I INTRODUCTION
Le Mali est un pays particulièrement riche par
l'immensité de son territoire, la diversité de sa
géographie physique, de son paysage ethnolinguistique et de sa faune. Il
est également une terre d'histoire séculaire doublée d'une
légendaire hospitalité.
Pays moins réceptif, mais aussi et surtout d'espoir
car les différentes ethnies au Mali dans une parfaite symbiose ont su
bâtir des us et coutumes entretenus par la gérontocratie, a de
quoi offrir à la curiosité, et par conséquent,
l'activité touristique est une réalité de ce pays. Partout
dans le monde les efforts sont faits pour dynamiser davantage le secteur
touristique considéré comme la première industrie
mondiale. Avec 714 millions de touristes en 2001, soit 12²/² du PIB
mondial ; 200 millions d'emplois créés et une progression
annuelle de 4%. L'OMT prévoit 1 milliard d'arrivées de touristes
à l'horizon 2010. (Source BITS informations numéro 140. Oct.
2003/ mars 2004).
Le Mali n'est pas en marge de cette dynamique, comptant
à travers le tourisme la création d'emplois directs et indirects
avec des retombées sur l'économie nationale. Par ailleurs les
retombées sur l'économie ne profitent pas suffisamment à
toute une nation comme le Mali en proie à la pauvreté. Dans un
forfait de 5000Frs, moins de 1000 Frs en moyenne reviennent directement aux
pays d'accueil et sur cette somme une grande partie revient encore aux
occidentaux. (Source BITS).
Les populations autochtones se trouvent de manières
imperceptibles lésées. Cette injustice qui suscite la
frustration, mérite réparation étant donné qu'elles
(populations locales) font parie intégrante de la sphère
dynamique du tourisme. Il existe un véritable contraste entre les
efforts d'investissement de l'Etat dans la promotion du tourisme le manque
quasi total d'investissement pour le développement des localités
qui abritent les potentialités touristiques.
La détresse quotidienne des populations locales et
l'amélioration de leur condition de vie qui frôle souvent la
misère devraient être prises en considération. C'est
pourquoi au delà des autres formes dominantes de tourisme, l'adoption et
la pratique d'un concept touristique qui prône de « voyager
autrement » et propose ` un tourisme pour tous' s'avèrent
nécessaires aujourd'hui. En occurrence le Tourisme Solidaire avec ses
nombreux qualificatifs pourrait répondre aux aspirations prioritaires
des contrées rurales des pays en voie développement.
Comme on le dit, le Mali à forte dominante rurale,
le Tourisme Solidaire pourrait certainement contribuer en grande partie au
développement dans ce pays. Les préoccupations sont nombreuses
quant au Tourisme classique toutefois à travers les essais qui
dégageront ses caractères spécifiques sont fondés,
nous verrons pourquoi la nécessité d'une telle distinction ;
il s'agit bien du tourisme solidaire et tourisme classique.
Chapitre I :
NOTIONS DU TOURISME SOLIDAIRE ET CLASSIQUE
La terminologie du tourisme est extrêmement
variée et généralement liée à la
spécificité des produits proposés dans différentes
activités touristiques : loisirs, détente, culture,
exploration...
Notre propos ici n'est pas de relater toutes ces
spécificités mais ce qui uniquement pour expliciter ce qui
traduit de la nette différence entre les deux notions qui suscitent tant
d'engouement : le tourisme classique et solidaire.
Section I / LE TOURISME SOLIDAIRE
Le Tourisme solidaire, contrairement du tourisme social qui
peut se traduire par un tourisme balnéaire, culturel..., est une
nouvelle forme de tourisme qui répond à une demande claire
d'accès aux voyages pour un plus grand nombre de personnes et de voyages
contribuant au développement durable des pays d'accueil, surtout
à la communauté locale.
Le respect de l'environnement naturel et du patrimoine
culturel, la rencontre avec les populations autochtones qui accueillent, la
reconnaissance de nouvelles responsabilités pour l'économie
locale sont autant d'atouts pour la pratique des principes d'éthique et
de solidarité.
Le concept de tourisme est strictement lié au
développement qui s'inscrit dans le cadre d'une politique volontariste
de coopération internationale et de l'aide au développement.
Ce nouveau concept récent du tourisme est d'une origine
assez reculée à l'instar du tourisme alternatif qui a vu le jour
au lendemain de la décolonisation à travers la volonté des
groupes militants d'origines idéologiques ou religieuses diverses, de
faire profiter les populations locales de leur pratique du tourisme à
fin d'engager des nouvelles relations.
Son but est d'amener le touriste à une forme de
solidarité concrète avec la communauté locale. Il permet
d'encourager la réflexion des voyageurs sur les potentialités
d'un tourisme plus rationnel, à valoriser au mieux les ressources
locales et canaliser sur place une majeure partie des bénéfices.
Il favorise non seulement la découverte de
découverte de l'autre, mais aussi et surtout une véritable
réciprocité des relations par l'expression de la
solidarité concrète.
Il peut donc prendre plusieurs aspects comme par exemple le
soutien à un projet de développement ou à la contribution
de fonds d'entraide et s'inscrit dans la durée.
C'est donc une synergie de responsabilité touristique
et des efforts de développement déployés par l'Etat et ses
partenaires dans les domaines de l'agriculture, de l'éducation, du
rôle de la femme et sa valorisation et aussi dans le domaine de la
santé. Au delà des aspects rêve et plaisir, le tourisme
s'étend vers une autre dimension qui prône la solidarité.
« Le nouveau défi qui nous attend est donc celui de donner vie
à un tourisme qui sache « aller au delà »
qui sache prendre le large et qui ne se limite pas à la seule dimension
quantitative » ; déclaration de Norberto Tonini,
président du BITS extrait de l'éditorial de la revue
d'information du BITS numéro 141 3ème semestre
2005.
En d'autres termes, Tonini évoque la richesse du
tourisme associatif dans lequel tout le monde doit se connaitre et dont la
promotion devrait être faite :
C'est toujours le tourisme solidaire. C'est un tourisme plus
riche en contenus, porteur de valeurs auxquelles la durabilité et la
solidarité doivent s'associer, mais sans se substituer à celles
de la sociabilité.
Voilà donc que la sociabilité, la
durabilité deviennent les trois axes sur lesquels on peut construire le
nouveau tourisme de développement : un tourisme sans
discrimination, parce que pleinement accessible, un tourisme qui ne
détruit pas et qui ne gâche pas, parce que respectueux de l'homme
et de son environnement et patrimoine culturel, un tourisme qui n'appauvrit
pas, parce que subtile aux exigences des collectivités locales et
authentiquement responsable et conscient.
Actuellement, nombreux sont ceux qui ne souhaitent plus
partir en vacances, à partager de ceux qu'ils rencontrent au cours de
leurs périples, à connaitre la culture des terroirs qui les
accueillent à découvrir le patrimoine des régions
sillonnées
C'est cette voie de tourisme respectueux, responsable et
solidaire que les uns et autres puissent être sensibilisés et
motivés à investir sincèrement pour la cause d'un tourisme
plus humaniste, responsable et équitable.
Le tourisme solidaire se fonde sur une critique du tourisme de
masse pour promouvoir un partage plus juste des retombées du tourisme,
de sorte que les populations locales puissent réellement en
bénéficier :
. Une démarche construite à partir des
ressources humaines, culturelles, économiques et environnementales qui
forment l'espace de vie des communautés locales ;
. Un engagement de responsabilité de l'ensemble
des acteurs impliqués : populations locales, représentations
sociales, intermédiaires et voyages ;
. Une responsabilité fondée sur le
respect des rythmes, des valeurs des habitants et de leur environnement, avec
une redistribution équitable des revenus de l'activité.
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