II.2.2.LA RECHERCHE PAR
OBSERVATION
Pour MINON P., (1959 :20) « Le terme
observation doit cependant être compris dans un sens large. Il ne s'agit
pas seulement de voir ou mieux de regarder. Il s'agit aussi d'entendre ou mieux
d'écouter »
L'observation a deux sens selon QUIVI R. et al
(1995 :159) :
· L'observation directe est celle où le chercheur
procède directement lui-même au recueil des informations, sans
s'adresser aux sujets concernés ;
· L'observation indirecte est celle où le
chercheur s'adresse aux sujets pour obtenir l'information recherché
à travers soit un questionnaire ou un guide d'interview.
A ce point, il nous revient de souligner que c'est le premier
sens qui nous intéresse, l'autre ayant été
développé dans d'autres points respectifs.
La technique d'observation nous a permis de suivre avec
intérêt le comportement de enquêtés dans
différentes activités auxquelles ils participent. C'est par
exemple le cas où on peut facilement constater le rapport ou les
relations entre la population, les travailleurs des ONG et les autres
intervenants dans l'intervention pour le maintien de la paix et les militaires
rwandais. Cette observation nous a permis de nous rendre compte de la
réalité sur terrain et partant, confirmer ou infirmer les
réponses des enquêtés.
II.2.3. LA RECHERCHE PAR
QUESTIONNAIRE
D'après QUIVY R. et al, (1995 :190) la recherche
par questionnaire « consiste à poser à un ensemble de
répondant, le plus souvent représentatif d'une population, une
série de questions relatives à leur situation sociale,
professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude
à l'égard d'options ou d'enjeux humains et sociaux, à
leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un
événement ou d'un problème, ou encore sur tout autre point
qui intéresse les chercheurs ».
Selon toujours les mêmes auteurs (1995 :191), elle
est dite d'administration indirecte lorsqu'un enquêteur le
complète lui-même à partir de réponses qui lui sont
fournies par le répondant, tandis qu'elle est dite d'administration
directe lorsque le répondant le remplit lui-même.
Pour RWIGAMBA B, (2000 :12) l'enquête par
questionnaire « consiste à élaborer un questionnaire
destiné à la population cible, plus précisément de
répondre par écrit à ce questionnaire. Celui-ci doit
être bien étudié à l'avance et devra suffisamment de
place entre les questions pour de réponses et commentaires
éventuels des personnes interrogées ».
Il reste de trouver les réponses aux questions
suivantes :
· Quelle nature de questions faut-il poser ?
· Quel nombre faut-il prendre ?
· Comment faire leur agencement ou déterminer leur
ordre ?
· Comment faire leur conception ou
rédaction ?
· Comment faire leur administration ?
i) La nature des questions
Le questionnaire employé dans notre étude n'est
pas celui d'évaluer l'intervention pour le maintien de la paix de
l'Union Africaine au Darfour mais plutôt d'enquêter sur l'apport du
Rwanda dans cette intervention.
Les questions posées étaient de deux
types : questions ouvertes et questions fermées.
· Questions ouvertes
Il s'agissait des questions auxquelles le répondant
pouvait y répondre librement, sans que le choix des réponses
soit prédéterminé.
· Questions fermées
Ici le répondant avait des choix auxquels il pouvait
opter pour un ou plusieurs à la fois. Nous avons utilisé ce genre
de questions pour nous faciliter l'enquête surtout au niveau du
dépouillement.
ii) Le nombre des questions
A cet égard, on doit examiner le nombre total des
questions contenues dans les questionnaires. Ce nombre dépendait de
plusieurs facteurs à savoir : la nature des questions
déjà vue, des thèmes à traiter, des
répondants eux-mêmes,... Il pouvait donc être
élevé ou non selon ces facteurs. Cependant, comme conseille
DUVERGER M. (1964 :20) : « le nombre des questions ne doit
pas être élevé, car, dans ce cas là, il y aurait
risque de fatiguer le sujet qui laisserait les dernières questions sans
réponse ou y répondrait négligemment ».
Sur ce fait, le nombre des questions variait selon les
catégories :
Tableau 1 : Le nombre des questions
CATEGORIES
|
NOMBRE
|
Catégorie A
|
06
|
Catégorie B
|
06
|
Catégorie C
|
07
|
Source :
Résultats de notre enquête
Il nous revient ici de rappeler que les questions
comptées ne sont les questions principales, les sous questions n'ont pas
donc été considérées dans
l'énumération. En plus, les catégories sont reparties de
la façon suivante :
· Catégorie A : Tous les militaires rwandais
en mission au Darfour
· Catégorie B : Les réfugiés de
l'intérieur (IDPs) et les citoyens darfouriens non
réfugiés,
· Catégorie C : Les staffs de l'Union
Africaine, ceux de l'Organisation des Nations Unies ainsi que ceux des
Organisations Non Gouvernementales Internationales.
Il est à noter que ces deux dernières
catégories sont ceux qui résident et opèrent dans les
zones contrôlées par les rwandais.
iii) la rédaction des
questions
La rédaction des questions a une grande influence sur
le contenu des réponses. Le texte des questions doit être aussi
simple que possible. Nous avons formulé les questions dans un langage
compréhensible pour n'importe quel répondant et nous avons
laissé des espaces pour d'autres réponses possibles auxquelles
nous n'avons pas pensé.
iv) L'ordre des questions
L'ordre des questions a été fait selon
l'idée de DUVERGER M. (1964 :20) qui stipule
que : « pour empêcher la contamination on dispose le
questionnaire en entonnoir. C'est-à-dire partir des questions les plus
générales pour aboutir progressivement aux plus
spéciales ».
v) L'administration du questionnaire
Le questionnaire terminé, nous avons
procédé, nous avons procédé à
l'enquête proprement dite suivant deux principales voies :
· Le sujet est mis en contact direct avec le
questionnaire, auquel il répondait lui-même. Ici on profitait de
l'occasion pour lui fournir l'explication des concepts clés afin
d'éviter toute confusion possible.
· Le questionnaire est laissé chez le
répondant pour être récupéré par
après. Ici c'était fait pour les staffs de l'UA, de l'ONU et des
ONGI et autres répondants qui ont un niveau de compréhension dans
le domaine.
Signalons que le questionnaire destiné à la
population a été de fois interprété en arabe pour
ceux qui ne comprennent pas français, langue originale dans laquelle le
questionnaire avait été composé. La copie traduite se
trouve en annexe.
Pour en finir avec ce point, il revient à dire que
l'enquête par questionnaire nous a permis de recueillir les
différents points de vue des enquêtés sur les questions qui
leur étaient adressées. La nature et l'effectif de ces
enquêtés sont réservés pour le point en rapport avec
la population d'enquête et l'échantillonnage.
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