8.2- Typologie des groupements végétaux
à D. oliveri
A partir des résultats obtenus, il en résulte
que la diversité au sein des groupements des terroirs villageois est
plus élevée que celle des groupements des Forêts
Classées. Mais, il convient de signaler qu'une valeur
élevée de l'indice de Shannon ne signifie pas toujours une
richesse spécifique plus grande. Un indice de Shannon
élevé peut traduire soit une richesse spécifique
élevée, soit une plus ou moins équitable
répartition des individus entre les espèces mais plutôt les
deux tendances à la fois.
Pour Auclaire et Goff (1971), c'est
l'équitabilité de Pielou qui permet des comparaisons plus
rigoureuses des diversités entre peuplements. Les valeurs de
l'Equitabilité de Pielou sont plus ou moins élevées au
sein des groupements comme TV1 (0,76), TV2 (0,79) et FC1 (0,8). Ce qui pourrait
s'expliquer par une assez bonne répartition des individus au sein de ces
groupements; ce qui se traduit par un bon partage des ressources du sol. Ceci
pourrait sous-entendre que ces milieux sont isotropes car offrant suffisamment
d'habitats en tout point. Cet indice est moyen au niveau de F (0,68). Cette
valeur moyenne pourrait s'expliquer par le fait qu'au sein de ce groupement, la
plupart des espèces ont du mal à tirer l'essentiel du milieu ;
conséquence d'une perturbation du milieu. Le défrichement des
terres forestières et leur
ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE
L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
DALZ. SUR LA VIABILITE DE SES PEUPLEMENTS AU BENIN
conversion en terres agricoles sont une des premières
causes directes du déboisement. C'est un processus qui traduit souvent
des choix des politiques agricoles (cultures extensives, cultures
industrielles, cultures intensives, cultures mécanisées, etc.).
Les choix politiques provoquent la conversion des acteurs de façon
temporaire ou définitive. Le raccourcissement des jachères
forestières en est une conséquence.
Les résultats de pression anthropique sur le milieu
d'étude confirment ceux de Houéhounha (2005) qui avait
trouvé dans le même milieu, des indices de diversité
avoisinant 3,9 bits au niveau des forêts et savanes ; tandis qu'au sein
des formations plus anthropisées, les indices de diversité
étaient plus faibles (2,45 bits). Cette valeur plus ou moins
élevée de l'indice de diversité de Shannon (3,83)
trouvée actuellement au niveau des champs et jachères de notre
zone d'étude peut s'expliquer par la recrudescence des espèces au
niveau des jachères durant ces trois dernières années.
Les familles comme celles des Caesalpiniaceae et des
Anarcadiaceae des terroirs villageois sont les plus abondantes au niveau des
terroirs tandis que dans les forêts classées, ce sont les
Papilionaceae et les Meliaceae qui sont les plus abondantes. Les espèces
de valeur appartenant aux familles retrouvées dans les terroirs
villageois sont mieux protégées par les propriétaires
terriens ; tandis qu'au niveau des Forêts Classées, les
espèces comme D. oliveri sont des cibles faciles des
exploitants. Les mégaphénérophytes sont les plus
abondantes avec un pourcentage de 68% et 54% respectivement pour FC1 et F.
Suivent les microphanérophytes qui ont un pourcentage de contribution de
25% et de 44% respectivement pour FC1 et F. Les mésophanérophytes
et la nanophanérophytes sont faiblement représentées.
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L'EXPLOITATION DES PRODUITS DE DANIELLIA OLIVERI (ROLFE) HUTCH. &
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Dans l'ensemble, les espèces de l'élément
de base Soudano-guinéen sont peu représentées ou
même quasi inexistantes. La raréfaction des effectifs diminue le
succès reproductif des espèces solitaires car elle amoindrit la
probabilité de rencontre des individus de sexe opposé (ou le
transfert de pollen entre individus d'espèces de plantes
autostériles). De plus, elle accentue les risques de propagation de
gènes défectueux dans les générations futures, ce
qui pousse de plus l'espèce vers l'extinction à cause de la
dépression génétique due à la consanguinité
(Foose et al., 1985).
Les espèces à large distribution comme D.
oliveri ont une contribution faible au niveau des terroirs villageois (13%
pour TV1 et 26% pour TV2), et un peu plus élevée au niveau de la
Forêt Classée (32% pour FC1 et 46% pour F). Ceci confirme que les
groupements des forêts classées présentent un milieu plus
ou moins perturbé. Dans les formations moins perturbées, il
existe quelques pieds sénescents pour servir de semencier. Les
Forêts Classées étant généralement
perçues comme un stock de produits sans propriétaire où
les arbres sont détruits sans considération des
conséquences à long terme ; il importe de procéder
à une réappropriation de l'espace forestier. Dans ce cadre, le
contrôle de l'ensemble des aspects sociaux, économiques et
fonciers se traduisant par une expression des politiques forestières,
agricoles et d'aménagement du territoire, s'avère essentiel.
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