Approche comparative de la conception des droits de l'homme dans la philosophe africaine et dans la philosophie politique contemporaine en occident( Télécharger le fichier original )par Julien Rajaoson Sciences Po Grenoble - Master 2008 |
2°) De la prépondérance du néoréalisme dans les Relations InternationalesIl semblerait, en évitant l'écueil de la diatribe pamphlétaire, que la faille fondamentale du paradigme néolibéral réside dans son incapacité à dépasser la quête d'intérêts nationaux. « En d'autres termes : le nationalisme méthodologique - qui consiste à persister dans l'idée que le méta-jeu politique mondial est et reste un jeu de dames national - s'avère extrêmement coûteux. Il obstrue la perspective et empêche par là même de découvrir de nouveaux coups et de nouvelles ressources de pouvoir. Qui plus est, la possibilité de transformer le méta-jeu, dont les règles prévoient un perdant pour un gagnant, ou des perdants uniquement, (...) »69(*). Le néolibéralisme paraît motivé par une vision orthodoxe de la souveraineté nationale, qui entrave toutes possibilités de penser des formes de régulations d'ampleur globale, réduisant la politique à une fonction tribunitienne, alors même que la mondialisation exige une vue d'ensemble, « Un débat critique s'est noué autour de l'interprétation néolibérale de ces évolutions concomitantes et plus ou moins effectives qui les naturalise ou les réifie en bloc sous l'appellation générique de globalisation, et qui se présente comme un pur constat empirique, comme la reconnaissance d'un fait brut pour ainsi dire dépourvue d'histoire et presque sans acteurs, (...) Les analyses antilibérales, à l'inverse, déchiffrent dans ce discours de la globalisation une idéologie économiciste asservie aux intérêts du capital multinational, expression de la phase la plus avancée du capitalisme postindustriel, qui se caractérise par le règne de l'information et de la consommation, et dont l'emprise planétaire s'insère bel et bien dans un continuum historique, car elle n'est en réalité que le dernier prolongement du colonialisme et de l'impérialisme européen »70(*). Ce paradigme nécessite-t-il une martingale dont seuls certains Etats auraient le secret. Relevons par ailleurs que cet aspect du néolibéralisme n'atteint point la valeur scientifique de cette théorie économique énoncé par Milton Friedmann, dont la rigueur et l'honnêteté intellectuelle a permis à de nombreux pays développés ou non, de faire face aux crises provoquées par les chocs pétroliers. * 69 Ulrich Beck, Pouvoir et contre-pouvoir à l'ère de la mondialisation, traduit de l'allemand par Aurélie Duthoo, éd, Champs Flammarion, Paris, octobre 2005, p. 31. L'auteur explique que toutes théories contemporaines dignes de ce nom se doivent de penser selon les règles ordonnées par la mondialisation. En effet, le nationalisme méthodologique est d'après l'auteur, une forme de jeu de dame dont les règles caduques demeurent très limitées au regard de ce qu'il nomme : « L'échiquier du pouvoir ». Ces nouvelles règles conformes à la mondialisation, s'apparentent selon l'auteur à un jeu d'échec qui s'appuiera sur les contingences afin de déployer ses nombreuses stratégies devant lesquelles le nationalisme méthodologique reste muet faute de répondant.
* 70 Marie-Claude Smouts, op. Cit, p. 203 au chapitre 4 intitulé Projet critique. |
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