2. Variabilité des totaux
et moyennes pluviométriques annuels
L'analyse du cumul annuel des précipitations est
pertinente pour effectuer une étude de variabilité. La figure 10
couvrant toute la période d'observation met en évidence
l'alternance d'excédents et de déficits pluviométriques
annuels. Le calcul des coefficients de variation (Tab. 3) présente un
écart non considérable entre les stations pour les mois pluvieux.
Ces coefficients sont de 12,17 % à Berbérati, 15,58 % à
Bossembélé, 14,57 % à Bouar et 14,72 % à Bossangoa.
En comparant ces valeurs avec celles d'autres régions
centrafricaines ou de la sous-région, nous remarquons que l'appartenance
des stations à leur zone climatique respective ne traduit pas
systématiquement l'importance de la variation car, Bossangoa et Bria
(14,56 %) en domaine tropical ont quasiment le même coefficient de
variation que Berbérati et Yokadouma (12,14 %) au Sud Est du Cameroun en
domaine subéquatorial avec une pluviosité soutenue. Il en de
même pour les écarts-type dont les valeurs varient entre 200
et 250 mm (Tab.3) soit : 217,58 mm à Bouar, 206,82 mm à
Berbérati, 244,94 mm à Bossembélé et 213,22 mm
à Bossangoa.
Pour l'ensemble des quatre stations, les années
sèches sont plus importantes et se succèdent plus
fréquemment que celles humides. Ces années sèches
représentent 67 % sur 50 ans d'observations. Les années 1973,
1977, 1979, 1983, 1989 et 2000 apparaissent comme significativement
sèches pour toutes les séries chronologiques. Les totaux
pluviométriques annuels varient entre un maximum de 2016,8 mm
(Berbérati) en 1999 et un minimum de 1004,7 mm (Bossangoa) en 1979.
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a : Station de Berbérati
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b : Station de Bouar
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c : Station de
Bossembélé
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d : Station de Bossangoa
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Fig. 10 : Moyennes
pluviométriques interannuelles dans le Nord Ouest centrafricain,
1951-2000
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3.
Distribution spatiale et variabilité du nombre des jours de pluies
Cette section analyse successivement la distribution spatiale
des moyennes annuelles des pluies, le nombre annuel de jours de pluie et les
coefficients de variation. L'analyse des moyennes annuelles sur la
période 1951 à 2000 fait apparaître une
inégalité dans la distribution spatiale de la pluviométrie
au Nord-Ouest de la Centrafrique (Fig. 11).
Les hauteurs annuelles des pluies et le nombre des jours de
pluies sont observés suivant un gradient pluviométrique SSW-NNE,
des régions de plateau (forêt) et aux plaines fluviales
(savane).
Fig. 11 : Isohyètes et
nombre de jours de pluie au Nord Ouest centrafricain
Cette distribution spatiale est tributaire de la
continentalité, du balancement de la ZCIT et des effets orographiques.
De la circulation de la mousson, on note que l'alizé maritime avec son
air chaud et humide porteur des précipitations, s'appauvrit en eau au
fur et à mesure de son avancée à l'intérieur des
terres. De la prépondérance des reliefs, on remarque que le
massif du Yadé joue un rôle non négligeable dans
l'inégale répartition spatiale des précipitations et de
leur variabilité.
Un fait marquant est le redressement des isohyètes au
piedmont septentrional de Yadé avec une importante pluviosité
(1400 à 1600 mm), ce redressement est dû au massif montagneux de
l'ouest. L'écart entre ces isohyètes s'élargit et les
hauteurs de pluie diminuent régulièrement quand on va vers le
Nord-Est. L'isohyète 1400 mm qui marque généralement la
limite nord des climats tropicaux pluvieux (Brou, 2005), partage le Nord-Ouest
centrafricain en deux pôles pluviométriques. Les régions
les plus arrosées sont : Mambéré, Nana, Kadéi,
Pendé occidentale, Lobaye et la zone péri forestière de
Bossembélé. En revanche, des hauteurs moindres (1200 à
1300 mm), sont enregistrées dans la région de l'Ouham suivant un
plan quadrilatère Bouca, Bossangoa, Paoua et Kabo, relativement moins
arrosées.
Au cours de la période d'observations, les
coefficients de variation saisonnière (Tab. IV) sont évidemment
élevés en saison sèche et sont faibles en saison
pluvieuse. Cependant, il existe un contraste spatial au milieu de chaque rythme
pluviométrique saisonnier, c'est ainsi que Berbérati a un
coefficient faible (12,17 %) et Bossembélé avec un coefficient
assez élevé (15,58 %).
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