2.
Contexte scientifique de l'étude
Ce projet de thèse s'inscrit dans le cadre de suivi du
Plan d'Action National d'Adaptation (PANA) aux changements climatiques en
République Centrafricaine. Le pays est caractérisé par une
situation contrastée en matière d'écosystèmes
naturels, avec notamment la présence de la forêt dense humide au
Sud et de formations végétales dominées par la savane au
Nord. Le déterminisme de ce partage entre types de
végétation est essentiellement climatique. Le contexte
environnemental allie une hétérogénéité et
des fragilités spécifiques du milieu naturel (Doukpolo, 2001).
Selon l'UICN (1999), en raison du caractère
intertropical du milieu, la lumière et la température ne peuvent
être des facteurs limitants pour les écosystèmes. Ainsi,
l'eau est considérée comme le facteur bioclimatique clé
pour déterminer la répartition des types de
végétation naturelle, aussi bien par les quantités
disponibles (précipitations et réserves en eau du sol) que par
les variations mensuelles et interannuelles de celles-ci. Or, en Centrafrique,
depuis la fin des années 60, le déficit pluviométrique
s'est traduit notamment par l'aggravation de l'aridité, la
réduction significative des principales zones humides, la
fréquence d'épisodes secs, les pluies diluviennes. Ces quelques
phénomènes climatiques accentuent aujourd'hui la
vulnérabilité des écosystèmes naturels.
Une note technique de la FAO (2004) sur l'état de la
sécurité alimentaire en Centrafrique et des évaluations du
GIEC (2007) fondées sur la modélisation des cultures indiquent
que, dans les basses latitudes africaines, les rendements de certaines cultures
devraient diminuer même dans le cas d'une élévation minime
de la température, du fait que ces cultures sont proches du seuil de
tolérance thermique et que les cultures pluviales prédominent.
Ainsi, une importante diminution de la pluviométrie accentuerait encore
la baisse des rendements agricoles en zone tropicale. En cas d'adaptation
agronomique autonome, ces rendements sous les tropiques devraient être
moins affectés par l'évolution du climat, mais resteraient
néanmoins inférieurs aux niveaux estimés propres aux
conditions climatiques actuelles. De ce fait, l'adaptation de l'agriculture
centrafricaine au changement climatique implique de nouvelles formes de
pratiques et d'innovations dans le système de production. Il s'agit de
se donner les moyens de prendre en charge au mieux les incertitudes
liées aux changements et à la variabilité climatique.
Mots clés : Centrafrique,
vulnérabilité, écosystèmes, désertification,
climat, agriculture, adaptation.
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