III.1 Surfaces d'aplanissement distinctes
La surface S1, à une altitude de 700m peut être
rattachée à la « Grande surface africaine » datant de
1'éocène. Elle est constituée de témoins
bauxitiques placés en position d'inversion de relief par les cycles
d'érosion postérieurs.
La surface SII, à une altitude de 450-500 m pourrait dater
du mio-pliocéne. Il n'en subsiste que de rares témoins formant
des épaulements aux flancs des collines de roches vertes, et de
débris de cuirasse au sommet de buttes témoins sur
grès.
La surface SIII, à une altitude de 260-300 m semble dater
du quaternaire ancien. Elle est représentée par des glacis
cuirassés ceinturant les collines de roches vertes.
III.2 Relations entre surfaces
Les relations entre ces surfaces sont complexes. En
particulier le glacis SIII est composite. Sur une même verticale sa
partie inférieure est composée des produits du
démantèlement de la surface cuirassée SII (blocs et
gravillons ferrugineux) et sa partie supérieure provient d'un apport
colluvial issu des collines de roches vertes et des buttes-témoins
gréseuses.
III.3 Morphologie actuelle
Elle dérive de l'incision et du
démantèlement de la surface SIII. Au cours du quaternaire,
à la suite d'un abaissement du niveau de base et/ou d'une augmentation
de la pluviométrie, la surface SIII est disséquée par
l'érosion linéaire en une série de plateaux
séparés par des talwegs étroits et profonds. Les processus
d'altération de type ferralitique deviennent
prépondérants.
Sous l'action combinée de l'altération et de
l'érosion, l'horizon cuirassé est progressivement
démantelé en blocs, cailloux et graviers qui, constamment
remaniés par la végétation, s'émoussent et
acquièrent une patine luisante. La surface topographique descend
lentement et la couche d'éléments grossiers, relique de
l'ancienne surface cuirassée plane, prend une forme ondulée par
suite des soutirages chimiques. On passe d'une morphologie de plateaux
cuirassés à ruptures de pente marquées, à une
morphologie de collines à sommet sub-aplani gravillonnaire. Le climat
devient moins humide, l'érosion linéaire diminue fortement. Les
pentes sont érodées par ruissellement diffus et des colluvions
sableuses empâtent les pentes inférieures. Aux ruptures de pente,
dans les zones peu protégées par la végétation,
l'érosion rapproche l'horizon d'altération tacheté de la
surface ; celui-ci s'indure. Ainsi, la morphologie primitivement plane a
été transformée en une série de collines en
lanières dont les sommets sub-aplanis gravillonnaires
représentent les témoins de cette ancienne surface. Ce
schéma d'évolution fait intervenir :
Application de la metliode de krigeage ordinaire aux
epaisseurs de gravier en prospection mineralogique
- d'une part des oscillations climatiques autour d'un climat
de type tropical semi-humide : au cours de périodes plus sèches,
façonnement de surfaces d'aplanissement, induration de ces surfaces lors
d'un retour à des conditions semi-humides et démantèlement
par altération en érosion au cours de périodes chaudes et
humides, ferralitisantes.
- d'autre part des périodes de reprise d'érosion
linéaire provoquant la dissection des surfaces cuirassées. Ces
périodes de reprise d'érosion linéaire sont à
mettre en relation avec une descente du niveau de base consécutive soit
à une régression marine, soit à des mouvements
épirogéniques positifs.
La géomorphologie est à l'image de la figure 3
(page suivante) qui matérialise un profil N-E entre Bondoukou et le
Bayakokoré.
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