CONCLUSION
Nous situant dans le champ de la recherche en sciences de
l'éducation, nous avons voulu mettre en relation sociologie et
anthropologie, deux disciplines proches dont nous avons une assez bonne
connaissance. Nous nous sommes alors intéressés aux jeux des
enfants pendant la récréation, un espace lieu-temps, où
les enfants se sentent en toute liberté ; hors des contraintes des
éducateurs familiaux et scolaires.
Après une étude exploratoire menée dans deux
écoles primaires, situées en banlieue de la capitale politique et
administrative camerounaise, Yaoundé. Nous avons été
surpris de constater que malgré la présence des maîtres
semainiers, les enfants pratiquaient des jeux qui n'étaient pas pour
autant appris en classe, au vu et au su de tous les encadreurs
éducatifs.
Nous avons dont projeté d'étudier cette
activité qui fait la part belle des enfants pendant la
récréation, en s'interrogeant sur l'origine de ces jeux, de
leurs impact sur le processus d'acquisition des savoirs et des modes de
régulation des conflits au sein des ces groupes de pairs.
Notre stratégie de collecte de données sur le
terrain, a été centrée autour des observations que nous
avons menées pendant les heures de pause , entre 10 heures et10 heures
30, des entretiens semi-directifs réalisés avec les enfants et
leurs enseignants, mais surtout du questionnaire administré au premier
groupe cité, en dernière ressort pour des fins justificatives.
Ce qui nous a conduits à mieux rapprocher approche qualitative et
approche quantitative, éternel thème de débat qui divise
anthropologie et sociologie.
Nos conclusions ont été les suivantes :
- Les apprentissages ludiques se font dans un premier temps,
des aînés vers les cadets, puis au sein du groupe de pairs,
c'est-à-dire, entre camarades de même niveau. Ceux-ci, en retour,
modifient les règles de ces jeux pour en faire les leurs.
- Les jeux sont porteurs de comportements et d'attitudes
souhaitables à transmettre aux enfants. A travers les
« formulettes » et
« comptines », les exercices physiques et
intellectuels, les jeux contribuent à la formation de l'homme en lui
donnant une ligne de conduite telle que souhaitée par la
société toute entière (rôle didactique).
- Pendant la récréation, les enseignants
semainiers et le directeur ne détiennent pas le monopole de la
résolution des conflits enfantins engendrés par la pratique des
jeux. Il apparaît clairement que chez les filles une bonne franche des
conflits trouve leurs solutions au sein des groupes des pairs.
Loin d'avoir balayé l'ensemble des problèmes que
suscite cette réflexion, il apparait également que le la cours de
récréation constitue une
« micro-société » qui reproduit au
quotidien nos comportements familiaux et scolaires.
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