Approche comparative de la conception des droits de l'homme dans la philosophe africaine et dans la philosophie politique contemporaine en occident( Télécharger le fichier original )par Julien Rajaoson Sciences Po Grenoble - Master 2008 |
Chapitre I : De la Démocratie en OccidentI°) Au terme de la Démocratie« Néolibéralisme » ; ce terme semble négativement connoté, idéal économique et norme libérale souveraine pour les uns, il constitue pour d'autres une aberration pour ne pas dire un repoussoir absolu. Les surprenantes sorties de Philippe Seguin47(*) suivi de celle de Pierre Mauroy48(*), à l'encontre de cette forme d'économie, sont des manifestations de l'hostilité qu'il peut susciter. Lorsque Pascal Salin, professeur d'économie à l'université de Paris-Dauphine, publie son livre en 200049(*), il s'oppose à l'assimilation du néolibéralisme en tant que « pensée unique » ou « consensus mou » résultant d'une vision constructiviste de la société, qui monopoliserait ainsi le terrain des idées, conduisant à une déformation de la philosophie libérale et à son rejet. A cet instant présent de la réflexion, nous analyserons tout d'abord le néolibéralisme en tant que paradigme économique contemporain, en nous interrogeant sur les postulats fondamentaux sur lesquels il repose. Nous verrons par la suite à travers la pensée d'Anthony Giddens, quelles sont ses implications sur les idéologies politiques contemporaines, « (...) l'écriture postcoloniale a eu un double impact sur les humanités et les sciences sociales. Le premier est d'avoir radicalisé la critique du récit linéaire d'un progrès qui se diffuserait depuis un centre européen jusqu'aux multiples périphéries ou semi-périphéries, pour emprunter le vocabulaire d'Immanuel Wallerstein. »50(*). Ainsi que les conséquences effectives du néolibéralisme sur la forme légitime de l'Etat moderne que ce sont disputés J. Rawls et R. Nozick51(*), ainsi qu'Achille Mbembé à travers son analyse de l'Etat postcolonial. A°) Le paradigme néolibéral et ses contradicteursLe présent paragraphe, a ceci d'iconoclaste, qu'il ne tentera pas de déconstruire rationnellement le credo du sulfureux paradigme néolibéral ; bien au contraire, il tentera de démontrer l'intérêt qu'il peut y avoir à le renforcer, là réside toute la difficulté. Il ne s'agit pas uniquement de le critiquer en mettant en lumière ses imperfections ou de promouvoir un autre régime économique ex nihilo, mais bien de penser le contrôle éventuel de mécanismes complexes. 1°) La fonction initialeLe paradigme néolibéral fut à l'origine, un instrument pratique et théorique dont la fonction première était de détruire sans appel le totalitarisme et son exercice autoritaire du pouvoir politique, comme on a pu le voir avec Hayek et Von Mises. C'était donc un dispositif conceptuel efficace dont l'usage aurait dû être limité après avoir atteint son but. Cependant l'histoire de la pensée économique, que nous exposerons brièvement, nous montre qu'il a répondu à un besoin idéologique au sortir des Trente Glorieuses dans les années 1960. En quel sens le terreau historique fut propice à la réception de cette théorie économique ad hoc52(*) a priori ? Et qu'est-ce qui nourrit malgré tout ce néolibéralisme, alors même que son accréditation actuelle se trouve démentie par la mise en lumière de ses lacunes ? Tout en restant mal compris le néolibéralisme est pourtant l'objet d'attaques virulentes, notamment celles de Bourdieu qui qualifie celui-ci d'« Institution pratique d'un monde darwinien de la lutte de tous contre tous, à tous les niveaux de la hiérarchie » dans « l'Essence du néolibéralisme »53(*). On stigmatise souvent le néolibéralisme en tant que défense utilitariste de l'économie de marché, ou encore comme un individualisme à situer automatiquement à droite de l'échiquier politique. C'est au prix de nombreux amalgames, dût à une grille de lecture marxiste au sens strict du paradigme économique néolibéral, que Bourdieu a néanmoins perçu « (...) la subordination des Etats nationaux aux exigences de la liberté économique ». Son approche holiste est manichéenne, dans le sens où selon lui, cette forme d'économie favorisera systématiquement la « classe dominante » qui ignore toute propension à la solidarité. A cause de la synchronisation parfaite de deux mouvements médiatiques, à savoir les forums de Davos et de Porto Alegre, cette vision absolue est relayée dans le monde sous la forme de représentations exclusives du Progrès. * 47 D'après son article publié dans Le Monde du 18 janvier 1997 * 48 Ibid., 25 janvier 1997 * 49 Pascal Salin, Libéralisme, éd, Odile Jacob, Paris, 2000 * 50 Marie-Claude Smouts, op. Cit, p. 242 du chapitre 5 intitulé Promesses et embûches du postcolonial * 51 Ib idem, p. 242 : « Cette brèche a permis de faire passer au premier plan les modernités multiples ou dites parfois alternatives ». * 52 Christian Godin, Dictionnaire de philosophie, Librairie Arthème Fayard, éd, du temps, 2004, p.39 « (...) Selon Karl Popper (1902-1994), une explication est ad hoc si elle est imaginée pour répondre à un problème particulier et n'est pas testable indépendamment de ce dont elle est censée rendre compte » * 53 http://www.monde-diplomatique.fr/1998/03/BOURDIEU/10167 |
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