8- Etat des ressources génétiques camelines
dans le monde
Blanc et Ennesser (1989) ont rapporté qu'en absence
d'études précises sur la caractérisation des races,
plusieurs enquêtes se sont intéressées à la
description des populations camelines dans des zones géographiques et
présentant des caractéristiques différentes. Il n'existe
pas en effet, de descripteurs standardisés, précis et pertinents
et encore moins d'études portant sur des marqueurs
génétiques. Face à cette situation, il est difficile de
distinguer des entités bien définies "race". Les
mêmes auteurs ont signalé que les races décrites sont plus
proches des populations naturelles que des produits issus de sélection
poussée. Les éleveurs ne sont intervenus qu'en orientant la
sélection pour des objectifs spécifiques (transport, lourd ou
rapide) et les formes morphologiques pour le bât ou la selle. Cependant,
compte tenu des contraintes écologiques, les éleveurs ont
dû tirer profil des adaptations aux divers habitats (Montagne, plaine).
C'est cette classification qui est généralement retenue,
plutôt qu'une distinction selon les finalités zootechniques (lait,
viande, course). A partir de quelques descripteurs morphologiques (taille,
poids, conformation, robe, pelage), l'utilisation principale (bât, selle,
trait, lait) et l'habitat (types de plaine, montagne). Ainsi ils ont
proposé un schéma de filiation de races des dromadaires
d'où se dégage trois types et 8 sous-types ou groupes dans le
monde dont la taille représente l'un des facteurs les plus
discriminants.
8.1- Types de grande taille
Comprenant trois catégories : (G1) les individus
caractéristiques des races de plaines fluviales ou
côtières, peu rustiques, lourdes et médiolignes,
utilisées pour le bât (la race
Fleuve au Mali), (G2) des individus assez
hétérogènes regroupant des races de conformation, de
pelage, mais surtout d'habitat et de mode d'utilisation très
variés (Arab, Soudani, Targi, Adrar) et (G3) les animaux des plaines
désertiques, rustiques, longilignes, à pelage ras et de
coloration variable, utilisés pour la selle et souvent appelés
Méhara (Reguibi).
8.2- Types de taille moyenne
Ils sont regroupés en deux catégories : (M1) des
animaux soudanais, longilignes, à la robe claire, servant de monture et
(M2) des bêtes de somme médiolignes, à robe très
variée, assez lourdes, vivant en plaine (par exemple Manga, Azmiyah).
8.3- Types de petite taille
Comprenant également trois catégories d'animaux
: (P1) les races de plaines fluviales ou côtières
élevées essentiellement en Afrique de l'Est,
légères, utilisées pour le bât, plutôt
rustiques, médiolignes et de couleur fauve (par exemple le Guban en
Somalie). (P2) les races du Maghreb, rustiques, médiolignes et de robe
foncée, d'utilisation mixte et préférentiellement vivant
dans les plaines désertiques (par exemple la race Ouled Sidi Cheikh en
Algérie). (P3) les races brévilignes de montagne, à pelage
long et foncé, très rustiques, rarement montées, tel que
le Bari au Pakistan.
Faye (1997) a signalé que cette distinction demeure
bien évidemment discutable. Car elle ne s'appuie que sur quelques
arguments morphologiques et écologiques, ne prenant pas en compte les
qualités zootechniques des animaux. Actuellement, on peut inventorier 52
races principales de dromadaires dans le monde et prés d'une centaine de
races assimilées. La carte 2 montre la distribution des principales
races des dromadaires dans le monde.
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