I.1.2. GENOCIDE
A. Définitions
Le crime de Génocide, après le jugement des
criminels de guerre allemands et japonais à Nuremberg et Tokyo, est
sanctionné par la Convention onusienne du 9 décembre 1948.
Celle-ci le définit comme un acte « commis dans l'intention de
détruire en tout ou en parti un groupe national, ethnique, racial ou
religieux ». (COLARD D., p.89)
SMITH S. D., (2004 :3) nous parle de l'origine directe du
mot et sa signification plus ou moins large selon les Nations unies.
Pour lui, ce mot trouve son origine par l'avocat juif polonais
LEMKIN R. qui proposa un sens étymologique du terme : `geno' (race
ou tribu) et `cide' (tuer).
C'est lui qui a aussi proposé une convention sur la
prévention du Génocide et le Répression du Crime de
Génocide, qui a été approuvée par les Nations unies
le 09 décembre 1948.
Selon cette convention, le mot `génocide' signifie
« tout acte défini ci-dessous, commis dans l'intention de
détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou
religieux, comme tel :
· Meurtre de membres du groupe
· Atteinte grave à l'intégrité
physique ou mentale de membres du groupe
· Soumission intentionnelle du groupe à des
conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique
· Mesures visant à entraver les naissances au sein
du groupe
· Transfert forcé du groupe à un autre
groupe. » (Art. II)
Ainsi, les situations que vécurent les Hereros de
Namibie, les Arméniens, les Juifs, les Cambodgiens, les musulmans et non
slaves des Balkans, les Tutsi, etc. reposent d'une manière ou d'une
autre à ces situations.
Quoiqu'il soit approuvé par l'ONU, rien ne montre du
moins dans sa définition que c'est un crime contre l'humanité
toute entière. Cette raison pousse à beaucoup d'auteurs à
y apporter leur contribution.
Il est défini par AKOUN A. (1979 :146) comme
« un crime de droit international, consistant dans le meurtre ou
l'atteinte grave aux droits de personnes appartenant à un groupe, dans
l'intention de détruire ou d'amoindrir ce groupe »
Pour CORTEN O., «le génocide n'est ni une
idéologie, ni un système socio-politique ou
socio-économique. C'est un crime contre l'humanité toute
entière.» (p.96)
Pour en finir avec ce point, nous pouvons dire que pour le cas
du Darfour, ce n'est pas encore défini. C'est-à-dire que ce
conflit mérite encore des recherches et des débats
subséquents pour être qualifié de génocide.
I.1.3. MILICE
Etymologiquement, selon le Dictionnaire Petit Larousse le mot
« milice » vient du latin « militia »
qui signifie « service militaire ».
Examinons les différentes significations que lui
donnent le Dictionnaire de la Deuxième Guerre Mondiale
(1980 :1260) :
- Corps paramilitaire de volontaires français
formé par le Gouvernement de Vichy pour soutenir les forces allemandes
d'occupation contre la résistance française de 1943 à
1944,
- Police dans certains pays,
- Formation illégale chargée par une
collectivité (parti politique, groupe de pression, entreprise etc.) de
la défendre ou de défendre ses intérêts en recourant
à la force (milice privée).
- Milice provinciale : troupe de réserve de
l'armée régulière, recrutées par un tirage au
sort,
- Troupe de police supplétive qui remplace ou renforce
une armée régulière,
- Organisation paramilitaire, équipée d'armes de
combat, formant les regroupements de base de certains partis totalitaires.
Elles peuvent apparaître comme forces agissantes dans les
démocraties en crise [...].
Selon le toujours ce dictionnaire (1980 : 1263), une
milice est considérée comme « une organisation
paramilitaire [...] avec la capacité de concourir au maintien de l'ordre
et jouer ainsi le rôle d'une police parallèle ».
AKOUN A. (1979 :203) le dit mieux en précisant
qu'il s'agit d'une «organisation paramilitaire, équipée
d'armes de combat, formant les groupements de base de certains partis
politiques ». Elles n'apparaissent pas n'importe quand mais
plutôt « dans les démocraties en crises ou dans les
régimes totalitaires » et ceci « dans le but
d'imposer, par la terreur et par la force, une obéissance au
régime».
Il nous revient, sur base de toutes ces définitions,
d'en préciser que les janjaweeds en constitue un véritable
exemple n'excluant aucun élément.
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