CHAPITRE IV : BIOTECHNOLOGIE ET CARACTERISATION DES
RESSOURCES GENETIQUES ANIMALES
1- Introduction
Bidanel et al. (2003) a regroupé sous le terme
de biotechnologies animales un ensemble de techniques mises au point à
partir des connaissances acquises sur le génome, la reproduction et le
développement embryonnaire. Les biotechnologies de la reproduction
incluent des techniques comme l'insémination artificielle, le transfert
d'embryons, le sexage et la cryoconservation de gamètes et d'embryons,
la fécondation in vitro, le clonage ou la transgenèse. La
génétique moléculaire désigne les techniques issues
d'analyse de la structure du génome (sélection ou introgression
de gènes directe ou assistée par marqueurs, contrôle de
filiation, étude et gestion de la diversité
génétique, etc.) ou de l'étude de son fonctionnement. En
effet, durant les dernières décennies, les progrès
réalisés dans les domaines de l'élevage et de la
sélection ont été impressionnants. Des programmes
d'élevage basés sur les principes de la génétique
quantitative, d'insémination artificielle ou de transfert d'embryon, ont
crée des progrès génétiques considérables.
De plus, les nouvelles découvertes en matière de biotechnologie
laissent prévoir une accélération de ces
évolutions. Devant telle transformation, il est important de mieux
appréhender les mécanismes de la domestication et
d'évaluer les répercussions des pratiques d'élevage
modernes sur les animaux et leur génome. En effet, plusieurs
études indiquent que la domestication ainsi que la sélection
humaine, ont conduit à de nombreuses modifications du génome des
animaux domestiques. Ainsi, l'une des conséquences les plus
redoutées de la sélection est la perte de diversité
génétique causée par la consanguinité et la
dérive génétique (Maudet, 2001).
La génétique s'est définie comme la
discipline qui étudie la transmission de l'information
héréditaire et son utilisation dans le développement et le
fonctionnement des organismes. Grosclaude et al. (1996) ont
relaté que le texte, paru en 1866, fondateur de la
génétique moderne remonte aux travaux de Gregor Mendel
(1822-1884). Ce texte rapporte des résultats obtenus sur ce qu'on
appellerait aujourd'hui une plante "d'intérêt agronomique", le
petit pois. Par la suite, des découvertes significatives furent encore
faites sur des plantes, mais l'essentiel des bases fondamentales de la
discipline provint de travaux sur des "espèces modèles" comme la
drosophile, introduite dès 1913 par Morgan. A l'époque peu
d'avancées novatrices ont été faites chez des animaux
d'élevage. Peters en 1961 dans son ouvrage, qui
regroupe les grands textes classiques de la
génétique parus jusqu'à cette époque, 3
études seulement sur 28, d'ailleurs anciennes, portent sur des
caractères animaux celle de Bateson et Punnett (1908) sur la forme de la
crête de la poule, et celles de Wright (1917) et de Dunn (1921) sur la
couleur du pelage des mammifères. Après 1960, la
suprématie des espèces modèles ne fera que s'affirmer, en
permettant l'essor de la génétique moléculaire et le
décryptage des mécanismes fondamentaux du vivant.
La plupart des caractères exploités chez les
animaux d'élevage sont des caractères à variation
continue. La génétique quantitative s'est donc naturellement
imposée, sous l'impulsion des travaux de Fisher et surtout de Lush
(1937), comme le fondement théorique de l'amélioration
génétique animale, permettant les progrès que l'on sait
aujourd'hui. Mais le contraste entre ces progrès et l'indigence des
connaissances sur les génomes des espèces d'élevage n'en
est devenu que plus criant.
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