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Proposition d'une méthode d'évaluation du capital humain : cas de la filière riz pour le district de Mandoto et de Betafo

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par Ndriakita SOLONIONJANIRINA
Université d'Antananarivo, Madagascar - DEA 2008
  

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Conclusion

Il résulte de notre étude que la pertinence de la mesure de façon exclusive du capital humain par des mesures relatives au niveau d'instruction n'est pas vérifiée. Nous avons estimé que le fond du problème réside dans l'hypothèse que l'éducation formelle est la principale composante de l'investissement en capital humain. A cet effet, nous avons vérifié cette hypothèse en tenant en compte d'autres moyens d'acquisition du capital humain.

Le résultat de cette confrontation a montré qu'effectivement, pour la filière riz, l'éducation contribue à l'acquisition du capital humain mais son poids n'est pas le plus important. Par conséquent, la mesure du capital humain par les années d'instruction doit incorporer d'autres mesures comme l'orientation des études (académique, technique, professionnelle), les formations reçues qu'elles soient de type formel ou informel, l'expérience. En effet, ces formes d'acquisition du capital humain ne sont pas négligeables et leur omission peut engendrer des biais. La partie simulation de notre étude qui est elle-même basée sur un fond théorique et des résultats empiriques, a par exemple montré que pour un niveau d'éducation donné, l'âge et surtout l'expérience sont des facteurs altérant la culture scientifique et que par ailleurs, l'expérience contribue de façon notable à l'acquisition de connaissances pratiques. La fiabilité du nombre d'années d'instruction comme mesure du capital humain se trouve alors limitée si ces formes d'acquisition sont négligées.

Une mesure multidimensionnelle intégrant le maximum de moyens potentiels d'acquisition du capital humain se trouve alors avantageuse du point de vue de sa capacité à refléter plus fidèlement le capital humain. Une mesure plus directe par des tests de connaissances serait encore mieux mais ces tests se feraient avec un coût financier lourd. Par conséquent, la méthode que nous proposons se situe entre les deux procédés en essayant de trouver un compromis entre fiabilité et coût. En effet, cette méthode donne l'avantage de pouvoir estimer le score de test à partir des investissements potentiels en capital humain.

Cependant, il faut reconnaître que notre étude comporte des faiblesses majeures. D'abord, comme toute étude basée sur des données transversales, les estimations sont basées sur l'hypothèse d'une homogénéité de l'éducation ainsi que les autres formes d'acquisition du capital humain dans le temps et dans l'espace. Cette homogénéité concerne aussi les facultés d'acquisition des individus. Deuxièmement, dans la formulation du test, nous sommes conscients que le poids de chaque thème n'est pas équilibré. De plus, comme pour le cas de la théorie du signal, nous nous sommes basés sur nos croyances sur les compétences directement liées à la productivité. Nous ne pouvons donc pas être sûrs que ce test représente complètement le capital humain dans le cadre de la filière étudiée. Enfin, nous sommes conscients que la taille de notre échantillon est faible. En conséquence, la précision de nos estimations est très réduite, ce qui réduit la portée des conclusions tirées de cette étude.

Toutefois, la méthode proposée est applicable dans d'autres filières. En effet, il s'agit d'une méthode mais non d'une mesure toute faite. Elle renseigne sur les démarches à suivre mais non sur les résultats, elle n'est pas parfaite et des améliorations sont concevables.

Si nous voulons étendre le débat, il est intéressant de remarquer qu'ici nous n'avons pas pu combiner des données sur la productivité avec celles sur le capital humain. Or, c'est par le gain de productivité que se transmet le gain de revenu. La méthode d'évaluation proposée mesure alors l'efficacité de l'acquisition du capital humain par différents types d'investissements tandis que le rendement de ces investissements s'évalue par l'évaluation du surcroit de revenu induit. Avant d'arriver au bout de la chaîne, plusieurs paramètres sont à considérer. Par exemple, la technologie de production peut-elle utiliser d'une manière efficiente le capital humain des travailleurs ? Comment mesurer la dépréciation du capital humain induit par l'inexistence de matériels appropriés pour la production ? Est-ce que le marché du travail est réellement segmenté comme le suggère la théorie de la segmentation du marché du travail ? Et par conséquent comment peut-on agir sur ce marché pour introduire les secteurs cibles dans le marché des « good job » ?...

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille