5.2.2- Alimentation
Nous avons déjà vu que l'alimentation des
troupeaux est fondée, dans l'ensemble, sur une exploitation maximale des
ressources naturelles. Les troupeaux pâturent, de façon extensive
sur parcours et les compléments alimentaires ne sont apportés que
dans les situations les plus difficiles, comme en période de
sécheresse par exemple. Les aliments complémentaires
utilisés sont la plupart du temps du foin, avec parfois d'orge ou des
dattes, etc. En effet, Il est évident que l'amélioration de la
productivité des animaux dépend avant tout de leurs
caractères génétiques, il est tout aussi incontestable que
l'alimentation en quantité et qualité joue un rôle
primordial dans l'extériorisation du potentiel génétique
des animaux. L'exposition des parcours à des pratiques agricoles
(labour, plantation, etc.) limite les zones de distribution et de
pâturage des dromadaires. Par exemple, le développement
remarquable de plantation en arboriculture (palmeraies, cultures
irriguées), dans les zones de
pâturage, pour nourrir une population humaine en
augmentation incessante, a considérablement diminué le parcours
naturel de dromadaires (cas de Rjim Maatoug) dans la région de
Kébili. Le manque de l'alimentation et les insuffisances en substances
nutritives deviennent plus aigus durant la saison sèche. Sachant que,
les cultures fourragères intensives ne sont pas adoptées et
l'utilisation d'aliments commerciaux coûte cher pour l'éleveur.
5.2.3- Matériel génétique
Il s'agit en fait d'une population (mosaïque)
hétérogène phénotypiquement n'ayant pas connu de
sélection ou de travail d'amélioration génétique
réfléchi. Les dromadaires évoluent dans des conditions
naturelles, leur production est faible, relativement à leur potentiel,
mais susceptible d'être améliorée si de meilleures
circonstances sont aménagées. Cette immense ressource
génétique est très méconnue en termes de
génotypes des races, et il y a une grande confusion dans la
terminologie.
Tous ces problèmes, bien qu'ils soient cités de
manière intuitive par la plus part des éleveurs, semblent
cohérents à la fois avec la situation de ces éleveurs,
leurs objectifs et les caractéristiques des troupeaux qu'ils exploitent.
Ils définissent bien les différentes orientations qui semblent
devoir s'articuler au sein d'un programme de développement,
amélioration de la croissance et les aptitudes bouchères, la
production laitière et maintien des qualités d'adaptation.
L'ensemble de ces éléments (ressources,
pratiques, potentialités et contraintes) amène à
s'interroger sur les chances d'amélioration de cet élevage
pastoral et sur les limites de son intégration à toute la
dynamique agricole et écologique observée dans les
régions. A ce propos, il sera utile de redresser un schéma de
développement relatif à l'élevage camelin tenant compte de
l'environnement de production, la structuration et la diversification de la
filière, l'organisation et la participation des éleveurs.
|