Chapitre 2 : Analyse
des données et apport de la recherche.
Section 1 : Analyse des
données
L'analyse des résultats de nos investigations nous a
permis de confirmer ou d'infirmer les hypothèses formulées. Elle
nous révèle d'une façon générale que
malgré les structures financières encore fragiles des groupements
enquêtés, elles apportent néanmoins leurs contributions au
développement du monde rural de par les activités qu'elles
mènent.
On constate que la diversification des activités du
secteur associatif est un phénomène assez récent. C'est
seulement depuis les années 90 que les associations investissent plus le
champ du développement rural.
Nos enquêtes ont permis de constater que la
création des associations villageoises relève de deux types
d'initiatives : des initiatives privées et des initiatives
institutionnelles. Cette distinction est essentielle car elle influence le
fonctionnement, la stratégie et les ressources de l'association et cela
pourra également être un indice d'implication des membres.
Dans le cas des initiatives privées, plusieurs types de
personnes peuvent décider de se constituer en association
pour mener des activités lucratives pour améliorer leurs
conditions de vie. Ainsi on peut retrouver :
- Les professionnels : ce sont généralement des
personnes pratiquant la même activité
- Les groupes mixtes : des professionnels et des particuliers
qui décident de s'associer pour répondre à une
préoccupation commune (l'exemple de FAGAD).
- Les particuliers : des personnes réunies par un
même centre d'intérêt, c'est le cas du groupement agricole
MOKPOKPO. Dans cette configuration, le regroupement est favorisé par la
proximité géographique des personnes qui, mènent des
activités visant à améliorer leur condition
d'existence
Bref notre enquête nous a montré que ce type
d'association draine des membres dévoués, travailleurs et qui
cherchent à changer leurs conditions de vie.
Dans le cas des initiatives institutionnelles, les
associations naissent de la volonté d'un organisme public ou
privé et remplissent des formalités en vue d'avoir un
financement auprès d'un bailleur de fonds.
On peut à titre d'exemple citer l'Association Agricole
pour la Promotion des Palmeraies ; dans ce cas, cette association est
née suite à la sensibilisation des villageois sur l'existence
d'un Projet de Développement Communautaire (PDC) qui vient d'être
approuvé et financé par un don de la Banque mondiale et dont les
fonds servent à financer au moins 350 micro-projets que les
communautés elles-mêmes auront identifiés comme
étant prioritaires et qu'elles exécuteront elles-mêmes.
Selon nos enquêtes, il a existé par le
passé des associations de ce genre qui n'ont pas survécu assez
longtemps faute de l'existence d'un projet fondateur devant soutenir leurs
activités. Dans de pareils cas, le personnel ne s'implique souvent pas
assez car il s'agit d'un personnel fictif qui cherche malheureusement à
se partager les fonds du financement et disparaître aussitôt
après
Ainsi il nous parait évident que la viabilité
d'une association dépend de l'implication et de la motivation de ses
membres. Notre étude a permis de déceler trois cas
d'organisations selon qu'il y a des membres salariés ou non et selon
l'implication des membres.
Une association apporte sa contribution au
développement rural à travers les activités que
mènent ses membres. Si les membres sont dynamiques,
dévoués et motivés ils sont capables de grandes choses
quels que soient les moyens mis à leur disposition.
L'étude sur les objectifs poursuivis et les
activités menées par les associations nous a permis de
révéler une panoplie d'actions en faveur du développement
rural. Il s'agit entre autres de :
· la modernisation des exploitations agricoles c'est
le cas du groupement agricole MOKPOKPO qui fait du jardinage par
irrigation ;
· la conservation et la qualité des produits
alimentaires;
· les revenus équitables et stables pour les membres
(cas du groupement LOLONUNYUIE);
· la prise en compte des défis environnementaux
(FAGAD); les activités complémentaires ou alternatives
créatrices d'emplois, pour enrayer l'exode rural et renforcer le tissu
économique et social en milieu rural;
· l'amélioration des conditions de vie et de travail
et l'égalité des chances.
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