II. VARIABILITE SPATIO-TEMPORELLE
DE LA PLUVIOMETRIE
Nous allons développer dans cette section la
variabilité pluviométrique au pas de temps mensuel, saisonnier,
annuel et décennal. Nous nous intéresserons aussi à la
variabilité du nombre des jours de pluie et aux anomalies
pluviométriques.
1. Variabilité des pluies
moyennes mensuelles et saisonnières
Le diagnostic de la variabilité pluviométrique
à l'échelle mensuelle permet de distinguer trois types de
comportement pluvieux qui sont :
§ Les mois à pluviométrie relativement
faible :< 50 mm
§ Les mois à pluviométrie
intermédiaire ou modérée : de 50 à 150 mm
§ Les mois à pluviométrie relativement
forte : > 150 mm
Les différents seuils pluviométriques choisis
font référence aux seules valeurs de l'évapotranspiration
potentielle (ETP), telles que détaillées ci-dessous.
1.1. Mois à
pluviométrie faible (< 50 mm : P< ½ ETP)
Sont concernés les mois de décembre, janvier et
février. Ces mois marquent la grande saison sèche dans le
Nord-Ouest centrafricain comme sur l'ensemble du territoire national. Au cours
de cette période de l'année, les précipitations
recueillies représentent entre 1 et 3 % du total annuel. Par
conséquent, elles sont insignifiantes en terme de pluviosité
enregistrée. Proportionnellement aux hauteurs d'eau
précipitées, le nombre de jours de pluie reste faible et
n'excède pas 13. Au cours de ces mois, les événements
pluviométriques journaliers enregistrés sont également
insignifiants. La hauteur journalière maximale pour chacun des mois
n'atteint pas 15 mm. Toutefois, quelques singularités peuvent être
relevées au cours de certaines années où le mois de
février fait exception en recevant 40 à 50 mm. Cette situation
revient fréquemment sur les stations à la limite nord de
l'isohyète 1500 mm comme Berbérati, Bouar,
Bossembélé.
1.2. Mois à
pluviométrie intermédiaire (de 50 à 150 mm :
ETP>P= ½ ETP)
Les mois de mars, avril et mai sont considérés
comme des mois intermédiaires à pluviométrie
modérée. Ils annoncent en général l'arrivée
de la grande saison pluvieuse. On remarque une hausse sensible des
précipitations sur l'ensemble du Nord-Ouest. Au cours de ces mois, le
nombre de jours de pluie connaît également une hausse,
comparativement au mois précédent. C'est surtout à partir
du mois d'avril que l'augmentation du nombre de jours de pluie devient
véritablement sensible sur la quasi-totalité de la région.
Les événements pluviométriques journaliers commencent
également à devenir importants. Les hauteurs
pluviométriques journalières au cours de ces mois peuvent
dépasser 25 mm. En mars ces évènements restent
principalement localisées au Sud-Ouest.
Le mois de juillet connaît un fléchissement.
C'est une phase dite « intrapluviale»
caractéristique du régime bimodal à l'exemple de
Berbérati (Fig. 9 a). Le mois peut être compté parmi les
mois à pluviométrie intermédiaire. Cette période de
l'année correspond à l'installation de la grande saison des
pluies dans la région forestière de
Mambéré-Kadéi et de la Sangha plus au Sud de
Berbérati et de la Mbaéré. La majeure partie de cette zone
reçoit des précipitations comprises entre 150 et 200 mm par mois.
Le nombre mensuel de jours de pluie confirme l'installation de cette saison des
pluies.
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