4- Recherche scientifique
L'objectif premier de mener une recherche scientifique
appliquée sur les dromadaires doit être d'une part, de maximiser
la rentabilité des éleveurs, d'autre part contribuer à la
conservation de l'espèce à travers une combinaison de diverses
mesures dont notamment l'amélioration génétique et
conservation, l'organisation professionnelle des éleveurs et
l'optimisation des réseaux commerciaux.
La conception des programmes conduits selon une approche
pluridisciplinaire intégrant les éléments de la
zootechnie, génétique, socio-économie et écologie
est nécessaire pour l'optimisation de la gestion de l'espèce
cameline.
L'environnement actuel de la recherche scientifique dans le
pays est favorable et peut participer significativement à soulever
certains défis et contribuer à la prise de décision au
niveau des éleveurs. Toutefois, les moyens disponibles en matière
du secteur de la recherche scientifique (humains, scientifiques, etc.)
permettent de raisonner la problématique de conservation et de
développement de l'espèce en tenant en compte les apports de
chaque discipline.
III- AMELIORATION GENETIQUE
Les résultats ont montré que la
sélection concentre la majeure partie de ses efforts sur les
mâles, qui sont généralement choisis sur la base de leurs
performances vis-à-vis des femelles, de leur puissance et de leur
vitalité ainsi que de leur phénotype, et non pas sur leurs
valeurs génétique. En effet, il n'est pas rare d'entendre, par
des éleveurs, dire que la qualité des dromadaires se
dégrade. Ils observent une dégradation des qualités
d'adaptation, voir même des performances laitières ou de
croissance, qui doit probablement être attribuée aux
métissages et croisements incontrôlés et au taux de
consanguinité atteignant 15%. Pour maintenir l'importante variation
génétique existante au sein de l'espèce (principalement
d'origine intra population environ 92%), une vision claire
d'amélioration génétique, dans le cadre de la conservation
des ressources génétiques, doit se dessiner et avoir lieu. Avec
le niveau, relativement élevé, de la diversité
génétique, dans une première étape, l'accent doit
être mis sur la sélection. La sélection est définie
comme étant l'utilisation des reproducteurs ayant les valeurs
génétiques les plus élevées pour des
caractères d'intérêt économique aux éleveurs.
Elle doit être participative dans sa démarche en associant les
éleveurs aux différentes étapes de conception, de
réalisation, de suivi et d'évaluation. Elle doit être une
partie intégrante d'un programme plus vaste qui va au-delà de la
simple fourniture de matériel génétique
amélioré et qui comporte une composante de renforcement des
capacités des éleveurs au triple plan de la gestion du cheptel,
de la commercialisation et de la promotion de races camelines. La mise en place
d'un programme de sélection cameline présente une solution
à la question, même partielle, de l'encadrement et de
l'organisation des éleveurs. Ce programme de sélection devrait
s'appuyer sur un certains nombre d'éleveurs possédant un cheptel
de taille importante. Pour ces élevages, la mise en place d'un programme
d'amélioration génétique peut représenter un atout
et leur donner l'accès à une assistance technique et des soutiens
publics.
La mise en oeuvre d'un tel programme de sélection
n'est pas sans poser problèmes, dans la mesure où beaucoup de ses
rouages n'existent pas concrètement et sont méconnus, et
où les options possibles ne sont pas encore totalement
évaluées. A l'heure actuelle, les objectifs de sélection
sont difficiles à définir. Ils doivent être
considérés avec attention car ils peuvent différer en
fonction de la situation particulière de chaque éleveur. Mais, il
reste le but global de la sélection est d'obtenir un dromadaire
désirable, c'est-à-dire un animal qui donne au producteur une
rentabilité la plus élevée possible. Certes, pour
atteindre cet objectif il faut choisir les meilleurs géniteurs
disponibles pour la reproduction et le meilleur marché pour progresser
vers les buts génétiques. Actuellement, l'association
race-système d'élevage forme un tout et conduit à la
fourniture de produits présentant des caractéristiques
particulières destinés à des marchés cibles. C'est
la raison qui fait que, de plus en plus, dans le cadre du développement
de productions de qualité, on trouve une association entre la race dans
son système de production mis en oeuvre, les produits fournis et le
marché cible. Le slogan Race - Produit -
Marché résume bien ce constat : la
génétique qui est en amont est le premier signe de qualité
du produit d'aval. La notion de traçabilité, qui relie l'animal
producteur au consommateur en passant par toute la chaîne de
transformation et de distribution, part ainsi de l'animal, identifié le
plus souvent dans une race, c'est-à-dire une notion à base
génétique.
Pour la viande attire actuellement, l'attention de plusieurs
acteurs dans le secteur (atelier d'engraissement, abattoir moderne à la
région de Mehdia destiné à accueillir et traiter la viande
des dromadaires, la vente de viande cameline dans les grandes surfaces avec
l'augmentation de la demande). Tous ces facteurs encouragent les
éleveurs à promouvoir les types à viande et évoluer
leurs productions pour les rendre sur le marché.
Pour le lait actuellement est destiné à
l'autoconsommation et rarement commercialisé suite à plusieurs
motifs : sociaux, faible productivité des chamelles, difficulté
de collecte et de transport. Mais, l'état actuel de ce produit ne veut
pas dire sa faible valeur socio-économique au contraire c'est un produit
potentiellement important à raison de ses valeurs commerciale,
nutritionnelle et médicale. La promotion de la sélection des
races laitières camelines représente une voie prometteuse pour ce
produit et renforcera la relation race-pruit-marché.
Pour mettre tous les éléments proposés
pour la conservation des dromadaires en relation, un schéma de
développement regroupe des aspects techniques et organisationnels a
été proposé par Djemali et Alhadrami (1998) dans le
tableau (19).
Tableau 19 : Aspects de schéma de
développement des dromadaires
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