CONCLUSON
La microfinance connaît un développement
remarquable au Sénégal. L'augmentation du nombre d'institutions
à travers le territoire national et la mobilisation de l'épargne
locale ont amené les autorités de la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest a suivre de près ce processus en l'encadrant
davantage à travers les deux instruments que sont le PARMEC
(Programme d'Appui à la Réglementation des Mutuelles d'Epargne et
de Crédit) et le PASMEC (Programme d'Appui aux Structures d'Epargne et
de Crédit).
Ainsi, mieux encadré et plus sécurisé
face aux risques qui le guette à l'intérieur (problèmes de
détournement, manque de transparence), le secteur de la microfinance se
pose aujourd'hui comme le dernier rempart pour le financement des
activités génératrices de revenus de la plus grande partie
de la population qui souffre de garanties suffisantes facilitant son
accès aux banques classiques.
Cependant les défis ne sont pas encore tous
relevés. Si on peut se féliciter au Sénégal de
manière générale des performances des grands
réseaux tels Crédit Mutuel Sénégalais ou encore
PAMECAS et même ACEP, il faut noter une faiblesse de capitalisation de la
plupart des SFD dont le CPS qui nous a servi de cadre d'étude.
Le Crédit Populaire Sénégalais
basé à Diourbel est né il ya juste un an. Mais il a
reçu de sa structure mère l'ASACASE, un legs très
important en terme de capacité de réponses.
Néanmoins, les résultats cachent mal les
faiblesses et insuffisances qui rendent en partie les services offerts par le
CPS inadaptés aux besoins de sa cible.
Sur un échantillon de 36 unités d'analyse, le
nombre de personnes instruites fait à peine 60%( 56%
précisément).
Sur le montant des crédits, 80.6% des
enquêtés le jugent insuffisants. Mais quelles sont ces
différentes activités qui peuvent susciter une demande si forte
de hausse des montants du crédit ?
Et c'est là aussi l'une des faiblesses du
sociétariat du CPS car l'activité commerciale concentre à
elle seule pas moins de 44% de l'échantillon. Or, la saturation des
secteurs comme le commerce du fait du mimétisme des acteurs constitue
une des limites de la microfinance.
Les deux caractéristiques de la cible mises en
évidence un peu plus haut, à savoir le faible capital scolaire et
le manque de perspective entreprenariale amènent ces dernières
à faire de la formation l'un de leurs besoins les plus prioritaires.
Les objectifs que le CPS s'est assigné lui imposent une
orientation beaucoup plus serrée en direction de ses cibles. Et ceci
passe nécessairement par une meilleure implication du sociétariat
dans le fonctionnement des organes de gestion de l'institution à
l'instar des autres institutions citées en référence dans
le domaine de la microfinance au Sénégal (Crédit Mutuel,
PAMECAS, ...)
De plus, la promotion du partenariat constitue à
l'heure actuelle une exigence pour toutes les institutions de microfinance. Il
est en effet nécessaire de trouver en dehors des ressources issues des
dépôts des clients, d'autres revenus pour faire face aux besoins
sans cesse croissants des clients.
Les bonnes dispositions et sa capacité
organisationnelle devraient permettre au CPS d'explorer toutes les
potentialités du milieu dans lequel il évolue.
Somme toute, la promotion des activités
génératrices de revenus pour laquelle le CPS a optée lui
donne une place de leader dans le paysage microfinancier diourbellois.
Et si la banque s'ouvrait aux nouvelles orientations du monde
microfinancier à savoir la recherche de performances sociales ?
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