UNIVERSITE D'ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d'Economie, de Gestion et de
Sociologie
Département ÉCONOMIE
__________________________________
3ème cycle D.E.A. Option :
« Développement »
______________________________
Grand Mémoire
pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies
« Proposition d'une méthode
d'évaluation du capital humain : cas de la filière riz pour
le district de Mandoto et de Betafo
Impétrant : SOLONIONJANIRINA Ndriakita
Soutenu le 23 juillet 2009
Membres du Jury :
- Pr RAPARSON Emilienne
Président
- Pr RAMIARAMANANA Jeannot
Encadreur
- M. ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy
Rapporteur
Année 2008
Table
des matières
INTRODUCTION
1
PARTIE I ANALYSE DE LA LITTÉRATURE
SUR LA MESURE DU CAPITAL HUMAIN
3
CHAPITRE 1: FONDEMENT DE LA MESURE DU
CAPITAL HUMAIN PAR LE NIVEAU D'INSTRUCTION
3
1.1 IMPORTANCE ACCORDÉE À
L'ÉDUCATION AUX ETATS-UNIS DANS LES ANNÉES 60
3
1.1.1 Eléments de
définition du capital humain
3
1.1.2 Genèse du concept
de capital humain
5
1.2 LA THÉORIE DU CAPITAL HUMAIN
7
1.2.1 Présentation
7
1.2.2 Méthodologie
8
1.2.3 Les principales
hypothèses qui supportent la théorie du capital humain
10
CONCLUSION CHAPITRE 1
11
CHAPITRE 2: NÉCESSITÉ D'UNE
MESURE ALTERNATIVE
12
2.1 FAIBLESSES DE LA THÉORIE DU
CAPITAL HUMAIN
12
2.1.1 Les grands débats
théoriques sur le rôle de l'éducation
12
2.1.2 Analyse critique sur
quelques hypothèses de la théorie du capital humain
14
2.2 FRAGILITÉ DE LA MESURE DU CAPITAL
HUMAIN
16
2.2.1 Evaluations
internationales des acquis des élèves
16
2.2.2 Nombre moyen
d'années de scolarité versus score moyen en mathématiques
et sciences (Hanushek et Kimko, 2000)
18
2.2.3 Score en
Mathématiques, en Sciences et en Lecture VS achèvement du
secondaire et supérieur (Robert J. Barro, mai 2001)
20
CONCLUSION CHAPITRE 2
23
CHAPITRE 3: A LA RECHERCHE DE MESURES
ALTERNATIVES DU CAPITAL HUMAIN
24
3.1 RECONFIGURATION DU FOND
THÉORIQUE
24
3.1.1 Brève
synthèse du précédent chapitre
24
3.1.2 Base du raisonnement
25
3.1.3 Le concept de
compétence
25
3.2 PROPOSITION DE MÉTHODE POUR
ÉVALUER LE CAPITAL HUMAIN
26
3.2.1 Formulation du
test : privilégier le concept de compétence
26
3.2.2 Choisir la meilleure
combinaison de bloc de scores pour refléter le capital humain
27
3.2.3 Repérer les
différents types d'investissement en capital humain les plus
significatifs
28
3.2.4 Construire un indicateur
composite du capital humain à partir de la combinaison de ces
différents types d'investissement
28
CONCLUSION CHAPITRE 3
29
CONCLUSION PARTIELLE DE LA PREMIÈRE
PARTIE
29
PARTIE II MISE EN APPLICATION DE LA
MÉTHODE : LE CAS DE LA FILIÈRE RIZ DANS LES DISTRICTS DE
BETAFO ET DE MANDOTO
30
CHAPITRE 4: CHOIX DE LA FILIÈRE, DU
TERRAIN ET PRÉSENTATION DE LA MÉTHODOLOGIE
30
4.1 JUSTIFICATIONS DU CHOIX DE LA
FILIÈRE ET DU TERRAIN
30
4.1.1 Choix de la
filière riz
30
4.1.2 Choix du terrain
34
4.2 PRÉSENTATION DE LA
MÉTHODOLOGIE
36
4.2.1 Objectifs de
l'enquête
36
4.2.2 Démarche
globale
36
4.2.3 Les scores obtenus lors
de l'évaluation
37
CONCLUSION CHAPITRE 4
37
CHAPITRE 5: RÉSULTATS DE LA MISE EN
APPLICATION DE LA MÉTHODE POUR NOTRE ÉCHANTILLON
38
5.1 ETAPE 1 : FORMULATION DU TEST
38
5.1.1 Scores en application
numérique
38
5.1.2 Scores en conversion
39
5.1.3 Scores sur les niveaux
optima de l'eau
39
5.1.4 Scores en entretien des
rizières
40
5.1.5 Scores en dosage des
fertilisants et des semences améliorées
40
5.1.6 Scores en techniques de
timing des activités
41
5.1.7 Scores en repiquage
41
5.2 ETAPE 2 : CHOIX DE LA MEILLEURE
COMBINAISON DE BLOC DE SCORES
42
5.2.1 Analyse des
corrélations entre les blocs de scores
42
5.2.2 Extraction de trois
dimensions
44
5.3 ETAPE 3 : IDENTIFICATION DES
DIFFÉRENTS TYPES D'INVESTISSEMENT EN CAPITAL HUMAIN LES PLUS
SIGNIFICATIFS
46
5.3.1 Examen
préliminaire sous forme de graphiques des relations scores
investissements en capital humain
47
5.3.2 Estimation des
modèles
53
5.3.3
Interprétations
61
5.4 ETAPE 4 : CONSTRUCTION D'UN
INDICATEUR COMPOSITE DU CAPITAL HUMAIN
66
5.5 ETUDE DE CAS : SIMULATION
67
5.5.1 Présentation du
modèle pour l'analyse :
68
5.5.2 Démarche de
l'analyse
69
5.5.3 Les hypothèses du
modèle
69
5.5.4 Scénario de
base
70
5.5.5 Scénario 1 :
participation à des discussions sur les meilleures pratiques à
partir de 2010
71
5.5.6 Scénario 2 :
formation en agriculture en 2011, 2015 et 2018
73
CONCLUSION CHAPITRE 5
74
CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE
75
CONCLUSION
76
Liste des tableaux
TABLEAU 1. ANNÉES D'ÉTUDES VS ACQUIS
EN MATHÉMATIQUES ET SCIENCES ; HANUSHEK ET KIMKO, 2000
19
TABLEAU 2. ETAPE 1, LES FACTEURS EXPLIQUANT LE TAUX
DE CROISSANCE, RÉSIDU. BARRO (2001)
21
TABLEAU 3. INDICATEURS DE QUANTITÉ
D'ÉDUCATION VS INDICATEURS DE QUALITÉ, BARRO, 2001
23
TABLEAU 4. PROPORTION DES MÉNAGES AGRICOLES
PAR MILIEU ET PAR PROVINCE
30
TABLEAU 5. PROPORTION DE PARCELLES AYANT
NÉCESSITÉ DIFFÉRENTS TYPES DE MAIN D'oeUVRE, PAR
PROVINCE
31
TABLEAU 6. UTILISATION DES MOYENS DE PRODUCTION PAR
TYPE DE CULTURE
32
TABLEAU 7. RÉPARTITION DE LA POPULATION
SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION, PAR MILIEU ET PAR GENRE
32
TABLEAU 8. STATISTIQUES DU RENDEMENT À
L'HECTARE DU PADDY EN MOYENNE ENTRE 1961 ET 2007
34
TABLEAU 9. LES SOUS-PRÉFECTURES LES PLUS
PRODUCTRICES DE RIZ PAR PROVINCE
35
TABLEAU 10. RÉCAPITULATIF DES
OBSERVATIONS
37
TABLEAU 11. SCORES EN APPLICATION
NUMÉRIQUE
39
TABLEAU 12. SCORES EN CONVERSION
39
TABLEAU 13. SCORES EN NIVEAU OPTIMALE DE L'EAU
39
TABLEAU 14. SCORES EN ENTRETIEN
40
TABLEAU 15. SCORES EN DOSAGE
40
TABLEAU 16. SCORES EN TIMING DES
ACTIVITÉS
41
TABLEAU 17. SCORES EN REPIQUAGE
42
TABLEAU 18. MATRICE DE CORRÉLATION ENTRE LES
SCORES
43
TABLEAU 19. VARIANCE EXPLIQUÉE TOTALE
44
TABLEAU 20. QUALITÉ DE
REPRÉSENTATION
44
TABLEAU 21. MATRICE DE COMPOSANTES
45
TABLEAU 22. VALEURS MINIMA ET MAXIMA DANS LES TROIS
DIMENSIONS EXTRAITES
46
TABLEAU 23. PARTICIPATION À DES DISCUSSIONS
SUR LES MEILLEURES PRATIQUES & ADHÉSION À UNE ASSOCIATION
PAYSANNE
52
TABLEAU 24. CAPACITÉS DES MODÈLES
À EXPLIQUER LES SCORES EN CULTURE SCIENTIFIQUE
54
TABLEAU 25. LES COEFFICIENTS DES MODÈLES
POUR LA CULTURE SCIENTIFIQUE
56
TABLEAU 26. CAPACITÉS DES MODÈLES
À EXPLIQUER LES SCORES EN CONNAISSANCES SUR LE NIVEAU OPTIMALE DE
L'EAU
57
TABLEAU 27. CAPACITÉS DES MODÈLES
À EXPLIQUER LES SCORES EN CONNAISSANCES PRATIQUES SUR LES
ACTIVITÉS
58
TABLEAU 28. LES COEFFICIENTS DES MODÈLES
POUR LES CONNAISSANCES PRATIQUES SUR LES TÂCHES
59
TABLEAU 29. CAPACITÉS DES
SOUS-MODÈLES À EXPLIQUER LES SCORES EN CONNAISSANCES PRATIQUES
SUR LES ACTIVITÉS
60
TABLEAU 30. LES COEFFICIENTS DES
SOUS-MODÈLES POUR LES CONNAISSANCES PRATIQUES SUR LES TÂCHES
61
TABLEAU 31. AGE DES INDIVIDUS
QUESTIONNÉS
63
TABLEAU 32. FORMATION - ASSOCIATION PAYSANNE -
DISCUSSIONS SUR LES MEILLEURES PRATIQUES
66
TABLEAU 33. CARACTÉRISTIQUES DU GROUPE
D'INDIVIDUS ÉTUDIÉ
70
Liste des figures
FIGURE 1. LES PRINCIPALES HYPOTHÈSES DE LA
THÉORIE DU CAPITAL HUMAIN
10
FIGURE 2. FEED BACK INFORMATIONNEL SUR LE
MARCHÉ DU TRAVAIL (SPENCE [1973])
13
FIGURE 3. ENCHAÎNEMENT DES HYPOTHÈSES
DANS LA THÉORIE DU CAPITAL HUMAIN
24
FIGURE 4. RECONFIGURATION DU FOND
THÉORIQUE
25
FIGURE 5. DÉMARCHE POUR ÉVALUER LE
CAPITAL HUMAIN
26
FIGURE 6. ESTIMATION DU TAUX D'ACCROISSEMENT MOYEN
DU RENDEMENT À L'HECTARE DU PADDY À MADAGASCAR
33
FIGURE 7. LE RENDEMENT À L'HECTARE DU PADDY
AU NIVEAU INTERNATIONAL
34
FIGURE 8. POURCENTAGE DES INDIVIDUS UTILISANT DES
FERTILISANTS CHIMIQUES ET DES SEMENCES AMÉLIORÉES
41
FIGURE 9. NIVEAU DE SCORES PAR ANNÉES
D'INSTRUCTION
48
FIGURE 10. NIVEAU DE SCORES PAR ANNÉES
EXPÉRIENCES
49
FIGURE 11. NIVEAU DE SCORES PAR NOMBRE DE
FORMATIONS SUIVIES
50
FIGURE 12. NIVEAU DE SCORES SELON LA PARTICIPATION
À DES DISCUSSIONS SUR LES MEILLEURES PRATIQUES
51
FIGURE 13. NIVEAU DE SCORES SELON L'ADHÉSION
À UNE ASSOCIATION PAYSANNE
52
FIGURE 14. REPIQUAGE 1
63
FIGURE 15. REPIQUAGE 2
64
FIGURE 16. CONVERSION D'UNITÉS DE MESURE
65
FIGURE 17. RÉSULTATS DU SCÉNARIO DE
BASE
71
FIGURE 18. RÉSULTATS DU SCÉNARIO
1
72
FIGURE 19. SCÉNARIO 1 VS BASELINE
72
FIGURE 20. RÉSULTATS SCÉNARIO 2
73
FIGURE 21. SCÉNARIO 2 VS BASELINE
74
Liste
des encadrés
ENCADRÉ 1. EXEMPLE D'ITEM EN CULTURE
MATHÉMATIQUE PISA2003
17
ENCADRÉ 2. EXEMPLE D'ITEM EN CULTURE
SCIENTIFIQUE PISA2003
18
ENCADRÉ 3. SPÉCIFICATIONS DES
ÉQUATIONS POUR LES SIMULATIONS
68
Liste
des équations
ÉQUATION 1. CALCUL DU TAUX DE CROISSANCE
MOYEN DU RENDEMENT DU PADDY
33
ÉQUATION 2. MÉTHODE DE CALCUL DES
INDICES
46
ÉQUATION 3. INDICE CULTURE SCIENTIFIQUE
65
ÉQUATION 4. INDICE CONNAISSANCES
PRATIQUES
66
ÉQUATION 5. INDICE DE CAPITAL HUMAIN
67
ÉQUATION 6. TAUX DE FIABILITÉ DE LA
MESURE DU CAPITAL HUMAIN
67
Liste des annexes
Annexe 1. La fonction de gain de Mincer
Annexe 2. Questionnaire
Annexe 3. Données des simulations
Introduction
Si le capital humain est assimilé à des notions
de compétence, de savoir, de qualification ou à d'autres
capacités qu'un individu possède à des fins
productives1(*), il est
habituellement mesuré par le nombre d'années d'instruction. Etant
donné que l'instruction sous entend une éducation formelle, cette
mesure tend à négliger les autres formes d'acquisition du capital
humain dont l'individu dispose, notamment dans les pays sous
développés où l'éducation est très
hétérogène en terme de qualité, de quantité
et de forme. Il est alors évident que la mesure du capital humain par le
niveau d'instruction d'une façon exclusive risque de comporter un terme
d'erreur, en partie à cause de cette
hétérogénéité.
La question est alors de savoir si effectivement le nombre
d'années d'instruction peut refléter fidèlement le niveau
de capital humain et s'il n'en est pas le cas, quelle mesure alternative
peut-on proposer ?
En orientant l'étude vers un cadre plus
théorique, nous pouvons nous apercevoir que cette mesure du capital
humain par le niveau d'instruction a une base théorique : la
théorie du capital humain. Dans le cadre de cette théorie, la
principale hypothèse que nous devons vérifier est la
prééminence de l'éducation dans l'investissement en
capital humain.
Tout en reconnaissant que le capital humain concerne
l'éducation, la santé et la nutrition des enfants, nous allons
limiter notre travail au champ de l'éducation. En effet, les deux autres
champs relèvent plus du domaine de l'économie de la santé.
Le concept de capital humain est intimement lié à la
productivité et l'intensité de ce lien diffère
probablement d'un type d'emploi à l'autre. Par conséquent, nous
allons adopter une approche filière et dans ce travail, nous allons
traiter la filière riz.
L'intérêt de notre étude réside
dans son utilité pratique pour les projets de développement
intégrant dans leurs activités l'amélioration du capital
humain. En effet, nous sommes conscients que nombreux sont les acteurs dans ce
domaine pour qui l'évaluation du capital humain reste soit intuitive,
soit limitée à l'éducation formelle, ou encore pour qui le
concept de capital humain est trop vague pour qu'une mesure puisse être
envisageable.
De plus, dans la lutte contre la pauvreté,
l'amélioration du capital humain constitue l'un des piliers de
l'amélioration de revenu des plus pauvres. En effet,
l'amélioration du capital humain en milieu rural et dans le secteur
informel urbain a un potentiel important en matière d'impact sur la
pauvreté. La plupart des pauvres travaillent pour leur propre compte en
utilisant une quantité faible de capital sans avoir la qualification
requise et réalisent des investissements risqués2(*).
Dans une optique plus positive, une mesure adéquate du
capital humain est nécessaire pour poursuivre les recherches sur le
capital humain. En effet, une mauvaise mesure peut induire à une
conclusion erronée quant au rendement du capital humain et à une
mauvaise spécification de la fonction de gain salarial.
Notre travail est organisé en cinq chapitres
regroupés en deux parties. Dans la première partie, nous entamons
une approche théorique afin de mieux répondre à notre
problématique. En effet, dans cette première partie, nous allons
essayer de mettre en relief le soubassement théorique de la mesure du
capital humain par des mesures relatives au niveau d'instruction. Ce sera
à travers l'analyse des limites théoriques et des
littératures empiriques que nous pourrons estimer dans quelle mesure
l'éducation peut être utilisée pour mesurer le capital
humain et comment peut-on améliorer cette mesure. A cet effet, le
chapitre premier montre le fondement de cette mesure classique du capital
humain. Le deuxième chapitre met en exergue les limites de cette mesure,
ce qui nous ramène en chapitre trois à une proposition d'une
méthode pour évaluer le capital humain afin de concevoir une
mesure alternative qui pourrait être plus appropriée pour
refléter le capital humain.
Quant à la seconde partie, elle sera consacrée
à une mise en application de cette méthode. Dans un souci de
clarté et dans le but de capitaliser au mieux les données de
terrains, cette partie sera nettement plus longue que la première. Elle
sera composée de deux chapitres. Le premier chapitre (Chapitre IV) aura
pour objectif de contextualiser cette mise en application et en même
temps de décrire notre méthodologie afin que dans le dernier
chapitre, nous puissions nous focaliser sur l'analyse des résultats de
l'application de ladite méthode. Ce dernier chapitre s'achèvera
par une illustration via des simulations du gain de fiabilité de mesure
du capital humain et de la portée de cette méthode du point de
vue pratique.
Partie I Analyse de la
littérature sur la mesure du capital humain
La mesure du capital humain par des indicateurs de niveau
d'instruction a un fond théorique. Dans le premier chapitre, cette
partie met en exergue le contexte dans lequel le concept de capital humain a
pris naissance et présente brièvement la thèse de la
théorie du capital humain ainsi que les méthodes et les
hypothèses qui la soutiennent. Le second chapitre montre d'une part que
cette théorie comporte quelques faiblesses et d'autre part, que les
résultats des études empiriques sur la robustesse de cette mesure
nous renseignent sur la nécessité d'une mesure alternative, ce
qui nous conduit dans le dernier chapitre de cette partie à proposer une
méthode pour mesurer le capital humain en se basant sur un fond
théorique plus souple, tout en adoptant une démarche pragmatique.
Chapitre 1: Fondement de la mesure du
capital humain par le niveau d'instruction
L'objet de ce chapitre est de mettre en évidence les
raisons qui font que l'on mesure le capital humain par des mesures relatives au
niveau d'instruction. Les raisons profondes de cette mesure traditionnelle du
capital humain est palpable par un diagnostic chronologique des recherches
aboutissant à la théorie du capital humain. Avant de parvenir
à ce fond théorique, la genèse du concept sera
abordée.
1.1 Importance accordée à l'éducation
aux Etats-Unis dans les années 60
1.1.1 Eléments
de définition du capital humain
Au préalable, commençons par définir ce
que nous allons considérer comme capital humain. Pour essayer d'avoir
rapidement une vue globale, citons d'emblée une définition
complète et explicite de Véronique Simonet3(*) dans un article où
elle passe en revue quelques auteurs de référence sur le capital
humain : « Le capital humain est l'ensemble des
compétences, qualifications et autres capacités
possédées par un individu à des fins productives. Il peut
être inné ou s'acquérir durant le cursus scolaire,
universitaire ou au cours d'expériences professionnelles, par la
transmission de savoirs et qualifications. Le capital humain initial
revêt des formes comme l'intelligence, la force physique ou les
connaissances transmises par la famille. Il répond plus à des
facteurs génétiques ou familiaux qu'économiques et est
supposé peu modulable au cours du temps. Ses coûts d'acquisition
sont faibles, attribuables en partie à l'attention portée
à l'enfant par les parents et les bénéfices, en termes
monétaires, sont supposés fixes dans le temps. Les
compétences acquises sont considérées, dans la
théorie du capital humain (Becker, 1964), à la fois comme un bien
de consommation durable (on peut acquérir des connaissances à
tout âge), un bien spécifique (les compétences de chacun
leur sont propres, limitées par leurs capacités physiques et
intellectuelles et non exploitables sans leur volonté) et un bien de
production (ces compétences déterminent la productivité de
l'individu et doivent à ce titre être considérées
comme un facteur de production au même titre que la terre et les
machines) ». Dans un document d'études portant sur les
indicateurs de capital humain, le Centre d'étude du niveau de vie en
Ottawa4(*) a
défini le capital humain comme « (...) l'ensemble des
investissements tels que l'éducation, la santé, la formation sur
le tas et la migration qui améliorent la productivité d'une
personne sur le marché du travail, ainsi que dans ses autres
activités ». Considérant ces deux
définitions, nous pouvons déjà constater qu'il s'agit d'un
capital immatériel résultant d'investissements de la part des
individus et qui accroît leur productivité. La definition suivante
qui est celle de Woodhall5(*) en 1997 confirme ce constat;« The
concept of human capital refers to the fact that human beings invest in
themselves, by means of education, training, or other activities, (...)
».
Dans ce travail, nous allons nous inspirer également de
Schultz6(*) pour
adopter une définition plus large et plus souple vis-à-vis de la
théorie : «I propose to treat education as an investment
in man and to treat its consequences as a form of capital. Since education
becomes a part of the person receiving it, I shall refer to it as human capital
(...) Nevertheless, it is a form of capital if it renders a productive
service of value to the economy ». Accordons-nous alors à dire
que le capital humain est « l'ensemble des connaissances et
aptitudes acquises par les individus par voie d'investissements au cours de
leur vie et qui va leur permettre de mieux gagner leur vie en augmentant leur
productivité économique.7(*) »
Ceci étant fait, entrons dans le vif du sujet en
commençant par un bref survol historique nous permettant de comprendre
le contexte dans lequel les économistes ont porté
intérêt au champ du capital humain.
1.1.2 Genèse du concept de capital
humain
Le point de départ des recherches sur l'apport de
l'éducation sur la croissance économique a été
l'incapacité d'expliquer celle-ci par les fonctions de production
traditionnelles (Y=F (K, L)). Cette méthode laissait comme principale
cause de la croissance économique un troisième facteur
(résidu) qui en expliquait, à lui tout seul, une part
considérable. A ce stade, la théorie ne permettait de fonder
aucune politique de croissance, puisque celle-ci résultait pour
l'essentiel d'un facteur insaisissable.
C'est en 1962, aux Etats-Unis, que Edward Denison8(*) a expliqué pour la
première fois une bonne part de ce résidu à partir d'une
fonction de production agrégée de type Cobb-Douglas9(*) (Y=F (K, L, H)). Il a introduit
l'éducation dans la fonction de production de manière à
refléter l'amélioration du facteur travail (donc la hausse de sa
productivité) dans le temps. Pour l'essentiel, l'idée
était que l'éducation constitue le principal investissement en
capital humain (H) et de ce fait, l'introduire dans la fonction de production
permettait de prendre en compte la variation de la qualité du facteur
travail (L).
Cependant, il faut noter que cette idée est en fait le
résultat de la convergence de plusieurs études, notamment des
études effectuées entre 1956 et 1961. En effet, dès 1956
aux Etats-Unis, Abramovitz10(*) a révélé l'incapacité de
l'accumulation des facteurs traditionnels (capital, travail, terre) à
expliquer la croissance économique et a appelé
« measure of our ignorance » cette part
inexpliquée.
Deux ans plus tard, Jacob Mincer (1958) a
développé un modèle pour expliquer
l'inégalité de revenu aux Etats-Unis. Il a soutenu que la
formation (« training ») et la compétence
(« skills ») en étaient les facteurs
déterminants. Il a ensuite fait remarquer que comme pour le capital
physique, le degré d'utilisation du capital humain varie selon le
secteur d'activité11(*) : « as with non-human capital,
some industries have high capital ratios » 12(*). Pour mesurer les deux sortes
de formation, formelle et informelle, le modèle de Mincer contient les
années d'instructions et les années d'expériences. Par
cette analyse, Mincer a trouvé que renoncer à travailler pour
s'éduquer est un acte rationnel car le salaire renoncé est
compensé par un salaire ultérieur supérieur.
En 1959, Solomon Fabricant, en étudiant la
productivité aux Etat-unis entre 1889 et 1957 a pris conscience de
l'importance du capital intangible et a écrit :
In an important sense, society's intangible capital includes
all the improvements in basic science, technology, business administration, and
education and training, that aid in production-whether these result from
deliberate individual or collective investments for economic gain or are
incidental by- products of efforts to reach other goals. (Solomon Fabricant, p.
22 in : Scott R. Sweetland, Autumn 1996, p.346)
L'auteur a ensuite soutenu que le capital intangible pouvait
être comptabilisé par un système de pondération du
travail pour refléter sa qualité.
En 1960, Gary Becker a étudié l'écart de
revenu qui s'est accru chez les diplômés du supérieur aux
Etats-Unis. Marqué par le contexte de panique, pendant la guerre froide,
suscitée par l'avancement considérable du côté de la
croissance économique ainsi qu'en matière de technologie
d'armement de l'ex-URSS, il a essayé de démontrer que la
dépense des Etats-Unis dans l'éducation supérieure
n'était pas adéquate et que la qualité des
étudiants pouvait être améliorée. Comparant les
salaires des diplômés de l'enseignement supérieur (college
graduate) avec ceux des diplômés du secondaire (high school
graduate) et associant cette différence au coût associé
à la poursuite des études, Becker a calculé le rendement
des études supérieures. En effet, aux USA, on ne parle pas de
classe mais de grade. La scolarisation va du grade K (pour
Kindergartens, l'équivalent de l'école maternelle),
jusqu'au grade 12 qui s'achève par le High School Diploma. Loin
d'être figé, ce parcours propose diverses voies de relais
(middle schools, junior high schools, combined
junior-senior high schools...). Pour faire simple, on assimile les
elementary (ou grammar) schools aux écoles
primaires, les junior high schools aux
collèges et les senior high schools aux
lycées.
Selon lui, il y aurait preuve de sous investissement en
éducation supérieure si le rendement associé à cet
investissement était supérieur à celui d'un investissement
en capital physique. Il a trouvé que le rendement de l'éducation
supérieure était entre 7% et 9% tandis que le rendement d'un
investissement en capital physique était de 8%. Pour supporter son
argument, il a conclu que le rendement de l'enseignement supérieur
était sous-estimé car ne prenait pas en compte des importants
effets indirects : « direct returns alone do not seem to
justify increased college expenditures »13(*).
En 1961, Schultz a décrit le concept de capital humain
et a développé le concept d'investissement en capital humain. Son
article commence par:
Although it is obvious that people acquire useful skills and
knowledge, it is not obvious that these skills and knowledge are a form of
capital, that this capital is in substantial part a product of deliberate
investment, that it has grown in Western societies at a much faster rate than
conventional (nonhuman) capital, and that its growth may well be the most
distinctive feature of the economic system. (Schultz T. , 1961, p. 1)
Pour appuyer cette idée, il a expliqué que la
croissance du revenu national entre 1900 et 1956 aux Etats-Unis était
associée à une hausse du stock d'éducation (donc de
capital humain) contenu dans la force de travail. Plus
précisément, ce stock d'éducation s'est accru deux fois
plus vite que le stock de capital physique pendant la période
considérée. Malgré qu'il ait défendu que ce soit
l'éducation qui contribue principalement à la formation du
capital humain, il a noté l'existence d'autres moyens d'investissement
en capital humain. Ainsi, il a brièvement cité cinq groupes
d'investissement dont :
- l'investissement en santé ;
- la formation sur le tas, incluant les systèmes
d'apprentissage ;
- l'éducation formelle ;
- l'éducation des adultes et
- la migration en vue d'une amélioration des
opportunités de travail
Le concept de capital humain est ainsi né et la
contribution de l'éducation à la croissance économique fut
démontrée. Le capital humain est un capital intangible que l'on
mesure par l'investissement en capital humain, sa principale composante :
l'éducation. Ces résultats, surtout ceux de Denison,
incitèrent dans les années 60, à privilégier
l'éducation dans les politiques de croissance de tous les pays, et en
particulier des pays sous-développés. C'est ainsi que les
organisations internationales conseillaient aux pays en voie de
développement de consacrer 5% de leur revenu national à
l'enseignement14(*).
Ce que nous pouvons retenir de cette brève historique,
c'est que la mesure du capital humain par l'éducation est en partie
liée au contexte de l'émergence du concept de capital humain car
c'est à travers elle que le concept de capital humain fut
appréhendé. Quoi qu'il en soit, la naissance du concept a
suscité la préoccupation des économistes sur la question
et par là, aboutit à la naissance d'une nouvelle branche de
l'économie, l'économie du capital humain. Nous présentons
sommairement dans la section qui suit la théorie du capital humain. La
compréhension de cette théorie est en effet utile car comme nous
le verrons, elle constitue le soubassement théorique de la mesure du
capital humain par le niveau d'instruction.
1.2 La théorie du capital humain
1.2.1 Présentation
L'idée de base de la théorie du capital
humain15(*) est de
considérer que du point de vue de l'individu, l'éducation est un
investissement. La valeur de celui-ci dépend directement du coût
monétaire de l'éducation et des gains futurs anticipés
procurés par l'information. Celle-ci représente un investissement
avantageux si la valeur actualisée nette des coûts et des
avantages est positive. En effet, l'éducation augmente la
productivité de l'individu et par conséquent son revenu via le
salaire. L'investissement en capital humain est aussi un investissement
profitable du point de vue de la société. Autrement dit,
l'éducation procure aussi des gains sociaux, supérieurs aux gains
privés. Cette externalité positive justifie pour certains
l'intervention de l'État sinon dans l'économie du moins dans la
prise en charge du système éducatif. Ce dernier peut par
conséquent récupérer le fruit de l'investissement qu'elle
constitue.
La thèse de la théorie du capital humain se base
sur l'hypothèse selon laquelle : «(...) les individus
peuvent améliorer leur productivité par des actes volontaires
d'investissement dans l'éducation ou la santé, ou même
encore en migrant. Les écarts de salaires traduisent alors le fait que
les individus ne sont pas tous disposés à faire les mêmes
investissements, en formation par exemple»16(*), ce qui implique comme corollaire :
« la hiérarchie des salaires s'explique par des
différences dans les investissements des agents en capital
humain »17(*)
Bien que les investissements en capital humain
comprennent les investissements en santé, en nutrition et en
éducation, le dernier retient le plus l'intérêt des
économistes pour deux raisons principales. La première est que
l'éducation est censée avoir un effet de contrôle sur les
composantes nutrition et santé. La seconde est que l'éducation
semble être plus facilement évaluable en terme monétaire et
que ses liens avec la croissance économique sont plus probables.
Ce que la théorie du capital humain tente de
démontrer est que le fait d'investir (qu'il s'agisse d'un investissement
public ou privé) dans le capital humain (par l'éducation) procure
au-delà des bénéfices sociaux (ex : formation d'une
personnalité citoyenne, une population cultivée,...) des
bénéfices économiques que sont les gains de
productivité individuelle et par conséquent,
l'amélioration de revenu. C'est pourquoi cette théorie
suggère de considérer l'éducation comme un investissement
qui augmente le stock de capital humain car elle va permettre d'accumuler des
connaissances et du savoir-faire, capital humain, qui va à son tour
améliorer la productivité individuelle des personnes. C'est donc
le niveau du stock de capital humain accumulé par l'éducation (et
par l'expérience) qui détermine le niveau de productivité
du travail.
1.2.2
Méthodologie
Pour démontrer cette contribution de l'éducation
à l'économie, différents auteurs ont adopté
différentes méthodologies que Blaug18(*) a classées en trois
grandes catégories :
- l'approche fonction de production ;
- l'approche par la formation du capital humain et
- le calcul du rendement de l'éducation
L'approche fonction de production se caractérise par
l'usage d'une formulation mathématique pour représenter comment
une économie produit sa richesse par l'usage des ressources dont elle
dispose. Dans la théorie du capital humain, il s'agit de
considérer le capital humain parmi les facteurs de production. Comme
nous l'avons vu, le premier qui a utilisé cette méthode est
Denison (1962). Commençant par considérer les facteurs terre,
travail et capital physique, il tentait d'expliquer le résidu de la
croissance économique par l'éducation, défiant ainsi ce
qu'Abramovitz (1956) a appelé « mesure de notre
ignorance ». Pour ce faire, comme l'a indiqué Fabricant
trois années auparavant, Denison a utilisé un système de
pondération du travail de façon à considérer
l'amélioration de sa qualité (productivité =
salaire) :
He further adjusted labor inputs to reflect different wage
rates by using index construction techniques...Denison's indexes uniquely
detailed the effects that education levels had on wage rates, thereby
explaining a significant portion of unexplained economic growth. (Sweetland, Op
Cité, P.349)
Moyennant l'hypothèse d'une relation directe entre
éducation et capital humain, Denison a conclu que 43% de l'accroissement
du PIB était attribuable à l'investissement en capital humain,
l'éducation.
L'approche formation du capital, quant à elle, tente
d'estimer le stock de capital humain. L'auteur qui a utilisé cette
méthode est Schultz. Le titre de sa publication de 1960 résume
bien la démarche de cette approche19(*) : « Capital formation by
education ». En effet, par analogie au capital physique, Schultz
a essayé d'évaluer en dollars ce stock de capital en l'estimant
par son coût. Selon lui, il existe deux composantes à ce
coût :
- le composant coût d'opportunité (earning that
students forego) et
- le coût direct (costs of the services provided by
school)
Le composant coût d'opportunité représente
le salaire qu'aurait pu gagner les individus sur le marché du travail
s'ils ne s'instruisaient pas (éducation post-obligatoire) :
If they were not in school, they would be employed producing
(other) products and services of value to the economy, for which they would be
"paid"; there is, then, an opportunity cost in going to school. (Schultz,
P.573)
Le coût direct mesure les ressources utilisées
par le système éducatif. Ces ressources constituent les inputs du
système éducatif. Sur ce, Schultz a cité quelques
exemples :
This flow consists of the services of teachers, librarians,
and school administrators, of the annual factor costs of maintaining and
operating the school... (Schultz, P.577)
L'auteur a ensuite fait remarquer que le composant coût
d'opportunité est la plus importante.
Les deux premières méthodes sont
complémentaires. En effet, si la deuxième permet d'évaluer
le niveau du stock de capital humain, la première permet de
démontrer sa significativité et d'en mesurer la contribution
à la croissance économique.
Concernant la dernière méthode, elle tente de
répondre à la question : est-ce qu'investir dans
l'éducation est profitable comparé à d'autres alternatives
d'investissement (investissement en acquisition de capital physique) ?
Cette méthodologie est celle adoptée par Mincer et Becker. Elle
débouche sur le calcul du rendement de l'éducation (TRI) comme
nous pouvons constater en annexe20(*).
1.2.3 Les principales hypothèses
qui supportent la théorie du capital humain
La théorie du capital humain repose principalement sur
cinq hypothèses21(*) :
§ H1 :« la durée des études mesure
correctement la connaissance » ;
§ H2 :« l'ancienneté mesure correctement
l'aptitude » ;
§ H3 :« la connaissance et l'aptitude des
salariés accroissent leur productivité » ;
§ H4 :« les productivités individuelles sont
observables » ;
§ H5 :« les entreprises rémunèrent les
salariés à leur productivité marginale »
En résumé, les investissements en capital humain
comprennent l'éducation et l'expérience (H1 et H2). Le stock de
capital humain n'étant pas directement évalué, c'est le
flux de cet investissement qui sert de mesure intermédiaire du stock de
capital humain. La troisième hypothèse renforce seulement les
deux premières hypothèses car par définition, le capital
humain a pour effet d'accroître la productivité individuelle. La
quatrième hypothèse quant à elle est une hypothèse
intermédiaire pour introduire la dernière hypothèse. En
effet, s'il n'y a pas cette hypothèse, le salaire se fixerait
indépendamment du niveau de productivité individuelle. La
dernière hypothèse concerne la thèse de la théorie
néoclassique de la répartition. En effet, sous cette
hypothèse, le salaire reflète directement la productivité
individuelle (du facteur travail). Schématiquement, ces
hypothèses s'enchaînent comme suit :
Figure 1. Les principales
hypothèses de la théorie du capital humain
C'est dans le cadre de ces hypothèses que l'importance
de la contribution de l'éducation à la croissance
économique peut être vérifiée par la relation
éducation - salaire. Il peut être admis dans ce cadre que le
niveau de capital humain puisse être mesuré par le niveau
d'instruction. Nous pouvons en effet remarquer que ces mesures (nombre
d'années de scolarité, niveau de diplôme le plus
élevé, proportion de diplômés, années moyenne
de scolarité, ...) constitue des mesures usuelles et communément
admise du capital humain22(*).
Au niveau macroéconomique, il est compréhensible
que d'autres mesures ne puissent être concevables à cause des
restrictions relatives aux données.
Conclusion Chapitre 1
Ainsi, l'insistance des chercheurs à expliquer la
croissance américaine, où deux phénomènes ont
coïncidé : les dépenses publiques élevées
en matière d'éducation et la croissance économique
soutenue, a abouti au concept de capital humain. Le prolongement de ce concept
à la théorie du capital humain s'est surtout basé sur le
modèle de Mincer. Sous certaines hypothèses, ce modèle
constitue une mise en évidence de la contribution dudit capital à
la création de richesse et que les principaux investissements pour
l'acquérir sont : l'éducation pour la voie formelle et
l'expérience pour l'informelle.
Chapitre 2: Nécessité d'une mesure alternative
Ce deuxième chapitre remet
en cause la mesure traditionnelle du capital humain. Les faiblesses de cette
mesure y seront analysées à travers une analyse théorique
et par les résultats des recherches empiriques. Les limites
théoriques seront exposées par les controverses de la part des
principales théories alternatives du capital humain et par une analyse
objective de ses hypothèses périphériques. Du
côté empirique, les preuves de la fragilité de la mesure
traditionnelle seront présentées.
2.1 Faiblesses de la théorie du capital humain
2.1.1 Les grands débats
théoriques sur le rôle de l'éducation
Tout à l'opposé de la théorie du capital
humain, celle du filtre ou du signal (Arrow, 197323(*) ; Spence, 197324(*)) conteste l'hypothèse
que l'éducation est synonyme d'accroissement de la productivité
des individus : l'éducation produit principalement un classement, lequel
révèle les aptitudes héritées par les individus.
(1) La théorie du filtre
(théorie de la sélection)
La théorie de la sélection met en doute le fait
que l'éducation élève la productivité des
salariés. Le rôle du niveau d'éducation serait de
reconnaître plutôt que de produire, de sélectionner les
salariés ayant a priori des aptitudes élevées, que ces
aptitudes soient innées ou acquises par l'héritage culturel.
L'objection courante à la théorie de la
sélection est que l'appareil scolaire constitue un mécanisme
particulièrement coûteux ; que, si son seul rôle
était bien de repérer les individus les plus aptes, le
marché produirait des entreprises de « chasseurs de tête
» à moindre coût.
(2) La théorie du signal
La théorie du signal est une première
réponse à cette objection : la productivité
supérieure des diplômés n'est pas absente mais incertaine.
On est donc dans un cas classique d'incertitude avec asymétrie
d'informations. Les entreprises comme les salariés utilisent
l'éducation comme un signal d'une aptitude élevée, les
entreprises en proposant des salaires plus élevés pour les
diplômés, les salariés en recherchant de tels
diplômes.
Face à cette incertitude sur la productivité des
salariés, l'employeur se fonde sur des signaux et des indices25(*). Après un temps
donné d'embauche l'employeur prendra connaissance des capacités
productives de l'individu. A un instant donné, l'employeur dispose donc
d'un ensemble de croyances sur la base desquelles il assigne une valeur
à un employé potentiel. Ces croyances sont traduites dans une
grille de salaires qui sera fonction des caractéristiques observables.
Les futurs employés vont, à leur tour, observer cette
hiérarchie des salaires proposés, et acquérir (à un
coût donné mais nécessairement fonction décroissante
des habiletés) les signaux pertinents en fonction de leurs dotations et
de leurs préférences. L'hypothèse fondamentale de cette
approche est que la durée des études est un pur signal. Elle est
sans effet causal sur la productivité.
Figure 2. Feed back
informationnel sur le marché du travail (Spence [1973])
Source : Edouard Poulain, op cité, P.
100
La théorie du signal rend ainsi compte des mêmes
faits observés dans la théorie du capital humain (salaire en
fonction de l'éducation, tendance à investir dans
l'éducation), mais avec une explication radicalement
différente.
A l'extrême, il existe des points de vue
complètement différents du rôle de l'éducation comme
la théorie de la reproduction sociale26(*) où l'éducation sert à reproduire
la domination de la « classe dominante ». Sous
couvert de neutralité et d'égalité des chances,
l'institution scolaire conduit à exclure les enfants des classes
populaires, « classes dominées ». Le
système exerce, en effet, un « arbitraire
culturel » permettant cette sélection. L'école
valorise et légitime une culture dite savante acquise en dehors de ses
murs par la classe dominante. Cette « violence
symbolique » exercée par le système
éducatif serait à l'origine des écarts entre les taux de
réussite des enfants.
2.1.2 Analyse
critique sur quelques hypothèses de la théorie du capital
humain
(1) La durée des études
mesure correctement la connaissance (H1)
Cette hypothèse sous entend une
homogénéité de l'éducation. Cette hypothèse
n'est pas défendable car l'hypothèse de
l'homogénéité de l'éducation dans le temps et dans
l'espace ne l'est pas. En effet, le contenu et la qualité des
études sont différents d'un pays à un autre et même
à l'intérieur d'un pays, cette
hétérogénéité n'est pas
négligeable.
Bien que dans la théorie du capital humain, le terme
éducation concerne surtout l'éducation formelle,
l'éducation reste un concept flou. Pour Mincer (1958), le terme
éducation s'apparente à une éducation formelle. Becker
(1960) s'est surtout intéressé à l'éducation
supérieure. Schultz (1961), quant à lui, considère
l'éducation post obligatoire tout en accordant dans son
évaluation, plus d'importance à l'éducation
supérieure (car le coût d'opportunité est fonction positive
du niveau d'éducation).
Enfin, la transmission des connaissances est le
résultat d'efforts de deux parties : effort du côté de
l'offre (les professeurs, le système d'enseignement, ...) et effort du
côté de la demande (les élèves, leurs familles).
L'accroissement de l'effort d'une partie peut être annulé par la
réduction de l'effort de l'autre27(*). Justement, selon David E. Broomhall & Thomas G.
Jhonson 28(*), en milieu
rural, les élèves qui sont moins disposés à quitter
leur village et qui ont une faible perception sur l'opportunité de
travail dans leur localité accordent peu de valeur à
l'éducation. Par conséquent, ils ne sont pas motivés
à fournir d'efforts. Dans ce cas, malgré une bonne qualité
de l'éducation, elle n'est pas forcément traduite en acquisition
de connaissances. Cette transmission de savoirs dépend en
conséquence d'une multitude de facteurs qui diffèrent dans le
temps et dans l'espace.
(2)
L'ancienneté mesure correctement l'aptitude (H2)
L'expérience (professionnelle) est soumise à
trois facteurs de relativisation29(*) l'individu lui-même, le milieu de
travail, le système de formation.
Au niveau de l'individu, dans une situation donnée,
deux individus ne réagiront pas de la même manière et
l'aptitude retirée de cette situation sera différente. Il faut se
demander alors s'il est possible d'apprendre à acquérir les
aptitudes par l'expérience. Cette capacité d'acquisition devrait
être liée à la compréhension des processus qui
commandent la réalisation du travail concret. La maîtrise de ces
processus permettrait d'acquérir plus d'aptitudes que par la simple
connaissance des modes opératoires.
Par rapport à la situation professionnelle, un emploi
composé de tâches répétitives et simples offrira la
possibilité d'acquérir par l'expérience des aptitudes
utiles pour l'accomplissement de ces tâches et éventuellement de
tâches voisines. Un emploi composé de tâches variées,
posant de nombreux problèmes nouveaux offre la possibilité
d'acquérir des aptitudes plus vastes.
Enfin, par rapport au système éducatif, si la
formation organisée dans le système éducatif est peu
développée, l'essentiel des aptitudes devra être acquis par
l'expérience. Inversement, si cette formation est
développée, l'expérience permettra d'acquérir moins
d'aptitudes. Autrement dit, dans une société où les
besoins de compétences ne changeraient guère, le
développement de la formation, surtout professionnelle par le
système éducatif se substituerait à l'expérience
comme mode d'acquisition des aptitudes.
(3) La connaissance
et l'aptitude des salariés accroissent leur productivité
Nous pouvons fractionner cette hypothèse en deux sous
hypothèses :
- l'éducation (formelle) et l'expérience
constituent les principaux investissements en capital humain (soit H3.1) et
- le capital humain améliore la productivité
(soit H3.2)
Si par définition30(*), la seconde hypothèse est vraie, la
première reste marquée par le contexte de l'émergence du
concept de capital humain31(*). Même s'il n'a été que
brièvement cité, Schultz (1961) a mis en exergue l'existence
d'autres types d'investissements. Est-ce que ces types d'investissements ne
sont pas significatifs dans le processus d'acquisition du capital humain,
notamment dans les pays sous-développés ? Dans la pratique,
la réponse à cette question serait non. Si nous nous
référons par exemple aux réflexions qui ont
émergé d'un colloque « Capital humain »,
organisé par le CRS, le 27 au 29 novembre 2007 à Antananarivo, le
capital humain représente la santé, l'éducation, les
capacités, la sagesse, la force physique et la foi. Bref, le concept est
large et représente bien ce que Schultz (1975) considère comme
« l'aptitude à composer avec le changement et à
résoudre des problèmes32(*) ». Le colloque nous a appris
l'importance de l'éducation informelle et de l'expérience dans le
processus d'acquisition du capital humain, ce qui rejette l'hypothèse
selon laquelle l'éducation formelle est la principale composante de
l'investissement en capital humain. Ces points de vue sont aussi
partagés par des auteurs comme Jean-François Magnin33(*) ou Claude Dalbera34(*).
(4) Les
productivités individuelles sont observables et les entreprises
rémunèrent les salariés à leur productivité
marginale (H4+H5)
La fragilité de la théorie du capital humain
provient en partie de l'hypothèse de la rémunération
à la productivité marginale des facteurs (travail). En effet,
cette hypothèse permet de contourner le problème
d'inobservabilité de la productivité individuelle. A ce propos,
Edouard Poulain écrit :
Pour avoir une théorie vraiment explicative, il
faudrait mesurer la productivité du capital humain en dehors de toute
référence aux salaires (...) Or, et c'est là le talon
d'Achille de cette théorie, il est totalement impossible d'isoler
empiriquement le produit marginal du capital humain individuel sinon en faisant
référence aux salaires. (Edouard Poulain, Op Cité,
P.93)
Si la théorie du capital humain échappe à
ce problème en se référant à la théorie
néoclassique de la répartition, en contrepartie, elle doit passer
par le salaire pour démontrer la contribution économique des
investissements en capital humain. Par conséquent, la théorie du
capital humain hérite ses faiblesses de la théorie
néoclassique de la répartition. En analysant les théories
alternatives du capital humain (théorie du filtre et du signal,
théorie de l'incitation salariale par exemple), nous pouvons constater
que ces théories tentent surtout de démontrer que le salaire
n'est pas forcément fonction de la productivité, ce qui contredit
surtout la thèse de la théorie néoclassique de la
répartition et laisse en suspens la causalité capital humain ?
productivité.
2.2 Fragilité de la mesure du capital humain
2.2.1 Evaluations
internationales des acquis des élèves
Face au problème
d'hétérogénéité de l'éducation (du
point de vue du contenu et de la qualité), mesurer le capital humain par
les scores obtenus lors des évaluations internationales des acquis des
élèves est plus adéquat. En effet, ces évaluations
comportent des tests de connaissances qui visent à mesurer les
réels acquis des élèves dans des domaines
spécifiques comme la lecture, les mathématiques et les
sciences35(*).
Ces évaluations sont des enquêtes qui analysent
des échantillons d'élèves appartenant à des pays
différents. Le principal avantage de l'utilisation de ces
résultats est le fait que les réels acquis des
élèves (mesurés par les scores obtenus lors de ces tests)
renseignent à la fois sur le contenu et la qualité du
système éducatif ainsi que des facteurs influençant ces
acquis. En d'autres termes, il s'agit d'un indicateur de résultat du
système éducatif tout en prenant en compte l'interaction de
plusieurs facteurs. Parmi les exemples de ce type d'évaluation figurent
les enquêtes TIMSS, SACMEQ et PISA.
Prenons le cas du PISA36(*). Organisé sous l'égide de l' O.C.D.E.,
le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves ou
PISA est une vaste enquête qui a lieu tous les trois ans, et vise
à évaluer les élèves de 15 ans sur leur
capacité à mobiliser et appliquer leurs connaissances dans des
situations de la vie de tous les jours. Leurs compétences sont ainsi
régulièrement mesurées dans trois domaines :
compréhension de l'écrit, culture mathématique, culture
scientifique, sous la forme d'exercices ayant fait l'objet d'un consensus entre
tous les pays participants.
Comprendre l'écrit, c'est non seulement comprendre et
utiliser des textes écrits, mais aussi réfléchir à
leur propos. Cette définition implique la compréhension et
l'utilisation de l'écrit mais aussi la réflexion à son
propos à différentes fins.
Pour la culture mathématique, il s'agit de mesurer la
capacité des élèves à mettre en oeuvre leurs acquis
mathématiques pour résoudre des exercices liés au
quotidien. Ci-dessous, nous présentons un exemple d'item en culture
mathématique.
Encadré 1. Exemple
d'item en culture mathématique PISA2003
La culture scientifique est la capacité d'utiliser des
connaissances scientifiques pour identifier les questions auxquelles la science
peut apporter une réponse et pour tirer des conclusions fondées
sur des faits, en vue de comprendre le monde naturel ainsi que les changements
qui y sont apportés par l'activité humaine et de contribuer
à prendre des décisions à leur propos. Comme nous pouvons
voir dans l'encadré n°2, ces évaluations mettent l'accent
sur la mobilisation de ces acquis et en même temps renseignent sur
l'effectivité de la transmission des connaissances.
Encadré 2. Exemple
d'item en culture scientifique PISA2003
Ces évaluations internationales mettent en
évidence de grandes disparités d'acquis entre les
élèves des pays riches et des pays pauvres. De même,
à l'intérieur des pays, il existe des inégalités
entre régions, entre communautés, entre écoles et entre
classes. Par exemple, dans une récente évaluation du SACMEQ II en
Afrique subsaharienne, moins de 25 % des élèves de
6ème année atteignaient un niveau souhaitable en
lecture dans 4 pays, et seulement 10 % dans 6 autres pays37(*).
2.2.2 Nombre moyen
d'années de scolarité versus score moyen en mathématiques
et sciences (Hanushek et Kimko, 2000)
Hanushek et Kimko (2000) mesurent directement le capital
humain à partir des données d'enquête sur les connaissances
en mathématiques et en sciences dans 31 pays. Il s'agit d'une
combinaison de données sur des évaluations internationales des
réels acquis en mathématiques et sciences entrepris par l'IAEP
(International Assessment of Educational Progress) et l'IEA (International
Association of Education Achievement).
(1) Présentation des
modèles
Le fond de la spécification du modèle reste dans
le cadre de la théorie du capital humain : le stock et la variation
du capital humain ont des influences significatives sur le niveau de croissance
économique (H3.2). Se référant à la
méthodologie que nous avons abordée dans le premier
chapitre38(*), il s'agit
d'une approche fonction de production. Pour tester et évaluer la
contribution du capital humain, les auteurs retiennent comme facteurs
expliquant la croissance économique :
- Une constante ;
- Y60 : le revenu national en 1960 (en millier de $),
pour tenir compte de la convergence vers l'état stationnaire ;
- S : le nombre moyen d'années de
scolarité, mesure du capital humain ;
- GPOP : taux de croissance moyen de la
population ;
- QL1 et QL2 : mesures des scores des tests
Pour évaluer la robustesse de la mesure du capital
humain par S, les auteurs estiment six modèles à partir de la
combinaison de ces variables explicatives.
La variable dépendante est le taux de croissance
économique (GDP) et les modèles sont de type additif.
(2) Conclusions
Les auteurs ont conclu à partir de l'estimation de ces
modèles que le niveau d'éducation est sensible et reflète
mal le capital humain car celui-ci tend à perdre sa
significativité face à d'autres mesures. En effet, comme nous
pouvons le constater dans le Tableau 1, la considération des scores de
test fait perdre la significativité de S (valeur erreur standard) et
améliore les modèles en augmentant leur capacité à
expliquer la croissance économique (voir colonne (1), (2) et (3)). De
plus, par rapport à QL1 et QL2, S est sensible à l'introduction
d'une nouvelle variable explicative (GPOP). A cet effet, il varie de 5 points
de pourcentage alors que par exemple, QL1 ne varient que de 1 point de
pourcentage (voir colonne (4) VS (1) et (5) VS (2)).
Tableau 1. Années
d'études VS Acquis en mathématiques et Sciences ; Hanushek
et Kimko, 2000
Source: Hanushed & Kimko, Dec 2000, 1190
2.2.3 Score en
Mathématiques, en Sciences et en Lecture VS achèvement du
secondaire et supérieur (Robert J. Barro, mai 2001)
Robert J. Barro, mai 2001, quant à lui adopte une
variante de la méthode de l'approche fonction de production.
(1) Description des données et de
la méthode
Sa base de données couvre cent pays de
différents niveaux de développement pendant la période
1965-1995 : « The empirical analysis applies to roughly 100
countries and therefore includes countries at very different levels of economic
development ». (Barro, mai 2001, P.12)
Quant à la méthode, elle diffère de celle
adoptée par Hanushek et Kimko mais possède le même
fond : approche fonction de production et reste dans le cadre de la
théorie du capital humain. Son approche se subdivise en deux
étapes. Dans un premier temps, il s'agit d'expliquer la croissance
économique par une multitude de facteurs explicatifs et de créer
une série de résidus de l'équation. Ensuite vient alors la
nécessité d'expliquer ce résidu par la quantité
(niveau d'instruction) et la qualité d'éducation (scores).
Cette approche est belle et bien dérivée de
l'approche fonction de production. Plus précisément, il s'agit
d'une approche par le résidu. Dès 1964, Bowen a expliqué
cette approche :
In general terms, this approach consists of taking the total
increase in economic output of a country over a given period of time,
identifying as much of the total increase as possible with measurable inputs
(capital and labour being the two measurable inputs usually chosen), and then
saying that the residual is attributable to the unspecified inputs. (Bowen,
1964, in Scott R. Sweetland, Op Cité, P.352)
(2) Description des modèles
Comme nous l'avons déjà fait remarquer, cette
méthode se fait en deux étapes, donc il y a deux modèles
de base.
(a) Le modèle dans la
première étape
Le modèle peut être formulé comme
suit :
Dy = F(y, y*)
Où Dy représente le taux de croissance, y le PIB
par tête tenant en compte la convergence vers l'état stationnaire
et y* la valeur du PIB dans le long terme. Cette dernière est
principalement fonction de la politique économique, des institutions et
de la caractéristique de la population. C'est dans la
caractéristique de la population que se joue le rôle du capital
humain. Cette spécification rentre dans le cadre d'un modèle de
la croissance endogène par opposition au modèle dite
d'accumulation où le capital humain est assimilé à un
facteur de production avec un rendement décroissant39(*).
Ce premier modèle est analogue (modèle additif)
à ceux estimés par Hanushek et Kimko (2000) sauf que les facteurs
explicatifs sont plus nombreux. Cette équation tient alors plus ou moins
compte de tous les éventuels facteurs influençant la croissance
économique. Ces facteurs sont :
- le niveau du PIB ;
- les dépenses de l'Etat par rapport au PIB ;
- l'état de droit ;
- le taux d'ouverture ;
- le taux d'inflation ;
- le taux de fécondation ;
- le taux d'investissement ;
- les termes de l'échange et
- la quantité d'éducation mesurée par
taux d'achèvement du secondaire et de celui du supérieur.
Les résultats de la régression se
présentent comme suit :
Tableau 2. Etape 1, les
facteurs expliquant le taux de croissance, résidu. Barro
(2001)
Source: Barro, May 2001, P.13
(b) Les modèles dans la seconde
étape
Il s'agit maintenant d'expliquer le résidu par la
qualité de l'éducation. C'est dans cette seconde étape que
Barro met en exergue la fragilité du taux d'achèvement du
secondaire et de celui du supérieur face à des mesures de
qualité d'éducation. Pour ce faire, il estime huit modèles
en combinant cinq variables explicatives. Ces variables sont :
- scores en sciences ;
- scores en mathématiques ;
- scores en lecture ;
- scores globaux ;
- la quantité d'éducation
(c) Conclusion
Avec l'approche par le résidu, l'auteur a
démontré que le score en sciences et celui en lecture sont les
meilleures mesures du capital humain. Ces indicateurs de qualité sont
plus importants que les indicateurs de quantité :
Given the quality of education, as represented by the test
scores, the quantity of schooling, measured by average years of attainment of
adult males at the secondary and higher levels, is still positively related to
subsequent growth. However, the effect of school quality is quantitatively much
more important. (Barro, May 2001, P.17)
Associé à un indicateur de qualité ou
avec un indicateur de qualité globale (score global), la quantité
d'éducation est peu significative (voir colonne (1), (2), (3) et (8)).
Le score en mathématiques est significatif (voir colonne (2)) mais sa
significativité est plus faible que celle du score en sciences (voir
colonne (4)). Associé avec le score en lecture, le score en
mathématiques n'est plus significatif (voir colonne (6)). Par contre la
significativité du score en sciences reste stable (voir colonne (5)).
Considérant tous les indicateurs de qualité et de
quantité, seuls les scores en sciences et en lecture restent
significatifs (voir colonne (7)).
Tableau 3. Indicateurs de
quantité d'éducation VS indicateurs de qualité, Barro,
2001
Source: Source: Barro, May 2001, P.16
Il découle de ce chapitre que la mesure du capital
humain par le niveau d'instruction comporte des faiblesses notables. Ces
faiblesses sont observables en même temps du côté
théorique qu'empirique. Ce qui nous introduit dans le chapitre suivant
à essayer au vu de ces faiblesses et des méthodes
utilisées dans le champ de la théorie du capital humain à
essayer de proposer une méthode alternative d'évaluation du
capital humain.
Conclusion chapitre 2
A partir des critiques sur les hypothèses
périphériques, nous pouvons constater la fragilité de la
théorie du capital humain. Des résultats empiriques ressort
surtout la fragilité au niveau de la mesure traditionnelle. En effet, la
thèse de la théorie du capital humain subsiste dans ces
résultats empiriques mais c'est surtout au niveau de la mesure que se
situe le fond du problème.
Ce qui nous conduit dans le chapitre suivant à essayer
au vu de ces faiblesses de chercher une méthode alternative
d'évaluer le capital humain en adoptant un cheminement théorique
fidèle au concept tout étant pragmatique.
Chapitre 3: A la recherche de mesures
alternatives du capital humain
Ce chapitre tente de proposer une méthode pour
évaluer le capital humain en combinant fidélité au concept
et une approche pragmatique. Pour cela, un cheminement théorique plus
acceptable au niveau des hypothèses sera adopté. Pour rester
pragmatique, les méthodes utilisées dans les recherches
empiriques seront utilisées.
3.1 Reconfiguration du fond théorique
3.1.1 Brève
synthèse du précédent chapitre
Par définition, le capital humain est l'ensemble des
connaissances et aptitudes qui influencent le niveau de productivité des
individus. Dans le cadre de la théorie du capital humain, le niveau
d'instruction sert de mesure au capital humain car par hypothèse, parmi
les moyens d'investissement dans le capital humain, l'éducation
constitue la principale composante. Il faut remarquer que cette théorie
repose sur quelques hypothèses dont l'enchaînement peut être
schématisé comme suit :
Figure 3.
Enchaînement des hypothèses dans la théorie du capital
humain
Cependant, les doutes sur la contribution réelle de
l'éducation à l'acquisition des connaissances et à la
productivité subsistent; d'où l'intérêt de
considérer les résultats issus des évaluations
internationales des acquis pour évaluer le capital humain. En effet, le
fait d'utiliser les performances par rapport à ces tests permet
d'écarter les incertitudes sur l'acquisition des connaissances par
l'éducation car les scores obtenus lors de ces évaluations
renseignent à la fois sur le contenu et la qualité de
l'éducation ainsi que les facteurs influençant cette acquisition.
Ces scores reflètent mieux le capital humain.
Toutefois, le fait que le score en mathématiques ne
soit pas une bonne mesure du capital humain laisse à croire que certains
types de connaissances ne sont pas à considérer comme capital
humain. En prolongeant cette idée, le système éducatif ne
fournit pas toujours les connaissances qui sont à comptabiliser en tant
que capital humain. Sur ce point, le CIEP40(*) a écrit :
(...) l'organisation de l'enseignement devait permettre de
former l'individu dans toutes ses dimensions, (...) la formation de la
dimension d' « homme - producteur » était
insuffisante, ou parfois quasi totalement négligée. (CIEP, 2006,
P.16)
Dans ce cas, l'éducation contribue peu à
l'amélioration de la productivité, ce qui légitime les
doutes sur la relation éducation - productivité par la
théorie du signal. Toutefois, il faut remarquer que les scores de test
lors des évaluations internationales permettent de mesurer directement
le capital humain sans passer par le salaire et en même temps de
démontrer sa contribution à la croissance économique (donc
ses effets sur la productivité) par sa significativité dans la
fonction de production. Par conséquent, la théorie du capital
humain peut être appliquée sans référence au
salaire. Nous pouvons alors éviter le passage par l'hypothèse de
la théorie néoclassique de la répartition (H4 &
H541(*)), ce qui laisse
à croire que la mesure du capital humain devrait se faire dans le cadre
d'une évaluation directe.
3.1.2 Base du
raisonnement
Jusque là, l'hypothèse que l'éducation
est la principale composante de l'investissement en capital humain reste
gênante. En effet, cette hypothèse est à la base de bon
nombre de limites42(*).
Pour les éviter, contentons nous de dire que l'éducation et
l'expérience sont des investissements en capital humain parmi tant
d'autres. Toutefois, la prépondérance de ces investissements
reste à vérifier, ce qui nous permet d'avoir la figure
suivante :
Figure 4. Reconfiguration
du fond théorique
Comme nous pouvons le voir sur cette figure, notre fond
théorique sera une vision simplifiée de la théorie du
capital humain. En simplifiant la démarche de la théorie du
capital humain et en évitant la référence au salaire, nous
pouvons éviter de nombreuses faiblesses. Toutefois, un problème
reste à résoudre : comment mesurer ce capital
humain ?
Si le capital humain représente les qualités
personnelles acquises à partir d'actes délibérés
d'investissement pouvant influencer le savoir-faire d'un individu, le capital
humain devrait représenter la compétence.
3.1.3 Le concept
de compétence
S'inspirant des travaux du CIEP43(*), nous entendons par
compétence la faculté de mobiliser les connaissances et
l'intelligence dans les situations de travail. Il faut remarquer qu'ici, les
notions de connaissance et d'intelligence sont à considérer dans
un sens très large et sont indissociables. C'est dans ce sens que nous
pouvons citer la définition que Jean Vincens a retenue du concept de
compétence :
Par compétence, on entend l'intelligence individuelle
et collective des situations productives (...) Cette intelligence constitue
à la fois dans l'anticipation du complexe de déterminants
techniques, économiques et sociaux de ces situations, dans l'initiative
manifestée lors d'un évènement (une panne ou le lancement
d'un produit nouveau), et enfin dans la compréhension a posteriori,
acquise et partagée, de ce qui s'est passé. (LIRHE, oct 2001, P.
10)
Il est clair qu'il s'agit d'aptitudes gestuelles, aptitudes
à raisonner, à communiquer et à s'impliquer
personnellement. En bref, en anglais c'est le « skill :
Pratical knowledge in combination with ability; cleverness; expertness44(*) »
3.2 Proposition de méthode pour évaluer le
capital humain
Pour mesurer ce capital intangible, il convient alors de se
référer à la compétence réelle individuelle
ou collective. Pour ce faire, nous pouvons nous inspirer de la
méthodologie adoptée par les évaluations internationales
des acquis des élèves, des travaux d'Hanushek et Kimko (2000) et
celui de Barro (2001). Toutefois, comme nous l'avons mentionné dans le
premier chapitre45(*), il
se pourrait que certains secteurs d'activité requièrent peu de
capital humain. Il conviendrait alors d'adopter une approche filière
pour éviter ce problème.
Sommairement, la méthode consiste à
évaluer le capital humain de façon analogue aux
évaluations internationales, puis à combiner les scores de
manière à mieux refléter la compétence par la mise
en cohérence avec la productivité. Puis, il faut analyser quels
types d'activités sont à considérer comme investissements
en capital humain et enfin, construire à partir de la combinaison de ces
investissements retenus un indicateur composite du capital humain. Cette
démarche peut être résumée par le schéma
suivant :
Figure 5. Démarche
pour évaluer le capital humain
3.2.1 Formulation du test : privilégier le
concept de compétence
Comme dans la théorie du signal, nous sommes en
situation de sélection adverse car le capital humain n'est pas tangible.
Nous traduisons alors nos croyances sur les compétences requises dans
ces tests. La mesure du capital humain devrait en conséquence se baser
sur les scores de test, ce qui fait que cette étape soit très
importante. En raison de l'importance de la dimension
« homme-producteur » dans le concept de capital
humain, nous devons privilégier cette dimension en insistant sur le
concept de compétence et orientant les items vers une relation directe
avec la productivité. Comme dans les évaluations internationales
des acquis, il serait intéressant de subdiviser les items par grands
blocs (exemple : mathématiques, compréhension de
l'écrit, culture scientifique, ...) pour préciser quels types
d'aptitudes sont les plus importants. S'inspirant toujours des
évaluations internationales, il faut faciliter la compréhension
des questions en traduisant le test dans la langue/dialecte de la population
cible. Ceci évite les incompréhensions potentielles de la part
des enquêtés.
3.2.2 Choisir la
meilleure combinaison de bloc de scores pour refléter le capital
humain
Cette étape s'inspire des travaux de Barro (2001) et
ceux d'Hanushek et Kimko (2000). Il s'agit d'analyser quelles sont les
composantes du stock du capital humain. Nous entendons par là les
différents types d'aptitudes (reflétées par les scores par
bloc) les plus significatifs. Pour ce faire, il faut estimer une fonction de
production (microéconomique46(*) ou macroéconomique) et analyser la
significativité des blocs de scores. Une combinaison des scores les plus
significatifs est alors nécessaire pour avoir un score global plus
pertinent ou autrement, il faut utiliser différents blocs de score. La
productivité n'étant pas que fonction du capital humain, par
cette étape nous pouvons calculer la part attribuable au capital
humain.
Toutefois, il faut bien spécifier les modèles de
façon à refléter les effets du capital humain sur la
productivité en même temps qu'il faut bien choisir les
observations de manière à bien représenter le
phénomène à étudier. Sur ce, il convient de
considérer trois effets de productivité du capital
humain47(*) :
- effets de productivité directs ;
- effets de productivité fondés sur la
complémentarité et
- effets dynamiques.
Les effets de productivité directs représentent
les effets directs du niveau du capital humain sur la productivité. Ces
effets doivent se manifester par une différence de productivité
entre un groupe d'individus ayant un faible stock de capital humain et un autre
ayant un stock de capital humain supérieur.
Les effets de productivité fondés sur la
complémentarité traduisent le fait que les individus ayant un
niveau de capital humain plus élevé réagissent mieux aux
incitations et aux politiques de transfert de technologies. Par exemple, ils
réagissent mieux à l'amélioration du prix de leurs
produits ou à la subvention des inputs. Concernant la technologie, ils
assimilent plus vite les nouveaux procédés de fabrication et
utilisent mieux les nouvelles machines plus performantes.
Les effets dynamiques traduisent le fait que les individus les
plus compétents sont plus aptes à innover. Ces effets se
combinent et se reflètent par l'effet global du capital humain sur la
productivité. Cependant, il est intéressant de considérer
séparément ces effets pour mieux comprendre le paradigme capital
humain - productivité et de ce fait mieux prévoir les impacts des
interventions politiques.
3.2.3
Repérer les différents types d'investissement en capital humain
les plus significatifs
Cette étape se base sur le modèle de
Mincer48(*) mais la
variable dépendante sera le score de test à la place du salaire.
C'est dans cette étape que nous pouvons juger l'apport des
différents types d'investissements en capital humain, notamment
l'éducation formelle.
Pour les différents types, il convient de bien
spécifier l'orientation des différentes formes d'investissement.
Par exemple, pour l'éducation, il faut bien discerner l'orientation
générale de l'orientation technique ou professionnelle. Il
convient aussi de considérer de quel type de formation il s'agit :
est-ce de type formel ou de type informel ? Donc, dans cette étape,
l'éclaircissement sur les différentes stratégies
d'amélioration du capital humain dépend de la qualité de
classification des différents types d'investissement en capital
humain.
3.2.4 Construire
un indicateur composite du capital humain à partir de la combinaison de
ces différents types d'investissement
Cette étape permet de faire une estimation du stock de
capital humain par la création d'un indicateur composite.
L'hypothèse qui soutient cette démarche est que le poids de
chaque investissement reste stable dans le temps et dans l'espace. Cette
hypothèse est assez simplificatrice mais une approche par filière
pourrait justifier sa validité. L'intérêt de créer
cet indicateur composite par filière est le fait qu'il permettra de
désagréger les effets d'une politique relative au capital humain
au niveau macroéconomique à un niveau filière ; tenant
ainsi en compte les spécificités des filières
étudiées. Il faut toutefois faire un suivi des éventuelles
variations dans le poids de chaque forme d'acquisition du capital humain dans
le temps qui reflète la variation de l'efficacité du
système éducatif49(*).
Cette partie nous a alors permis de mieux comprendre ce qu'est
le capital humain ainsi que le contexte de l'émergence du concept. Nous
pouvons alors remarquer que la mesure usuelle du capital humain est à la
fois liée à ce contexte et au prolongement de ce concept qu'est
la théorie du capital humain. Par une analyse théorique, nous
avons alors remarqué que cette théorie se repose sur des
hypothèses contestables qu'il faut considérer afin de pouvoir
évaluer d'une façon plus juste le capital humain. A cet effet,
notre proposition d'une méthode d'évaluation du capital humain se
base sur une vision plus souple de la théorie du capital humain et
faisant appel aux méthodes utilisées par cette théorie.
Conclusion chapitre 3
Par ce nouveau cadre théorique, qui est une vision
simplifiée de la théorie du capital humain, et l'application des
méthodes adoptées par les recherches empiriques, une
méthodologie d'évaluation du capital humain est concevable.
Celle-ci à la fois modère les faiblesses au niveau
théorique et intègre les approches adoptées par la
recherche empirique.
Conclusion partielle de la
première partie
La tentative d'explication de l'économie
américaine pendant la première moitié du vingtième
siècle a abouti au concept de capital humain. Le contexte a
été caractérisé par la coïncidence de deux
phénomènes: les dépenses publiques élevées
en matière d'éducation et la croissance économique
soutenue. Le concept s'est vite prolongé en une théorie, la
théorie du capital humain. Cette dernière s'est surtout
basée sur le modèle de Mincer qui sous certaines
hypothèses constitue une mise en évidence de la contribution
productive dudit capital à la création de richesse et quelque
part postule que les principaux canaux d'acquisition de ce capital sont
l'éducation et l'expérience.
Un diagnostic le long des hypothèses
périphériques de la théorie du capital humain a
montré ses faiblesses. Par ailleurs, cette analyse des hypothèses
supporte bien les résultats des recherches empiriques sur la robustesse
des mesures du capital humain. En effet, les comparaisons internationales
assurent une variabilité de la performance des systèmes
éducatifs et ainsi le niveau d'instruction informe seulement sur les
moyens mais non sur les résultats c'est-à-dire la
génération de capital humain.
Une amélioration de la méthode
d'évaluation du capital humain est alors proposée. Celle-ci
s'appuie sur un cadre théorique simplifié de la théorie du
capital humain tout en restant fidèle au concept. La méthode
proposée dans ce travail offre l'avantage d'avoir une base conceptuelle
avec moins d'hypothèses contraignantes et d'utiliser les techniques
adoptées pour les recherches empiriques.
Partie II Mise en
application de la méthode : le cas de la filière riz dans
les districts de Betafo et de Mandoto
Cette seconde partie est consacrée à la mise en
application de la méthode d'évaluation du capital humain que nous
proposons dans le chapitre précédent. Dans le chapitre quatre,
nous essayons de contextualiser cette mise en application et présentons
notre méthodologie.
Le dernier chapitre est consacré aux
présentations des résultats obtenus selon les étapes de
notre démarche d'évaluation du capital humain. Ce chapitre
s'achève par une étude de cas concrétisant la
portée et l'intérêt de notre proposition.
Chapitre 4: Choix de la filière, du terrain et
présentation de la méthodologie
Ce chapitre a pour objectif de justifier le choix de la
filière, du terrain et de présenter la méthodologie
adoptée. La filière choisie touchant la majorité des
malgaches, la tendance de son productivité suscite un
intérêt particulier. Pour ce qui est de la méthodologie, la
démarche globale sera sommairement développée.
4.1 Justifications du choix de la filière et du
terrain
4.1.1 Choix de la
filière riz
La majorité des Malgaches dépendent encore de
l'agriculture. Trois ménages sur quatre pratiquent au moins une
activité agricole. Pour les ménages qui en font une
activité principale, environ deux chefs de ménage sur trois font
vivre leur famille des activités liées à l'agriculture. En
milieu rural, la proportion atteint trois chefs de ménages sur quatre.
Les taux les moins élevés se rencontrent en milieu urbain dans
les provinces d'Antananarivo et d'Antsiranana. Ces zones sont d'ailleurs vues
comme celles où le taux d'incidence de la pauvreté est le moins
élevé. A l'inverse, les régions rurales des cinq provinces
à l'exception d'Antananarivo sont encore fortement agricoles avec un
taux supérieur à 75%.
Tableau 4. Proportion des
ménages agricoles par milieu et par province
Par conséquent, l'agriculture mobilise des ressources
humaines considérables. En effet, l'agriculture touche une large couche
de la population puisque en addition à cette forte proportion des
ménages agricoles, la valeur traditionnelle malgache
matérialisée par l'entraide reste présente dans les
activités agricoles. Par exemple, 35,7% des travaux des champs font
appel à l'entraide communautaire et 70,9% aux aides familiales. Il
faut remarquer que dans la province d'Antananarivo, ces taux sont plus
importants (respectivement 53,4% et 74,7%).
Tableau 5. Proportion de
parcelles ayant nécessité différents types de main
d'oeuvre, par province
Selon l'EPM 200450(*), c'est la culture du riz qui mobilise le plus de main
d'oeuvre de tout type (entraide familiale, salariat et communautaire). Cela met
en exergue l'importance stratégique de ce produit dans la vie des
agriculteurs et par conséquent sur la vie des Malgaches. Dans l'optique
de la théorie du capital humain, le niveau d'éducation devrait
expliquer le niveau de revenu en agissant sur la productivité.
L'amélioration du capital humain des agriculteurs devrait alors avoir
d'importants impacts sur la réduction de la pauvreté.
Du point de vue technique, l'agriculture malgache reste
très traditionnelle. Par exemple, seules les cultures faites sur 2,2 %
des parcelles ont nécessité des tractions mécaniques. La
majorité n'a eu besoin d'aucune traction (66,1%). Néanmoins,
33,1% des parcelles ont nécessité la traction animale. Là
encore, c'est dans la riziculture que les outils à traction animale sont
les plus utilisés. En effet, ces outils ont été
utilisés dans 43,6% des parcelles de paddy contre 15,1% pour la pomme de
terre et 18,8% pour les haricots.
Tableau 6. Utilisation des
moyens de production par type de culture
Nous en déduisons alors que l'agriculture malgache est
très en retard du point de vue technique. C'est dans ce contexte que
l'introduction du concept de capital humain est intéressante. En effet,
si c'est l'homme qui décide des techniques à adopter dans
l'agriculture, c'est la qualité de l'humain qui doit être faible
pour expliquer ce retard technique.
Supposons que le capital humain se mesure par l'année
d'éducation, il est intéressant de mesurer le niveau de capital
humain des agriculteurs. Apparemment, le niveau de capital humain des
agriculteurs est faible car seulement près de la moitié des
individus vivant en milieu rural ont atteint le niveau primaire et, moins d'une
personne sur dix n'a atteint le niveau secondaire.
Tableau 7.
Répartition de la population selon le niveau d'instruction, par milieu
et par genre
Dans le cadre de la théorie du capital humain, est-ce
que ce faible investissement en éducation reflète une faible
nécessité de capital humain dans le secteur primaire, notamment
dans la filière riz ? Toutefois, considérant
l'expérience, le niveau de capital humain des riziculteurs devrait
être élevé car la riziculture est une activité
principale des Malgaches depuis des lustres. Quel est alors le niveau de
capital humain de ces riziculteurs ?
D'après la base de notre raisonnement, il faut se
référer à la productivité pour éclaircir le
débat. A partir des données de l'International Rice Research
Institute pour Madagascar couvrant la période 1962 à 2007,
considérons l'équation suivante pour calculer le taux de
croissance moyen51(*) du
rendement à l'hectare:
Équation 1. Calcul
du taux de croissance moyen du rendement du Paddy
LOG(YIELD) = C(1) + C(2)*YEAR, où
YIELD est le rendement moyen courant observé, YEAR
l'année courante et C(1) et C(2) sont les paramètres
à estimer (constantes).
Il en résulte que l'analyse de la productivité
à partir du rendement à l'hectare n'apporte pas grand-chose. En
effet, le taux d'accroissement du rendement à l'hectare à
Madagascar est assez stationnaire. Malgré les années
d'expériences, ce rendement évolue très peu. En effet,
depuis plus de 30 ans, le taux d'accroissement moyen du rendement à
l'hectare du paddy par an est de 2,7119% (ANTILOG (0,01162070753)-1). En
d'autres termes, le rendement à l'hectare du paddy à Madagascar
ne double que tous les 2652(*) ans (ln(2)/ln(1,027119)). Toutefois, depuis
l'année 2005, il semble qu'il y ait une significative
amélioration de cette performance (changement de tendance par rapport
à cette moyenne).
Figure 6. Estimation du taux
d'accroissement moyen du rendement à l'hectare du paddy à
Madagascar
Source: Estimation sous Eviews, données de
l'IRRI
Par rapport aux autres pays, la performance malgache avoisine
celle des pays africains malgré que le riz constitue notre aliment de
base. Vis-à-vis des pays asiatiques comme le Japon, cette performance
est très faible. Au niveau international, c'est l'Égypte qui
possède les meilleures performances depuis les années 9053(*). D'un point de vue global,
notre performance ne s'écarte pas des 2,3 tonnes/ ha et en moyenne entre
1961 et 2007, notre rendement est de 1,9730 tonnes à l'hectare.
Tableau 8. Statistiques du
rendement à l'hectare du paddy en moyenne entre 1961 et 2007
Sample: 1961 2007
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MADAGASCAR
|
MAURITANIA
|
GHANA
|
EGYPT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mean
|
1.973056
|
3.414722
|
1.461111
|
7.053056
|
Median
|
1.915000
|
3.515000
|
1.615000
|
6.050000
|
Maximum
|
2.590000
|
5.000000
|
2.280000
|
10.08000
|
Minimum
|
1.560000
|
0.000000
|
0.590000
|
5.060000
|
Std. Dev.
|
0.247788
|
1.111718
|
0.546248
|
1.732112
|
Source : Eviews, base de données de
l'IRRI54(*)
Figure 7. Le rendement à l'hectare du paddy au
niveau international
Source : Eviews, base de données de l'IRRI
4.1.2 Choix du
terrain
Principalement, nous avons choisi la sous-préfecture de
Betafo en raison de l'importance de sa production de riz dans la province
d'Antananarivo. En effet, pendant la campagne 2002 - 2003, Antananarivo
constituait la principale province productrice de riz avec 779 685 tonnes
de paddy. La sous-préfecture dont la production de riz est la plus
importante dans la province d'Antananarivo est Betafo selon le tableau 9.
Tableau 9. Les
Sous-préfectures les plus productrices de Riz par province
Province
|
Sous-préfecture
|
Production de Paddy (tonnes)
|
Antananarivo
|
|
779 685
|
|
Betafo
|
87 055
|
|
Miarinarivo
|
77 931
|
|
Soavinandriana
|
65 318
|
Fianarantsoa
|
|
557 772
|
|
Fianarantsoa II
|
120 975
|
|
Vangaindrano
|
46 423
|
|
Farafangana
|
35 496
|
Toamasina
|
|
519 691
|
|
Amparafaravola
|
156 201
|
|
Ambatondrazaka
|
117 466
|
|
|
|
Mahajanga
|
|
478 377
|
|
Marovoay
|
62 290
|
|
Ambato Boéni
|
60 905
|
|
|
|
Toliara
|
|
251 119
|
|
Betioky
|
45 631
|
|
Morombe
|
40 331
|
Antsiranana
|
|
212 636
|
|
Vohimarina
|
38 291
|
|
Ambanja
|
32 940
|
|
|
|
Source : MAEP, Enquête Annuelle sur la Production
Agricole, Campagne 2002-200355(*)
Nous nous sommes focalisés au milieu rural pour essayer
de représenter les ménages agricoles. De plus, le milieu rural
présente de bonnes configurations pour une application de notre
méthode dévaluation du capital humain : le niveau
d'instruction atteint faible, l'expérience en pratique rizicole
élevée, ...
La sous-préfecture de Betafo compte sept districts
dont :
- Betafo
- Ambolotara
- Mahaiza
- Bemaha Andranovorilava
- Soavina
- Ankazomiriotra
- Mandoto
En raison de leur proximité et de nos
possibilités d'hébergement, nous avons
préféré les districts de Betafo et de Mandoto.
4.2 Présentation de la méthodologie
4.2.1 Objectifs de
l'enquête
L'objectif de notre enquête a été de
collecter des données d'une taille suffisamment importante pour pouvoir
appliquer la méthode d'évaluation du capital humain que nous
proposons dans ce travail. A cet effet, aucun plan de sondage n'a
été élaboré. L'enquête vise
spécifiquement à fournir des données statistiques sur les
activités rizicoles dont la récolte et les ressources
mobilisées par les ménages, sur les investissements potentiels en
capital humain des chefs d'exploitation et sur le niveau de capital humain de
ces derniers.
4.2.2
Démarche globale
Notre démarche s'est subdivisée en trois
étapes :
- la formulation du questionnaire,
- l'enquête sur terrain,
- la saisie et l'analyse des données
(1) La formulation du questionnaire
Basée sur notre cadre théorique, notre
questionnaire56(*) vise
à collecter des informations sur :
- la récolte de paddy durant l'année qui
précède notre enquête,
- les ressources mobilisées pour avoir ces
récoltes dont la superficie des rizières, les ressources
humaines, les ressources financières, les outils de production, les
semences et les fertilisants utilisés,
- les investissements en capital humain recensés par la
théorie du capital humain à savoir l'éducation, la
formation, l'âge et l'expérience,
- les investissements potentiels en capital humain que nous
pensons être significatifs dont la participation à des discussions
sur les meilleures pratiques en matière de riziculture et
l'adhésion aux associations paysannes et
- le niveau de capital humain en stock lors de l'enquête
(dix neuf items).
(2) Déroulement de
l'enquête
L'enquête a été effectuée par
interviews directes des chefs d'exploitation dans leur demeure. Quand certains
de ces chefs d'exploitation n'étaient pas présents, nous
étions revenus le lendemain. Les enquêtes ont duré en
moyenne une quarantaine de minutes, la partie évaluation du capital
humain occupant la majorité du temps. Chaque entretien a
été suivi d'une petite discussion sur les bonnes réponses
quand les individus enquêtés s'y intéressaient.
Nous avons dépensé en tout deux semaines sur
terrain. Certains chefs d'exploitation n'ont pas voulu poursuivre l'interview
jusqu'au bout ou bien ont préféré passer certaines
questions. Par conséquent, sur nos cent questionnaires de départ,
seuls quatre vingt six sont exploitables. En effet, il y a eu un petit groupe
d'individus qui ne nous ont pas fait confiance sur la nature de
l'enquête. La première semaine à Betafo a permis de
collecter trente huit observations et la seconde à Mandoto, quarante
huit.
Tableau 10.
Récapitulatif des observations
(3) Création et exploitation de
la base de données
La saisie des données a été
réalisée sous Access. L'analyse statistique des données
ainsi que l'analyse en composante principale (ACP) des scores ont
été faites sur SPSS. Les estimations des équations ont
été effectuées sur ce même logiciel et la partie
simulation de l'étude a été faite sur Eviews.
4.2.3 Les scores
obtenus lors de l'évaluation
La partie consacrée à l'évaluation du
capital humain de notre questionnaire comporte dix neuf questions. Elle est
répartie en sept thèmes57(*) dont :
- application numérique (deux questions) ;
- conversion (deux questions) ;
- dosage de semences améliorées et des
fertilisants (quatre questions) ;
- activités d'entretien des rizières (quatre
questions) ;
- niveau optimal de l'eau (deux questions) ;
- repiquage (trois questions) et
- timing des activités (deux questions)
Chaque bonne réponse a été codée 1
et les mauvaises réponses 0. Pour chaque thème (bloc de score),
la somme des bonnes réponses constitue le score obtenu pour chaque
observation.
Conclusion chapitre 4
La filière riz revêt un intérêt
particulier car mise à part son envergure au niveau de la mobilisation
des ressources humaines, la performance malgache en termes de rendement
rizicole constitue un contexte idéal pour notre recherche. Pour ce
faire, les principales phases en matière d'enquêtes quantitatives
ont été adoptées. Toutefois, l'échantillonnage a
été omis vu que l'objectif était de collecter une masse de
données assez consistante pour tester la méthodologie.
Chapitre 5: Résultats de la mise en application de la
méthode pour notre échantillon
Ce chapitre vise à présenter les
résultats de l'application de la méthodologie. Etape par
étape, il fournit en détail les résultats obtenus et les
méthodes utilisées. Il s'agit surtout des statistiques issues des
données collectées. Pour finir, une étude de cas est
présentée pour mettre en évidence les gains en
matière de précision dans la mesure du capital humain. A cet
effet, des simulations seront effectuées suite aux modèles
estimés lors des étapes décrites dans la
méthodologie proposée58(*).
5.1 Etape 1 : formulation du test
Se basant sur la définition du concept de
compétence59(*),
nous avons formulé une série de tests qui concernent les
aptitudes de base en application numérique, en conversion
d'unités et les connaissances spécifiques à la
filière riz. Concernant ces connaissances spécifiques, nous nous
sommes référés à la fiche technique du MAEP sur le
SRI vu que les techniques appliquées à ce système de
riziculture constituent les meilleures pratiques en matière de
riziculture irriguée, orientant ainsi les connaissances testées
vers une relation directe avec la productivité. Concrètement, il
s'agit des connaissances sur le niveau optimal de l'eau, sur les
différents entretiens à faire dans les rizières, sur les
dosages des fertilisants, sur le timing des activités et sur le
repiquage60(*). Le
questionnaire a été rédigé en malgache comme nous
l'avons préconisé dans la partie théorique61(*).
5.1.1 Scores en
application numérique
Sur les deux questions en application
numérique62(*), la
plupart des enquêtés (61,63%) ont eu deux mauvaises
réponses. Environ le tiers des enquêtés (34,88%) ont eu une
réponse juste sur deux et 3,49%, soit trois personnes sur les quatre
vingt six enquêtés seulement ont eu deux réponses
exactes.
Tableau 11. Scores en
application numérique
5.1.2 Scores en
conversion
Sur les deux questions relatives à la
conversion63(*), 44,19%
des enquêtés ont eu des mauvaises réponses et 45,35% ont eu
une réponse juste sur deux. Malgré que les questions
posées relèvent d'une connaissance de base, nous pouvons
remarquer que les aptitudes des individus enquêtés en
matière de conversion sont faibles puisque seulement 10,47% ont eu deux
bonnes réponses sur les deux questions.
Tableau 12. Scores en
conversion
5.1.3 Scores sur
les niveaux optima de l'eau
Nous constatons que c'est dans ce domaine que les
enquêtés excellent le moins. En effet, près des quatre
cinquièmes (79,07%) des individus n'ont eu aucune bonne réponse
sur les deux questions posées64(*). 19,77% des individus ont eu une bonne réponse
sur deux et seulement un individu sur les quatre vingt six a répondu de
façon exacte aux deux questions.
Tableau 13. Scores en niveau
optimale de l'eau
5.1.4 Scores en
entretien des rizières
Nous remarquons que sur les quatre questions posées,
aucun des enquêtés n'ont pu avoir quatre réponses exactes.
La plupart des individus (37,21%) ont eu une bonne réponse sur quatre et
31,40% ont juste eu la moyenne.
Tableau 14. Scores en
entretien
5.1.5 Scores en
dosage des fertilisants et des semences améliorées
Nous constatons aussi que la connaissance des
enquêtés sur le dosage des fertilisants et des semences
améliorées est très faible. En effet, sur les quatre
questions posées, la majorité des individus enquêtés
(75,58%) n'ont eu aucune bonne réponse.
Tableau 15. Scores en
dosage
Ces résultats peuvent s'expliquer par le fait que peu
d'individus utilisent des semences améliorées et des fertilisants
chimiques. Ces pourcentages sont respectivement 26,74% et 16,28%.
Figure 8. Pourcentage des
individus utilisant des fertilisants chimiques et des semences
améliorées
5.1.6 Scores en
techniques de timing des activités
Sur les deux questions en timing des activités, nous
constatons que les enquêtés ont un bon timing car une bonne partie
des répondants (37,21%) a répondu convenablement aux questions
posées contre 22,09% seulement pour ceux qui y ont répondu de
façon incorrecte.
Tableau 16. Scores en timing
des activités
5.1.7 Scores en
repiquage
Nous constatons à partir des réponses aux trois
questions d'ordre technique sur le repiquage que la connaissance des
enquêtés dans ce domaine est moyenne. En effet, la
répartition des individus selon le niveau de score en repiquage est plus
ou moins égale à un tiers et 93,02% ont eu moins de trois bonnes
réponses. Six individus sur les quatre vingt six seulement ont bien su
répondre aux trois questions.
Tableau 17. Scores en
repiquage
5.2 Etape 2 : Choix de la meilleure combinaison de bloc
de scores
En raison de l'impossibilité de l'estimation d'une
fonction de production liée au fait que les réponses des
individus sur la superficie des rizières qu'ils possèdent, et
probablement les ressources utilisées, ne sont pas exactes, nous avons
choisi de nous focaliser sur l'analyse des scores. Comme il y a sept blocs de
scores, nous avons procédé à une analyse en composante
principale (ACP) afin de réduire le nombre de variables à
analyser et en même temps avoir une meilleure combinaison de scores de
manière à minimiser la perte d'information issue de cette
réduction. Cette méthode présente également des
avantages comme le fait que c'est une méthode d'analyse de
données multivariées. Elle permet donc de décrire et
d'explorer les relations qui existent entre plusieurs variables
simultanément à la différence des méthodes
bivariées qui étudient les relations supposées entre deux
variables.
On cherche alors les corrélations qui existent entre
les différentes variables pour rapprocher au sein de composantes les
variables les plus proches d'elles. On regroupe donc les variables pour
qu'elles composent des dimensions dans le but de réduire le nombre de
caractéristiques décrivant les individus afin de mieux
interpréter les données. Les composantes sont des combinaisons
linéaires des variables initiaux.
5.2.1 Analyse des
corrélations entre les blocs de scores
Nous pouvons constater dans le tableau 18 que la
maîtrise des applications numériques est associée à
la maîtrise des conversions et des techniques sur le repiquage (colonne
1). La capacité dans la conversion est positivement associée aux
connaissances en dosage des fertilisants et des semences
améliorées (colonne 2). La connaissance des niveaux optima de
l'eau n'est corrélée, et ce négativement qu'avec le timing
des activités (colonne 3). La connaissance des activités
d'entretien des rizières quant à elle est associée aux
connaissances en repiquage, en dosage et en timing (colonne 4). En fin de
compte, quelques blocs de score sont corrélés entre eux sauf ceux
concernant le niveau optimal de l'eau mais à un degré
d'association relativement faible. L'ACP est alors adaptée pour traiter
ces données.
Tableau 18. Matrice de
corrélation entre les scores
5.2.2 Extraction
de trois dimensions
Le tableau 19 ci-après présente les trois
dimensions extraites qui permettent de résumer l'ensemble des
informations sur les résultats des tests. Autrement dit, les variables
qui composent la première dimension synthétisent 28,73% de
l'ensemble des informations sur les évaluations. C'est pourquoi nous
pouvons dire que la première dimension explique 28,73% de la variance.
La deuxième dimension explique 17,94% de la variance et la
dernière 14,46%. Les trois dimensions expliquent au total 61,13%. C'est
sur ces trois dimensions que nous allons travailler dans le travail qui
suit.
Tableau 19. Variance expliquée
totale
Le tableau 20 permet de répondre à la
question : dans quelles mesures les variables de départ sont-elles
prises en compte par les variables extraites ? Par exemple, la
qualité de représentation du score en application
numérique est de 0,626, ce qui veut dire que 62,6% de la variance de
cette variable est pris en compte dans l'une des dimensions extraites.
Tableau 20. Qualité de
représentation
Il existe plusieurs manières d'étudier les
coefficients qui sont présentés dans la matrice des composantes
(tableau 21). D'une part, les colonnes correspondent à chacune des
dimensions extraites. Elles peuvent s'interpréter comme des coefficients
de corrélation : le score en repiquage avec la dimension 1. D'autre
part, tous ces coefficients forment les coefficients a, b, c, ... d'une droite
de régression de la composante. Ainsi, la composante 1 = 0,742*
« score en repiquage »+ 0,642* « score en
dosage »+...
Enfin, la matrice des composantes nous permet de nommer les
dimensions extraites en étudiant les coefficients de chacune des
variables par rapport aux dimensions. Ainsi nous allons appeler la dimension 1
« culture scientifique ». En effet, les variables
les plus représentées dans cette dimension sont basées sur
des connaissances scientifiques. Par exemple, en matière de repiquage,
le bout de terre accroché à la pépinière ne doit
pas être enlevé pour ne pas abîmer les jeunes racines. Le
poids des scores en conversion et en application numérique dans cette
dimension confirme bien le fondement de l'appellation. Pour la deuxième
dimension, il est clair qu'il s'agit de « connaissances sur les
niveaux optima de l'eau ». La dernière dimension sera
appelée « connaissances pratiques ». En
effet, c'est le score en entretien des rizières, lequel est basé
sur des connaissances pratiques par rapport aux tâches à effectuer
sur les rizières, qui est le plus représenté dans cette
dimension. De plus, cette dimension est négativement
corrélée avec le score en application numérique et en
conversion, ce qui l'oppose à une vision scientifique.
Tableau 21. Matrice de
composantes
Nous avons alors pour chaque observation trois scores issus de
ces trois dimensions. Cependant, les valeurs de ces scores diffèrent
selon la dimension considérée. Pour les ramener à un
même niveau, des indices base 100 pour chaque dimension ont
été calculés en s'inspirant des méthodes de calcul
des indices dimensionnels de l'IDH65(*). Nous calculons alors un indice base 100 de ces
scores par la formule suivante :
Équation 2.
Méthode de calcul des indices
Ii=
En effet, par cette méthode, il est possible d'avoir un
indice prenant une valeur entre 0 et 100. Nous appliquons alors cette formule
pour chaque dimension à partir des données extraites de l'ACP
pour nos observations (tableau 22).
Tableau 22. Valeurs minima
et maxima dans les trois dimensions extraites
5.3 Etape 3 : Identification des différents
types d'investissement en capital humain les plus significatifs
Dans cette étape, nous avons retenu cinq types
d'investissement en capital humain. Se basant sur une classification du
CITE66(*), nous avons
retenu l'éducation formelle (dont nous supposons que l'orientation est
générale) et une éducation non formelle dont l'orientation
est professionnelle : les formations relatives à l'agriculture. A
part ces deux types d'éducation, nous avons aussi
considéré d'autres investissements potentiels en dehors du
système éducatif. C'est le cas de l'expérience en gestion
de riziculture. Il ne s'agit pas ici de la participation à des
activités rizicoles mais de leur gestion. Nous avons aussi
considéré l'adhésion aux associations paysannes. En effet,
l'adhésion à ces associations peut être
considérée comme un acte volontaire d'investissement en capital
humain car elle génère des coûts d'opportunités et
probablement des coûts financiers. Enfin, le fait de souvent participer
à des discussions sur les meilleures pratiques rizicoles sera
considéré.
5.3.1 Examen
préliminaire sous forme de graphiques des relations scores
investissements en capital humain
(1) Années d'instruction
En regroupant les années de scolarité en cinq
grandes classes, nous pouvons remarquer par le graphique qui suit qu'il y a
plus ou moins une relation linéaire positive entre les scores et le
niveau d'instruction.
Pour la culture scientifique, nous pouvons dire qu'elle
croît avec le nombre d'années de scolarité. Toutefois,
à partir du secondaire second cycle, plus précisément
entre la douze et la treizième année d'instruction, nous
constatons la décadence de cette culture scientifique. Comme il s'agit
d'une culture scientifique mobilisée dans la filière riz, ce
phénomène est compréhensible. En effet, au fur et à
mesure que l'année de scolarité augmente, les acquis scolaires
s'éloignent des activités traditionnelles comme l'agriculture,
sauf si l'étude poursuivie s'oriente dans ce sens.
Pour le niveau de connaissance en niveaux optima d'eau, la
relation avec l'éducation ne semble pas être
vérifiée. Pour le niveau de connaissance pratique, exception
faite pour la classe [15 - 16], sa relation avec l'éducation semble
aussi être une forte relation positive linéaire. Ceci
reflète l'importance de l'éducation : les individus les plus
éduqués acquièrent plus de l'expérience. La
relativité de l'expérience que nous avons avancée dans la
première partie67(*) se trouve alors vérifiée.
Figure 9. Niveau de scores
par années d'instruction
(2) Années d'expérience en
gestion de riziculture
En faisant un regroupement en cinq classes, nous pouvons voir
à travers le graphique ci-dessous que l'expérience n'a pas
à priori de relation avec la culture scientifique ; ce qui est
intéressant car ce phénomène pourrait expliquer la
pratique des techniques de riziculture traditionnelles qui se transmet de
génération en génération. En effet, du point de vue
scientifique, ces pratiques ne sont pas toujours bonnes. Par exemple, en
matière de repiquage, le fait de repiquer les jeunes plants deux par
deux est une pratique habituelle pour les individus enquêtés,
surtout les individus plus âgés. Paradoxalement, la relation de
l'expérience avec le niveau de score en connaissances pratiques est
négative, exception faite pour la classe [38 à 45 ans].
Toutefois, l'expérience ne joue pas que des rôles
négatifs vis-à-vis des connaissances. En effet, exceptée
pour la classe [< 5 ans], nous pouvons constater qu'il y a une relation
linéaire positive entre le niveau d'expérience et la connaissance
des niveaux optima de l'eau. Cependant, la pente de cette relation est
très faible.
Figure 10. Niveau de scores
par années expériences
(3) Nombre de formations en agriculture
suivies
En regroupant le nombre de formations suivies en trois grandes
classes, nous pouvons constater que la formation a des effets importants sur le
niveau de culture scientifique. Par la figure qui suit, nous pouvons voir que
la pente de la relation positive entre le niveau de score en culture
scientifique et le nombre de formations suivies est forte. Nous pouvons
interpréter ce phénomène par l'abandon des cultures
traditionnelles au profit d'une connaissance plus scientifique sur la
riziculture via la formation. Nous pouvons aussi déduire de cette figure
que pour la filière riz, une orientation technique ou professionnelle
est préférable à l'orientation académique.
Cependant, la connaissance en niveau optimal de l'eau reste
une lacune pour ces formations. Comme nous n'avons pas fait une distinction
entre les types de formation, il est compréhensible que ce score ait une
relation négative avec le nombre de formations suivies car ce type de
connaissance peut être spécifique à la filière riz.
Nous avons aussi abordé l'effet de l'expérience sur le niveau de
connaissance en niveau optimale de l'eau dans l'analyse de la figure
précédente. Puisque la culture scientifique tend à
délaisser les pratiques traditionnelles, il est évident que ce
score diminue en fonction du nombre de formations si ces formations
n'intègrent pas le niveau de l'eau en riziculture.
Figure 11. Niveau de scores
par nombre de formations suivies
(4) Participation à des
discussions sur les meilleures pratiques
La participation à des discussions sur les meilleures
pratiques a aussi des effets considérables sur le niveau de culture
scientifique. En effet, la différence de scores obtenus par ceux qui
participent et ceux qui ne participent pas à ce genre de discussions est
notable. Toutefois, ces discussions n'ont pas d'effets significatifs sur les
scores sur le niveau optimal de l'eau et les connaissances pratiques.
Figure 12. Niveau de scores
selon la participation à des discussions sur les meilleures
pratiques
(5) Adhésion à une
association paysanne
A première vue, les associations paysannes locales ne
sont pas performantes du point de vue de l'acquisition du capital humain. En
effet, la différence de capital humain selon l'adhésion à
une association paysanne n'est pas importante si nous nous basons sur les
scores.
Nous en profitons dans la figure 11 et la figure 12 pour
remarquer que l'échange d'idées sur les meilleures pratiques
semble constituer un vecteur important en matière de transmission du
capital humain dans les zones d'étude.
Figure 13. Niveau de scores
selon l'adhésion à une association paysanne
En demandant aux individus enquêtés la raison de
la non adhésion à une association paysanne, la plupart ont
répondu par l'inexistence de ces associations68(*), ce qui privilégie la
création d'associations paysannes pour une stratégie
d'acquisition de capital humain puisque les riziculteurs discutent beaucoup sur
les meilleures pratiques, témoignant ainsi de leur intéressement
sur les techniques de riziculture (tableau 22). Entretenir cet
intéressement dans un cadre plus formel et plus identifiable serait peut
être opportun.
Tableau 23. Participation
à des discussions sur les meilleures pratiques & adhésion
à une association paysanne
5.3.2 Estimation
des modèles
(1) Rappel sur le modèle de
Mincer
Le modèle de Mincer traduit le fait que
l'investissement en capital humain accroît la productivité des
individus, se répercutant ainsi sur le salaire69(*). En évitant les
problèmes théoriques liés à la question de salaire,
nous nous sommes heurtés à des problèmes sur la mesure de
la productivité (rendement à l'hectare) car à cause de nos
contraintes relatives aux données, nous n'avons pas pu construire une
fonction de production. Nous supposons alors que nos mesures du capital humain
soient en relation directe avec la productivité.
Reprenant le modèle de Mincer, nous prenons les LOG de
ces indices comme variables à expliquer. Nous tentons d'expliquer ces
variables par les investissements potentiels en capital humain. Comme nous
avons pu extraire trois dimensions, nous estimons trois principaux
modèles avec des variantes selon les investissements en capital humain
retenus. Se basant sur la formulation du modèle de Mincer, les
coefficients expriment de combien en moyenne, une année d'étude,
une année d'expérience, la participation à une formation,
... accroît le capital humain si celui-ci est évalué en
stock par des scores. Les facteurs exprimés sous forme de variables
Dummy (dichotomique 1 - 0) tiennent compte des effets de groupe.
(2) Culture scientifique
(a) Qualités des
modèles
Le premier modèle explique le score en culture
scientifique par trois facteurs :
- une constante
- les années d'instruction et
- les années d'expérience en gestion de
riziculture
La capacité de ce modèle à expliquer le
niveau de culture scientifique est très faible. En effet, si nous
considérons le nombre de facteurs explicatifs, ce modèle
n'explique que moins de dix pour cent de la variabilité de ce score
(tableau 24, colonne 3).
Le deuxième modèle tient compte du nombre de
formations suivies. Le résultat est encourageant car la capacité
du modèle à expliquer le score en culture scientifique est
multipliée par quatre70(*) ; ce qui témoigne de l'importance du
rôle que joue la formation, donc l'orientation de l'éducation, sur
l'acquisition du capital humain.
Le troisième modèle, quant à lui,
intègre en plus les effets de l'appartenance aux groupes de gens qui
discutent souvent des meilleures pratiques rizicoles. Cette dernière
information améliore la capacité du modèle à
expliquer le score de 4,6%71(*).
Le dernier modèle intègre les effets de
l'adhésion à une association paysanne et de l'âge. Ces deux
informations améliorent à leur tour le pouvoir explicatif du
modèle de 3,5%72(*)
par rapport au troisième modèle.
Tableau 24. Capacités
des modèles à expliquer les scores en culture
scientifique
(b) Analyse des coefficients73(*)
En raison de sa performance à expliquer le score, nous
allons retenir le quatrième modèle. Ne tenant pas en compte des
facteurs explicatifs, le niveau de score est d'environ 25 (ANTILOG (1,398)). Le
rendement des années de scolarité sur le score en moyenne est de
l'ordre de 3,6%. Ce qui veut dire qu'en moyenne une année de
scolarité améliore de 3,6 points de pourcentage le niveau de
culture scientifique (basée sur l'indice 100 de nos scores). Il est
à noter ici que cette dimension est la plus importante car à elle
seule, elle résume 28,728%74(*) de l'ensemble des informations sur capital humain
dans la filière riz.
Les années d'expérience ainsi que l'âge
détériorent cette culture scientifique. Les signes de ces
coefficients sont en effet négatifs. Les taux de cette
dépréciation sont respectivement de 1,4% pour les années
d'expériences en gestion de riziculture et 0,9% pour l'âge. Nous
pouvons interpréter ces résultats par la
dépréciation du savoir quand il n'est pas entretenu. En effet,
ces effets sont ici nets des facteurs d'entretiens des connaissances, à
savoir les discussions sur les meilleures pratiques, les formations et les
activités dans les associations paysannes.
Le nombre de formations en agriculture suivies a le plus
d'impacts sur la culture scientifique. En effet, une formation en agriculture
augmente en moyenne le niveau de culture scientifique de 6,6%, soit trois
points de pourcentage de plus que l'éducation. Ce qui démontre
l'importance de l'orientation de l'éducation. Une orientation plus
technique est alors préférable pour la culture scientifique dans
les zones étudiées, pour la filière riz. Ce
résultat est cohérent avec celle d'une étude
récente du BIT sur la pauvreté à Madagascar dans laquelle
il a été souligné que la formation professionnelle, post
scolaire ou sur le tas est un aspect important de l'investissement en capital
humain75(*).
Concernant les effets de groupe de la participation aux
discussions sur les meilleures pratiques et l'adhésion aux associations
paysannes, les rendements moyens de ces facteurs sont respectivement de 23,7%
et 20,6%. Il faut noter que ces taux sont propres aux observations. Toutefois,
ces taux élevés démontrent l'importance du cadre dans
lequel se transmet le capital humain. En matière de riziculture et en
milieu rural, l'acquisition du capital humain se fait surtout dans un cadre non
formel.
Tableau 25. Les coefficients des modèles pour
la culture scientifique
(3) Connaissances sur les niveaux optima
de l'eau
Nous avons effectué une analyse du niveau de
connaissance sur le niveau optimal de l'eau par les mêmes facteurs
explicatifs. Nous avons alors remplacé la variable dépendante par
l'indice en connaissance du niveau optimal de l'eau. Malheureusement, la
capacité des modèles à expliquer ce score est très
faible76(*), ce qui veut
dire que tous les investissements potentiels en capital humain que nous avons
retenu n'ont aucun effet significatif sur la variable étudiée.
Tableau 26.
Capacités des modèles à expliquer les scores en
connaissances sur le niveau optimale de l'eau
(4) Connaissances pratiques
De la même manière que la méthode
précédente, nous avons tenté d'expliquer ce score mais
nous sommes arrivés à des résultats similaires. Le
troisième modèle attire tout de même notre attention car
celui-ci arrive à expliquer 12,3%77(*) de la variabilité de ce score si nous ne
considérons pas le nombre de facteurs explicatifs.
Tableau 27.
Capacités des modèles à expliquer les scores en
connaissances pratiques sur les activités
Au niveau des coefficients, seuls ceux de la constante et de
la variable dummy « adhésion à une association
paysanne » sont significatifs78(*), ce qui confirme la différence dans ce score
entre les individus qui adhèrent et ceux qui n'adhèrent pas
à une association paysanne (figure 13). Cependant, nous ne pouvons pas
affirmer la causalité de cette différence de performance car nous
n'avons aucune idée sur les activités de ces associations.
Selon le troisième modèle, ceux qui sont membres
d'une association paysanne ont un score supérieur. Par rapport aux
scores de ceux qui ne sont pas membres d'une association paysanne, cette
différence de score s'élève à 23,579(*)%.
Tableau 28. Les
coefficients des modèles pour les connaissances pratiques sur les
tâches
Sur la piste des examens graphiques, nous avons aussi
tenté d'expliquer ce score par un nombre limité de facteurs. Nous
avons alors estimé deux sous-modèles. Le premier retient comme
facteurs explicatifs : le nombre d'années d'instruction, le nombre
d'années d'expériences en gestion de la riziculture et
l'adhésion à une association paysanne. Le second modèle
ajoute au premier l'âge.
Les résultats sont encourageants car par rapport au
modèle précédent, considérant le nombre de facteurs
explicatifs retenus, la capacité du premier sous-modèle à
expliquer le score s'est améliorée de 2,3 points de pourcentage
et pour le second, de 5,8 points de pourcentage80(*).
Tableau 29. Capacités
des sous-modèles à expliquer les scores en connaissances
pratiques sur les activités
Se focalisant sur le second sous-modèle, par l'analyse
des coefficients et sous réserve des limites de ce modèle, les
années d'instruction augmentent en moyenne le niveau de connaissance sur
les activités en riziculture de 2,681(*) points de pourcentage. L'appartenance à une
association paysanne est considérable car par rapport à ceux qui
ne sont pas membres, le niveau de connaissance dans le domaine augmente de
1782(*) points de
pourcentage. L'âge joue aussi un rôle prépondérant
car une année accroît le score de 10,383(*) points de pourcentage.
Malgré leur non significativité, les signes des
coefficients dans les deux sous-modèles pour les années
d'expériences en gestion de riziculture sont surprenantes mais
témoigne que nos modèles n'arrivent pas à expliquer ce
score. Concrètement, cela veut dire que la théorie - notre cadre
théorique- ne correspond pas aux réalités
observées.
Tableau 30. Les
coefficients des sous-modèles pour les connaissances pratiques sur les
tâches
5.3.3
Interprétations
A partir de dix neuf questions demandant une mobilisation de
l'intelligence, des connaissances et du savoir faire en matière de
riziculture, nous pensons avoir démontré notre hypothèse
de départ - c'est-à-dire que la mesure du capital humain doit
incorporer en plus des mesures relatives aux années d'instructions, des
mesures prenant en compte des autres moyens d'acquisition en capital humain. En
effet, selon la théorie du capital humain, les principaux moyens
d'acquisition du capital humain sont l'éducation et l'expérience.
Comme l'expérience est difficile à mesurer, nous pouvons
constater par cette théorie qu'elle a été mesurée
par l'âge.
Tout en restant dans ce cadre théorique mais en tenant
compte d'autres moyens d'investissements en capital humain et en le mesurant en
stock par des évaluations basées sur un fiche technique du MAEP,
nous avons pu démontrer que pour la filière riz et pour les
individus de notre échantillon, l'éducation n'est pas le
principal moyen d'acquisition du capital humain, ce qui privilégie une
mesure multidimensionnelle du capital humain.
L'analyse des données issues de notre enquête sur
terrain nous a permis de désagréger le concept de capital humain
en trois grandes dimensions pour la filière riz. Classifiées dans
un ordre décroissant de leur importance dans notre étude, ces
grandes dimensions sont :
- la culture scientifique,
- les connaissances sur le niveau optimal de l'eau et
- les connaissances pratiques sur les tâches.
Concernant la première dimension, comme dans le capital
physique, il y a des forces qui s'opposent : les facteurs d'accumulation
et les facteurs de dépréciation. Les moyens d'acquisition sont
principalement la formation et l'éducation mais d'autres facteurs tels
que la participation à des discussions sur les meilleures pratiques ou
l'adhésion à une association paysanne sont aussi à
considérer. Les facteurs de dépréciation de cette
première dimension du capital humain sont l'expérience et
l'âge.
Dans cette dimension, l'expérience est assimilée
à un facteur de dépréciation mais non à un facteur
d'accumulation du capital humain. En effet, la dimension culture scientifique
du capital humain représente la mobilisation de l'intelligence et des
acquis par l'éducation ou par d'autres moyens dans la vie pratique, dans
la riziculture. Par conséquent, sans les investissements, il n'y a pas
ou que très peu de culture scientifique mobilisée dans la
pratique de la riziculture, ce qui est un élément d'explication
de la stationnarité du rendement du paddy à Madagascar depuis les
années 70 (figure 784(*)). En effet, depuis toujours, l'expérience des
riziculteurs malgaches en riziculture ne semble pas avoir d'influence sur le
rendement du paddy. Avec un faible niveau de culture scientifique et du niveau
d'investissement en capital humain, le savoir faire des Malgaches en
matière de riziculture se transmet de génération en
génération. Ces techniques de culture se transmettent alors aux
générations suivantes sans éclaircissement scientifique
sur leur fond. Par conséquent, le rendement du paddy à Madagascar
est celui que permettent les techniques traditionnelles.
Si l'expérience croît avec l'âge, nos
observations témoignent bien ce phénomène car la plupart
des chefs d'exploitation enquêtés ont un âge de 50 ans. Le
quart de nos observations seulement ont moins de 33 ans. La moitié de
ces enquêtés ont plus de 45 ans et le plus âgé est de
65 ans.
Tableau 31. Age des
individus questionnés
Par exemple, 67,24%85(*) des enquêtés pensent qu'il faut extraire
le bout de terre accroché à la racine. Cette question est
importante car chaque racine abîmée pèsera sur le rendement
du paddy. Ce taux est au maximum (72,22%) pour les individus entre 30 à
45 ans.
Figure 14. Repiquage
1
L'âge est une variable intéressante ici car se
référant à celui-ci, le système de
l'éducation analysé à travers nos observations renvoie
à la performance du système éducatif d'il y a une
quarantaine d'années. Par exemple, par rapport aux modes de repiquage
demandés, seuls 57,89% ont su bien répondre à la question
et le quart des individus qui ont entre douze et treize années de
scolarité croient encore qu'il faut repiquer le riz trois par trois.
Globalement, 31,58% des chefs d'exploitation pensent qu'il faut repiquer le riz
deux par deux et ce taux est à son maximum pour le niveau [10 à
11] années d'instructions.
Figure 15. Repiquage
2
En matière de conversion d'unité pour la surface
(Application numérique 186(*)), 20% de l'échantillon seulement ont su
répondre à l'équivalence de 10m² en Are et 28,75%
admettent n'avoir aucune idée sur cette équivalence. 30% de
l'échantillon pensent que 10m² équivaut à 1 Are
tandis que l'Are est équivalent à 100m².
Figure 16. Conversion
d'unités de mesure
Comme nous avons posé treize questions englobées
par la culture scientifique, nous pourrons analyser chaque réponse mais
les analyser une par une serait fastidieux. Bref par ces questions et puis par
les scores obtenus, nous pouvons estimer l'équation suivante :
Équation 3. Indice
culture scientifique87(*)
LOG(ICS
)=1,398+0,036*édu+0,066*forma - 0,014 expce - 0,009*âge +
0,237 discut+0,206 assoc
Concernant la connaissance du niveau optimal de l'eau,
malgré nos efforts pour expliquer cette dimension par une combinaison de
facteurs explicatifs représentant les éventuels moyens
d'investissement en capital humain, il a été totalement
impossible de l'expliquer. Nous avons pensé que le fait de suivre des
formations en agriculture ou encore les facteurs comme l'éducation,
l'expérience et le fait d'être membre d'une association paysanne
influenceraient sur cette dimension, comme le suggère l'examen graphique
préliminaire, mais les résultats furent les mêmes. Comme
nous n'avons pas spécifié de quel type de formation il s'agit,
nous en concluons que cette dimension doit être propre à la
filière. Il se pourrait aussi s'agir du fait que nos données ne
contiennent pas assez d'observations des riziculteurs qui ont suivi des
formations ou ceux qui sont membres d'associations paysannes (tableau 21).
Toutefois, une autre possibilité reste inconsidérée, celle
que les formations et les activités dans le cadre des associations ne
permettent pas de connaître le niveau optimal de l'eau. Il se pourrait
même que les riziculteurs ignorent l'existence d'un niveau optimal de
l'eau.
Tableau 32. Formation -
association paysanne - discussions sur les meilleures pratiques
Enfin pour expliquer la dernière dimension, nous avons
pu trouver qu'elle est influencée positivement par le niveau
d'éducation, l'âge et l'adhésion à des associations
paysannes88(*). Nous
pouvons formuler ainsi un modèle dont la représentation est la
suivante :
Équation 4. Indice
connaissances pratiques
Log(IC P )=
1.024+0,028*édu+0,157*assoc+0,007*âge
Comme le montre cette équation, l'accumulation de
connaissances pratiques en matière de riziculture est surtout fonction
de l'éducation reçue. Pour cette dimension, l'âge est
assimilé à un facteur d'accumulation mais non plus à un
facteur de dépréciation du capital humain. Il découle de
cette équation qu'un individu qui a reçu plus d'éducation
acquiert plus vite des connaissances pratiques.
5.4 Etape 4 :
Construction d'un indicateur composite du capital humain
Pour agréger ces dimensions en une seule mesure, nous
les avons pondérées par leur part dans la variance
expliquée totale lors de l'analyse en composante principale89(*). La deuxième composante
(INE) sera juste exprimée par sa valeur courante.
A partir de ces deux équations, nous pouvons alors
estimer le capital humain dans la filière riz en fonction des moyens
d'investissements éventuels retenus. Ce procédé donne
l'avantage de considérer les effets des différentes formes
d'acquisition du capital humain sur les trois différentes composantes du
capital humain. En effet, c'est une maladresse de spécification de
mesurer le capital humain par une mesure agrégée dont les effets
potentiels sur la productivité diffèrent
significativement90(*).
Équation 5. Indice
de capital humain
I KH=
(28,728*ICS+17,942*INE+14,455*ICP)
5.5 Etude de cas : simulation
Dans cette partie, nous essayons de rendre compte de la
faiblesse de la mesure du capital humain par le nombre d'années
d'instruction et l'âge. En effet, les modèles que nous avons
estimés montrent que l'éducation et l'expérience sont des
investissements en capital humain mais, contrairement à
l'hypothèse H3.1, elles ne constituent pas les principales composantes
de cet investissement. De ce fait, le capital humain n'est pas assez
représenté si seules ces mesures sont prises en compte. En effet,
supposons que la mesure du capital humain soit le nombre d'années de
scolarité, nous avons vu que celle-ci correspond à une omission
de variable. Par conséquent, le terme d'erreur de cette mesure augmente
par rapport à une mesure plus adéquate. Ainsi, nous pouvons
représenter l'équation suivante :
où est la vraie valeur du stock de capital humain, le niveau de capital humain mesuré par le niveau d'instruction et
l'erreur de mesure relative liée à la mesure.
Ce qui implique une faible fiabilité de cette mesure.
Si nous nous référons au taux de fiabilité de cette mesure91(*), cet indice se formule ainsi :
Équation 6. Taux de
fiabilité de la mesure du capital humain
Par conséquent, sera essentiellement fonction de , qui sera elle-même fonction du poids des variables omises.
Ainsi, nous pouvons appréhender la différence de qualité
entre la mesure issue de notre proposition et le nombre d'années
d'instruction par l'incapacité de cette dernière à
refléter le capital humain par rapport aux évaluations directes
réalisées. Nous procédons alors à des simulations
pour rendre compte de l'ampleur de .
De plus, les modèles estimés permettent de
réaliser des simulations sur plusieurs périodes. Malgré
que nos modèles soient basés sur des données
transversales, il est intéressant de voir l'évolution potentielle
du stock de capital humain pour donner une image de l'impact de la
méconnaissance d'une mesure plus adéquate.
5.5.1
Présentation du modèle pour l'analyse :
Pour effectuer des simulations, nous construisons à
partir des trois dimensions extraites de l'ACP un indice global du capital
humain. Comme chaque dimension est expliquée en fonction de
différents investissements en capital humain selon le modèle de
Mincer, exception faite de celui de la connaissance du niveau optimal de l'eau,
le niveau du capital humain sera fonction de ces différents
investissements.
Encadré 3.
Spécifications des équations pour les simulations
log_ics = 1.398 + 0.036 * edu + 0.066 * forma - 0.014 *
expce-0.009 * age+0.237 * discut + 0.206 * assoc
log_icp = 1.024 + 0.028 * edu + 0.157 * assoc + 0.007 * age
ics = 10^log_ics
icp = 10^log_icp
ikh = (1 / 61.125) * (28.728 * ics + 17.942 * ine+14.455 *
icp)
A cet effet, notre modèle comporte 10 variables dont
trois sont endogènes. Ces variables endogènes sont :
- l'indice en culture scientifique (ICS) ;
- l'indice en connaissances pratiques (ICP) et
- l'indice en capital humain (IKH)
Les variables exogènes dans le modèle
sont :
- l'âge (age) ;
- le fait d'être membre d'associations paysannes
(assoc) ;
- le fait de souvent participer à des discussions sur
les meilleurs pratiques rizicoles (discut) ;
- le nombre d'années d'instruction (edu) ;
- le nombre d'années d'expérience en pratique
rizicole (expce) ;
- le nombre de formations en agriculture suivies (forma)
5.5.2
Démarche de l'analyse
Nous simulons trois scénarios dans lesquels pour un
niveau d'éducation donné, nous faisons varier deux autres formes
d'investissement en capital humain : discuter habituellement des
meilleures pratiques rizicoles et le nombre de formations en agriculture
suivies. Pour avoir un référentiel, nous simulons un
scénario de base sur lequel nous comparons en points de pourcentage les
effets de la variation de ces deux formes d'investissements (discut et
forma).
La déviation par rapport à ce scénario de
base renseigne alors sur la partie inobservée du capital humain si nous
nous contentons de le mesurer par les années d'instructions. Comme la
théorie du capital humain considère l'expérience comme un
investissement en capital humain, nous faisons l'hypothèse dans toutes
nos simulations que l'expérience des riziculteurs augmente chaque
année.
5.5.3 Les
hypothèses du modèle
Premièrement, nous reconnaissons que les
qualités de nos estimations sont encore limitées. En effet, nous
sommes conscients que la taille de nos observations ainsi que le volume de
questions posées sont encore faibles. Par exemple, par rapport aux
enquêtes PISA de 2003 qui comporte 148 questions et qui ont
été administrés à 4200 élèves de 15
ans pour le cas de la France, notre base de données est insignifiante.
Notre première hypothèse est alors que les relations
estimées dans notre modèle ne sont pas biaisées et sont
stables au cours du temps.
Deuxièmement, comme toutes données
transversales, notre échantillon couvre plusieurs groupes d'âge
d'individus, nous supposons alors que la variation de l'efficacité du
système éducatif est négligeable dans le temps et dans
l'espace. En d'autres termes, l'éducation est supposée être
homogène, malgré que ce ne soit pas le cas. Cette
hypothèse d'homogénéité concerne aussi les autres
investissements en capital humain dans le modèle.
Troisièmement, nous supposons que les formations
n'obligent pas les riziculteurs à arrêter leur pratique rizicole.
L'expérience et la formation peuvent alors se faire
simultanément.
5.5.4
Scénario de base92(*)
D'abord, dans nos simulations, nous prenons le cas des jeunes
exploitants âgés de 25 ans (centre de classe 20 à 30 ans)
qui ont eu 8,5 années d'instructions (centre de classe 8-9).
D'après nos statistiques, le groupe d'exploitants qui a suivi quatre
formations dans le domaine de l'agriculture a en moyenne 31,66 en indice sur la
connaissance du niveau optimal de l'eau et a quatre années
d'expérience en pratique rizicole.
Tableau 33.
Caractéristiques du groupe d'individus étudié
Dans notre scénario de base, nous supposons que les
individus considérés sont et seront toujours membres
d'associations paysannes (assoc=1) et ne discutent pas des meilleures pratiques
rizicoles (discut=0). Le nombre de formation est maintenu à quatre
(forma=4)
Comme l'éducation, la formation, l'adhésion
à des associations paysannes sont maintenues constantes et que
l'âge et l'expérience varient en fonction du temps, nous pouvons
constater que la tendance de la culture scientifique est une diminution
chronique car l'expérience et l'âge constituent des facteurs de
dépréciations pour cette dimension. Par contre, en matière
de connaissances pratiques, la tendance est une hausse. Comme la dimension
INE est maintenue constante, la tendance du capital humain
résulte des tendances dans la culture scientifique et dans les
connaissances pratiques. La dépréciation annuelle de la culture
scientifique est en moyenne de -11,48% et la croissance annuelle des
connaissances pratiques, de 3,78%. Du côté de l'indice global du
capital humain, la tendance est à la baisse avec une moyenne de -5,93%
car sa dépréciation l'emporte vu la forte pente de ICS
vis-à-vis de celle d'ICP.
Figure 17.
Résultats du scénario de base
5.5.5
Scénario 1 : participation à des discussions sur les
meilleures pratiques à partir de 2010
Dans ce scénario, nous supposons que les individus
étudiés discutent et continuent de discuter sur les meilleures
pratiques rizicoles de l'année 2010 jusqu'en 2020 (discut=1). Nous
constatons que la pente de IKH est moindre par rapport au
scénario de base. En effet, de 75,91 en 2010 à 54,14 en 2020, en
moyenne, le taux de dépréciation de IKH est
passé à -4,36% en moyenne. Ceci est le résultat de la
dépréciation de l'ICS à une moyenne de -7,10%
par an.
Figure 18.
Résultats du scénario 1
En comparant ce résultat par rapport à celui du
scénario de base, nous pouvons constater qu'il y a une différence
constante de 72,58 points de pourcentage en culture scientifique. Cette
différence est toutefois liée à la nature du
scénario : les discussions sur les meilleures pratiques sont
continues pour les périodes de l'étude. Au niveau du capital
humain, la différence est notable mais se réduit au fil du temps.
Toutefois, cette différence est notable car en 2010, elle atteint les
46,19 points de pourcentage et en 2020, elle est de 35,29.
Figure 19. Scénario
1 Vs Baseline
5.5.6
Scénario 2 : formation en agriculture en 2011, 2015 et 2018
Dans ce scénario, nous supposons que les individus
étudiés bénéficient d'une formation dans le domaine
de l'agriculture en 2011, en 2015 et en 2018. La tendance du capital humain
devient plus stationnaire car de 53,57 en 2009 et de 51,25 en 2020, sa
dépréciation est passée à -0,97% par an en
moyenne.
D'après ce résultat, par des formations, nous
pouvons entretenir le capital humain acquis par les individus
étudiés. La tendance à la baisse de l'IKH se
trouve alors atténuée
Figure 20.
Résultats scénario 2
Par rapport au scénario de base, les effets des
formations dans le domaine de l'agriculture suivies sont très
importants. En effet, les effets de ces formations sur le niveau de capital
humain à travers la culture scientifique semblent être cumulatifs.
Comme nous pouvons le voir, pour la première formation
supplémentaire suivie, les différences par rapport au
scénario de base sont respectivement de 16,41 et d'environ 9,73 points
de pourcentage pour ICS et IKH. Pour la deuxième
formation, ces différences sont respectivement de 35,41 et d'environ
19,46 points de pourcentage. Enfin, pour la dernière formation, ces
différences sont respectivement 57,76 et environ 28,98 points de
pourcentages. Si nous faisons la somme de la différence en
IKH de 2011 à 2020, celle-ci s'élève 189,93
points de pourcentage. C'est peut être dans ce cadre là que les
années d'instructions pourraient refléter le capital humain.
Figure 21. Scénario
2 Vs Baseline
Pour conclure ces simulations, il est vrai que
l'éducation peut être utilisée comme une mesure du capital
humain puisqu'elle constitue l'un des moyens d'investissement en capital
humain. Cependant, elle ne doit pas être considérée comme
une mesure exclusive du capital humain car dans ce cas, elle ne sera pas
fiable. En effet, dans le cadre de la filière riz, en milieu rural et
pour les individus de notre échantillon, il est clair que si
l'éducation n'est pas entretenue par des formations ou/et par des
petites sensibilisations via des discussions, ... comme le cas des capitaux
physiques, le capital humain se déprécie. Par conséquent,
dans toute tentative d'évaluation du capital humain, il faut
considérer tout autre moyen d'investissement en capital humain pour
tenir compte de cette variabilité du capital humain. Sur ce, les cinq
groupes d'investissement en capital humain que Schultz (1961)93(*) a brièvement
cités nous ont bien éclairé.
Conclusion chapitre 5
En privilégiant le concept de compétence lors de
la formulation du test, les résultats obtenus offrent une
variabilité non négligeable. Pour le choix d'une combinaison pour
optimiser la représentation du capital humain, l'ACP a été
utilisée pour synthétiser les données vu que les
données sur la productivité - rendement n'ont pas
été utilisables. Pour l'identification des principaux canaux
d'acquisition du capital humain, la formulation du modèle de Mincer a
servi de base. Pour la construction de l'indicateur composite, elle se
procède par la combinaison des modèles estimés avec les
indices dimensionnels construits.
L'exploitation de la méthodologie se traduit par
l'utilisation des résultats obtenus pour réaliser des
simulations. A cet effet, les résultats donnent l'avantage de pouvoir
avoir une latitude assez étendue vis-à-vis de l'horizon, un
éventail de données exogènes à simuler assez large
et aisance dans la maniabilité du modèle. L'étude de cas a
montré une sensibilité de la qualité de mesure du capital
humain en cas d'omission des différents moyens potentiels
d'investissements comme la discussion sur les meilleures pratiques rizicoles et
les formations ponctuelles suivies dans le domaine de l'agriculture. Le second
scénario montre bien la portée de la méthodologie
d'évaluation du capital humain proposée en ce sens qu'elle peut
constituer un véritable outil de décision en matière de
programmation.
Conclusion de la
deuxième partie
Cette partie constitue une mise en application de la
méthodologie proposée dans la précédente partie.
Elle a été appliquée pour la filière riz vu que
cette dernière mobilise une large part des ressources humaines du pays
et que la tendance du rendement rizicole depuis les années 60 offre un
contexte idéal pour l'étude. En termes de méthodologie,
l'omission du sondage limite la portée de l'étude au niveau de la
représentativité. Toutefois, l'objectif de la collecte
étant de constituer une base de données assez grande pour pouvoir
tester notre proposition, cette omission n'y a pas porté
préjudice. L'erreur substantielle a été surtout de ne pas
avoir effectué des mesures objectives sur le rendement rizicole. En
effet, sans cette mesure, le recours à l'hypothèse de
représentativité du capital humain dans les items demandés
semble être dogmatique.
Malgré cela, l'applicabilité de notre
méthode est concrète. Par ailleurs, les résultats obtenus
sont bien cohérents avec la base conceptuelle que nous avons
développée dans la première partie. Il résulte de
l'exploitation de cette méthode une confirmation que les mesures
relatives au niveau d'instruction ne suffisent pas pour mesurer le capital
humain. La considération d'autres canaux potentiels prenant en compte
les formations informelles et surtout la spécificité de
l'orientation des formations suivies améliore la précision de la
mesure obtenue. Enfin, les simulations ont montré l'intérêt
et la portée de la méthodologie à savoir la
capacité d'effectuer des simulations aisément, ce qui
démontre qu'elle peut être un véritable outil de
décision pour les acteurs engagés dans les actions de
développement.
Conclusion
Il résulte de notre étude que la pertinence de
la mesure de façon exclusive du capital humain par des mesures relatives
au niveau d'instruction n'est pas vérifiée. Nous avons
estimé que le fond du problème réside dans
l'hypothèse que l'éducation formelle est la principale composante
de l'investissement en capital humain. A cet effet, nous avons
vérifié cette hypothèse en tenant en compte d'autres
moyens d'acquisition du capital humain.
Le résultat de cette confrontation a montré
qu'effectivement, pour la filière riz, l'éducation contribue
à l'acquisition du capital humain mais son poids n'est pas le plus
important. Par conséquent, la mesure du capital humain par les
années d'instruction doit incorporer d'autres mesures comme
l'orientation des études (académique, technique,
professionnelle), les formations reçues qu'elles soient de type formel
ou informel, l'expérience. En effet, ces formes d'acquisition du capital
humain ne sont pas négligeables et leur omission peut engendrer des
biais. La partie simulation de notre étude qui est elle-même
basée sur un fond théorique et des résultats empiriques, a
par exemple montré que pour un niveau d'éducation donné,
l'âge et surtout l'expérience sont des facteurs altérant la
culture scientifique et que par ailleurs, l'expérience contribue de
façon notable à l'acquisition de connaissances pratiques. La
fiabilité du nombre d'années d'instruction comme mesure du
capital humain se trouve alors limitée si ces formes d'acquisition sont
négligées.
Une mesure multidimensionnelle intégrant le maximum de
moyens potentiels d'acquisition du capital humain se trouve alors avantageuse
du point de vue de sa capacité à refléter plus
fidèlement le capital humain. Une mesure plus directe par des tests de
connaissances serait encore mieux mais ces tests se feraient avec un coût
financier lourd. Par conséquent, la méthode que nous proposons se
situe entre les deux procédés en essayant de trouver un compromis
entre fiabilité et coût. En effet, cette méthode donne
l'avantage de pouvoir estimer le score de test à partir des
investissements potentiels en capital humain.
Cependant, il faut reconnaître que notre étude
comporte des faiblesses majeures. D'abord, comme toute étude
basée sur des données transversales, les estimations sont
basées sur l'hypothèse d'une homogénéité de
l'éducation ainsi que les autres formes d'acquisition du capital humain
dans le temps et dans l'espace. Cette homogénéité concerne
aussi les facultés d'acquisition des individus. Deuxièmement,
dans la formulation du test, nous sommes conscients que le poids de chaque
thème n'est pas équilibré. De plus, comme pour le cas de
la théorie du signal, nous nous sommes basés sur nos croyances
sur les compétences directement liées à la
productivité. Nous ne pouvons donc pas être sûrs que ce test
représente complètement le capital humain dans le cadre de la
filière étudiée. Enfin, nous sommes conscients que la
taille de notre échantillon est faible. En conséquence, la
précision de nos estimations est très réduite, ce qui
réduit la portée des conclusions tirées de cette
étude.
Toutefois, la méthode proposée est applicable
dans d'autres filières. En effet, il s'agit d'une méthode mais
non d'une mesure toute faite. Elle renseigne sur les démarches à
suivre mais non sur les résultats, elle n'est pas parfaite et des
améliorations sont concevables.
Si nous voulons étendre le débat, il est
intéressant de remarquer qu'ici nous n'avons pas pu combiner des
données sur la productivité avec celles sur le capital humain.
Or, c'est par le gain de productivité que se transmet le gain de revenu.
La méthode d'évaluation proposée mesure alors
l'efficacité de l'acquisition du capital humain par différents
types d'investissements tandis que le rendement de ces investissements
s'évalue par l'évaluation du surcroit de revenu induit. Avant
d'arriver au bout de la chaîne, plusieurs paramètres sont à
considérer. Par exemple, la technologie de production peut-elle utiliser
d'une manière efficiente le capital humain des travailleurs ?
Comment mesurer la dépréciation du capital humain induit par
l'inexistence de matériels appropriés pour la production ?
Est-ce que le marché du travail est réellement segmenté
comme le suggère la théorie de la segmentation du marché
du travail ? Et par conséquent comment peut-on agir sur ce
marché pour introduire les secteurs cibles dans le marché des
« good job » ?...
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http://www.ladocumentationfrancaise.fr/revues-collections/problemes-economiques
http://www.vousnousils.fr
http://www.worldbank.org
Annexe
Annexe 1. La fonction de gain de Mincer
Soit un investissement en capital humain pouvant s'effectuer
parallèlement à un emploi. Un salarié consacre une
proportion k de son temps de travail à une formation professionnelle. Si
k=1, tout le temps est consacré à la formation. Pour simplifier
les calculs, on suppose que les coûts directs de l'investissement sont
nuls, que l'investissement n'est réalisé que sur une
période (t) et on présente le modèle dans un cadre
discret.
A la date t, le salaire potentiel de l`individu est
égal à sa productivité marginale PM t . Le
salaire qu'il reçoit effectivement dépend du temps qu'il consacre
au travail soit PM t (1- k ).
La valeur actualisée de son flux de revenus à
partir de cette date est égale à :
Sans cet investissement, la valeur actualisée de son
flux de revenus aurait été :
Le taux de rendement interne de l'investissement se calcule en
égalisant les valeurs actualisées des deux flux de revenus,
soit :
En supposant, T-t suffisamment grand, on approche la relation
précédente par :
On montre de la même manière qu'un investissement
ayant duré m périodes et conduit à une productivité
marginale PM (m) par rapport à un
investissement ayant duré m-1 périodes et procuré une
productivité marginale PM (m-1) a un
rendement interne r m /m-1 tel
que :
Par récurrence la relation devient :
Si it w représente le salaire de l'individu
à la période t et selon la relation précédente, on
peut écrire :
uit regroupe l'ensemble des
éléments aléatoires intervenant dans la
détermination du salaire. Exprimé sous forme logarithmique et
après simplification, le modèle de gains devient :
Pour un individu ayant suivi un cursus scolaire de la date 0
à la date s, la contribution des années de scolarité au
salaire se résume à
où riô représente le taux
marginal de la ôème année d'étude. On
peut alors associer à ces taux marginaux un taux de rendement moyen pour
l'ensemble des S années d'étude tel que :
Ceci permet de comptabiliser l'investissement scolaire par le
nombre d'années d'étude et de réécrire la fonction
de gains comme suit :
Où ris exprime de combien, en moyenne, une
année d'étude accroît le salaire en pourcentage. Le
modèle de Mincer décrit une situation dans laquelle
l'accumulation du capital humain ne cesse pas avec la fin de l'éducation
formelle mais se prolonge par des apprentissages successifs
réalisés en cours de vie professionnelle. La rentabilité
marginale des investissements post-scolaires est décroissante (du fait
de la hausse du coût d'opportunité et de la diminution de la
période de perception des bénéfices) si bien que
l'intensité des investissements professionnels diminue avec l'âge.
La prise en compte d'une forme quadratique des investissements professionnels
rend compte de la décroissance de leur rentabilité marginale et
permet d'attribuer à cette relation la concavité des profils
âge-salaire. Mincer dérive alors la relation testable suivante
reliant le logarithme du salaire observé aux investissements scolaires
(mesurés par le temps S passé dans le système
éducatif) et postscolaires (mesurés par l'expérience
professionnelle EXP).
Annexe 2. Questionnaire
Annexe 3. Données des simulations
Scénario de base
Variables exogènes
obs
|
AGE
|
ASSOC
|
DISCUT
|
EDU
|
EXPCE
|
FORMA
|
INE
|
2
|
26
|
1
|
0
|
8.5
|
5
|
4
|
31.66
|
3
|
27
|
1
|
0
|
8.5
|
6
|
4
|
31.66
|
4
|
28
|
1
|
0
|
8.5
|
7
|
4
|
31.66
|
5
|
29
|
1
|
0
|
8.5
|
8
|
4
|
31.66
|
6
|
30
|
1
|
0
|
8.5
|
9
|
4
|
31.66
|
7
|
31
|
1
|
0
|
8.5
|
10
|
4
|
31.66
|
8
|
32
|
1
|
0
|
8.5
|
11
|
4
|
31.66
|
9
|
33
|
1
|
0
|
8.5
|
12
|
4
|
31.66
|
10
|
34
|
1
|
0
|
8.5
|
13
|
4
|
31.66
|
11
|
35
|
1
|
0
|
8.5
|
14
|
4
|
31.66
|
12
|
36
|
1
|
0
|
8.5
|
15
|
4
|
31.66
|
13
|
37
|
1
|
0
|
8.5
|
16
|
4
|
31.66
|
Variables endogènes
obs
|
ICS_0
|
ICP_0
|
IKH_0
|
2
|
74.13102
|
39.90249
|
53.57007
|
3
|
70.30723
|
40.55085
|
51.92626
|
4
|
66.68068
|
41.20975
|
50.37764
|
5
|
63.24119
|
41.87936
|
48.91947
|
6
|
59.97911
|
42.55984
|
47.54726
|
7
|
56.88529
|
43.25138
|
46.25674
|
8
|
53.95106
|
43.95416
|
45.04388
|
9
|
51.16818
|
44.66836
|
43.90486
|
10
|
48.52885
|
45.39416
|
42.83604
|
11
|
46.02566
|
46.13176
|
41.834
|
12
|
43.65158
|
46.88134
|
40.89548
|
13
|
41.39997
|
47.6431
|
40.01739
|
Taux de croissance
Dependent Variable: LOG(ICS_0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
4.411753
|
4.10E-08
|
1.08E+08
|
0.0000
|
T
|
-0.052959
|
4.96E-09
|
-10673076
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dependent Variable: LOG(ICP_0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
3.654202
|
3.43E-08
|
1.07E+08
|
0.0000
|
T
|
0.016118
|
4.15E-09
|
3879285.
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dependent Variable: LOG(IKH_0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
4.025454
|
0.003784
|
1063.803
|
0.0000
|
T
|
-0.026532
|
0.000458
|
-57.89018
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Scénario 1
Variables exogènes
obs
|
AGE
|
ASSOC
|
DISCUT_1
|
EDU
|
EXPCE
|
FORMA
|
INE
|
2
|
26
|
1
|
1
|
8.5
|
5
|
4
|
31.66
|
3
|
27
|
1
|
1
|
8.5
|
6
|
4
|
31.66
|
4
|
28
|
1
|
1
|
8.5
|
7
|
4
|
31.66
|
5
|
29
|
1
|
1
|
8.5
|
8
|
4
|
31.66
|
6
|
30
|
1
|
1
|
8.5
|
9
|
4
|
31.66
|
7
|
31
|
1
|
1
|
8.5
|
10
|
4
|
31.66
|
8
|
32
|
1
|
1
|
8.5
|
11
|
4
|
31.66
|
9
|
33
|
1
|
1
|
8.5
|
12
|
4
|
31.66
|
10
|
34
|
1
|
1
|
8.5
|
13
|
4
|
31.66
|
11
|
35
|
1
|
1
|
8.5
|
14
|
4
|
31.66
|
12
|
36
|
1
|
1
|
8.5
|
15
|
4
|
31.66
|
13
|
37
|
1
|
1
|
8.5
|
16
|
4
|
31.66
|
Variables endogènes
obs
|
ICS_1
|
ICP_1
|
IKH_1
|
2
|
127.9381
|
39.90249
|
78.85875
|
3
|
121.3389
|
40.55085
|
75.91051
|
4
|
115.08
|
41.20975
|
73.12475
|
5
|
109.144
|
41.87936
|
70.49325
|
6
|
103.5142
|
42.55984
|
68.00822
|
7
|
98.17479
|
43.25138
|
65.6623
|
8
|
93.11079
|
43.95416
|
63.44847
|
9
|
88.30799
|
44.66836
|
61.36011
|
10
|
83.75293
|
45.39416
|
59.39093
|
11
|
79.43282
|
46.13176
|
57.53496
|
12
|
75.33556
|
46.88134
|
55.78656
|
13
|
71.44963
|
47.6431
|
54.14036
|
Taux de croissance
Dependent Variable: LOG(IKH_1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
4.428799
|
0.003256
|
1360.083
|
0.0000
|
T
|
-0.034221
|
0.000394
|
-86.76818
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dependent Variable: LOG(ICS_1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
4.957465
|
9.30E-08
|
53299756
|
0.0000
|
T
|
-0.052959
|
1.13E-08
|
-4701050.
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ecarts par rapport au scénario de base (%)
obs
|
100*(ICP_1-ICP_0)/ICP_0
|
100*(ICS_1-ICS_0)/ICS_0
|
100*(IKH_1-IKH_0)/IKH_0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
0.000000
|
72.58376
|
47.20673
|
3
|
0.000000
|
72.58382
|
46.18906
|
4
|
0.000000
|
72.58372
|
45.15319
|
5
|
0.000000
|
72.58372
|
44.10060
|
6
|
0.000000
|
72.58375
|
43.03289
|
7
|
0.000000
|
72.58379
|
41.95185
|
8
|
0.000000
|
72.58380
|
40.85925
|
9
|
0.000000
|
72.58380
|
39.75699
|
10
|
0.000000
|
72.58379
|
38.64711
|
11
|
0.000000
|
72.58377
|
37.53158
|
12
|
0.000000
|
72.58381
|
36.41253
|
13
|
0.000000
|
72.58377
|
35.29208
|
Scénario 2
Variables exogènes
obs
|
AGE
|
ASSOC
|
DISCUT
|
EDU
|
EXPCE
|
FORMA_2
|
INE
|
2
|
26
|
1
|
0
|
8.5
|
5
|
4
|
31.66
|
3
|
27
|
1
|
0
|
8.5
|
6
|
5
|
31.66
|
4
|
28
|
1
|
0
|
8.5
|
7
|
5
|
31.66
|
5
|
29
|
1
|
0
|
8.5
|
8
|
5
|
31.66
|
6
|
30
|
1
|
0
|
8.5
|
9
|
5
|
31.66
|
7
|
31
|
1
|
0
|
8.5
|
10
|
6
|
31.66
|
8
|
32
|
1
|
0
|
8.5
|
11
|
6
|
31.66
|
9
|
33
|
1
|
0
|
8.5
|
12
|
6
|
31.66
|
10
|
34
|
1
|
0
|
8.5
|
13
|
7
|
31.66
|
11
|
35
|
1
|
0
|
8.5
|
14
|
7
|
31.66
|
12
|
36
|
1
|
0
|
8.5
|
15
|
7
|
31.66
|
13
|
37
|
1
|
0
|
8.5
|
16
|
7
|
31.66
|
Variables endogènes
obs
|
ICP_2
|
ICS_2
|
IKH_2
|
2
|
39.90249
|
74.13102
|
53.57007
|
3
|
40.55085
|
81.84648
|
57.34956
|
4
|
41.20975
|
77.62471
|
55.5212
|
5
|
41.87936
|
73.62071
|
53.79772
|
6
|
42.55984
|
69.82324
|
52.17388
|
7
|
43.25138
|
77.09035
|
55.75287
|
8
|
43.95416
|
73.11391
|
54.05018
|
9
|
44.66836
|
69.34258
|
52.4466
|
10
|
45.39416
|
76.55966
|
56.01018
|
11
|
46.13176
|
72.6106
|
54.3286
|
12
|
46.88134
|
68.86523
|
52.74558
|
13
|
47.6431
|
65.31306
|
51.25625
|
Taux de croissance
Dependent Variable: LOG(IKH_2)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
4.021615
|
0.021417
|
187.7757
|
0.0000
|
T
|
-0.004212
|
0.002594
|
-1.623836
|
0.1355
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ecarts par rapport au scénario de base (%)
obs
|
100*(ICP_2-ICP_0)/ICP_0
|
100*(ICS_2-ICS_0)/ICS_0
|
100*(IKH_2-IKH_0)/IKH_0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
3
|
0.000000
|
16.41261
|
10.44423
|
4
|
0.000000
|
16.41260
|
10.21001
|
5
|
0.000000
|
16.41259
|
9.972001
|
6
|
0.000000
|
16.41260
|
9.730571
|
7
|
0.000000
|
35.51895
|
20.52918
|
8
|
0.000000
|
35.51895
|
19.99450
|
9
|
0.000000
|
35.51895
|
19.45511
|
10
|
0.000000
|
57.76113
|
30.75480
|
11
|
0.000000
|
57.76113
|
29.86709
|
12
|
0.000000
|
57.76114
|
28.97655
|
13
|
0.000000
|
57.76113
|
28.08494
|
Ecarts par rapport au scénario de base (%) -
Statistiques descriptives
|
|
|
|
|
|
|
|
|
100*(ICP_2-ICP_0)/ICP_0
|
100*(ICS_2-ICS_0)/ICS_0
|
100*(IKH_2-IKH_0)/IKH_0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mean
|
0.000000
|
34.54906
|
18.99341
|
Median
|
0.000000
|
35.51895
|
19.72481
|
Maximum
|
0.000000
|
57.76114
|
30.75480
|
Minimum
|
0.000000
|
16.41259
|
9.730571
|
Sum
|
0.000000
|
345.4906
|
189.9341
|
* 1 Gary Becker in : The
Concised Encyclopedia of Economics,
http://www.econlib.org/
* 2 John M., Andrian Z., Avril
V.A, "Skills for Productivity: vocational education and training in
developping contries", 1997, P.219
* 3 Simonet, Véronique,
"Le capital humain", 2003, P.2
* 4 Centre d'étude du
niveau de vie, ,"Les indicateurs de capital humain dans le domaine de la
santé et de l'éducation", Février 2001, P.5
* 5 Woodhall ,(1997 : 220),
in : KAMANZI Pierre Canisus, "Influence du capital humain et du
capital social sur les caractéristiques de l'emploi chez les
diplômés postsecondaire au Canada", mars 2006, P.25
* 6 Theodore W. Schultz,
"Capital Formation by Education", Dec. 1960, P. 571
* 7 Banque Mondiale :
http://www.worldbank.org/depweb/beyond/beyondfr/glossary.html#15
* 8 Edward Denison, 1962
in : Pierre CANISUS KAMANZI Op cité
* 9 Par exemple : Y=
A.Ká(L*H)(1-á)
* 10 Abramovitz, M., 1956
in : Scott R. Sweetland, ,"Human Capital Theory: Foundations of a
Field of Inquiry" Autumn, 1996, P. 347
* 11 Cette remarque est
importante, nous y reviendrons plus tard
* 12 Mincer, Jacob,
"Investment in human capital and personal income", 1958, P.299
* 13 Becker G. S., Op
cité, P.364
* 14 Butault, "Education et
développement: quelques réflexions méthodologiques",
P.37
* 15 Voir La documentation
française :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/revues-collections/problemes-economiques/theories/theories.shtml
* 16 Véronique Simonnet,
Op Cité, P.1
* 17 Poulain Edouard, "Le
capital humain, d'une conception substantielle à un modèle
représentationnel", janv 2001, P.96
* 18 Voir Blaug M., "The
empirical status of human capital theory: A slightly jaundiced survey",
1976
* 19 Voir Schultz Theodore, Op
Cité
* 20 Voir Annexe 1
* 21 Par
opérationnalisation de la réfutation de Duhem, dans, Edouard
Poulain, Op Cité, P.96
* 22 Voir par exemple,
Frédéric Docquier, "Macroéconomie du
développement", 2006, P. 252
* 23 Arrow, K. J, 1973,
"Higher education as a filter", pp. 193-216
* 24 Spence, M. 1973,
"Job Market Signaling", pp. 353-374.
* 25 Spence nomme indices
les caractéristiques non modifiables (sexe, ethnie, origine
socioéconomique, etc.) et signaux les caractéristiques
modifiables (l'expérience professionnelle, la culture
générale, le niveau de prestige de l'école
fréquentée, etc.).
* 26 Voir La documentation
française, Op Cité
* 27 V. Vandenberghe,
"Economie du Capital Humain", 2006, P.53
* 28 Voir David E. Broomhall
& Thomas G. J, " Economic Factors that Influence Educational
Performance in Rural Schools", Aug 1994
* 29 Voir Nathalie SAMIER,
"De la productivité du capital humain à la performance des
ressources humaines: vers une pertinence des modèles
d'évaluation", Avril 2001, P. 2, 3 et 4
* 30 Voir définition
dans
1.1.1 ,
Fondement de la mesure du capital humain par le
niveau d'instruction, P.
3
* 31 Voir
1.1.2 ,
Genèse du concept de capital
humain, P.
5
* 32 Voir Statistique
Canada, "Le capital humai et le développement rural: quels sont les
liens?", 1999, pp.571-583
* 33 Voir
http://kibare.club.fr/bproj04.htm
* 34 Voir
http://www.cemea.asso.fr/forumeduc/djef.htm
* 35 UNESCO, "Education
pour tous: Situation et tendances 2000", 2000, P. 17
* 36 Voir Ministère
français de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et
de la Recherche, ,"L'évaluation internationale PISA 2003:
Compétences des élèves français en
mathématiques, compréhension de l'écrit et sciences",
mars 2007
* 37 UNESCO, "Rapport
mondiale sur l'EPT 2009: Vaicre l'inégalité: l'importance de la
gouvernance - Résumé", 2009, P. 4
* 38 Voir
Méthodologie,
1.2.2 , P.
9
* 39 Voir Ministère
français de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et
de la Recherche, "Quel est l'impact des politiques éducatives? Les
apports de la recherche", avril 2004, P.3-9
* 40 CIEP, "Les
évaluations en éducation au niveau international: impacts,
contradictions, incertitudes", 2006, P.16
* 41 Voir
2.1.2 (4),
Les productivités individuelles sont
observables et les entreprises rémunèrent les salariés
à leur productivité marginale (H4+H5), P.
16
* 42 Voir
2.1.2 (3),
La connaissance et l'aptitude des salariés
accroissent leur productivité, P.
16
* 43 CIEP Op Cité,
P.18
* 44 The shorter oxford english
dictionary, 1969, P.1906
* 45. Voir
1.1.2 ,
Genèse du concept de capital
humain, P.
5
* 46 Voir par exemple
Jean-Claude RANDRIAMARISOA, «Déterminants de la
productivité rizicole des petites et grandes exploitations agricoles :
cas des Hautes-Terres«.2003, P.23
* 47 Voir Uschi Backes-Gellner
, «Contribution de la formation professionnelle à la
réussite de l'entreprise et évolution du besoin en qualifications
professionnelles «, 2006, pp.107-152
* 48 Voir Annexe 1
* 49 Voir
2.1.2 (2),
L'ancienneté mesure correctement l'aptitude
(H2), P.
14
* 50 INSTAT, "EPM 2004 -
Rapport Principal", 2006, P.32
* 51 Banque Mondiale,
« Rapport sur le développement dans le monde 2002 :
Des institutions pour le marché », 2002, P.279
* 52 Si
Yt=Y0*(1+r)t, le doublement de Y
par rapport à l'année de base correspond à
2Y0=Y0*(1+r)t. De cette équation, on
peut facilement démontrer qu'il faut t=ln(2)/ln(1+r) années pour
que Y double.
* 53 Voir
Figure 7. Le rendement à l'hectare du paddy au
niveau international, P.
36
* 54 Voir
http://www.irri.org
* 55 Dans MFEB, "Le riz
à Madagasar?", avril 2004, P.8
* 56 Voir en annexes 2
* 57 Voir Annexe 2
* 58 Voir
3.2
Proposition de méthode pour évaluer le
capital humain, P.
27
* 59 Voir
3.1.3
Le concept de compétence, P.
27
* 60 Vor Annexe 2
* 61 Voir 3.2.1
Formulation du test : privilégier le
concept de compétence, P.
28
* 62 Voir Application
numérique 1 et Application numérique 2 dans Annexe 2
* 63 Voir Conversion1 et
Conversion 2 dans Annexe2
* 64 Voir niveau optimal de
l'eau 1 et niveau optimal de l'eau 2 dans Annexe 2
* 65 Voir PNUD, "Rapport
mondial sur le développement humain 2007/2008", 2007, P.356
* 66 UNESCO,
"Classification Internationale Type de l'Education 1997", 2006,
P.47
* 67 Voir
2.1.2 (2)
L'ancienneté mesure correctement l'aptitude
(H2), P.
14
* 68 Ne figure pas dans le
questionnaire
* 69 Voir Annexe 1
* 70 R² passe de 0,1257
à 0,4444
* 71 En termes de R²
ajusté, la nouvelle information améliore le modèle
à concurrence de 4,6% (0,4005 à 0,4469).
* 72 R² ajusté
passe de 0,4469 à 0,4814
* 73 Voir Tableau 25
* 74 Voir
Tableau 19. Variance expliquée totale, P.
47
* 75 BIT, "Pauvreté,
marché du travail et croissance pro-pauvres à Madagascar",
2008, P.87
* 76 Voir
Tableau 26. Capacités des modèles
à expliquer les scores en connaissances sur le niveau optimale de
l'eau, P.
60
* 77 Voir
Tableau 27. Capacités des modèles
à expliquer les scores en connaissances pratiques sur les
activités, P.
61
* 78 Voir
Tableau 28. Les coefficients des modèles pour
les connaissances pratiques sur les tâches, P.
62
* 79 Voir
Tableau 28. Les coefficients des modèles pour
les connaissances pratiques sur les tâches, P.
62
* 80 Comparaison entre tableau.
16 et tableau 18
* 81 Voir
Tableau 30. Les coefficients des sous-modèles
pour les connaissances pratiques sur les tâches, P.
64
* 82 Voir
Tableau 30. Les coefficients des sous-modèles
pour les connaissances pratiques sur les tâches, P.
64
* 83 Voir
Tableau 30. Les coefficients des sous-modèles
pour les connaissances pratiques sur les tâches, P.
64
* 84 Voir
Figure 7. Le rendement à l'hectare du paddy au
niveau international, P.
11
* 85 Voir
Figure 14. Repiquage 1, P.
67
* 86 Voir Annexe2
* 87 Voir
Tableau 25. Les coefficients des modèles pour
la culture scientifique, modèle 4, P.
59
* 88 Issue du
sous-modèle 2, tableau 19
* 89 Voir
Tableau 21. Matrice de composantes, P.
49
* 90 Paul T. Schultz,
«Human Capital, Schooling and Health Returns ,«April 2003,
P.6
* 91 Statistique Canada,
"Le capital humain et les niveaux de vie dans les provinces
canadiennes", Avril 2006, P.20
* 92 Les données sur les
simulations figurent tous en Annexe 3
* 93 Voir
Genèse du concept de capital humain,
1.1.2 , P. 5
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