I.4.4.1 .Glissements de terrain :
o Intensité forte : Les modifications
importantes affectant le terrain conduisent à des
mouvements différentiels notables du sous-sol et portent
un sérieux préjudice à la stabilité des
bâtiments. Suite aux fissures qui se développent
dans les éléments de structure du bâtiment, aux tassements
qu'ils subissent et à leur basculement, une destruction partielle ou
totale des bâtiments est possible.
Les portes et les fenêtres ne peuvent plus être
utilisées. Les hommes et les animaux sont mis en danger dans les
bâtiments. En cas d'écroulement, il y a danger de mort. Des
réparations ne peuvent être réalisées qu'à
grands frais. La plupart du temps, toutefois, les dommages structurels sont si
graves qu'une évacuation et la destruction du bâtiment sont
inévitables. Les infrastructures sont fortement affectées (p.ex.
routes coupées). Il se produit des ruptures de conduites.
o Intensité moyenne : Les mouvements de
terrain causent des fissures dans les murs,
mais cependant pas aux éléments de la structure qui
garantissent la stabilité du bâtiment.
L'étanchéité des joints et les liaisons
entre les différentes parties du bâtiment sont endommagées.
Les portes et les fenêtres coincent. Les hommes et les animaux ne sont
pas immédiatement mis en danger dans les bâtiments. Les dommages
concernent cependant la qualité de l'habitat. En général,
des réparations sont réalisables avec des moyens raisonnables.
Les infrastructures subissent des dommages (p.ex.
déformations des routes et des conduites superficielles et
souterraines). Les drainages peuvent se boucher.
o Intensité faible : De petits mouvements
de terrain conduisent à des dommages légers
(petites fissures, dégâts aux crépis). La
stabilité du bâtiment n'est en aucune manière
affectée. Les bâtiments rigides de grande taille ne sont en
général pas touchés. Les hommes et les animaux ne sont pas
mis en danger. Les routes peuvent présenter des dommages
insignifiants.
I.4.4.2. Processus d'éboulement :
o Intensité forte : L'impact de pierres
et de blocs conduit à de graves dommages. De
grosses fissures dans les murs porteurs de l'immeuble et des
trous dans les parois ou le toit peuvent conduire à une destruction
partielle ou totale. Les hommes et les animaux sont fortement menacés,
même à l'intérieur des bâtiments. En cas
d'écroulement de la maison, il y a danger de mort. Des
réparations ne peuvent être réalisées qu'à
grands frais. Souvent les
dommages structurels sont si graves qu'une évacuation et
la destruction du bâtiment sont inévitables.
L'accumulation des matériaux éboulés peut
former un barrage de retenue d'un cours d'eau (risque de rupture de ce
barrage). Les infrastructures superficielles peuvent être fortement
endommagées et coupées (p.ex. routes, lignes de
transmission).
o Intensité moyenne : L'impact des
pierres cause des dommages plus ou moins grands
aux parois selon les caractéristiques de la
construction, mais ne met pas en cause la stabilité du bâtiment
(à condition que l'immeuble ait été adéquatement
conçu et testé en conséquence). Les portes sont fortement
endommagées ou détruites. Les hommes et les animaux sont mis en
danger dans les bâtiments.
Les dommages affectent la qualité de l'habitat. En
général, des réparations sont réalisables avec des
moyens raisonnables. L'accumulation des matériaux éboulés
peut former un barrage de retenue sur de petits ruisseaux.
Les routes et les conduites superficielles peuvent être
endommagées et momentanément coupées.
o Intensité faible : En cas de chutes de
blocs, les parois peuvent être perforées. Les
hommes et les animaux ne sont en général
pratiquement pas mis en danger dans les bâtiments (une note de calcul
justificative est nécessaire).
c- Coulées de terre :
o Intensité forte : L'impact de grandes
masses de graviers, de boue et de bois, mêlés à
de l'eau, sur les structures porteuses des bâtiments,
peut conduire à de graves dommages structurels ou à une
destruction soudaine. Les hommes et les animaux sont fortement menacés
suite aux dangers d'irruption de la coulée et d'inondation.
Les réparations impliquent souvent de grands frais. Les
modifications substantielles du terrain avec de grandes zones d'érosion,
des dépôts de graviers et des inondations conduisent à
l'interruption, l'endommagement ou la destruction des infrastructures (p.ex.
routes, conduites).
o Intensité moyenne : Malgré leur
faible épaisseur, les coulées de terre sont
dangereuses à cause des blocs et graviers
transportés.
L'impact des pierres et des blocs et l'irruption de l'eau
peuvent causer des dommages à l'enveloppe du bâtiment et à
l'intérieur, sans toutefois mettre en cause la stabilité du
bâtiment. Les hommes et les animaux sont mis en danger à
l'extérieur. La qualité de l'habitat peut être
sérieusement affectée.
Des réparations sont en général
réalisables à des coûts raisonnables. Le dépôt
de graviers, de boue et de bois peut endommager et interrompre les
infrastructures superficielles (p.ex. routes). Les écoulements, les
conduites et les drainages peuvent être bouchés.
o Intensité faible : Ne s'applique
pratiquement, dans le périmètre d'écoulement des
coulées de terre, que dans le cas de masses de
matériaux d'épaisseur réduite ou dont le mouvement a
été freiné, ou encore dans le cas d'une irruption d'eau.
Dommages modestes à l'enveloppe du bâtiment ou à
l'intérieur. La stabilité du bâtiment n'est affectée
en aucune manière. Les personnes et les animaux sont peu menacés
à l'extérieur.
Toutes ces informations ne présentes qu'un outil
d'alerte pour sélectionner les zones qui porte un risque probable de
glissement, mais ne sont jamais suffisantes pour identifier le danger d'une
manière fiable. Pour cela elles doivent être
complétées par d'autres informations (essai in situ et au
laboratoire) approfondies permets d'identifier le danger plus
précisément (voire chapitre V).
I.5. Conclusion :
Dans ce chapitre nous avons montré les différents
types de glissements qui existent dans la nature.
Le traitement et l'étude de ces différents cas,
nécessite quelques documentations à savoir les cartes:
topographiques, géologiques, hydrogéologique, en vue de
procéder à une étude détaillée du site
instable.
Dans le chapitre IV, nous allons décrire les
différentes méthodes de calculs qui peuvent être
utilisées dans l'analyse de la stabilité des talus.
II.1. Introduction :
Les glissements de terrain sont des déplacements lents
(quelques millimètres par an à quelques mètres par jour)
d'une masse de terrain cohérente le long d'une surface de rupture
généralement courbe ou plane. L'extension des glissements de
terrain est variable, allant du simple glissement de talus très
localisé au mouvement de grande pouvant concerner l'ensemble d'un
versant.
Nous allons représenter dans ce chapitre quelques cas
pathologiques dus aux glissements des terrains, et qui représentent
plusieurs cas de glissement de terrain soit en Algérie, en Europe ,en
Asie ou en Amérique.
II.2. Quelques cas pathologiques
observés
II .2.1. En Algérie :
On peut citer plusieurs cas de glissement de terrain survenus en
Algérie, plus particulièrement celui de Bedjaia et des Abattoirs
à Ténès (Chlef).
+ Cas de Bedjaia
Comme le montre la figure II-1, le terrain concerné par
le glissement de terrain présente une forte pente supérieure
à 60° et qui est sujette à un glissement certain, compte
tenu de la forte pluviométrie affectant la région de Bedjaia.
Il a concerné une route avec un profil mixte
déblai-remblai dans une zone montagneuse. La zone s'étend sur une
longueur de 80m. Les investigations géotechniques ont mis en
évidence depuis la surface, des éboulis gréseux, des bancs
gréseux et des alternances de marnes schisteuses et de grés.
Fig. (II.1): Fissures
|
longitudin
|
ales dans la
|
routé affecté par le glissement
|
La figure (II.2) prése
nte un schéma global du glisse
ment survenu à Bedjai
a où des infiltrations d'eau du
coté amont et l'absence totale de
drainage ont fav orisé
l'évolution du glisse ment. Les
couches supé rieures ont
glissés sur la couche de marne d'épaisseur
limitée et la couc he de grés
altérés.
Fig. (II.2): Cinématique
du glissem ent
Plusieurs propositions
techniques de traite ment du glissement et
de la reconstruction de la c
haussée o nt été
prés entées. La solution
retenue est celle d'un massif ren
forcé par géotextiles avec
un parement à face enve
loppée en couche végétale (Voir
fig II-3).
Fig. (II.3): Construction de
l'ouvrage par couches
Les géosynthétiques de renforcement et de drainage
ont été utilisés avec succès pour traiter le
glissement et reconstruire la chaussée.
+ Cas de Routes des Abattoirs Ténès
(Chlef) :
Le glissement des abattoirs Ténès, se trouvant
sur un talus de 10m environ de hauteur (D'après des informations
recueillies par la DTP de Chlef agissant comme maître de l'ouvrage). Ce
glissement a été provoqué dans les années 80 sous
l'effet des infiltrations souterraines ayant fait déplacer la masse de
remblai composée d'alluvions récentes.
L'étude à été
réalisée par le laboratoire des travaux publics du centre
(Antenne de Chlef), où une solution à été
dégagée consistant à recharger le pieds du talus tout en
proposant des murs de soutènement reposant sur des pieux ancrées
à plus de 25 m de profondeur.
Cette solution a été en quelques sortes très
onéreuse pour le maître de l'ouvrage à l'époque et
le projet n'a pas été entamé pour sa
réalisation.
Dans ce but depuis 1982 à 2006 de graves
préjudices ont été observés sur le terrain (voir
fig II-4), dont la partie se trouvant en haut du talus a été
complètement déplacée et touchant même les
fondations des bâtiments se trouvant à côté de
l'emprise.
De ce fait, compte tenu des dégâts observés
sur les lieux, les parties concernées ont pris au sérieux ce
problèmes pathologiques et ont refait une deuxième fois
l'études par le
laboratoire citée ci-dessus et ce pour aboutir aux
solutions du mur de soutènement et dont les travaux ont repris
incessamment.
Fig. (II.4): Affaissement de plus
de 50cm du glissement en bas du talus (Les Abattoirs
Ténès)
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