Université Bordeaux IV Montesquieu
MASTER II Sciences politiques
Spécialité recherche : pensée et
mutations démocratiques
Option relations internationales
MEMOIRE DE MASTER II
TITRE
La conférence de Nairobi novembre 2006 et le
marché du carbone : cas de l'Afrique
Présenté par KENDZI KADDOUR
Directeur de mémoire: MR DOMINIQUE D'ANTAN DE
VAILLAC
Année universitaire 2006/2007
Université Bordeaux IV Montesquieu
MASTER II Sciences politiques
Spécialité recherche : pensée et
mutations démocratiques
Option relations internationales
MEMOIRE DE MASTER II
TITRE
La conférence de Nairobi novembre 2006 et le
marché du carbone : cas de l'Afrique
Présenté par KENDZI KADDOUR
Directeur de mémoire: MR DOMINIQUE D'ANTAN DE
VAILLAC
Année universitaire 2006/2007
Avant-propos
Je tiens à remercier
sincèrement toutes les personnes qui m'ont aidé et ont
contribué à la réalisation de ce travail, plus
particulièrement monsieur DOMINIQUE D'ANTAN DE VAILLAC, qui a
orienté très soigneusement les grandes lignes de cette analyse et
enrichi le contenu par ses diverses réflexions sur le fond et la forme.
Je dédie ce travail à mes feus parents.
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
L'industrie, les forêts et le réchauffement climatique dans le
contexte mondial.
1 Le contexte historique et mondial : le
réchauffement climatique, sujet politique ou écologique ?
2 Le climat et le dioxyde de carbone
3 Le protocole de Kyoto et le contexte mondial
DEUXIEME PARTIE
La conférence mondiale de Nairobi sur le changement climatique -
décembre 2006
1 Pourquoi cette conférence sur le climat en
Afrique ?
2 La conférence de Nairobi et la forêt africaine
3 Les échanges internationaux et le marché du
carbone africain
CONCLUSION GENERALE
Introduction générale
La
question de la forêt mobilise autant le coeur que la raison, elle est
ressentie comme un espace de liberté, de vie, de nature et de
mystère. C'est dans la forêt que siègent la peur et
l'espoir en même temps, c'est le coeur battant du développement et
de l'activité humaine, abritant l'Homme du berceau au cercueil.
La forêt, et par elle le climat, ou tout simplement la
nature a des lois que l'homme doit respecter, parce qu'elles le
dépassent. Tout déséquilibre sera payé tôt ou
tard par les générations actuelles ou futures.
Un développement responsable, mais pas durable,
s'impose de lui-même dans le 21ème siècle.
L'environnemental, le social et l'économique doivent se conjuguer
ensemble et en harmonie, principe que les Nations Unies prônent depuis
une décennie, afin de sauver la planète ! Ce mécanisme
vertueux, qui veut que l'on réponde aux besoins du présent sans
compromettre l'héritage des générations futures, est la
définition que BRUNTLAND a donnée au développement durable
en 1987. La forêt et le changement climatique occupent une part
très importante dans ce mécanisme de développement
soutenable.
Comme pour tous les malheurs ou presque, l'Afrique est une
fois encore le continent le plus vulnérable et le moins
préparé. «L'Afrique sera la plus durement
frappée», avertit le Dr Anthony Nyong du programme Climat
Change adaptation Afrique. Pour le Dr Nyong, les effets du mauvais climat
vont se greffer à la liste des maux qui sévissent,
déjà, sur le continent (guerre, famine, maladie).
Avec les changements climatiques annoncés, les pays
africains devront faire face à des inondations plus fréquentes.
Pour les scientifiques, le cas de l'Afrique est d'autant plus inquiétant
que son écosystème est vital pour la survie de ses populations.
Plus de 70% des Africains comptent sur leur milieu naturel pour se nourrir ou
se soigner. L'économie du continent est également menacée
car elle est essentiellement basée sur une production primaire sans
valeur ajoutée significative, comme les mines et l'agriculture. C'est
cet équilibre que va briser le changement climatique.
Selon les
mêmes prévisions, les villes africaines telles que Dakar ou
d'autres, encore plus importantes, situées sur les côtes, risquent
de se transformer en marécages avec la montée du niveau de la
mer.
Des réfugiés climatiques feront leur apparition sur le
continent. Selon les estimations d'une ONG Tearfund, la Terre compte
déjà 25 millions de personnes forcées par les caprices du
climat à quitter leur habitat.
Pour le Kenyan Waganri
Maathai, pays du Prix Nobel de la Paix pour l'environnement,
« la fonte du bonnet de neige qui coiffe le Mont Kenya est devenu un
sujet de grand-place. Les terres les plus fertiles du pays sont menacées
d'inondation. Ce qui les rend impraticables à l'agriculture. Dans ce
pays, des conflits meurtriers surviennent entre communautés pour
l'accès ou le contrôle de ressources devenues
rares ».
Pour faire face à des telles menaces,
beaucoup de moyens seront nécessaires. Selon les estimations, l'Afrique
devra débourser l'équivalent de trois fois ce qu'elle
reçoit en aide, pour contrer les effets du changement climatique. C'est
pourquoi à Nairobi, les Africains sont venus, également,
réclamer l'argent qu'on leur avait promis, il y a cinq ans, à
Marrakech.
Dans la capitale kenyane où s'est tenue la
conférence des Nations Unies sur le changement climatique, des pays ou
communautés marginalisés ont pu exposer le bouleversement qui
affecte leur vie de tous les jours. Le réchauffement climatique n'est
pas innocent dans cette situation.
Cette conférence portera-t-elle des espoirs, des
solutions pour le quotidien déjà difficile pour les populations
africaines ? Pendant deux semaines, les experts, les fonctionnaires
gouvernementaux, les officiels, les organisations non gouvernementales, veulent
renforcer les efforts engagés dans la lutte contre le
réchauffement de la planète.
Dans ce contexte, où la plupart des pays africains
manquent de ressources pour affronter les effets du changement climatique,
ceux-ci sont exposés en première ligne. C'est en effet la zone la
plus exposée au réchauffement climatique et en même temps
la plus pauvre, sans moyens consistants pour lutter. Il s'agit de faire face
à la sécheresse, aux inondations, aux fortes températures,
ce qui entraîne une insécurité alimentaire et hydrique.
Le rapport de l'ONU, publié à l'ouverture de la
conférence, estime qu'entre les années 1993 et 2002, le nombre
d'individus tués ou affectés par les catastrophes liées au
changement climatique en Afrique, dépasse les 136 millions
d'individus.
Cette conférence n'a réuni pas moins de 189 pays
signataires de la convention cadre des Nations Unies sur le changement
climatique, signée en 1992.
Parmi ces pays, 165 nations ont déjà
ratifié le protocole de Kyoto, qui les engage à réduire
leurs émissions de gaz à effet de serre.
Ces gaz qui proviennent de la combustion des énergies
fossiles, absorbent l'énergie reçue du soleil, l'empêchant
d'être renvoyée dans l'espace après avoir atteint la
surface de la terre. Les scientifiques attribuent l'augmentation de la
température terrestre à celle de la concentration de ces gaz
dans l'atmosphère, ce qui provoque le réchauffement
climatique.
Le protocole de Kyoto, signé en 1997, demande à
35 pays industrialisés de la planète de réduire, d'ici
2012, leurs émissions cumulées de gaz à effet de serre de
cinq pour cent en dessous des niveaux de 1990.
Les Etats-Unis n'ont pas ratifié le traité de
Kyoto, alors qu'ils sont responsables des25% du total des émissions de
GES.
L'enjeu de cette douzième Conférence des parties
est de pousser les pays riches et gros pollueurs à mettre la main
à la poche. Il y a cinq ans, les pays du Nord s'étaient
engagés à pourvoir chaque année des fonds
supplémentaires de 410 millions de dollars américains en faveur
des pays pauvres, mais rien n'a été fait.
Le «fonds
d'adaptation», destiné à financer des projets dans les pays
du Sud, tarde à devenir réalité. Le «fonds de
changement climatique» souffre aussi de manque de volonté. La seule
opportunité qui reste à l'Afrique est le fameux mécanisme
de développement propre (MDP). En vertu du principe du pollueur payeur,
le MDP prévoit le financement de projets et l'achat de stocks de carbone
par les pays industrialisés.
Entre temps, le climat africain risque de devenir de plus en
plus variable et, globalement, de plus en plus sec. Certes, la situation n'est
pas la même à l'Est du continent, généralement plus
humide, et au Sahel, généralement plus aride. De plus, elle peut
changer d'une année sur l'autre. Mais la tendance dominante est au
réchauffement et à une baisse des précipitations qui
devraient rendre plus difficile encore l'accès à l'eau. En 2025,
quelque 480 millions d'Africains risquent de connaître de réelles
difficultés parce qu'ils vivront dans des régions aux ressources
en eau insuffisantes. 70 millions d'autres, vivant dans les zones
côtières, devront sans doute les quitter vers 2050, du fait de la
montée du niveau de la mer.
En conséquence de cela, la
superficie des terres souffrant de "graves limitations environnementales",
c'est-à-dire difficilement cultivables ou habitables, devrait progresser
au sud du Maharani, passant de 80 000 à 600 000 km2. Ainsi, "les impacts
du changement climatique pourraient largement bloquer les efforts de
développement dans des secteurs-clés", selon un des rapports.
L'agriculture, déjà fragile, devrait en souffrir un peu
plus alors qu'elle constitue l'activité de 70 % des Africains. Une
dégradation de la sécurité alimentaire est donc à
craindre tandis que la demande dans ce domaine va doubler dans les trente
prochaines années du fait de l'augmentation de la population.
L'importation de produits agricoles venant des pays du Nord sera sans doute
parallèlement devenue plus difficile, par la mise en culture de terres
agricoles au profit des biocarburants. La sous-alimentation, pour ne pas dire
les famines chroniques résultant de cette situation, favorisera
l'expansion des maladies tropicales - choléra, paludisme -
déjà favorisées par le réchauffement climatique.
Mon questionnement est donc le suivant : quelles
aides et quel développement durable le monde occidental
suggère-t-il aux pays en voie de développement et aux pays
émergeants à travers cette conférence de Nairobi ?
Quels apports positifs les pays du sud en général et les pays
africains en particulier récolteront-ils par cette prise de conscience
du réchauffement climatique par l'Occident? C'est ce que nous essayons
de voir à travers cette analyse modeste de tout ce qui a
été dit et décidé au cours de la conférence
de Nairobi. Quelle place les relations internationales occupent-elles dans ce
contexte mondial, difficile et complexe ?
PREMIERE PARTIE
L'économie mondiale, les forêts et les changements climatiques
précoces ; quel avenir pour la planète ?
1.1 Le contexte historique et mondial : le
réchauffement climatique, sujet politique ou écologique ?
1.1.1 L'homme et le changement climatique
Les changements du climat
terrestre, même les plus insignifiants, ont toujours eu des
conséquences sur la vie humaine. En l'année 535 après J C,
après une éruption volcanique qui rendit le climat plus frais et
plus sec, il y eut des migrations, des famines, des fléaux, ainsi que
des changements dans l'agriculture, et peut être même la
disparition de civilisations, mais les modifications actuelles du climat sont
encore plus dévastatrices que toute autre transformation ayant eu lieu
dans l'histoire de l'humanité. Leur cause principale est l'augmentation
de la quantité de dioxyde de carbone présent dans
l'atmosphère. La teneur en dioxyde dans l'atmosphère ne doit ni
diminuer ni augmenter en grandes proportions. Néanmoins, durant les 150
ans derniers années et en particulier à partir de la
Deuxième Guerre Mondiale, l'activité industrielle a
libéré dans l'atmosphère de grandes quantités de ce
carbone. Avant le début de la révolution industrielle, 580
milliards de tonnes de carbone étaient stockées dans
l'atmosphère. Aujourd'hui, ce chiffre atteint 750 milliards de tonnes
et, par ailleurs, il augmente de 6 milliards de tonnes tous les ans. 90 % de
cet accroissement des émissions de CO2 et autres gaz à l'origine
du réchauffement global de la planète provient des pays
industrialisés. La décennie des années 1990 a
été la plus chaude des décennies observées, avec de
plus en plus de très fortes tempêtes dévastatrices. Les
moussons asiatiques sont à chaque fois plus imprévisibles ;
des sécheresses et des inondations extrêmement fortes et
inhabituelles sont enregistrées partout dans le monde. Le bouclier de
glace Larsen de l'Antarctique a été séparé du
continent.
Et la démocratie dans tout
cela ? Y a t-il compatibilité entre le développement durable
et la démocratie occidentale ? Comment ne pas se poser cette
question alors que l'écologisme radical se lance dans la critique
théorique du productivisme, la contestation des organismes
génétiquement modifiés, de la publicité, de la
société d'information, de la télévision, de
l'industrie nucléaire, de l'automobile, etc.
Le
débat trouve ses racines dans la pensée de Jonas HANS, philosophe
allemand disparu en 1993, dont la pensée est l'une des principales
inspiratrices de l'écologie. Face au danger auquel le
développement de la technique expose l'humanité, il notait dans
son livre que le principe de responsabilité est de prendre des
dispositions et des lois qui font que l'intérêt individuel ne
prime pas sur l'intérêt collectif et les générations
futures. Il s'agit d'une sorte de démocratie écologique futuriste
qui s'inscrit dans le processus démocratique. Et le développement
durable, ce passe-partout qu'on emploie dans toutes les situations et toutes
les institutions, prétendant concilier développement et
protection de l'environnement n'est pas qu'une nouvelle idéologie dont
on parle actuellement sans arrêt ! Le développement durable
ne serait qu'un faux-semblant, le manteau d'un libéralisme qui ne
voudrait rien changer.
La démocratie a
déjà des soucis avec la situation de la démocratie
représentative et sa légitimité devant un gouvernement
d'opinion et les démocraties participatives et populaires. Et c'est
alors qu'arrive le réchauffement climatique, causé en grande
partie par les grandes puissances mondiales, qui a contribué et
contribue continuellement au désastre écologique. L'idée
de Serge LATOUCHE est que le pouvoir n'est plus exercé par le
politique, mais par l'instance occulte des firmes multinationales.
L'idéal démocratique est alors en panne à l'échelle
mondiale. La dynamique actuelle du capitalisme pousse au particularisme et
à l'éclatement du sens collectif.
On sait depuis plusieurs années, et des dizaines
d'études le confirment, que le réchauffement du climat
s'accélère, au point de rejoindre certains scénarios parmi
les plus pessimistes. Mais on ne sait pas encore où se situe exactement
le seuil à partir duquel le réchauffement s'emballerait à
cause de l'augmentation des gaz à effet de serre dans
l'atmosphère, sans parler des impacts de l'arrêt de l'oscillation
de l'océan Atlantique et du Golf Stream, dont dépend le
climat.
Ce que les
climatologues savent, c'est qu'il est pratiquement inévitable que le
climat de la planète se réchauffe de 4 à 5 °C d'ici
2050, car on ne peut pas retirer de l'atmosphère terrestre les
énormes quantités de GES émises depuis 10 ou 15 ans, qui
vont y rester encore longtemps. L'effet de ce réchauffement variera
selon les régions. Dans le nord du Canada, on parle d'un
réchauffement qui pourrait atteindre 7 à 8 °C si la
couverture de neige s'y modifie sensiblement.
C'est un réchauffement
du climat terrestre moyen, soit entre 3,5 et 4 °C, qui a fait fondre la
calotte de glace qui recouvrait Montréal il y a 15 000 ans d'environ
deux kilomètres d'épaisseur. On peut difficilement imaginer
à quoi ressemblerait la métropole si le climat devait se
réchauffer autant en moins de deux générations. Mais c'est
malheureusement ce que prédisent les modèles à partir de
la situation actuelle.
Le groupe G.I.E.C (Groupe
Intergouvernemental d'Experts du Climat), travaille présentement avec
des scénarios qui tablent sur un doublement des concentrations du CO2
atmosphérique d'ici 2050. C'est ce qui devrait provoquer une hausse du
climat moyen de la planète qui pourrait atteindre 4 à 5 °C.
Cependant, si l'on n'arrive pas à décarboniser l'activité
humaine à temps et à réduire globalement et sensiblement
les émissions de GES sur la planète, on pourrait, non pas doubler
mais tripler, voire quadrupler ce chiffre. Une loi américaine sur les
espèces menacées (ours polaire) oblige l'administration Bush
à modifier ses politiques pour qu'elles n'ajoutent plus à la
menace climatique qui pèse sur cette espèce. S'il s'agit d'une
manoeuvre habile pour amorcer un virage dans le dossier du climat, peu importe
la subtilité de l'astuce.
Les trois prochains rapports quinquennaux
- le premier au début du mois de février - du Groupe
Intergouvernemental d'Experts sur le Climat (GIEC), le groupe-conseil de l'ONU
en matière de climat, pourraient non seulement mesurer
l'accélération du réchauffement, mais évoquer la
question la plus critique entre toutes.
Un peu partout dans le monde,
plusieurs chercheurs ont commencé à dire que l'humanité
n'a plus que dix ou vingt ans pour éviter ce seuil fatidique. Certains
soutiennent même que ce seuil aurait déjà été
franchi et que les dérèglements du climat, de plus en plus
frappants à l'échelle mondiale, ne se situent plus dans la
«variation» de la météo mais dans la tendance lourde du
réchauffement planétaire.
Aucun chercheur n'ose en effet
affirmer si l'hiver en cours, pour le moins doux et parcimonieux
côté neige, se situe dans la gamme des caprices souvent
exceptionnels de la nature ou s'il est l'effet de la tendance lourde et
«irréversible» du réchauffement.1(*)
1.1.2 Le changement climatique : un sujet
politique ou écologique ?
La question est difficilement
cernable car c'est l'interférence de plusieurs domaines qui fait du
sujet un domaine pluridisciplinaire, où plusieurs acteurs participent.
Il y a deux approches dans cette vision. La première est basée
sur de solides connaissances scientifiques. L'expérience prouve
l'efficacité obtenue en maintenant les hydrocarbures enterrés, en
vue de stabiliser les niveaux de CO2 atmosphérique. Les scientifiques
sont d'accord sur le fait que si le taux de concentration en CO2 est le double
du taux de concentration existant avant la période industrielle, le
climat mondial serait dangereusement modifié. Et si les tendances
actuelles perdurent, le taux serait doublé vers la moitié du
siècle en cours. Les niveaux actuels de CO2 sont en effet
déjà supérieurs de 30% à ceux de la période
préindustrielle.
Les méthodes permettant de réussir une
importante réduction des émissions des pays industrialisés
et de maintenir celles des pays du sud dans des niveaux actuels sans les
augmenter sont assez bien connues (techniques de conservation de
l'énergie, amélioration de l'efficacité
énergétique, technologies basées sur l'énergie
solaire et autres types d'énergies renouvelables). Pour assurer ce
développement, les investissements équivalents à ceux
consacrés aujourd'hui à l'énergie nucléaire ou
à l'utilisation des énergies fossiles seraient
nécessaires.
La deuxième approche est
basée sur des fondements scientifiques considérés comme
incertains. Leur idée de résoudre par la science l'augmentation
du CO2 n'est pas convaincante ; on n'est même pas sûr de
savoir quels sont exactement les puits de carbone qui existent actuellement sur
la Terre, ni comment ils fonctionnent. Les scientifiques ne se sont pas encore
mis d'accord sur la quantité de carbone qui est absorbée et
émise par les forêts tempérées, ni sur les moyens
à mettre en oeuvre pour la connaître. D'après les
scientifiques, il serait encore plus difficile d'essayer de quantifier
l'efficacité de chacun de ces puits de carbone à compenser une
quantité déterminée d'émissions industrielles.
Le problème dans cette approche, c'est que les
habitants d'un pays riche ne désirant pas réduire leurs
émissions de dioxyde de carbone peuvent aller dans un marché de
carbone acheter le nombre de mètres de puits de carbone
nécessaire à leurs besoins de façon à compenser
leurs émissions. Cette vision montre l'incapacité évidente
d'analyser avec justice les difficultés existantes.
Mais la technique la plus connue, qui consiste à
employer des plantations forestières conventionnelles afin de fixer les
émissions de carbone, semble plus simple et ne pose aucun
problème. Pourtant, l'idée de planter des arbres revient
uniquement à retarder le problème des émissions et la
nécessité de réduction des activités
génératrices de dioxyde de carbone. Il est impossible de dire
avec certitude combien de carbone pourrait être absorbé de
l'atmosphère par un projet de plantations et pour quelle durée.
Au début des
années 1990, les grandes entreprises majoritairement responsables de
l'extraction et de l'utilisation de combustible fossiles niaient l'existence du
phénomène du réchauffement global en tant que
problème créé par l'industrie, et affirmaient que son
importance ne justifiait pas la mise en place d'une action politique
concertée. Le point de vue de ces entreprises s'est avéré
très influent, et c'est ainsi que les émissions des Etats-Unis
sont arrivées à un stade équivalent à 135 pays du
sud.
Mais les effets et les recherches sur le climat n'ont presque
plus laissé de doutes permettant de nier le fait que le
réchauffement global a commencé. Il devient presque impossible de
soutenir que la consommation du restant des réserves de combustibles
fossiles ne nous mènera pas au désastre.
Analysons les deux approches : l'une propose de
réduire radicalement et rapidement l'utilisation de combustibles
fossiles, ce qui implique une réduction des émissions de luxe de
la part des personnes qui ont déjà épuisé la
quote-part des puits et des dépôts de carbone qui leur correspond.
Elle propose de promouvoir la conservation et l'efficacité
énergétiques, l'emploi généralisé de
l'énergie renouvelable ainsi que l'agriculture écologique au lieu
de l'industrie.
L'autre approche propose l'adoption de programmes
spéculatifs visant à modifier la biosphère et
l'écorce terrestre afin de leur permettre d'absorber d'avantage de CO2
dans le but de sécuriser un niveau élevé de consommation
de combustibles fossiles en constante accélération, de la part
des pays industrialisés et des multinationales. Cette approche
reçoit un grand soutien des industries productrices et consommatrices de
combustibles fossiles, des fonctionnaires des Etats-Unis et autres pays
occidentaux.
Ils préconisent également la promotion de
plantations forestières à cet effet, et reçoivent le
soutien de nombreux technocrates, agents de promotion, experts, agences
multilatérales, entreprises forestières et même de
certaines organisations non gouvernementales. Ces deux visions peuvent
être perçues comme étant deux moyens complémentaires
de contrôler l'accumulation atmosphérique de CO2. En
réalité elles sont plus éloignées l'une de l'autre,
non seulement du point de vue politique, mais également en ce qui
concerne leur efficacité pour réduire le réchauffement
global.
Le point de vue politique :
un citoyen des Etats-Unis ou d'Europe occidentale produit vingt fois plus de
dioxyde de carbone qu'un citoyen des pays du sud tels que l'Inde. Le citoyen
des pays industrialisés représente une charge beaucoup plus
lourde en ce qui concerne la capacité dont disposent les
mécanismes du cycle du carbone pour maintenir stables les niveaux de
CO2. Il considère que cette inégalité est un
déséquilibre du pouvoir qui est à l'origine même du
problème écologique. Il propose d'égaliser les
émissions par habitant au niveau mondial, et donc réduire
globalement sans forcer aucune des deux parties à souffrir des
pénuries inutiles.
Le citoyen des pays en voie
de développement, ou même émergents, pense que
l'inégalité de l'impact dans le cycle du carbone incombe aux pays
industrialisés qui ont sur utilisé l'atmosphère tout au
long de l'histoire, pour leur développement. Ainsi, les pays du sud ne
se sentent pas directement responsables de l'augmentation du carbone dans
l'atmosphère et l'environnement n'est pas actuellement leur souci
majeur, car la bataille du développement prime. Certains pays du sud
demandent des compensations financières pour une quelconque
réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ceci revient à dire que l'exploitation de
l'atmosphère de la part d'un riche citoyen occidental sera vingt fois
plus importante que celle d'un citoyen des pays en voie de
développement, et lui donnera également vingt fois plus de
ressources, vingt fois plus de terre pour planter des arbres, vingt fois plus
d'employés afin de les planter et les entretenir. Cette approche
écologique d'appropriation des ressources infligerait de nouvelles
pressions sur les droits des terres et des eaux du sud. L'expérience au
niveau mondial en ce qui concerne les plantations de cellulose et de palmiers
à huile a mis en évidence ce qui arrive lorsque de puissants
intérêts économiques prennent le contrôle de grandes
surfaces de terre afin de planter des arbres dans un seul but. Les terres de
cultures, de pâturages et les surfaces destinées à la
collecte sont confisquées. Les ressources hydriques et la pêche en
supportent les préjudices et les sols se dégradent. Les
communautés locales sont souvent chassées de leur territoire,
très peu d'emplois se créent et les gouvernements locaux
diminuent leurs écoutes vis-à-vis des populations locales. Les
écosystèmes se simplifient, la biodiversité est
ravagée et même les forêts naturelles sont remplacées
par des plantations. Cette perspective est menaçante étant
donné que certaines personnes proposent de planter une surface
équivalente à celle de l'Australie. Une communauté
chassée aujourd'hui de ses terres par une entreprise
pétrolière qui veut faire une prospection pour l'extraction de
matières premières afin d'alimenter des voitures qui sont
à des milliers de kilomètres de distance, peut être
chassée une seconde fois demain au bénéfice des
plantations forestières qui, d'après les conducteurs de ces
mêmes voitures, sont utiles pour compenser la consommation du combustible
par les voitures en question.
Des chercheurs pensent que
tout ceci est assez ironique : au lieu de réduire la trace
écologique du nord, la compensation du carbone, effectuée en
utilisant des plantations forestières, ne fait que l'augmenter. Par
ailleurs, les terres ainsi que les ressources utilisées dans ce genre de
foresterie sont achetées avec de l'argent dont une partie a
été obtenue au moyen de la surexploitation de l'atmosphère
qui a accompagné le développement industriel. La dette historique
du carbone que les pays industrialisés ont envers les pays du sud est
ainsi carrément ignorée.
A notre avis, cette approche ratifie et approfondit encore les
inégalités liées à l'utilisation des ressources qui
existent entre le nord et les pays en voie de développement.
Les différences politiques entre les deux approches
sont claires. Mais quel serait le niveau d'efficacité de chaque solution
en ce qui concerne la limitation du réchauffement global ?
· La première approche est basée sur des
connaissances scientifiques. Tout le monde scientifique est d'accord sur le
fait que si le taux de concentration de CO2 est le double du taux existant
avant la période industrielle, le climat serait dangereusement
modifié. Si les tendances actuelles perdurent, le taux serait
doublé vers la moitié du siècle en cours. Pour s'assurer
que le volume de CO2 n'atteigne pas le double du taux préindustriel, une
réduction drastique de 60% au moins par rapport aux émissions
observées en 1990 est nécessaire.
· La deuxième approche est basée sur des
fondements scientifiques considérés comme flous par une bonne
partie des scientifiques. On n'est même pas sûr de
l'efficacité des puits de carbone, ni de la manière dont ils
fonctionnent. Les scientifiques ne se sont pas encore mis d'accord sur la
quantité de carbone absorbée et émise par les forêts
tempérées, ni sur les moyens à mettre en oeuvre pour la
connaître. La quantification des puits serait encore plus difficile. Le
problème serait qu'un jour, les habitants d'un pays riche ne
désirant pas réduire leurs émissions de CO2 puissent aller
dans le marché du carbone acheter le nombre de mètres de puits de
carbone nécessaires pour polluer encore, pour la simple raison qu'ils
sont riches. Cette logique montre l'incapacité évidente à
analyser de manière juste les difficultés existantes pour
apprécier les résultats de l'interaction des différentes
types de systèmes, à savoir l'écologie, le social, le
géologique, le politique, le bureautique, le biochimique,
l'économique et l'environnemental.2(*)
Solutions récentes proposées pour absorber le
CO2 :
· Lancer des torpilles de glace carbonique vers les
profondeurs de l'océan
· Construire des voitures à partir du carbone
· Enterrer des troncs d'arbres ou des restes organiques
dans les fonds marins
· Planter de grandes surfaces d'organismes
génétiquement modifiés afin de fixer du carbone
· Mettre en place des fermes flottantes d'algues sur des
milliers de kilomètres qui s'enfonceraient éventuellement dans la
mer au fur et à mesure qu'elles consomment du CO2 et deviennent
lourdes.
· Voler avec des avions militaires C-130 en laissant
tomber des millions de cônes métalliques avec des plants de pins
à l'intérieur.
.
La technique la plus connue, qui consiste à employer
des plantations forestières conventionnelles afin de fixer les
émissions de carbone, semble être simple et ne poser aucun
problème. Pourtant, l'idée de planter des arbres afin de pouvoir
remettre à plus tard la nécessaire réduction des
émissions est basée sur une science aussi discutable que celle
des solutions citées précédemment.
La question qui se pose est alors : comment
établir une équivalence, significative et fiable, entre le
carbone stocké en permanence dans les dépôts de combustible
fossile, le CO2 transitoire présent dans l'atmosphère et le
carbone absorbé temporairement par les plantations d'arbres ou les
programmes nationaux de foresterie ? Personne ne sait comment le faire et
il est peu probable qu'on puisse le faire un jour.
Qui sont les bénéficiaires ?
· Les réseaux d'entreprises dont la structure et
les investissements sont basés sur l'extraction et la consommation du
combustible fossile
· Les entreprises productrices
d'électricité qui considèrent que le boisement
compensatoire sont un moyen bon marché de persuader les organismes
régulateurs de l'Etat ainsi que les consommateurs.
· Les entreprises énergétiques
· Les fabricants d'automobiles, essayant de donner une
image verte en se servant des plantations forestières.
· Les sociétés commerciales, banques
d'investissement espèrant percevoir des commissions pour leur
participation lors des transactions dans les futurs marchés du
carbone.
· Les fonctionnaires de nombreux gouvernements
occidentaux, qui soutiennent avec enthousiasme ce processus. Ils
espèrent que la création des marchés de carbone favorisera
la création de nouveaux emplois et, de ce fait, la croissance
économique.
De nombreux professionnels forestiers voient dans l'essor des
plantations compensatoires de carbone une façon de transformer leur
profession, allant jusqu'à la marginaliser et l'affaiblir.
Cependant, il est peu probable que les gouvernements du sud
soient prêts à faire face à cette grande vague de
plantations à carbone.
Beaucoup de groupes sont intéressés par
l'idée des plantations compensatoires de carbone et il n'est pas
surprenant que cette approche se soit imposée avec une telle force.
Ainsi, la banque mondiale prévoit un chiffre de 150
milliards de dollars. L'Electric power rester institue pense que la
valeur des autorisations d'émissions de dioxyde de carbone pourrait
atteindre 13 000 milliards de dollars en 2050.
L'atmosphère deviendra ainsi une
« propriété privée », une poubelle
à dioxyde de carbone, une réserve financière pour les
riches, afin qu'ils continuent à contaminer l'atmosphère sous
prétexte qu'ils occupent de vastes surfaces de la Terre avec des
plantations forestières, à l'origine de sa dégradation.
1.2 Le climat et le dioxyde de carbone
Les modifications actuelles du climat mondial sont plus
dévastatrices que toute autre transformation ayant eu lieu dans
l'histoire de l'humanité. La cause principale est l'augmentation de la
quantité de CO2 présent dans l'atmosphère.
Ainsi, l'habitabilité de la planète
dépend de la teneur en dioxyde de carbone dans
l'atmosphère : celle ci ne doit ni diminuer ni augmenter en de
grandes proportions. En l'absence de CO2 et autres gaz permettant que la
chaleur reste près de la surface de la terre, sa température
moyenne baisserait jusqu'à - 6 ° C ; et en présence de
trop de CO2, l'eau des océans commencerait à bouillir. Dans les
niveaux actuels, la surface terrestre reste à une température
moyenne adéquate de 15°C.
Les organismes vivants tirent du CO2 de l'atmosphère et
approvisionnent en carbone leur corps ou carapace. Une partie de celui-ci
revient rapidement à l'atmosphère en raison de l'action de la
décomposition et du feu. Les carbonates, qui s'accumulent dans les fonds
marins en raison de la météorisation, du ruissellement et autres
processus, finissent parfois sous les plaques continentales des bords
océaniques et reviennent à l'atmosphère des millions
d'années plus tard à travers l'activité volcanique.
D'autres stocks de carbone se trouvent enterrés dans
les profondeurs terrestres ou sous-marines, sous forme de charbon et de
pétrole. La masse de carbone présente dans les organismes vivants
est seulement quatre fois plus importante que celle qui se trouve dans
l'atmosphère.
Durant les 150 dernières années et en
particulier à partir de la Deuxième Guerre Mondiale,
l'activité industrielle a libéré dans l'atmosphère
de grandes quantités de ce carbone, jusqu'alors confinées en
lieu sûr. Avant la révolution industrielle, environ 580 milliards
de tonnes étaient stockées dans l'atmosphère. Aujourd'hui,
ce chiffre atteint 750 milliards et il augmente de 6 milliards tous les ans.
90% de cet accroissement des émissions de CO2 et autres gaz à
l'origine du réchauffement global de la planète proviennent des
pays industrialisés.
Une étude publiée dans la revue Science
estime que les ressources marines pourraient avoir en grande partie disparue
d'ici 2050 à cause de la pression insoutenable des activités
humaines sur le milieu marin.
Les espèces les plus couramment pêchées
actuellement pourraient n'être plus qu'un souvenir en 2048, si la
dégradation des milieux marins et la
« surpêche » se poursuivent au même rythme
effréné qu'actuellement. Telles sont les conclusions d'une
étude menée par une équipe d'océanographes et
d'économistes, publiée dans l'édition du 3 novembre du
magazine Science.
« Nos analyses indiquent que sans
changement, la situation actuelle laisse présager de sérieuses
menaces sur la sécurité alimentaire mondiale, la qualité
des eaux côtières et la stabilité de
l'écosystème qui affecteront les générations
actuelles et futures », écrivent-ils.
L'équipe
internationale de chercheurs à l'origine de cette étude s'est
basée sur 32 expériences contrôlées, des
observations dans 48 aires marines protégées, des données
de la pêche mondiale de la FAO (organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture) sur les prises globales de poissons et
d'invertébrés de 1950 à 2003 et des données
étalées dans le temps (archives, carottes, sources
archéologiques...) couvrant 1000 ans d'histoire et 12 zones
côtières. Cette étude, qui a duré 4 ans, montre que
la perte de biodiversité causée par la
« surpêche » et les pollutions menace non seulement
les pêches, mais également la productivité et la
stabilité globales des océans, notamment le maintien de la
qualité de l'eau par filtrage biologique, la fourniture d'habitats
servant de pouponnières pour les espèces marines et la protection
des côtes par ces dernières.
«L'océan est un grand recycleur, il absorbe
les égouts et les recycle en substances nutritives, il retire les
toxines de l'eau, produit de la nourriture et transforme le dioxyde de carbone
(CO2) en élément de nutrition et en oxygène »,
souligne Steve Palumbi, biologiste à l'Université de Stanford
(Californie, ouest) et co-auteur de ces travaux.
Ainsi, la disparition d'une seule espèce
déséquilibre l'ensemble de son écosystème, mettant
en péril ses autres occupants qui sont interdépendants.
A
l'inverse, dans les zones biologiquement riches où des mesures de
conservation et d'interdiction de pêche ont été mises en
place, la biodiversité a pu se réinstaller, renforçant sa
capacité à absorber la pollution ou les variations de
températures dues au réchauffement climatique.
Les scientifiques estiment que toutes ces données
montrent qu'il est possible d'inverser les tendances actuelles avant qu'il ne
soit trop tard, mais déplorent toutefois le fait « que seul 1%
des océans soient protégés actuellement ».
Le
constat amer des chercheurs rappelle qu'en 2003, 29% des espèces marines
étaient déjà en train de disparaître (ses
quantités réduites à 90%, faute de renouvellement
suffisant).
1.3 Le protocole de Kyoto et le contexte
mondial
1.3.1.
Protocole de Kyoto :
Dans le protocole de Kyoto, les pays développés
ont accepté de s'engager de façon contraignante, pour l'horizon
2008-2012, à limiter leurs émissions de gaz à effet de
serre. Cependant, ces pays veulent atteindre cet objectif en limitant les
coûts liés aux réductions d'émission de gaz à
effet de serre. Dans cette optique et ce contexte, le concept
générique de la valeur du carbone constitue un outil sans doute
incontournable. Le prix du carbone, défini comme le coût des
actions à entreprendre pour ne pas émettre une tonne de carbone,
ou encore la faire absorber par un puits, correspond alors au coût
marginal de réduction des émissions de gaz à effet de
serre.
Lors de la conférence de Kyoto, la communauté
européenne s'est engagée à réduire de 8% d'ici
2008-2012 les GES responsables du réchauffement climatique. Cet objectif
suppose la mise en place d'une stratégie globale tenant compte des
différents intervenants : les Etats membres, la communauté
européenne, les ONG.
Les obligations du protocole de Kyoto :
· L'adoption d'objectifs juridiquement contraignants de
réduction de six gaz à effet de serre pour 2008 -2012
· Les Etats membres s'acquittent conjointement de leurs
obligations en répartissant la charge « bulle
communautaire »
· L'existence de mécanisme de flexibilité
· Le renforcement des obligations en matière de
communication de l'information.
Sur le plan méthodologique, il est question d'explorer
le concept de valeur du carbone, ainsi que toutes ses applications pour
l'analyse des enjeux de la négociation internationale. Sur le plan de
l'analyse des politiques publiques, le but est de mettre en évidence les
liens entre les valeurs du carbone, le choix des instruments économiques
et la définition des objectifs et politiques sectoriels.
Le protocole de Kyoto constitue donc une étape
importante dans les relations internationales. Le concept de valeur du carbone
constitue ainsi un outil d'aide à la décision pour les Etats,
tant au niveau des négociations internationales qu'au niveau de
stratégies menées à l'intérieur des pays. Il
contribue en particulier à structurer, d'une part, les réflexions
sur l'arbitrage entre les efforts de réduction à fournir sur le
territoire national et le degré de recours au marché carbone
international et, d'autre part, celles portant sur la répartition
intersectorielle des réductions à effectuer au plan national.
La mise en oeuvre d'une
stratégie efficace de réduction des gaz à effet de serre
implique une étude des six gaz cités dans le protocole, c'est
à dire le dioxyde de carbone CO2, le
méthane CH4, l'oxyde nitreux,
l'hydrofluorocarbone (HFC), l'hydrocarbure
perfluoré (PFC) et l'héxafluorure de souffre
(SF6).
Le protocole de Kyoto, entré en vigueur en
février 1997, cible les précisions pour la réduction des
émissions de gaz à effet de serre. Les mécanismes de
fonctionnement ont été complétés par les accords de
Marrakech en 2001 et achevés avec le plan de Montréal. Plus de
40 décisions ont donc été prises pour baliser
l'application de l'entente de Kyoto, et parmi elles :
· Les échanges de carbone ; par le biais de
la banque carbone, ce procédé permettra aux pays qui
dépassent leurs objectifs en matière d'émission de GES de
vendre des crédits d'émissions aux pays plus pollueurs.
· Le mécanisme de développement propre
:
Les pays industrialisés qui investissent dans des
technologies propres dans les pays en développement verront la
réduction des émissions de GES portées à leurs
crédits.
Les signataires de Kyoto
rendront des comptes à un comité de contrôle qui s'assurera
qu'ils atteignent leurs objectifs. Les pays qui ne le font pas seront passibles
de sanctions économiques et verront leurs objectifs d'après 2012
revus à la hausse.
Pour que le protocole de
Kyoto entre en vigueur, il devait être ratifié par au moins 55
pays dont les émissions combinées représentent 55% du
total des émissions de 1990 ; 34 pays industrialisés, dont
l'union Européenne, le Canada, le Japon et la Russie l'ont fait,
s'engageant à réduire conjointement d'ici 2012 leurs
émissions de GES de 5,2 % par rapport à leurs niveaux de 1990.
Mais la réalité est différente : cet engagement varie
selon les pays. Les pays du sud (environ 100), dont la Chine, la Corée
du Sud, l'Inde, le Brésil, l'Indonésie et l'Afrique du Sud, sont
exemptés d'objectifs pour le moment, mais ils sont conviés
à contrôler leurs émissions de gaz à effet de serre
et établir des inventaires. Même s'il existe encore de nombreuses
divergences entre les pays du sud et les pays industrialisés,
l'Australie et les Etats-Unis d'Amérique notamment, les signataires de
Kyoto se sont tout de même entendus sur la feuille de route qui lancera
les discussions de la deuxième phase, soit l'horizon 2013-2017.
Il est également
question que les grands pays émetteurs de GES de demain, comme la Chine,
l'Inde. Comment faire leur intégration dans le protocole de Kyoto sont
prévues pour 2008. Certains pays émergents sont mêmes
prêts à amorcer des discussions pour se soumettre à des
restrictions, à conditions d'obtenir des compensations
financières. Les Etats-Unis d'Amérique, responsable de 25% des
GES actuelles, sont ramenés à la table de discussion depuis leur
retrait en 2001.
Les émissions de dioxyde de carbone sont
majoritairement responsables du réchauffement planétaire :
ces émissions proviennent essentiellement de l'utilisation
d'énergie et la production de combustibles fossiles.
La conférence a vu la nécessité
d'élaboration d'une stratégie pour l'ensemble des secteurs
d'activités émetteur de polluants est urgente, et La fixation
d'un objectif intermédiaire en 2005.
Une assistance supplémentaire aux pays en
développement au moyen de mécanismes financiers et par transfert
de technologies.
Le protocole de Kyoto autorise le recours à divers
instruments de flexibilité : le négoce international des
droits d'émission, l'application conjointe et le mécanisme de
développement propre.
Le négoce international des droits d'émission
permet aux parties signataires du protocole qui parviennent à un niveau
d'émission inférieur à la quantité qui leur est
attribuée, de revendre une partie de leurs droits d'émission
à d'autres parties.
En ce qui concerne
l'après 2012 du protocole de Kyoto, les parties signataires se sont
entendues sur un plan de travail de révision mais aucune modalité
de prolongation n'a été évoquée. Pour Stavros
Dimas, commissaire européen à l'environnement, « le
plan de travail convenu ici est une étape importante vers la
définition de la future forme d'action du protocole, mais la
communauté internationale doit intensifier ces efforts pour
compléter le processus dès que possible. » Avec ce
plan de travail, l'examen du protocole a été reporté
à 2008 mais aucun délai n'a été fixé pour
l'aboutissement de ces discussions. Les ONG estiment qu'elles devraient avoir
abouti dès 2009 pour donner du temps à la ratification et
permettre une transition continue en 2012. Mais selon l'association Les
Amis de la Terre, le report en 2008 des discussions concernant
l'intégration de la Chine, de l'Inde et du Brésil dans le
protocole de Kyoto risque de retarder dangereusement la deuxième phase
du protocole.
1.3.2 La finance carbone et les
mécanismes pour un développement propre
La conférence sur le
climat se tient pour la première fois en Afrique et c'est un signe
encourageant pour les pays en voie de développement qui sont les
premiers touchés par les changements climatiques. Il a été
décidé de leur confier le contrôle du Fonds pour
l'Adaptation qui permettront le financement de projets aidant les populations
les plus vulnérables à s'adapter aux impacts des bouleversements
climatiques. Ce Fonds serait alimenté par une taxe sur les
crédits générés par le Mécanisme de
Développement Propre (MDP), l'un des trois mécanismes de
flexibilité du Protocole de Kyoto, ce qui pourrait générer
rapidement plus de 300 millions euros. Les ONG espèrent
déjà que cette taxe sera étendue à l'avenir aux
autres mécanismes du Protocole de Kyoto, ce qui pourrait permettre de
doter ce fond de plusieurs milliards de dollars et de répondre ainsi
à la réalité des besoins des pays les plus
vulnérables.
Les gouvernements ont
également reconnu la nécessité de mieux répartir
les projets MDP dans les pays les plus démunis. Ces MDP restent pour
l'instant très localisé en Inde, en Asie et au Brésil
tandis que très peu de projets sont enregistrés en Afrique par
exemple. Le secrétaire général des Nations Unies a
présenté son Plan cadre de Nairobi visant à renforcer les
capacités et les infrastructures des pays en voie de
développement pour qu'ils puissent accéder aux projets MDP.
L'Union européenne a de son côté rappelé la
création de son fonds mondial de capital-risque pour encourager, dans
les pays en développement et les économies en transition,
l'investissement privé dans les projets de promotion de
l'efficacité énergétique et des énergies
renouvelables. À l'occasion de la conférence, l'Allemagne et
l'Italie se sont engagées à alimenter ce fonds de respectivement
24 millions d'euros et 8 millions d'euros au cours des quatre années
à venir, en plus des 80 millions déjà avancés par
la Commission. La France, par la voie de son ministre de l'écologie et
du développement durable, Nelly Olin, a annoncé le versement de 2
millions d'euros au programme « Africa assist » de la Banque
Mondiale, visant à faciliter le montage de projets MDP en Afrique.
Prochainement, 30 à 40 projets vont voir le jour sur ce contient
; c'est du moins ce que les Africains espèrent.
1.4 La valeur internationale du carbone et le
marché
Les études actuelles
ouvrent la voie à de nouveaux développements, en prenant
l'hypothèse de marché de permis d'émission en concurrence
parfaite. Cela signifie en particulier qu'il n'existe aucune contrainte aux
échanges, aucun coût de transaction et aucun comportement de
collusion, voire de monopole. Les contraintes aux échanges peuvent
s'appliquer soit aux offreurs de permis, soit aux demandeurs.
La valeur carbone correspond
au coût marginal de réduction des émissions, pour un
objectif de réduction donné. Il constitue aussi un concept
clé pour l'élaboration des politiques internationales et
nationales de réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Dans le contexte de l'application du principe de précaution en
matière de changement climatique, la valeur du carbone peut en effet
découler aussi bien d'une approche relevant de la régulation par
les prix (taxes carbones, internationales ou nationales) que de la
régulation par les quantités (quotas et permis d'émission
négociables, certificats de réduction d'émission dans les
actions de mise en oeuvre conjointe, mécanismes de développement
propre).
La valeur internationale du
carbone serait de 53 dollars pour un montant de réduction de 480 Mtc.
En conclusion, l'instauration d'un marché de permis
d'émission, même circonscrit aux pays du monde entier,
présenterait un intérêt manifeste pour la communauté
internationale, car tous les pays intéressés par la
réduction du carbone réduiraient leurs émissions sur leur
sol jusqu'au point où le coût marginal de réduction serait
égal au prix international du permis. Pour les réductions dont le
coût marginal dépasse la valeur internationale du carbone, ils
achèteront des permis à d'autres pays, où le coût
marginal de réduction est au plus égal au prix du permis pays.
En général, il a été
démontré que tous les pays, acheteurs ou vendeurs, gagnent
à l'échange sur un marché de permis d'émission, par
rapport à une situation de sans échange. Plus le marché
est étendu, plus le gain global est important.
DEUXIEME PARTIE
La conférence des Nations Unies sur le changement
climatique en décembre 2006 et l'Afrique
Une conférence mondiale
sur le climat vient de démarrer à Nairobi, au Kenya. Un an
après celle de Montréal, qui avait préparé les
désistements de pays tels que le Canada, pays parmi les plus grands
pollueurs du monde, concernant le protocole de Kyoto, voici donc que se
réunissent 170 pays pour parler des changements climatiques.
La conférence réunit les pays signataires du
protocole de Kyoto et notamment tous les pays industrialisés qui ont des
engagements chiffrés, mais également les pays en
développement qui n'étaient pas tenus par des engagements de
réduction des rejets dont certains (le Brésil, la Chine ou l'Inde
par exemple) sont en phase de croissance économique très forte
et, pour la Chine, font désormais partie des pays très
pollueurs.
Le fait que les pays en fort développement
économique et gros consommateurs de ressources
énergétiques (Chine) ne fassent pas partie du protocole est
d'ailleurs l'une des raisons qui ont poussé les États-Unis ou
l'Australie à ne pas ratifier ce protocole de Kyoto.
La conférence des Nations Unies sur le changement
climatique de Nairobi souffre cependant d'un financement encore insuffisant,
à seulement trois semaines du début de cette rencontre de haut
niveau. La conférence doit non seulement servir de forum pour la
définition du cadre post-2012, mais également permettre de
débattre de la mise en oeuvre du MDP (Mécanisme de
Développement Propre). De ce fait, il est essentiel qu'elle
bénéficie d'un financement adéquat, pour que des
décisions importantes puissent être prises par les
délégués. Au 13 octobre, la Commission européenne
et le gouvernement allemand n'avaient pas transféré les fonds
nécessaires aux organisateurs de la conférence ; le montant
manquant s'établit entre 1,3 et 1,5 million de dollars pour cette
réunion qui doit se tenir sur deux semaines.
On constate un lasser aller quand il s'agit de l'environnement
ou du développement durable. L'ultralibéralisme ne se presse pas
pour y mettre la main, tout en sachant que le problème de
l'environnement est l'affaire de tout le monde, et que tous les pays vont payer
la facture, qui sera lourde si les pays concernés ne prennent pas
conscience des enjeux.
L'Europe, par son représentant de la présidence
européenne, le haut responsable du gouvernement finlandais Jukka
Uosukaien, notait : « Nous avons besoin d'engagements en faveur
du climat de la part de tous les pays, y compris les Etats-Unis ». L'Union
Européenne ne peut pas résoudre seule les problèmes
liés au climat. Même si nous diminuons tous progressivement nos
émissions, nous ne réduirons pas le changement climatique.
Les positions commencent à s'arrondir. Un haut
responsable américain expliquait, en marge de la conférence, que
son pays encourageait la diminution des gaz à effet de serre par
l'utilisation de technologies plus propres.
Malheureusement, certains pays soutenant la position
américaine se sont également tournés vers ces technologies
et encouragent les nations en développement à planter davantage
d'arbres pour absorber les excès de CO2.
2.1 Pourquoi cette conférence sur le climat en
Afrique ?
Une partie de la
réponse est déjà dans la question. Pourquoi une
conférence de telle envergure sur le climat, pour ne pas dire sur le
devenir de la planète, en Afrique, maintenant ? Ce n'est pas un
hasard : la vie humaine a commencé en Afrique, c'est un fait. C'est
par l'Afrique que cet Homme sera d'abord menacé, pour sa survie et son
existence, l'Afrique absente, ou plutôt marginalisée des grandes
décisions mondiales, tant économiques, politiques, sociales
qu'environnementales.
L'Afrique est mal partie.
Depuis la période de la colonisation, les Occidentaux pensaient apporter
civilisation et prospérité, mais en réalité, le
résultat de cette colonisation fut une déstabilisation
totale des économies et des cultures d'Afrique et un projet de
dépendance à long terme de l'Occident. Le changement climatique
et ses conséquences ont particulièrement touché ce
continent qui n'était pas prêt, vu le grand retard technique et
les politiques dévastatrices des dirigeants africains qui ont pris le
pouvoir jadis, dans la majorité des cas avec la complicité des
puissances colonisatrices. Un peuple déstructuré, une
économie déstabilisée, qui ne compte plus sur son
savoir-faire, mais sur l'importation de l'Occident, ont alors transformé
le continent africain en futur consommateur des produits de l'Occident. Ne
réfléchissez pas, n'innovez pas, ne vous industrialisez pas, on
pense pour vous, on réfléchit pour vous, on innove pour
vous !
Les richesses de ses pays du sud, telles les forêts
(bois) et les hydrocarbures (pétrole et gaz) sont commercialisées
suivant des conditions occidentales : on est tombé dans une
période de néo colonisation. Voilà l'Afrique
d'aujourd'hui. Elle est plus vulnérable qu'avant la colonisation car
elle est devenue dépendante des aides, alors que les richesses et les
hommes sont là : qu'est que ne va pas alors ? C'est l'esprit
ultra-libéral des Occidentaux qui a maintenu et pense maintenir encore
cette Afrique sous le joug de la dépendance. Heureusement, des hommes et
femmes des deux mondes ont dit « stop » : il
faut voir l'Afrique autrement, nous avons besoin de l'Afrique et elle a besoin
de nous ; nous sommes dans un même bateau, s'il coule nous coulons
tous, et avec nous toute la planète Terre. Pour commencer à y
remédier, il faut essayer de trouver des mécanismes qui
permettent aux pays du sud, et en particulier à l'Afrique, de modifier
cette situation intenable, et cette conférence entre dans ce contexte de
redéfinition des nouvelles relations avec l'Afrique et les pays du sud
en général.
La présence de Kofi Annan et de plusieurs chefs de
gouvernements des quatre coins du monde sont la preuve que cela doit
changer : si on veut sauver notre avenir, cela commence par l'Afrique.
Le but de la conférence de
Nairobi est de lancer les fondations d'un futur protocole, à la suite de
celui de Kyoto, qui se termine en 2012. La prise de conscience ne s'est pas
traduite partout par des résultats encourageants, au contraire. Si
certains, notamment en Europe, ont relativement bien engagé la baisse
des émissions de gaz à effet de serre, beaucoup (Canada en
tête) a au contraire fortement augmenté leurs rejets.
Le relais, qui doit être mis en place après 2012,
doit être précisé le plutôt possible et au plus tard
en 2009. On sait d'ores et déjà que Kyoto, dont
l'échéance est 2012, est un échec, mais c'est
déjà une prise de conscience. Mais le plus important est de
savoir, le plus tôt possible, quelle sera la suite donnée à
ce protocole, afin de relancer les efforts de tous les pays dans la lutte
contre le changement climatique.
Les pays du sud savent déjà que l'aide ne
viendra vraisemblablement pas des pays comme le Canada ou les
États-Unis, même si la prochaine administration américaine
d'ici deux ans sera probablement plus ouverte à la question.
Les opinions publiques mondiales du nord ou du sud sont
désormais totalement en faveur de cette lutte, de cette remise en cause
des effets néfastes que nous constatons tous. Certains états des
États-Unis ont également commencé à jouer en faveur
de la baisse des rejets, en contradiction avec la politique
fédérale. La Californie vient par exemple de voter une loi pour
réduire de 25% les rejets de gaz à effet de serre d'ici 2020.
Objectif ambitieux mais qui ne sera que très difficilement atteint au vu
des résultats depuis 1990, avec une augmentation de 14%.
Dans les pays en voie de
développement, l'espoir est de mise avec le lancement de programmes de
transferts de technologies propres dans les centrales électriques au
charbon, grâce au mécanisme MDP (Mécanisme de
Développement Propre) dont bénéficient les pays qui
génèrent des crédits d'émission sur le
marché européen des émissions. Ce marché
lancé récemment en Europe permet à ceux qui polluent
d'acheter des crédits à ceux qui polluent moins. Les entreprises
se sont lancées dans la démarche et leur intérêt est
donc que ce marché se pérennise par le biais du traité.
Les discussions de Nairobi sont cruciales pour la lutte contre
les changements climatiques. Mais les pays du monde occidental ne semblent pas
encore prêts à faire totalement les sacrifices et les
investissements nécessaires pour gagner cette lutte que
l'humanité ne peut cependant pas perdre, au risque de voir
disparaître l'espèce humaine.
Au moment même de
l'ouverture de la conférence de Nairobi qui a débuté le 6
novembre 2006, des milliers de manifestants dans la plupart des villes d'Europe
ont tenté d'attirer l'attention sur les changements climatiques. Un an
après la conférence internationale sur le climat de
Montréal, les discussions ont repris aujourd'hui, organisées sous
le patronage de l'ONU. Cette conférence regroupe plus de 200 pays, et ce
sont les pays développés qui se sont déplacés vers
un pays du sud, le Kenya. C'est une nouveauté qui apporte son lot de
bonnes nouvelles. Parmi les bonnes idées que l'on retiendra figure en
bonne place la redéfinition du protocole de Kyoto, qui vise cette fois
à inclure les pays pauvres. Ainsi l'Afrique pourra-t-elle recevoir des
indemnités substantielles en échange de son engagement à
réduire la déforestation.
Selon les optimistes, la
conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tenait
à Nairobi s'est achevée le 17 novembre sur un succès de
principe pour les défenseurs de la lutte contre la production des gaz
à effet de serre.
Les ministres des 180 pays
représentés ont décidé d'ouvrir la révision
du protocole de Kyoto en 2008, en se fixant l'objectif de parvenir à un
accord sur le dispositif qui lui succédera. Ce protocole engage les pays
industrialisés signataires à réduire leurs
émissions de gaz à effet de serre de 5 % d'ici 2012. Il se verra
donc prolongé au-delà de cette date. Mais beaucoup
espéraient que les taux de réduction, considérés
comme insuffisants, pourraient être augmentés, ceci
peut-être même sans attendre 2008. On reproche aussi à la
décision de ne pas fixer de date de fin aux futures négociations,
ce qui risque de les rendre interminables.
La décision prise conforte le processus contractuel mis
en place pour limiter les émissions. Elle assure la
pérennité des marchés conclus en ce sens. Il s'agit du
mécanisme dit de « développement
propre », qui favorise l'adoption de techniques
énergétiques efficaces dans les pays en développement. Les
pays adoptant de telles techniques bénéficient de "crédits
d'émissions" correspondant aux émissions de gaz à effet de
serre ainsi économisées. Ces crédits peuvent être
revendus aux gros pollueurs qui ne peuvent pas ou ne veulent pas encore limiter
leurs émissions. Ce mécanisme intéresse
particulièrement les pays du sud, qui peuvent avoir ainsi accès
à des technologies modernes. En Europe, des marchés
d'échange se sont déjà crées sous la forme d'une
Bourse du carbone.
Il semble également qu'à Kyoto, les Etats-Unis,
ayant jusqu'ici refusé de prendre tout engagement, affichent une
attitude plus ouverte. Plusieurs de leurs états ont annoncé
qu'ils allaient implanter un tel marché. La nouvelle majorité
démocrate a fait savoir qu'elle était favorable à cette
démarche. Certains de ses représentants laissent entendre que le
prochain Congrès élaborerait une législation visant
à restreindre les émissions. Les pays vertueux peuvent-ils se
satisfaire de ces promesses ? Certainement pas en principe. Mais comme ils
n'ont pas de moyens de pression sur les Etats-Unis, ils sont bien
obligés de subir leur bon vouloir, et d'en supporter directement les
conséquences, plus ou moins désastreuses.
Il est aussi à signaler que les pays du Sud ont exclu
de prendre des engagements contraignants en terme quantitatif, s'abritant
derrière la "responsabilité historique" des pays occidentaux dans
la crise climatique. Ils se montrent cependant ouverts au principe des
échanges de crédits d'émission.
2..2. La conférence de Nairobi et la
forêt africaine
La conférence de
Nairobi reste également une conférence de transition et son bilan
est plutôt faible, même s'il reste encourageant. Plus de 6000
participants venus des cinq continents se sont réunis à Nairobi.
Ils ont fait progresser le débat sur les changements climatiques et le
marché du carbone. Un certain nombre de sujets a été
traité, même si aucune disposition n'a été
arrêtée concernant les modalités de prolongation du
protocole de Kyoto après 2012. Les modalités de prolongation
étaient source de discordes. Les négociations internationales
de Nairobi ont pour but de lutter contre les changements climatiques. Les
gouvernements ont reconnu qu'il était nécessaire de diviser par
deux les émissions globales de gaz à effet de serre d'ici 2050,
afin de contenir la hausse de la température globale en
deçà de 2°C. Cette prise de position unanime et officielle a
été saluée avec beaucoup de satisfaction de la part des
ONG, excepté Greenpeace et le WWF qui rappellent qu'il reste encore
beaucoup à faire pour que les décisions politiques rattrapent le
rythme effrayant des changements climatiques.
La conférence de Nairobi a été l'occasion
de mettre l'accent sur les spécificités des pays en
développement, en particulier les pays africains, qui subissent le plus
les impacts du changement climatique, tout en contribuant à
l'augmentation des gaz effets de serre. Ainsi, il a été
envisagé une distribution équitable des projets MDP et MOC pour
les pays africains.
Le programme de la conférence de Nairobi sur les cinq
années à venir permet d'aider ces pays africains à
évaluer leur vulnérabilité et leurs besoins
d'adaptation. Un consensus a été atteint sur un programme de
travail courant jusqu'à 2009. Ce programme qui nécessite des
moyens financiers additionnels est axé autour de diverses
activités organisées : des méthodes et des outils,
des données et observations, de la modélisation du climat, des
scénarios de risques liés au climat, de l'information
socioéconomique, de la planification et des pratiques en matière
d'adaptation, et de la diversification économique.
Un calcul d'experts donne une
idée du prix de la forêt, en prenant comme base un cours de 4$ la
tonne de CO2, qui pourrait s'élever à plusieurs dizaines de
millions de dollars si l'initiative est portée à pleine
puissance. Entre 2000 et 2005, ce sont plus de 60000 hectares de forêt
qui ont disparu dans un pays qui en a cruellement besoin : le
bénéfice serait double pour un pays qui, en cherchant des aires
de pâture, détruit la richesse écologique d'une forêt
primaire.
La situation des
écosystèmes forestiers a considérablement
évolué au cours des dernières vingt années avec
l'émergence d'une nouvelle menace pour la biodiversité : le
commerce du gibier pour l'approvisionnement des centres urbains.
La
montée en puissance de cette menace a été rendue possible
par le développement de réseaux de pistes, dont une grande partie
est ouverte par les compagnies forestières qui pénètrent
toujours plus profondément dans les massifs forestiers, et de plus en
plus dans ceux restés vierges.
A la
différence de l'Asie du Sud-est, où l'exploitation
forestière s'est soldée par la disparition de massifs entiers de
forêt tropicale, l'exploitation forestière en Afrique centrale a
été jusqu'à présent, pour des raisons structurelles
et économiques, relativement sélectives. Les dommages affectent
plus la biodiversité animale que la structure même de la
forêt. Cependant, vidant les forêts de leur faune, l'exploitation
forestière nuit à terme, du fait des interdépendances qui
caractérisent les écosystèmes tropicaux, à la
régénération de ceux-ci.
Si la filière
pétrolière apparaît comme une filière très
professionnalisée, cherchant à minimiser les impacts sur
l'environnement, il s'avère opportun de penser aux risques de
l'après-exploitation. La fermeture des puits doit être garantie et
la reconversion des sites pensée avant la fin de
l'exploitation.
L'exploitation du diamant ou de l'or en Afrique centrale
relève en général de l'exploitation artisanale et est
particulièrement dégradante en termes de pollution et/ou de
détournement des cours d'eau, mais aussi en termes d'impact sur la
faune, par la chasse générée pour approvisionner les
chantiers d'orpaillage.
Etude de cas : le bassin du CONGO constitue la plus
grande surface de forêt tropicale dense humide après l'Amazonie.
Une grande biodiversité existe dans cette forêt qui abrite des
populations de diverses cultures qui dépendent directement d'elle pour
leurs ressources alimentaires, les matériaux de construction et les
produits médicinaux. Les produits forestiers non ligneux (PFNL) et
l'agriculture de subsistance constituaient la base traditionnelle des moyens
d'existence et des réseaux d'échanges entre les différents
groupes humains vivant dans ces espaces forestiers. Les interactions sociales
entre ces différentes populations ont engendré des relations
complexes sur le plan économique et social ainsi qu'en termes de
relations de pouvoir. Pour prendre un exemple concret, les populations des
Pygmées chassent traditionnellement le gibier, collectent le miel et
d'autres produits alimentaires, qu'ils échangent contre des produits
agricoles avec leurs voisins cultivateurs, les Bantous. Les relations entre ces
groupes sont rarement équitables, et les Pygmées ont souvent
été victimes de discriminations. Toutefois, toutes les
populations qui vivent et dépendent de la forêt tropicale de
l'Afrique Centrale, qu'ils soient chasseurs-cueilleurs, fermiers
sédentaires ou pêcheurs, sont tous, sans aucune exception, exclus
par les politiques (derrière ces politiques il y a des instances
internationales occidentales) des prises de décisions concernant la
gestion et l'utilisation de la forêt, dont ils dépendent pour
leurs ressources alimentaires et, dans le cas des Pygmées, pour leur
spiritualité et leur identité culturelle.
A partir de ces cas concrets, on comprend bien pourquoi la
forêt en Afrique va mal. Les différents besoins des populations
locales ne sont pas pris en considération quand les gouvernements,
souvent sous la contrainte des créanciers multilatéraux et
bilatéraux, négocient et appliquent des stratégies
d'exploitation forestière en connivence avec les multinationales.
Et on sait que ces populations locales n'ont
généralement pas ou peu de droits fonciers sur la forêt
dont ils dépendent. Les différents programmes d'aide (sous forme
de projet de développement) viennent souvent d'en haut, imposés
par les créanciers multilatéraux et bilatéraux et mis en
oeuvre par des gouvernements faibles et parfois corrompus, qui allouent de
larges espaces forestiers à des sociétés
forestières pour l'extraction du bois, ces sociétés
étant elles-mêmes souvent corrompues. La politique des pouvoirs en
place tend à s'éloigner encore davantage des
intérêts des populations locales pour pencher du côté
des intérêts privés, représentés par quelques
sociétés multinationales. Dans la situation actuelle, les
possibilités de mettre sérieusement en place une gestion durable
de la forêt sont rarement prises en compte. Dans le pire des cas, de
telles opportunités disparaissent avec la dégradation des
ressources forestières.
L'ouverture des forêts d'Afrique
à l'exploitation a provoqué et provoque toujours une augmentation
de la pauvreté plutôt que sa résorption. Ces comportements
des multinationales, en complicité avec les gouverneurs locaux et le
silence de la communauté internationale, agrandissent encore plus la
fracture entre les riches et les pauvres.
Les communautés locales elles-mêmes ne
bénéficient pas ou peu de l'argent issu du commerce international
du bois. Quelques possibilités d'emploi peuvent apparaître, mais
pas nécessairement pour les populations locales ; les emplois sont
souvent de court terme et la rémunération est en principe basse.
Les infrastructures pour les travailleurs sont souvent fournies mais la
qualité des prestations peut être médiocre et la mise
à disposition de ces infrastructures aux personnes extérieures
est très variable. De plus, l'implantation de chantiers forestiers de
grande taille perturbe les pratiques locales et l'accès aux ressources
forestières. Les femmes et les personnes âgées sont
particulièrement touchées car ce sont elles qui collectent et
commercialisent les produits alimentaires et médicinaux, dont elles
tirent leur nourriture et des revenus pour leur famille.
A la marge de ces rencontres internationales sur le climat et
l'environnement s'est créé un mouvement mondial pour
défendre les forêts tropicales, constitué d'ONG et
d'associations de citoyens du Sud et du Nord concernés par la
défense des forêts mondiales.
Ce mouvement lutte contre les excès du commerce des
bois tropicaux et cherche comment faire face aux problèmes
créés par l'organisation internationale des bois tropicaux.
Ce mouvement pense que les principales causes de la
déforestation tropicale sont identifiées. Un modèle
alternatif de développement concernant les forêts tropicales est
par ailleurs présenté, afin d'assurer la possession de la terre
et les moyens de survie des peuples qui habitent les forêts.
Parmi les problèmes qui accentuent la fracture entre
les pays africains eux-mêmes, on trouve les barrières politiques,
linguistiques, culturelles et juridiques.
Les pays africains partent déjà divisés
sur ces plans : les anglophones tirent d'un côté, les
francophones de l'autre, ils ne parlent pas d'une seule voix. Les pays de
l'Afrique du Nord ne sont pas concernés directement par le
problème de la forêt, mais c'est une autre entité
culturelle et politique, qui complexifie encore l'harmonisation dans ce
domaine.
Quelle est la relation entre le changement climatique et le
marché du carbone ?
C'est ce que nous essaierons de définir dans le prochain
chapitre.
2.3. La conférence de Nairobi et le
marché du carbone
La conférence de Nairobi a
renforcé le fonds d'adaptation visant à aider les pays pauvres,
notamment africains, à faire face au changement climatique. Elle a aussi
progressé, sous l'impulsion du Brésil, vers l'intégration
des forêts tropicales dans le futur protocole de Kyoto : leur protection
pourrait intégrer le marché du carbone. Ceci signifierait que les
mesures visant à freiner la déforestation ou à favoriser
les replantations pourraient être financées par des
échanges de crédits avec les pays industriels gros pollueurs. Il
n'est pas interdit d'espérer...
La conférence de Nairobi a eu un autre
résultat. Elle a mis en évidence le fait que les pays les plus
pauvres sont également ceux qui sont les plus menacés par un
changement climatique contre lequel ils ne peuvent pas faire grand-chose dans
l'immédiat
2.3.1 Le marché du carbone :
Quelles sont les raisons de
cette crise énergétique qui frappe déjà près
de la moitié des investissements réalisés dans ce secteur,
notamment entre le début de l'année 2000 ?
Les bailleurs de fonds internationaux n'ont cessé de
réduire les fonds aux pays en voie de développement.
Le cadre du MDP
Les MDP et MOC sont des instruments flexibles du protocole
qui, dans certaines conditions strictes, permettent aux pays
industrialisés de s'acquitter de certains de leurs engagements en
matière de réduction des émissions de gaz à effet
de serre au moyen de projets réalisés dans les pays en
développement et dans les pays en transition économique.
Depuis sa création, le traité est remis en cause
par divers lobbies ou scientifiques qui considèrent que le
réchauffement climatique n'est pas d'origine humaine et critiquent de ce
fait l'utilité du protocole de Kyoto qui engendrerait des
dépenses inutiles, tels IAN Clarck qui soutient cette théorie
controversée et qui présente l'activité solaire comme la
principale cause du réchauffement.
Modalités :
Les engagements souscrits par les pays
développés sont ambitieux. Le protocole de Kyoto prévoit,
pour les pays industrialisés, la possibilité de recourir à
des mécanismes dits de flexibilité, en complément des
politiques et mesures qu'ils devront mettre en oeuvre au plan national.
Les mécanismes sont au nombre de trois :
· Les permis d'émission : cette disposition
permet de vendre ou d'acheter des droits à émettre entre pays
industrialisés.
· La mise en oeuvre conjointe (MOC) qui permet, entre
pays développés, de procéder à des investissements
visant à réduire les émissions de gaz à effet de
serre en dehors de leur territoire national et de bénéficier des
crédits d'émission générés par les
réductions ainsi obtenues.
· Les mécanismes de développement propre
(MDP), proches du dispositif précédent, à la
différence que les investissements sont effectués par un pays
développé dans un pays en voie de développement.
Au cours de ces
dernières années, les biocarburants ont connu un net regain
d'intérêt, jusqu'à faire l'objet d'un véritable
engouement. Ce phénomène répond à une
volonté politique forte de réduire la dépendance
vis-à-vis des combustibles fossiles, d'accorder une priorité de
plus en plus importante à la diversification du mix
énergétique et s'inscrit simultanément dans une logique de
développement durable, notamment par la réduction des
émissions de gaz à effet de serre (GES) que permettraient l'usage
des biocarburants ou l'amélioration de l'emploi en zone rurale.
La Commission européenne considère le MDP comme
un instrument susceptible d'être utilisé pour aider les pays
non-membres de l'Annexe dans leurs efforts visant à établir un
marché pour les biocarburants.
Toutefois, sur les 356 projets MDP actuellement
enregistrés par le Conseil Exécutif (CE), aucun n'est un projet
de biocarburants. En fait, il n'existe même aucune méthodologie
approuvée qui couvre les biocarburants.
Les projets MDP de
biocarburants sont complexes à de nombreux égards. Les
développeurs devront s'assurer que la consommation de biocarburants dans
le pays hôte peut être suivie. Ils devront aussi éviter le
double comptage des réductions d'émissions revendiquées
par le producteur et le consommateur de biocarburants, en déterminant la
quantité de combustible de référence qui serait
consommée en l'absence de l'activité de projet. Les projets
devront prendre en compte les incertitudes liées aux émissions de
GES résultant des opérations agricoles nécessaires
à la production du biocarburant. Ils devront aussi garantir que les
cultures commerciales destinées aux biocarburants n'entraînent pas
d'impacts négatifs sur la production et la sécurité
alimentaire. La première des cinq méthodologies pour les
biocarburants actuellement étudiées a été soumise
en 2004. Jusqu'ici, aucune méthodologie proposée par les
développeurs de projets n'a été acceptée par le CE,
les méthodologies proposées étant peu
élaborées. Les recommandations émanant du CE restent quant
à elles limitées voire inexistantes.
Certaines études
estiment que la production de bioéthanol et de biodiesel pourrait passer
à 120 à 24 milliards de litres en 2020 si des instruments tels
que le MDP encouragent la mise en oeuvre des marchés de biocarburants
dans les pays en développement. Pour atteindre ces objectifs ambitieux,
une coopération plus étroite entre le CE et les
développeurs de projets est nécessaire pour élaborer des
méthodologies suffisamment robustes pour répondre aux exigences
du MDP.
2.3.2 Le marché du MDP
Le prix des quotas européens de décembre 2007
est passé de 17 € à la mi-septembre à 12,60 €
à l'heure actuelle, alors que le prix des quotas européens de
décembre 2008 baissait quant à lui de 18 à 15,50 €
sur la même période. La question est maintenant de savoir comment
la baisse des prix des quotas européens affecte le marché MDP.
Selon les acteurs du marché, l'enthousiasme pour
l'achat d'URCE3(*) reste
soutenu, mais les vendeurs doivent s'attendre à des prix plus modestes
pour leurs URCE dans la mesure où les prix des quotas européens
ont chuté. On peut également constater que la réticence
à payer des acteurs européens a incité les vendeurs
à proposer leurs URCE sur d'autres marchés comme le Japon.
Le nombre d'URCE délivrées arrivant sur le
marché s'accroît rapidement, avec près d'un million de
crédits émis par le CE pour le seul mois d'octobre. Ceci porte le
volume total à 16,5 millions de crédits à ce jour. Suite
à la baisse des prix des quotas européens, les URCE avec
livraison en décembre 2007 ou décembre 2008 ont vu leurs prix
baisser, pour passer de 14-15 € à 11-13€ ou, dans certains
cas, à 80-95 % du prix des quotas européens à la date de
livraison.
Le gouvernement chinois a donné son feu vert à
44 projets MDP depuis la dernière actualisation de la mi-août,
notamment à un projet de grande ampleur qui vise à
générer 10 millions d'URCE par an.
L'Italie a relevé à 25 % le plafond pour
l'utilisation de crédits Kyoto dans le second avant-projet de son
PNAQ4(*) pour la Phase II,
ce qui représente une nette hausse par rapport au plafond de 10%
annoncé dans un précédent document. Les compagnies
électriques italiennes, dont bon nombre ont été des
acheteurs actifs de gros volumes d'URCE issues de gros projets MDP, avaient
vivement critiqué le plafond des 10%.
La société chimique française Rhodia et
la Société Générale, une banque française,
ont lancé une joint-venture commune qui assurera la commercialisation
à la fois d'URCE et de quotas européens.
Tokyo Electric Power a signé un accord pour l'achat de
1,37 million d'URCE au titre d'un projet basé en Chine. Il s'agit d'un
projet de production hydroélectrique réalisé avec une
compagnie électrique locale, Xinjiang Tianfu Thermoelectric. Il fournira
les crédits carbones ainsi générés à la plus
grande compagnie électrique japonaise entre mai 2007 et décembre
2012.
Investissements en matière de MOC et de MDP - Montant
mensuel en 2004 et 2005 (en MteqCO2)
Source point carbone article « le moniteur du MDP
et de la MOC » du 29/11/2006
Les motivations des acheteurs
· Le respect d'obligations actuelles
· Le respect d'obligations futures par rapport à
Kyoto
· Le respect d'engagements volontaires
· L'engagement environnemental
2.3.3 Les échanges internationaux et le
marché du carbone africain
Le siècle dernier, le
pétrole est devenu la source d'énergie la plus importante.
Néanmoins, depuis les derniers chocs pétroliers qui ont
secoué le marché, d'autres sources d'énergie ont
émergé. En général, il se dégage une
réduction de la part du pétrole dans la production mondiale
d'énergie comme illustré par le graphique ci-dessous. Cette
réduction se fait au profit du gaz naturel, un co-produit de
l'exploitation du pétrole qui était autrefois gaspillé
puisque brûlé sur les lieux d'extraction (il s'agissait des
torchères qui n'existent plus aujourd'hui). Elle se fait aussi au profit
de l'électricité dont l'origine énergétique peut
être hydraulique, nucléaire, solaire, éolienne ou
thermique.
Graphique illustrant les principales sources
d'énergie dans la production mondiale d'énergie en pourcentage
entre 1970 et 2003
Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les
données de l'
Energy Information
Administration du gouvernement américain
Traditionnellement, la majeure partie de la production est le
fait d'un petit nombre de pays. La décennie des années 1970 a
marqué le début de la production pour de nouveaux pays :
Norvège, Royaume Uni, Mexique, Nigéria, République
Démocratique populaire de Chine, etc. Deux facteurs expliquent ce
phénomène. Le premier est relatif à la crise
pétrolière de 1973 qui s'est traduite par une hausse du prix du
brut, rendant ainsi rentables des gisements qui ne l'étaient pas
jusqu'alors (du fait de coûts technologiques élevés). Le
deuxième tient plus au développement économique de
certains pays et/ou à l'importance des investissements étrangers
notamment dans le secteur pétrolier.
Production de pétrole brut par principaux pays ou
groupes de pays depuis 1960, en millions de barils par jour
Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les
données de l'
Energy
Information Administration du gouvernement américain
D'après le graphique ci-dessus, une nouvelle tendance
se dégage depuis la fin des années 1980. La production de
pétrole qui démarra dans les années 1970 pour plusieurs
pays tend à atteindre un maximum en terme de capacité. La
production des Etats-Unis tend à décroître, de même
pour la Russie (même si ce pays a augmenté sa capacité
depuis 2001 pour bénéficier de la bonne tendance des cours). Ce
ralentissement de la production est compensé par une augmentation
signifiante de la part des pays du Golfe. Ces derniers possèdent
effectivement la plus grande majorité des réserves de
pétrole actuellement recensées sur la planète ; de
plus leurs coûts de production sont les plus bas du monde (environ 1
dollar américain par baril en Arabie Saoudite, contre près de 15
dollars américains en Mer du Nord). La part dans la production mondiale
des différents pays confirme les observations ci-dessus.
Graphique illustrant les parts des différents
producteurs dans la production mondiale de 1965 à 2004
Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les
données de l'
Energy
Information Administration du gouvernement américain
Production et consommation mondiale (en millions de barils
par jour depuis 1970) et stocks mondiaux déclarés (en millions de
barils depuis 1973)
Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les
données de l'
Energy
Information Administration du gouvernement américain
Graphique illustrant la consommation de pétrole
brut en millions de milliards de BTU de 1971 à 2003
Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les
données de l'
Energy
Information Administration du gouvernement américain
Ce graphique met également en évidence la
disparité des évolutions entre les Etats-Unis, l'Europe de
l'OCDE, le Japon et le "reste du monde". Après les crises, le Japon a
stoppé la phase ascendante de sa consommation. Les Etats-Unis, par
contre, ont repris une phase croissante de la consommation à partir de
1983 et l'Europe à partir de 1986. Le "reste du monde" n'a cependant
jamais cessé cette croissance sauf lors de courtes périodes
pendant les crises. La consommation de pétrole dans le monde ne
dépend plus principalement des régions les plus
développées économiquement, mais de l'ensemble des autres
pays.
Les ressources naturelles de l'Afrique
subsaharienne étant déjà en grande partie
surexploitées et ceci par surpopulation, une meilleure gestion de ces
ressources sans une augmentation de l`utilisation des intrants sera inefficace.
L'intérêt des paysans pour s'occuper de la séquestration du
carbone, qui semble être négligé par les organisateurs, est
liée à l'augmentation de l'efficacité et donc de la
rentabilité des engrais chimiques.
Le développement agricole sur la base des
systèmes plus durables, la lutte contre la désertification et
celle contre les changements climatiques ont trop de choses en commun pour se
permettre de se concentrer sur un seul des éléments.
La gestion intégrée des ressources locales de
matière organique et des intrants externes (comme les engrais chimiques)
ne se présente pas comme suffisamment bénéfique pour
beaucoup d'agro écosystèmes et pour la majorité des
cultures ouest africaines. Ceci est notamment causé par le rapport
coûts/bénéfices dans une période de transition.
L'argent du marché du carbone devrait être consacré aux
supports des paysans pendant cette période de transition. La subvention
d`une meilleure gestion des sources de matière organique est une option
à tester.
Le bilan net de la
séquestration du carbone à travers une agriculture intensive
utilisant de l`engrais chimique etc. pourrait se présenter comme
relativement restreint pour un endroit donné et ceci notamment si c`est
le paysan que l`on fait payer pour les gaz à effet de serre produits au
cours de la production des engrais. Cependant, il faut inclure dans l`analyse
l`amélioration du potentiel de gestion des terres marginales, des
forêts et des parcs grâce à l`augmentation de la production
agricole des bonnes terres. Pour la réalisation d`une telle gestion
intégrée, une redistribution, au moins partielle, des
bénéfices divers est indispensable. Une exploitation durable des
bordures des déserts et des terres marginales en général
devrait devenir un produit payant à côté des produits
d`élevage et des cultures.
2.3.4 L'Afrique peut-elle gagner à
dépolluer ?
L'Afrique est le continent le plus vulnérable aux
effets du changement climatique. Les fonds promis par les pays pollueurs ne
viennent pas. A l'occasion de la Conférence de Nairobi sur les
changements climatiques, les pays africains peuvent tirer profit de
l'alléchant marché du carbone, à condition qu'ils
maîtrisent le mécanisme pour le développement propre mis en
place par le Protocole de Kyoto. Cette conférence des Nations-Unies sur
les changements climatiques se présente comme dix jours de discours,
dialogues, négociations politiques et techniques entre 6000
délégués venus des quatre coins du monde.
A côté des délégations officielles,
les ONG environnementales mènent un lobbying intense dans les couloirs
du gigantesque complexe du Programme des Nations Unies pour l'environnement
(PNUD), à Nairobi.
Cette douzième conférence des
parties sur les changements climatiques, qui se tient pour la première
fois dans un pays d'Afrique au sud du Sahara, a fait ressortir l'immense
fossé qui existe entre les grandes résolutions et les actions
concrètes sur le terrain. Presque partout dans le monde, les hommes
sentent de moins en moins le froid, du fait principalement de l'activité
des pays développés (leurs usines et leurs voitures). Mais c'est
l'Afrique qui en pâtit le plus. Le but de cette grande messe climatique
est de mettre sur pieds une stratégie commune pour contrôler la
pollution et réduire les activités de réchauffement de la
planète.
Le directeur du PNUD, Achim
STEINER, l'a rappelé lors de l'ouverture des négociations, avec
beaucoup d'optimisme selon certain car, pour beaucoup, le jeu semble un peu
perdu d'avance. En effet, le plus grand pollueur du monde, les Etats-Unis, a
annoncé, dès le début de la conférence, qu'il
restait ferme sur sa position de toujours, c'est à dire ignorer le
protocole de Kyoto, qui demande la réduction des gaz à effet de
serre. Ceux-ci, comme on le sait, sont responsables de
l'élévation du mercure du globe. Mauvaise nouvelle pour les
défenseurs du Protocole de Kyoto : le Canada également a
repris ses engagements.
Malgré tout,
c'est l'avenir de la planète qui se négocie à Nairobi. Les
délégués et ONG se battent pour démontrer que le
réchauffement n'est plus un débat de scientifiques. A coup
d'images choc, de CD et de livres, ils tentent de débarrasser la
question de ses allures de mauvais scénario de science-fiction. Le
réalisme est la chose la mieux partagée parmi les militants de
l'environnement présents à Nairobi. Pour eux, les effets du
changement climatique se feraient déjà sentir un peu partout dans
le monde. Le tsunami, avec ses milliers de morts, serait une preuve tangible.
«L'Afrique peut convertir ses forêts tropicales en
devises», s'enthousiasme le délégué camerounais,
Dr Joseph Armathé. Une manne financière est en vue pour les pays
du bassin du Congo. Les pays sahéliens menacés par
l'avancée du désert peuvent, eux, jouer sur le levier du
reboisement pour attirer les financements. Dans le secteur privé,
d'autres potentialités se présentent aussi pour le continent.
Mais l'Afrique reste encore en marge de ce marché du carbone de plus en
plus croissant. Le MDP profite surtout aux pays émergents :
Brésil, Inde ou Chine. «Le commerce du carbone ne sera
profitable aux pays africains que s'ils ont des propositions
claires», souligne Pierre Radanne, négociateur français
pour le protocole de Kyoto. L'Afrique doit trouver le scénario gagnant,
ajoute-t-il.
Dans cette optique, la Francophonie a réuni ses
membres présents à Nairobi sur le thème du
mécanisme de développement propre. Certains
délégués africains n'ont pas manqué de saisir
l'occasion pour reprocher aux puissances francophones, la France notamment, de
ne pas soutenir la voie de l'Afrique dans les négociations. «Il
faut que la solidarité prônée par la francophonie ait un
sens», reprend le délégué camerounais.
La
Conférence des Nations-Unies à Nairobi ouvre une nouvelle
étape dans les négociations sur le changement climatique. Les
débats à venir s'annoncent plus serrés et plus techniques.
«Si le continent africain ne sait pas défendre ses projets, il
risque d'être oublié», indique le français
Radanne.
Face à cela, les instruments mis en place par le
protocole de Kyoto ne semblent pas être d'un grand secours pour
l'Afrique. Les projets environnementaux développés dans les pays
du Sud en échange de "crédits d'émission" à
négocier sur le marché du CO2 n'intéressent que
médiocrement l'Afrique, soit à ce jour 9 projets sur mille
environs. D'où viendront par ailleurs les financements permettant de
faire fonctionner le fonds d'adaptation définie à Nairobi ?
Ceci ne veut pas dire que le monde développé ne pourrait
rien faire, ni pour aider les pays vraiment pauvres ni pour limiter plus
drastiquement ses propres comportements inducteurs de réchauffement
climatique. Mais il faudrait qu'il s'engage dans une véritable
révolution économique et sociale destinée à changer
en profondeur ses modes de vie. Personne à Nairobi n'a osé
officiellement poser le problème en ces termes.
Le système des bourses
de permis de polluer, célébré comme une géniale
invention des Européens pour lutter contre la production des GES,
n'aboutit pas du tout à ce résultat. C'est ainsi selon lui que le
European Union's Emissions Trading Scheme (EUETS), chargé de la
mise en oeuvre de ce système pour l'Europe, a, par divers
mécanismes, encouragé les industriels européens gros
pollueurs à augmenter encore leur consommation de carburants fossiles.
Qu'une cimenterie européenne achète des droits à polluer
auprès d'une ferme d'éolienne en Afrique pourra certes diminuer
(un peu) la production future de GES en Afrique, mais cela permettra
également à la cimenterie de continuer à consommer plus
que jamais charbon et pétrole. Or ce sont ces consommations qu'il
faudrait tarir à la source, surtout si le charbon et le pétrole
restent accessibles à des prix abordables. La volonté des
Européens, en fait, n'a jamais été de s'en prendre
directement à leurs grands industriels pour les conduire à
changer leurs méthodes de production et faire appel à de
nouvelles sources. Il en est d'ailleurs de même hors d'Europe. Les
objectifs pourtant modestes du Protocole de Kyoto risquent dans ces conditions
de rester des voeux pieux.
Après plusieurs
années d'hésitation, le traité a été
adopté par la Russie, pays émettant environ 17% des gaz à
effet de serre. Elle est autorisée à émettre 20% des gaz
à effet de serre, puisque le protocole se base sur les émissions
mesurées en 1990, c'est à dire avant le fort ralentissement de
l'activité industrielle russe. Pour que le protocole entre en vigueur,
il fallait que les pays signataires cumulent au moins 55 % des émissions
de CO2 en 1990. Suite au refus de la Convention de la part des Etats-Unis,
responsables de 23% des émissions de CO2, c'est la ratification par la
Russie qui a permis au traité, signé en 1997, d'entrer en vigueur
le 16 février 2005.
2.3.5 Le cas des pays en voie de
développement
Pour la majorité des
pays en voie de développement et en particulier pour des pays comme la
Chine ou l'Inde, le changement climatique n'est pas une priorité,
comparé aux autres enjeux du développement. Ils pensent que les
pays industrialisés doivent agir en priorité car ceux-ci ont une
responsabilité historique sur l'augmentation actuelle des concentrations
de gaz à effet de serre.
Les pays du Sud n'ont pas d'engagement quantifié de
réduction de leurs émissions dans le protocole de Kyoto ;
c'est une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis refusent de ratifier le
protocole en l'état. Ils veulent associer les pays dits émergents
comme l'Inde, la Chine, le Brésil, le Mexique, la Corée,
l'Indonésie.
· Les pays de l'OPEP, exigent des aides
financières pour la diversification économique, au titre des
compensations prévues par le protocole.
· Le gouvernement indien a pris une décision
quant à la méthode qui sera utilisée pour calculer les
données d'émissions de référence pour le secteur de
l'électricité. Le mode de calcul retenu devrait, en
théorie, rendre plus facile le développement de projets MDP de ce
type dans le pays et en réduire le coût.
· China Enersave, une société cotée
à la bourse de Singapour qui cible le marché des renouvelables en
Chine, a indiqué avoir signé un accord pour la vente d'URCE
générées par trois installations de renouvelables.
· L'Égypte a annoncé son intention de
prélever une taxe sur les projets MDP, allant de 0,5% pour les petits
projets d'énergies renouvelables à 8 % pour les gros projets
industriels de gaz.
« À ce jour, aucune des sources de financement
accessibles aux pays en développement n'offre un potentiel d'une telle
ampleur », a-t-elle ajouté. Un accord sur le régime
multilatéral post-2012 figure en tête des priorités pour la
réunion des Parties au protocole de Kyoto de cette année, qui
doit se tenir le mois prochain à Nairobi.
Un autre problème qui figurera en bonne place à
l'ordre du jour sera l'accroissement des investissements dans les projets MDP
dans les pays en développement, par exemple en Afrique. Actuellement, la
réserve du MDP comporte 1200 projets, qui représentent un
potentiel global de réduction d'émissions de 1,4 milliards de
tonnes d'ici 2012.
Toutefois, la majorité écrasante de ces projets
sont situés en Asie et en Amérique latine, et très peu en
Afrique. Les discussions de Nairobi viseront à aborder ces questions
avec les Parties, en discutant de mesures destinées à favoriser
une meilleure diffusion du MDP, permettant ainsi le transfert de technologies,
en aidant les pays africains pour leur permettre d'accroître les
investissements dans les projets de ce type.
Le CE du MDP retarde la délivrance d'URCE au titre de
l'un des plus gros projets MDP au niveau mondial
Le Conseil Exécutif a retardé la
délivrance de crédits carbone au titre de l'un des plus gros
projets éligibles dans le cadre du Protocole de Kyoto.
Le CE a publié une demande de révision du projet
de destruction d'HFC23 d'Ulsan, en Corée du Sud. Rappelons que le HFC23
à un potentiel de réchauffement climatique (PRC)
équivalent à 11 700 fois celui du dioxyde de carbone (CO2).
Ceci signifie que le projet ne se verra pas délivrer
d'URCE, et ce au moins jusqu'après la prochaine réunion du
Conseil Exécutif, prévue à Bonn du 29 octobre au 1er
novembre. Ce projet, développé par la compagnie de produits
chimiques britannique Ineos Fluor, vise à détruire 1,4 million de
tonnes d'équivalent dioxyde de carbone par an, et amène
généralement ses promoteurs à demander la
délivrance d'URCE une fois tous les trois mois.
La dernière période de suivi des
émissions (« monitoring ») s'étend du 1er juillet au 30
septembre, mais le volume d'URCE demandé dépendra du volume de
HCFC22 (produit chimique réfrigérant) détruit, dont le
HFC23 est un produit dérivé. Quatre membres du CE ont
déposé des demandes de révision sur deux problèmes
particuliers. Le premier porte sur la valeur d'un coefficient dans la formule
utilisée pour calculer le volume d'URCE éligibles. Le second
concerne la façon de savoir si le projet satisfait aux exigences
découlant de la méthodologie retenue - c'est à dire s'il
prend en compte le taux de production historique de HCFC entre 2000 et
2002.
Ce type de demandes de révision sur de gros projets MDP
intervient désormais régulièrement, même pour des
projets tels que celui d'Ulsan, qui a généré 3,379
millions d'URCE à ce jour. La compagnie électrique
néerlandaise Nuon a par le passé été l'un des plus
gros acheteurs des URCE générées par ce projet.
L'identité de l'acheteur des URCE correspondant à la
délivrance actuellement en suspens reste inconnue.
Depuis la dernière délivrance d'URCE pour le
projet Gujarat, aucune autre délivrance de cette ampleur n'a
été décidée par le CE au moment de la publication
de ce numéro. Cinq délivrances différentes ont cependant
été accordées à des projets de biomasse bagasse au
Brésil.
L'Afrique et les marchés du carbone dans le monde
Notre premier constat est
que l'Afrique est absente de toutes les rencontres internationales sur le
climat et le réchauffement climatique. Le marché africain du
carbone n'existe pas, l'idée des pays en voie de développement a
presque échoué. Le fossé entre les pays riches et les pays
pauvres ne cesse de se creuser. Le sort de l'Afrique est décidé
entre les grandes puissances et les pays riches. On rencontre le marché
du carbone du Canada, des Etats-Unis, de l'Europe et du Japon. Mais l'Afrique
dans tout cela, quel rôle jouera-t-elle ? Une conférence sur
le climat et le réchauffement de la terre en Afrique, ce continent qui
souffre le plus des changements climatiques et subit toutes les
conséquences en plein fouet, est un bon début pour une
reconsidération de l'Afrique en tant qu'acteur pivot dans la lutte
contre le réchauffement climatique, à moins que ce ne soit qu'une
mise en scène des plus puissants pour ne pas prendre leurs
responsabilités en ce qui concerne l'Afrique et les pays du Sud en
général.
Les illustrations suivantes parlent d'elles mêmes en ce
qui concerne le place de l'Afrique dans le marché du carbone mondial et
la répartition des MDP et MOC dans le monde.
2003/2004
Pays ou région
|
Localisation des projets MDP en %
|
Afrique
|
3%
|
Brésil
|
12%
|
Inde
|
26%
|
OCDE économie en transition
|
10%
|
Reste Asie
|
17%
|
Reste Amérique latine
|
23%
|
|
|
Source: State and trends of carbon market 2005, PCF
2004/2005
Pays ou région
|
Localisation des projets MDP en %
|
Afrique
|
0%
|
Brésil
|
13%
|
Inde
|
31%
|
OCDE économie en transition
|
14%
|
Reste Asie
|
14%
|
Reste Amérique latine
|
22%
|
Source : State and trends of carbon market 2005, PCF
L'Afrique ne bénéficie que de 3% des MDP en
2003/2004, huit fois moins que l'Amérique latine et neuf fois moins que
l'Inde. Et la tendance ne s'améliore pas pour l'Afrique en
2004/2005 : c'est l'absence totale ! Pourquoi se
déséquilibre ? Est-ce un fait voulu ou les conditions
socio-politiques de l'Afrique l'imposent-elles ? Ce sont là des
questions que nous avons interpellées et la conférence de Nairobi
ne nous a pas donné tous les éléments de réponse
à notre questionnement
CONCLUSION GENERALE
Clôture de la conférence sur de timides
avancées
La 12ème Conférence
des Nations Unies sur le changement climatique, qui s'est ouverte le 6 novembre
à Nairobi, a achevé ses travaux vendredi soir, 17 novembre. La
prochaine se tiendra en 2007 à Bali, en Indonésie, le
Président de la conférence, le Ministre de l'Environnement
kenyan, Kivutha Kibwana,déclare que la conférence de Nairobi est
une « conférence historique ».
« D'importantes décisions ont été prises
concernant nos motifs de préoccupation, restés longtemps sans
réponse ». Mais en réalité beaucoup reste
à faire,la révision du Protocole de Kyoto, qui devra permettre de
déboucher sur de futurs engagements de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, ne s'ouvrira qu'en 2008. Aucun
délai n'a été fixé pour l'aboutissement de ces
discussions.
Les états industrialisés présents
à Kyoto, dont la première période d'engagement expire en
2012, se sont accordés sur la nécessité de réduire
de 50% les émissions de gaz à effet de serre. Cette diminution
devrait permettre de rester sous un seuil de réchauffement maximal de +
2 °C, seuil défendu par les négociateurs de l'Union
Européenne.
La révision du Protocole de Kyoto ne s'ouvrira
cependant qu'en 2008.
La conférence a défini les
critères de gouvernance d'un fonds d'adaptation, destiné à
soutenir les pays en développement face aux défis du changement
climatique. Le fonds pourrait être opérationnel dès
2007 ; reste à en attribuer la gestion à l'organisme qui
répondra à ces critères de gouvernance. Le Fonds pour
l'environnement mondial sera probablement chargé de cette mission.
La
conférence a reconnu la nécessité d'une meilleure
répartition des projets MDP (dispositif d'aide aux pays en
développement prévu par Kyoto) dans les pays les plus
démunis, en insistant sur la nécessité de renforcer les
capacités et les infrastructures de ces pays. Le système des
Nations Unies doit être mis à contribution pour les y aider.
LE GIEC (groupe d'experts
intergouvernementaux sur l'évolution du climat) a produit quatre
rapports :
Conclusions du rapport (1990) : la détection
grâce aux différentes observations d'une augmentation sans
ambiguïté de l'effet de serre est peu probable dans les
prochaines décennies ou plus
Conclusions (1995) : l'étude des preuves
suggère une influence détectable de l'activité humaine sur
le climat planétaire
En 2001 le rapport indiquait la chose suivante : il
y a des preuves solides que la tendance au réchauffement climatique
observée ces cinquante dernières années est attribuable
à l'augmentation des gaz à effet de serre dans
l'atmosphère, ce qui provoque une augmentation sensible de la
température dans l'atmosphère, susceptible de
dérégler le climat.
On retient de Nairobi le
constat selon lequel la déforestation dans les pays en
développement représente de 20 à 25% des émissions
mondiales de CO2, soit davantage que l'ensemble des secteurs du transport
(14%), selon les chiffres donnés par le rapport Stern. La
conférence s'est aussi accordée sur la nécessité
d'attribuer un prix à chaque arbre sauvé : un atelier
spécial sera organisé au début de l'année 2007 pour
envisager les moyens de rémunérer les efforts des pays qui
protègent leurs forêts.
Le débat,
politique et technique, est renvoyé à la conférence de
2007 : il a opposé les gros émetteurs de CO2, les pays
industrialisés, producteurs de pétrole, mais aussi la Chine et
l'Inde - dont les économies sont fondées sur le charbon, aux pays
en développement (dont le Brésil) qui font valoir les
incertitudes technologiques du CCS et leurs craintes que ces projets ne
divertissent l'aide aux projets de développement durable. Mais pour
beaucoup d'observateurs, il ne sera pas possible de réduire de 50% les
émissions de gaz à effet de serre dans le monde sans en passer
par cette technologie.
L'ONG WWF compte sur la prochaine conférence qui se
tiendra en 2007 à Bali, en Indonésie, pour entamer de
véritables négociations, notamment sur une diminution drastique
des émissions polluantes. On reporte toujours ultérieurement les
questions qui fâchent !
Les groupes environnementaux s'inquiètent de la
position de négociation canadienne à la Conférence des
Nations Unies à Nairobi. Les représentants des groupes croient
que la position du Canada est de nature à nuire aux discussions sur deux
enjeux majeurs et apparaît contre-productive dans le contexte actuel des
négociations portant sur la prochaine phase du Protocole de Kyoto.
Bien que les groupes
environnementaux croient que des pays tels que la Chine, l'Inde et le
Brésil sont prêts à accepter des obligations plus
contraignantes dans le futur, ils jugent que le Canada fait preuve d'hypocrisie
en exigeant que ces pays acceptent pour l'instant des objectifs de
réduction absolue de leurs émissions. Un responsable Geenpeace,
Steven Guilbeault, résume cet état d'esprit de Nairobi ; il
déclarait « Qui sommes-nous pour dire aux pays en voie de
développement de réduire leurs émissions alors que nous ne
sommes pas capables de réduire les nôtrese?
Pour que ces pays nous prennent au sérieux et
commencent à prendre des engagements, nous devons démontrer des
progrès, êtres crédibles.
Des pays industrialisés
demandent aux grands pays du Sud (tels que le Brésil, la Chine, l'Inde)
de se donner des objectifs de réduction dès maintenant, avant
même que les pays industrialisés ne démontrent clairement
qu'ils atteindront leurs propres objectifs au cours de la première phase
du Protocole de Kyoto.
Le Réseau Action Climat, qui regroupe près d'une
dizaine d'ONG, note que les « décisions de Nairobi vont
dans le bon sens, même si certains points sont encore loins d'être
à la hauteur des enjeux ».
Les ONG ont souhaité à Nairobi que l'ensemble
des négociations sur l'après 2012 soient finalisées fin
2009 au plus tard, pour laisser aux états qui ont participé au
Protocole de Kyoto le temps de la ratification.
Les groupes croient que le Canada sous-estime l'importance de
fixer un échéancier très strict à ces
négociations. « Le temps ne joue pas en notre faveur
», mentionne Hugo Séguin, d'Équiterre. « Les
impacts des changements climatiques deviennent de plus en plus clairs et
l'urgence d'agir de plus en plus pressante », a-t-il ajouté.
Les groupes croient que le Canada doit appuyer la fixation d'une date butoir
claire, 2008, aux discussions entourant la seconde phase de Kyoto pour laisser
assez de temps aux différents pays pour ratifier l'entente et offrir aux
entreprises une certitude à long terme concernant les règles qui
leur seront appliquées au cours des prochaines années.
Les experts "climat" des ONG ont
salué des « petits pas » accomplis pendant
la Conférence de Nairobi sur l'avenir du Protocole de Kyoto, en faveur
des pays en développement, tout en dénonçant un manque
d'ambition.
« La Conférence de Nairobi
s'achève sur des petits pas pour maintenir le Protocole de Kyoto sur les
rails », a indiqué Hans Verolme du WWF, saluant comme
Steve Sawyer de Greenpeace l'unanimité des pays industrialisés
à reconnaître la « nécessité de
diminuer par deux les émissions de gaz à effet de
serre ».
« Mais une action plus forte
était requise (...) et nos dirigeants devront l'an prochain, en
Indonésie, entamer de véritables négociations sur une
diminution drastique de leurs émissions polluantes », a
ajouté M. Verolme.
« Nous avons encore un long chemin à
parcourir et peu de temps pour le faire », a-t-il
souligné.
Le "Cadre de Nairobi" pour l'ONG Greenpeace, la conférence
est « parvenue à certains progrès en faveur des
pays en développement », citant notamment le "Cadre de
Nairobi" lancé par le Secrétaire général de l'ONU
Kofi Annan qui implique les agences de développement de l'organisation
des nations unies.
« Tout ce qui est possible doit être
mis en oeuvre en faveur du Fonds d'adaptation », a par ailleurs
ajouté Steve Sawyer en remarquant que les décisions prises
plaçaient sa gestion future sous « l'autorité du
Protocole de Kyoto (...) sur la base d'un pays, une voix, ce qui garantit une
majorité aux pays en développement » auxquels il
est destiné.
Évoquant des « accords
modestes », Catherine Pearce de Friends of the Earth s'est
inquiétée « du renvoi de nombreuses
décisions » à de futures réunions, signalant
qu'un « leadership fort serait nécessaire à Bali en
2007 pour lancer de vraies négociations sur l'après
2012 ».
Un mécanisme financier
de cette convention est prévu pour appuyer des activités
concrètes d'adaptation dans les pays en développement ; ce
mécanisme financier comprend le fonds spécial changement
climatique sous la convention et le fonds d'adaptation sous le protocole,
doté de 60 millions de dollars.
Le Secrétaire exécutif de la Convention
Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) appelle
à un consensus pour la période post-2012 à Nairobi
Le responsable de la structure onusienne chargée de
mettre en oeuvre le protocole de Kyoto appelle l'ensemble des nations à
jeter les bases d'un accord pour la période post-2012 lors de la plus
grande conférence mondiale sur l'environnement, qui aura lieu le mois
prochain.
Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la CCNUCC,
en prenant la parole lors d'une conférence à Amsterdam, a
indiqué qu'un cadre juridique à long terme était
dès maintenant indispensable pour assurer au carbone une valeur
au-delà de la période d'engagement actuelle, qui expire en 2012.
« Même si le MDP prend rapidement de l'ampleur,
la valeur du carbone serait mise en danger de manière significative
au-delà de 2012 en l'absence de règles à long terme pour
le marché du carbone. Pour garantir la continuité des
investissements, un accord post-2012 doit être trouvé de toute
urgence », a déclaré Y. de Boer.
Les commentaires de Y. de Boer seront bien accueillis par les
développeurs de projets qui ont soutenu que la période
d'engagement actuelle, relativement courte, n'offrait pas la possibilité
d'investissements à long terme dans le MDP.
Le mois dernier, Y. de Boer avait indiqué qu'un «
courant d'investissement vert » de 100 milliards de dollars par an
à destination des pays en développement pourrait être
créé si les pays industrialisés acceptaient une
réduction de 60 à 80 % de leurs émissions d'ici à
2050 et utilisaient des mécanismes basés sur le marché
pour les aider à respecter ces objectifs.
La prochaine réunion du C.E étant prévue
pour la fin octobre, soit sa dernière réunion avant la prochaine
CdP/RdP de Nairobi, les acteurs du marché du carbone attendent avec
intérêt les décisions qu'il prendra alors sur les projets
placés en révision. Quatre projets qui ont demandé leur
enregistrement sont actuellement en cours de révision. Ils
représentent un volume total estimé à 974 395 URCE par an.
Le critère d'additionnalité, toujours présent à
l'esprit des membres du CE, pourrait bien être souligné avec
encore plus de force que par le passé. Deux des projets
étudiés à la loupe par le C.E sont des projets de
substitution entre combustibles au profit de l'utilisation de gaz naturel.
La conférence de
Nairobi sur le climat n'accouche que de mesures limitées. Le ministre
kenyan de l'environnement, et président de la conférence, a
déclaré « que d'importantes décisions ont
été prises concernant nos motifs de préoccupations,
restés longtemps sans réponse ». Alors que la
révision du protocole de Kyoto, qui devra permettre de déboucher
sur de futurs engagements de réduction des émissions de gaz
à effet de serre, ne s'ouvrira qu'en 2008, aucun délai n'a
été fixé pour l'aboutissement de ces discussions.
Les Etats industrialisés qui font partie
intégrante du protocole de Kyoto, dont la première phase
d'engagement de réduction de GES expire en 2012, tentent de
réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre. Si
cette réduction est réalisée, on peut affirmer que le
seuil de réchauffement maximal de +2° ne sera pas
dépassé. Dans toute cette logique de ces grands rendez-vous, on
remarque que les décisions fermes et engagées ne sont pas prises
surtout de la part de certains états occidentaux, et la révision
du protocole de Kyoto ne s'ouvrira qu'en 2008.
Cette rencontre de Nairobi a
défini les critères de gouvernance d'un fond d'adaptation
destiné à soutenir les pays du Sud face aux grands défis
du changement climatique. Ce fonds pourrait être opérationnel
dès 2007.
La conférence de Nairobi a reconnu la nécessiter
d'une meilleure répartition des projets MDP (mécanisme de
développement propre sous forme d'aide aux pays du Sud, qui sont
démunis d'infrastructures de base).
Le cas de la forêt : la conférence de
Nairobi a retenu le constat selon lequel la déforestation dans les pays
du sud représente 20% à 25% des émissions mondiales de
CO2. La conférence retient aussi la nécessité d'attribuer
un prix à chaque arbre sauvé ; un atelier spécial
sera organisé au début de l'année 2007 pour envisager les
mécanismes de rémunération des efforts des pays qui
protègent leurs forêts.
Concernant la capture et le
stockage du carbone, un débat politique et technique a opposé les
gros émetteurs de carbone, les pays industrialisés d'une part, et
d'autre part les pays du Sud dont la Chine, le Brésil et l'Inde, qui
ont craignent que ces projets ne divertissent l'aide aux projets de
développement durable. Beaucoup d'experts pensent qu'il ne sera pas
possible d'arriver au seuil de réduction de 50% des émissions de
gaz à effet de serre dans le monde sans passer par ce mécanisme
de CCS (Capture du Carbone et son Stockage). Le mécanisme de
développement propre repose sur des projets qui n'ont pas fait l'objet
d'engagements chiffrés. Les réductions d`émissions doivent
donc être certifiées par des experts indépendants.
Entre-temps, l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
reconnaît expressément que les efforts commerciaux et
économiques doivent être menés conformément à
l'objectif de développement durable, ce qui aurait été
plus intéressant pour l'Afrique et les pays du Sud, mais la question
était un peu marginalisée.
Des institutions telles que l'Institut économique
Molinari pensent que les études sur le réchauffement climatique
ne sont pas convaincantes et réaffirment l'inefficacité du
Protocole de Kyoto. D'autres scientifiques, tels Claude ALLEGRE, mettent en
doute le dogme du réchauffement climatique d'origine humaine, il pense
que la cause de cette modification climatique est inconnue. Est-ce
l'homme ? Est-ce la nature ? Les archives glaciaires ou historiques
nous indiquent que le climat est un phénomène capricieux. Les
théories mathématiques le confirment. Le glaciologue Robert
VIVIAN se montre également sceptique ; le climatologue Gerald
STANHILL pointe les synthèses du GIEC qui selon lui occultent les
phénomènes d'assombrissement /éclaircissement.
La conférence de
Nairobi est-elle un échec ? Certains pensent que oui, d'autres non,
mais le véritable échec était à Montréal,
conférence tenue à une époque où les USA pouvaient
encore parler haut et fort, dans un pays qui s'apprêtait à
reconsidérer ses engagements de Kyoto, et qui s'était
terminée sans agenda de travail précis. Le résultat en a
été qu'aucune proposition sérieuse pour le post-2012
n'était sur la table des négociations à Nairobi.
« Quel bilan peut-on tirer des dix jours de
discussions à Nairobi ? La douzième conférence des Nations
Unies sur le changement climatique, qui s'est ouverte le 06 novembre à
Nairobi, a achevé ses travaux le17 novembre. La prochaine se tiendra en
2007 à Bali en Indonésie », a annoncé le
président de la conférence, le ministre de l'environnement Kenyan
KIVATHA Kitan, qui a salué la rencontre comme une conférence
historique, « où d'importantes décisions ont
été prises concernant nos motifs de préoccupations,
restés longtemps sans réponses ».
Actuellement, les moyens de
lutter contre les inondations, les sécheresses
répétées ou la déforestation en Afrique sont quasi
inexistants.
Plusieurs mécanismes ont été mis en place
pour permettre aux pays pauvres de développer des projets propres,
financés par des contributions des pays riches.
Au final, l'Afrique n'a bénéficié que de
3% de la totalité des projets contre les trois quarts pour la Chine et
l'Inde. Pourquoi ? Parce que le secteur concerné est le secteur
industriel, qui représente une part infime du PIB des pays africains. De
plus, ces projets impliquent des expertises que l'Afrique n'a pas.
Pour l'Afrique, l'idée de l'environnement passe en
deuxième position, car il faut être un pays
développé pour réfléchir à
l'environnement ; en effet, il y a des urgences pour les pays africains
qui ne sont pas forcément des priorités pour les pays
développés. Le côté économique prime d'abord,
car avec une population qui se bat pour survivre le jour le jour,
l'environnement est un luxe. Il faut avoir les moyens financiers et techniques
pour réfléchir à l'environnement. La majorité des
pays africains sont dépourvus de ces moyens et les pays occidentaux
offrent leur aide au compte-gouttes, rendant ces pays du Sud encore plus
dépendants de ces donations, qui sont les passerelles d'un certain
néocolonialisme rompant. Mais le climat est une affaire plus grande que
tous les défis que l'homme peut rencontrer car de cela dépendent
son existence et son devenir. Alors ? Nairobi est-il le commencement de la
prise de conscience collective des pays industrialisés ? Une vraie
coopération avec de nouvelles donnes va-t-elle s'installer dans l'avenir
après l'échec de tous les programmes d'aides et de toutes les
idéologies inventées pour ce tiers-monde ou même ce quart
monde comme disent d'autres...
La réponse, l'avenir nous l'apportera. L'homme s'est-il
réveillé de son égoïsme ou avance-t-il vers une
autodestruction quasi-certaine s'il persiste dans son mode de production et de
consommation très égoïste ?
Fin
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* 1 D'après le rapport
STATE OF THE CARBON MARKET 2006 : A FOCUS IN AFRICA
* 2 D'après rapport de
la WRM campaign material (world rainforest movement) le marché du
carbonedu 05/01/2007
* 3 URCE (Unité de
Réduction Certifiée des Emissions)
* 4 PNAQ (Plan National
d'Allocations de Quotas)