2.
Aspects socio-économiques
La région du Nord-Ouest est la plus peuplée de
la Centrafrique, avec 1.474.179 habitants pour une densité de 8,8
habitants au km² soit 41% de la population totale (MPCI-BCR, 2003). Elle
est considérée comme le poumon de l'économie nationale.
Les exploitations minières et forestières sont les principales
activités exercées dans la Mambéré Kadéi et
la Nana Mambéré. Les régions de Bossembélé,
de l'Ouham et de l'Ouham Pendé ceinturées par les
isohyètes 1500 mm et 1200 mm, sont réputées à
fortes activités agropastorales (cultures du coton, de
céréales et élevage itinérant des bovins).
Toutefois, ces conditions économiques favorables n'influencent pas
positivement les indicateurs du développement humain, car les
populations vivent en deçà d'un (1) dollar par jour (PNUD, 2007)
et subissent les effets directs et/ou indirects des affrontements armés
et de l'insécurité grandissante.
De ce constat, peut-on établir un lien entre la
pauvreté et la dégradation de l'environnement ? Les
populations en majorité pauvres n'ayant pas d'autres alternatives de
survie, continuent de surexploiter les ressources de la nature. Ainsi, le
saccage des ressources forestières par les sociétés
multinationales, avec en moyenne 265.850 m3 de grumes par an
(MEFCPE, 2002), les défrichements et les brûlis liés
à l'agriculture causent des dommages aux écosystèmes,
accélérant par conséquent le processus de
dégradation du couvert végétal et la
détérioration des sols.
L'agriculture centrafricaine comme celle de la
sous-région, vitale pour la population locale, est dépendante des
caractéristiques de la saison des pluies (dates de démarrage et
de fin, de la durée, du volume enregistré de la
répartition spatiale). L'agriculture est diversifiée et tire
partie des ressources climatiques et édaphiques avec une
efficacité moyenne d'autosuffisance alimentaire dans les conditions
normales de pluviométrie. Les pluies qui constituent la seule source
d'apport d'eau pour les cultures connaissent des fluctuations importantes, aux
conséquences souvent catastrophiques sur les récoltes (Olivry,
Mahé et Bricquet, 1995). La perspective de pouvoir comprendre
ces fluctuations, de prévoir à moyen et à court termes les
événements qui modulent le cycle saisonnier présente un
intérêt capital pour la gestion des ressources en eau et de la
production agricole, ceci dans le cadre du développement durable des
régions septentrionales et occidentales de la Centrafrique,
fragilisées par la péjoration de leur climat. Ainsi, le
développement rural repose sur un capital-ressource de plus en plus
restreint. Le Rapport du PNUE (2006) sur la Centrafrique précise
à cet égard que la base des ressources naturelles du pays est non
seulement limitée, mais qu'elle se dégrade de plus en plus, au
fur et à mesure que la pluviométrie subit de variabilité
et que les besoins des populations en majorité pauvres s'accroissent.
Le paragraphe suivant fait l'analyse critique des
données et présente les méthodes de traitements
statistiques.
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