575 cas) pris en charge durant la même période.

3. Habitudes de vie :

3-a. Le tabagisme :

L interrogatoire a révélé une consommation tabagique chez 9 patients (39,1 %) :

-Il s agit d un tabagisme à la cigarette chez 8 hommes.

-Un patient consommait à la fois la cigarette et la neffa.

-Une patiente était chiqueuse de neffa.

La consommation moyenne de cigarette chez les fumeurs était de 21 paquets-années variant de 3 à 40 paquets-années.

3-b. L éthylisme :

La consommation d alcool a été rapportée par un seul patient.

4. Origine des patients :

la répartition en fonction de l origine géographique est résumée par le tableau suivant.

Tableau II - Répartition des malades en fonction de leur origine géographique.

Gouvernorat d origine

Population

Nombre Pourcentage

Sousse

9

39,1

Kairouan

4

17,3

Gafsa

3

13,0

Sidi Bouzid

2

8,6

Mahdia

2

8,6

Sfax

1

4,3

Kébilli

1

4,3

Tataouine

1

4,3

Total

23

100

5. Niveau socio-économique :

La majorité des patients étaient issus d un milieu socio-économique défavorable : 17 cas (73,9 %). Le reste des malades (6 cas) étaient de classe socio-économique moyenne.

6. Profession :

Dix de nos malades (43,4 %) étaient sans profession, quatre étaient des ouvriers tandis que les autres ont des professions très variées : commerçant, agent de police, cuisinier, agriculteur etc.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo