I/ Objectifs, formes et mise en oeuvre 59
1/ Croiser connaissance formelle et opinions
59
a/ Étudier l'organisation des instances 59
b/ Interroger l'avis subjectif des acteurs 59
2/ Méthodologie et protocole 60
a/ Le choix du questionnaire 60
b/ Protocole suivi 60
3/ Présentation du questionnaire 61
II/ Résultats de l'enquête 62
1/ Les retours 62
2/ Les résultats 63
a/ Données sur les enquêtés 63
b/ Données sur les FJT 65
c/ Données sur les instances 66
d/ Données sur les opinions 71
III/ Enseignements retirés 80
1/Interprétations des résultats
80
a/ Des constantes dans l'organisation 80
b/ Des écarts à l'intérieur même des
FJT 80
c/ Des écarts entre les catégories
interrogées 81
d/ Un intérêt affirmé par tous 81
2/ Préconisations 82
a/ Clarifier et adapter les instances 82
b/ Les professionnels garants de la permanence 83
c/ Rapprocher jeunes et administrateurs 85
Les FJT comptent trois types d'acteurs : les jeunes
résidents, les professionnels et les administrateurs. Ces acteurs ont
des rôles différents, ils n'ont pas les mêmes positions, pas
les mêmes attentes, pas les mêmes intérêts.
Afin d'analyser comment fonctionne la participation dans les
FJT il semblait pertinent d'étudier par catégorie d'acteur d'une
part la connaissance formelle de l'organisation des différentes
instances, d'autre part l'opinion subjective sur l'utilité et
l'efficacité de cette participation.
Concernant l'organisation il peut exister des
différences entre le cadre formel prévu par les textes et sa mise
en oeuvre. L'analyse de ces différences est importante : sont-elles
liées à une nécessaire accommodation pour faciliter la
participation d'un public qui a besoin d'une certaine souplesse du cadre,
auquel cas il s'agit de palier une forme d'inadaptation de ce cadre ? S'agit-il
au contraire d'un glissement insidieux, et dans ce cas n'est-il pas
préjudiciable à la participation, ne lui fait-il pas perdre du
sens et une forme de « garantie démocratique »?
1/ Croiser connaissance formelle et
opinions
a/ Étudier l'organisation des instances
Nous avons vu que les textes qui régissent la
participation des jeunes au sein des FJT offrent une certaine souplesse, aussi
paraissait-il important d'étudier et comparer ces instances au sein de
différentes structures.
Un double objectif est visé par l'enquête. D'une
part analyser globalement l'organisation pratique de la participation des
jeunes qui résident en FJT (forme, rythme, désignation des
délégués, manière de rendre compte...), et la place
de cette instance par rapport aux autres instances de l'institution, ceci bien
sûr en relation avec les obligations légales des FJT. D'autre part
évaluer quel est le niveau de connaissance des différentes
catégories d'acteurs, voir si cette connaissance est homogène que
ce soit au sein de chaque catégorie ou au sein de chaque foyer. Le
niveau d'information et de compréhension quant au fonctionnement est un
élément essentiel car il témoigne de la connaissance et du
partage de « la règle du jeu » démocratique.
b/ Interroger l'avis subjectif des acteurs
Les enjeux ne sont pas les mêmes pour les
différentes catégories d'acteur, aussi est-il intéressant
d'étudier leurs opinions tant sur la nécessité de cette
participation que sur son efficacité ou encore sur son objet. Là
encore l'objectif est de voir si les opinions sont homogènes ou
hétérogènes, que ce soit en terme de catégorie
d'acteurs ou au sein de chaque structure.
Nous avons vu dans les définitions données
à la participation que ce terme en fonction
de la pratique pouvait en fait relever plutôt de la
consultation, de la concertation, de la co-gestion ou de la co-décision.
Interroger l'avis subjectif vise également à situer dans quel
mode se situe la participation au sein des FJT.
2/ Méthodologie et protocole a/ Le choix
du questionnaire
L'objectif étant d'interroger les trois
catégories d'acteurs des FJT, il paraissait plus aisé et plus
adapté de réaliser une enquête par questionnaires. En
effet, si les professionnels semblaient aisément mobilisables, il n'en
est pas de même ni pour les administrateurs ni pour les résidents,
qui ne sont pas joignables directement et qui de ce fait sont plus
difficilement mobilisables. De plus l'enquête par questionnaires
présente l'avantage de pouvoir étendre assez aisément le
nombre de structures interrogées et l'espace géographique de
l'enquête. Enfin, une partie des informations recherchées portant
sur un aspect très formel de l'organisation, les questionnaires
semblaient parfaitement adaptés.
Le choix méthodologique retenu a donc été
d'adresser des questionnaires à un panel de FJT, en mobilisant pour leur
diffusion et leur retour les professionnels socio-éducatifs. Pour cela
un questionnaire unique à destination des trois catégories
d'acteurs a été élaboré, afin de pouvoir
réaliser des comparaisons tant au sein de chaque structure que par
catégorie.
L'enquêteur n'étant pas présent, le choix
de poser majoritairement des questions fermées a été fait.
Cette méthode paraissait la mieux adaptée afin de limiter les
écarts d'interprétation de la part des enquêtés, et
donc d'éviter de trop grandes divergences dans les réponses. Le
questionnaire fermé permet également d'opérer
aisément à un classement comparatif. Le choix de la logique dans
l'ordre des questions et les items de réponse proposés a
été fait préalablement - et arbitrairement - par
l'enquêteur, c'est la limite de cette méthode qui n'offre pas la
même liberté au répondant qu'un entretien. Toutefois
certaines possibilités de choix multiples mais aussi des espaces de
commentaires ont été aménagés afin de permettre une
expression plus fine et plus ouverte des enquêtés.
b/ Protocole suivi
Le protocole défini a été
d'enquêter auprès de quinze FJT, à raison de six
questionnaires par FJT soit deux destinés aux résidents, deux
pour les professionnels, deux pour les administrateurs. Cela
représentait au total quatre-vingt-dix questionnaires envoyés, le
but étant d'avoir un retour en nombre suffisant pour établir des
statistiques de façon valable.
Les FJT sélectionnés sont du grand ouest (onze
en Bretagne et quatre en Pays de Loire). Ce n'est pas un tirage
aléatoire, ils ont été choisis soit parce qu'ils faisaient
partie du réseau de relations professionnelles de l'enquêteur,
soit parce qu'un travail particulier autour de la citoyenneté et de la
participation y était en cours ou avait eu lieu.
L'information concernant ces derniers provenait d'un
échange à ce sujet sollicité par l'enquêteur
auprès de l'Union Régionale des FJT de Bretagne. Afin de balayer
une palette diversifiée de FJT, la sélection a
évité les foyers dépendants du même organisme
gestionnaire, comme c'est le cas dans nombre de grandes villes où
existent plusieurs FJT gérés par une même association. En
fait, dans cette enquête une seule ville est représentée
par deux FJT, mais ceux-ci sont totalement indépendants l'un de
l'autre.
Un courrier postal préalable pour informer de la
démarche et de sa forme a été envoyé à
chaque FJT pré-sélectionné à la mi-janvier 2005,
adressé nominativement à un membre de l'équipe
éducative (animateur, adjoint ou directeur).
Les questionnaires avec le courrier d'accompagnement et
l'enveloppe-réponse ont été acheminés par voie
postale fin janvier, leur retour étant demandé pour la
mi-février. Il n'y avait dans la lettre d'accompagnement qu'une seule
consigne particulière : « ...je vous demande concernant les
résidents de remettre l'enquête à des jeunes ayant
déjà participé à une réunion de concertation
du FJT, ce qui me semble nécessaire afin qu'ils puissent répondre
» 153.
Une première relance soit par courriel soit par courrier
a été réalisée fin février.
Une seconde relance accompagnée d'un court
questionnaire afin d'éclairer les raisons de la non-participation, et
une enveloppe réponse ont été envoyées par voie
postale le 7 mars 2005.
3/ Présentation du questionnaire
Les questionnaires envoyés étaient strictement
identiques sur le fond, mais distingués par un code couleur
différent par catégorie d'acteur afin de faciliter leur
diffusion. Chaque questionnaire portait un code identifiant unique afin de
rendre aisées les opérations de traitement soit par
catégorie soit par FJT.
Une attention particulière a été
portée sur les questions et les réponses proposées afin
d'éviter un vocabulaire trop conceptuel ou trop complexe ainsi que le
jargon professionnel. Il importait de tendre vers une compréhension
homogène des trois publics visés, et par dessus tout ne pas
mettre en difficulté les jeunes résidents appelés à
répondre.
De même afin de ne pas prendre trop de temps aux
enquêtés ni risquer de perdre leur capacité d'attention, un
soin particulier sur le format, la présentation et l'architecture du
questionnaire a été apporté. L'objectif dès son
élaboration était de limiter le questionnaire à un livret
de quatre pages (A3 recto-verso), à la fois pratique à manipuler,
sans risque de perte de feuillets, et surtout dont le format ne soit pas
d'entrée rebutant. La progression thématique et l'ordonnancement
des questions/réponses tout au long du document visaient
également la facilitation, notamment en réutilisant la même
trame pour plusieurs questions et les mêmes items pour plusieurs
réponses, l'intention étant
153 Extrait de la lettre d'accompagnement jointe aux
questionnaires
d'augmenter le confort des
enquêtés154.