CONCLUSION
Toute rencontre avec l'être du texte poétique de
PACERE a toujours été pour nous une rencontre avec la culture des
Africains. La culture demeure une finalité explicite de toutes ses
actions si bien que l'on peut le considérer comme un vecteur
culturel.
En même temps que le poète oeuvre à sa
connaissance et à sa sauvegarde, il s'en sert pour s'exprimer dans un
monde en ruine sociale. Son expression poétique transcende les drames
qui ont assombri les sociétés traditionnelles africaines en
restituant fidèlement leur passé glorieux. Sa poésie,
dans ça tire sous le sahel, apporte un éclairage sur la
décadence des sociétés africaines complètement
envahies par de nouvelles structures exogènes. Nous nous sommes
référés à ce désastre social pour
réhabiliter partiellement un passé ancestral enchanteur dont
chacun de nous comme le poète doit être en manque. Il est
nécessaire de se convaincre d'une chose : le développement
intégral de l'homme passe par la culture et le but de tout
développement c'est la culture. Soyons solidaires avec tous ceux qui
revalorisent nos cultures nationales en se servant d'outils étrangers,
notamment la langue. Même si la langue française nous a
été imposée, nous ne devrions pas, en la pratiquant, nous
sentir assimilés. Comme le Jésuite Camerounais Engelbert Mveng,
disons ceci : « C'est moi qui les assimile, les langues, et je
suis homme autant de fois que j'en apprends ! » La langue ne
doit pas faire vaciller notre identité culturelle. Elle doit
plutôt être un outil pour nous pour la faire connaître. Nous
nous réalisons pleinement.
La théorie de la déconstruction de DERRIDA peut
être appliquée à d'autres oeuvres poétiques de
PACERE, notamment à Poèmes pour l'Angola (1982)
où nous identifions l'opposition binaire Amour / Aversion.
« Amour » pour sa culture et
« Aversion » pour la culture occidentale.
Au terme de notre étude du recueil poétique de
PACERE, signalons que l'originalité du texte nous a permis d'exhumer le
passé et la culture des sociétés africaines grâce au
contraste implicite grandeur/déchéance. Le concept de la
déconstruction nous a permis d'aller au -delà des
énoncés pour découvrir les présupposés qui
sont en rapport avec le passé des sociétés africaines. Un
examen du recueil nous a permis également de découvrir un
héritage esthétique négro- africaine à travers le
style, les symboles, les images et les « fragments non-
traduits du vernaculaire ».
Il est nécessaire, de nos jours, de préconiser
des approches qui transcendent l'immanence et qui permettent d'établir
des relations avec des éléments extra- textuels. La
déconstruction de DERRIDA s'inscrit dans cette perspective du
dépassement de l'immanence qui s'intéresse seulement aux
principes d'organisation intrinsèque du texte.
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