8.5- Rentabilité de l'exploitation des rejets de D.
oliveri
Au moment oil le bois énergie devient une grande
préoccupation des populations et des gouvernants, l'obtention à
moindre coût du matériel combustible peut constituer une solution
adaptée pour les couches les plus vulnérables du pays. En
choisissant de faire de la jachère cultivée, les producteurs du
Centre du Bénin, peuvent apporter des soins de désherbage aux
rejets de D. oliveri et les conduire pendant environ 5 ans. En
comparaison avec les charges nécessaires à l'installation d'une
plantation d'espèce exotique à croissance rapide (Acacia
auriculiformis) par exemple, l'on constate qu'il faut en moyenne 653.250
FCFA pour installer et conduire la plantation d'un ha dans le milieu
d'étude (Rapports annuels 2007-2008 Projet Bois de Feu Phase 2). Avec
une densité de plantation de 2.500 plants par ha, le revenu
escompté après 5 ans avoisine dans les conditions actuelles,
1.125.000 FCFA. Au prix de 250 FCFA le fagot de 45 rejets de D.
oliveri, les stations entretenues, donnent au moins le double du revenu
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
net des stations parcourues par les feux. En mettant en
parallèle l'exploitation des rejets de D. oliveri avec le gain
obtenu sur les plantations, on remarque qu'en 5 ans, avec deux passages
d'entretien par an sur deux ans, l'exploitation des rejets procure une marge
bénéficiaire de 598.700 FCFA/ ha contre 471.750 FCFA au niveau
d'un ha de plantation d'espèce à croissance rapide sur la
même période. Le couvert végétal du Centre du
Bénin étant assujetti aux feux de végétation, le
passage du feu dans une plantation d'Acacia auriculiformis
peut aussi réduire les efforts à zéro (Floquet, 1994). Les
feux de végétation étant un handicap sérieux dans
les programmes de reboisement villageois, la conduite des rejets de D.
oliveri peut être une solution : les rejets de l'espèce
supportent mieux les feux de végétation et présentent par
conséquent moins de contrainte de gestion aux producteurs.
L'exploitation du bois de D. oliveri pour des usages
autres que le bois de feu, fait que les peuplements de l'espèce
cèdent du terrain aux rejets dans le Centre du Bénin. La
régénération naturelle par les rejets, constitue une
chance à saisir pour la mise en oeuvre des programmes de recherche sur
D. oliveri. La conduite des rejets, fait partie des stratégies
de conception des bases de la sylviculture de l'espèce
(Houéhounha, 2009).
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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