II. DONNÉES ET
MÉTHODES D'ANALYSE
1.
Acquisition et critique des données
Il s'agit dans cette section de préciser la source des
données collectées et de montrer leur utilité. Ce
sont : les données météorologiques, hydrologiques,
forestières, agro économiques et sociales. Les stations
pluviométriques retenues obéissent à des critères
de longueur de séries et de qualité des données, comme
prévu par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM).
1.1.
Données météorologiques et hydrologiques
En Centrafrique, les données
météorologiques sont gérées conjointement par la
Direction de la Météorologie Nationale (DMN) et la
Représentation Nationale de l'Agence pour la Sécurité de
la Navigation Aérienne (ASECNA). Ces institutions ont compétence
à collecter et centraliser les relevés
météorologiques de terrain et en vérifier la
fiabilité. Les données de notre étude exclusivement
pluviométriques aux pas de temps journalier, mensuel et annuel, ont
été obtenues auprès du Service climatologique de l'ASECNA
à Bangui sur la période de 1955 à 1990 ; elles ont
ensuite été reprises et complétées sur la longue
période de 1951 à 2000, grâce à la banque de
données du Laboratoire de Climatologie, de Cartographie et d'Etudes
Géographiques (LACCEG) de l'Université de Bangui. Quant aux
données hydrologiques, elles ont été essentiellement
fournies en ligne par l'Institut Français pour la Recherche et le
Développement (IRD). Elles concernent les débits des cours d'eau
et l'évapotranspiration potentielle. Mais les séries courtes
(1955 à 1967) sont pour la plupart lacunaires et inutilisables.
Le réseau des stations et postes
pluviométriques en Centrafrique est l'un des moins denses de la sous
région. Certains relevés pluviométriques sont de bonne
qualité sans interruption significative depuis la date de leur
installation, c'est le cas de Bangui et Berbérati ne comportant pas trop
de lacunes. Les données des stations sus-mentionnées ont
été géoréférencées par Callede (1991)
et Bakam (1996) parmi « les rares stations de
référence en terme de suivi et de fiabilité en Afrique
Centrale ». D'autres relevés pluviométriques
comportent des lacunes au seuil tolérable d'au plus 5%, ils ont
été contrôlés et considérés de
qualité satisfaisante, c'est le cas pour les stations synoptiques de
Bossembélé, Bouar et Bossangoa ayant donc la capacité de
fournir des données climatologiques complètes. Après le
test d'homogénéité, quatre stations ont été
retenues (Tab. I). Avec une superficie de 167.800 km², cela
représente une densité moyenne de 1 station pour 41.950 km²,
ce qui est extrêmement faible. Cette situation pose un problème
pour l'analyse des données climatologiques à des échelles
spatiales fines (Brou, 2005) quand on sait que l'une des
caractéristiques principales du climat tropical est sa très forte
variabilité spatiale, surtout en ce qui concerne le paramètre
pluviométrique.
Les relevés des stations climatologiques et postes
pluviométriques de la zone d'étude ont été
abandonnés au motif qu'ils présentent de nombreuses
irrégularités et d'importantes lacunes. Ainsi, la plupart de ces
stations non seulement n'ont pas de données normales et
régulières, mais ne sont plus en état de fonctionnement
entre la fin des années 70 et le début de la décennie
suivante, alors qu'elles appartiennent à la génération 50.
En 2000, même si on constate la remise en marche de quelques stations et
postes pluviométriques à Bozoum, Carnot et Bouca (CEC, Rapport
annuel 2006), ces postes sont souvent tenus par des bénévoles ou
auxiliaires sans compétence recrutés pour la cause par la
Diocèse ou la Municipalité de la localité. Le tableau
ci-dessous présente l'étendue et les caractéristiques des
séries pluviométriques dans le Nord-Ouest de la
Centrafrique : positions géographiques, lacunes, type et
état de fonctionnement.
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