4.4 Genèse du reboisement de la mangrove dans le
bassin du Saloum
Les ONG (UICN, WAAME24, CAREM, FIOD, etc.) ont
initié et appuyé l'activité de reboisement de
Rhizophora dans plusieurs villages depuis 1995. De 1997 à 2001
ces organismes ont globalement couvert 420 ha, alors qu'en une campagne
OCEANIUM a réalisé 247 ha. Ce résultat de l'ONG OCEANIUM
est du à la combinaison de plusieurs facteurs dont les prospections, les
cinéma-débat, et les formations des planteurs. En marge des ONG,
la Yungar a fait quelques essais de plantation de Rhizophora à
Mar Lodji et ailleurs. Le PAGERNA25 a mis en oeuvre à Sadioga
une plantation de mangrove en vue de pallier des dégâts de
salinisation. Les services administratifs ne sont pas en reste. Nous avons
ainsi relevé l'appui de la DEFCCS et la DPN aux efforts de reboisement
de la mangrove particulièrement dans les îles.
24 West African Association for Marine Environment
25 Programme de Gestion des ressources Naturelles du
Sine Saloum
4.5 Plantations de Rhizophora
Nous avons visité des plantations majeures afin de
vérifier le taux de reprise et l'état de croissance. Le
développement de ces plantations est différent d'une
localité à une autre. Il est généralement
satisfaisant, néanmoins nous avons remarqué des sites dans
lesquels la dynamique est compromise. Cette situation est essentiellement due
à la surélévation de la vasière, l'ensablement des
sites, la sodification et les empiètements du bétail.
Géographiquement ces sites sont localisés dans la région
de Fatick plus généralement dans les CR de Fimela, Djilor,
Dionewar, Bassoul et Djirnda.
4.6 Situation actuelle du site reboisé 4.6.1
Immersion et présence de la mangrove
Durant les travaux de terrain nous avons constaté que
tous les sites reboisés présentent la mangrove naturelle. Par
contre la régénération naturelle n'est observée que
dans 7% des sites reboisés et est constituée de plusieurs
espèces. Parmi ces espèces constituant la
régénération naturelle, 92% des personnes
interrogées estiment que le genre Rhizophora est dominant. Or
cette espèce a été utilisée durant le reboisement,
ce qui nous amène à penser que les propagules reboisées
trouveront dans le milieu des conditions favorables à leur
développement. Par contre, la faiblesse du taux de la
régénération naturelle montre que les sites
reboisés ne peuvent se reconstituer naturellement. Donc l'intervention
du projet pilote OCEANIUM pour les restaurer est justifiée.
L'incapacité des sites à se reconstruire est un critère
pour admettre les sites reboisés au mécanisme de
développement propre.
Par ailleurs, l'observation des plantations
précédentes a montré que certains reboisements rencontrent
d'énormes contraintes. Parmi celles-ci nous avons noté
l'insuffisance des apports d'eau. En effet, au-delà des facteurs
édaphiques, la mangrove s'adapte dans des stations immergées
quotidiennement durant quatre heures. Or les mesures ont été
faites durant la saison pluvieuse à marais basse. Malgré le
niveau de la marée, nous avons remarqué que tous les sites
étaient immergés. En outre, nous avons demandé aux
populations quant à l'immersion des sites pendant la saison
sèche, ces dernières ont unanimement répondu positivement.
La durée minimale d'une marée est de quatre heures et correspond
aux besoins hydriques de la mangrove. Donc qu'il s'agit de la saison pluvieuse
ou sèche les semis serons immergés quotidiennement durant au
moins quatre heures.
4.6.2 Origine et port de la mangrove présente sur les
sites reboisés
|
|
43
|
Pathé BALDE, Mémoire de Fin d'Etudes
pour l'Obtention du Grade de Master Foresterie et
Environnement
|
|
|
Dans les sites reboisés, nous avons
généralement rencontré trois espèces : les
Rhizophoracae, les Aviceniacae, et les Laguncularia.
L'âge de ces formations dépasse trente ans. Or nous avons vu dans
la section « Genèse du reboisement de la mangrove dans le bassin du
Saloum » que L'UICN et la CAREM ont été les premières
structures à appuyer le reboisement de la mangrove et leur initiative
n'a commencé qu'en 1995. Ce qui justifie les informations recueillies
auprès des populations locales. En effet ces dernières sont
unanimes que la mangrove présente sur les sites est naturelle.
Quant au port, il varie en fonction des espèces. Pour
caractériser le port de chaque site nous avons pris en
considération l'espèce dominante. Les mesures
dendrométriques ont été réalisées sur les
peuplements naturels dominants et ont montré que la mangrove naturelle a
un port arborescent, caractéristique des Rhizophora. Le port
arbustif est composé d'Avicenia alors que celui-ci sous
arboré est représenté par Laguncularia
racemosa.
|