Plus le chômage dure, plus il est pénible. Cela
donne le sentiment aux chômeurs d'être inutile dans la
société. Ainsi, on assiste le plus souvent aux tensions sociales
(grèves, tensions familiales...).
Devant cette incapacité du secteur formel à
créer de l'emploi, face à l'accroissement de la population des
actifs, cette situation pousse la majorité des actifs
(diplômés et sans diplômés) à se lancer dans
le secteur informel ; d'où l'émergence de ce secteur
d'année en année. Cela participe également au
développement du sous emploi, caractéristique des
économies Africaines.
Une enquête réalisée par la DNSI(2001),
montre l'impact des auto employeurs dans la société de Bamako, et
fait ressortir, que 69,3% des travailleurs de Bamako sont des non
salariés et 55,5% travaillent à leur compte (d'où leur
poids dans la société). Ces travailleurs ne participent
pleinement pas à l'animation du marché de travail à
Bamako. Mais la plupart des chômeurs font des travaux temporaires pour ne
pas se sentir exclut par la société.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le chômage touche toutes les couches sociales de la
population, aussi bien les personnes sans instruction que les personnes
diplômées. Il s'agit essentiellement d'un chômage de
première insertion qui affecte surtout les jeunes.
Nombre de jeunes (15 à 24 ans) ont une entrée
précoce dans la vie active, ce qui ne favorise pas une meilleure
insertion sur le marché de l'emploi, puisqu'ils y entrent assez souvent
parce qu'ils abandonnent trop tôt leurs études. Les jeunes femmes,
bien souvent ne sont pas scolarisées ou abandonnent très
tôt les études, plus que les jeunes hommes, ainsi le chômage
touchait 17% des jeunes à Bamako en 2004. De ce fait, elles vivent des
situations plus difficiles, ce phénomène s'observe aussi bien au
niveau du chômage que du sous-emploi.
Le chômage à Bamako est le résultat de la
faiblesse des embauches. Les créations d'emplois bruts proviennent
surtout du secteur informel et des emplois domestiques. Ces emplois sont des
emplois précaires, avec des conditions de travail très
difficiles.
Malgré la faiblesse des revenus, le secteur informel
est un palliatif au chômage et à l'exclusion sociale. Il constitue
un refuge pour beaucoup de personnes qui sont à la porte du
chômage et de la pauvreté.
Bien que sa participation à la production
intérieure brute (PIB) et au revenu national ne soit pas encore bien
connue, il est certain, compte tenu de la diversité des
activités, du nombre de personnes qui y travaillent et des revenus
moyens, que ce secteur occupe une place très importante dans le
développement économique, social et culturel du Mali. Compte tenu
de cette contribution, le secteur informel doit faire l'objet d'une attention
particulière.
Le niveau d'instruction, bien que n'expliquant pas le
chômage, permet à ceux qui en ont un niveau suffisamment
élevé d'avoir un emploi plus rémunérateur, donc une
meilleure intégration sur le marché de l'emploi,
particulièrement dans le secteur moderne, ce qui leur permet de ne pas
vivre dans la situation de sousemploi. Le taux des chômeurs sans niveau
d'instruction était de 33% à Bamako en 2004. Le secteur moderne,
cible de la population active, à une faible capacité d'absorption
à Bamako, ce qui constitue l'un des problèmes majeurs de
l'emploi.
La solution suprême aux problèmes de
chômage et du sous-emploi, est une relance économique qui ferait
de l'emploi salarié et l'auto emploi, l'objet de la croissance.
L'instauration d'une croissance économique durable et créatrice
d'emploi permettrait en effet d'augmenter la capacité d'absorption du
secteur moderne par la création de nouvelles entreprises et de nouveaux
emplois aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Cette augmentation de la capacité d'absorption du secteur moderne suffit
à elle seule à diminuer le taux de chômage et de
sous-emploi ?
Face à l'accroissement démographique de la
population active, cela semble difficile ; d'où la
nécessité de création d'entreprise, donc se lancer dans
l'auto emploi pour diminuer le taux de chômage.
Bien que le taux moyen de survie, des entreprises nouvellement
créées soit faible. Le lancement d'une nouvelle activité
(d'une entreprise) est une aventure passionnante, mais très
risquée. La combinaison de plusieurs facteurs empêche de cerner le
principal déterminant de la pérennité. Selon
PAPIN12 le taux moyen d'échec est de 30% dès la
première année, 50% pour la période des deux
premières années, 65% après les trois premières
années et 75% après les quatre premières années.