II-2-2-2-2- Analyse sectorielle du financement de
l'activité économique
Cette sous section consistera à analyser la part du
financement bancaire dans l'évolution de la valeur ajoutée par
rapport au PIB sectoriel à prix constant de 1985 d'une part, et
l'analyse du financement des industries manufacturières et de
l'agriculture d'autre part.
Tableau 3 : Evolution
comparée des crédits par rapport au PIB par secteur
d'activité
Période
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90-94
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95-2000
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2002
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2003
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2004
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Secteurs Primaire
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35,22
|
37,21
|
33,75
|
32,09
|
31,86
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Secteurs Secondaire
|
13,41
|
13,92
|
13,55
|
13,3
|
13,38
|
Secteurs Tertiaire
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46,56
|
42,23
|
44,58
|
46,05
|
46,09
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Source: Nos calculs, World indicators,
statiques monétaires et financières pour le Bénin, BCEAO
(2006)
Depuis le réajustement monétaire intervenu en
1994, l'importance du secteur primaire dans la production intérieure ne
cesse de croître. Ainsi, elle passe de 35,22 % sur la période 1990
-1994 à 37,21% sur la période 1995-2000. La production du secteur
secondaire demeure encore faible et sa part dans la formation du PIB est
restée stable, 13,41% sur la période 1990 -1994 à 13,92 %
sur la période 1995-2000, ceci traduit bien le manque de vitalité
du secteur.
Relativement au secteur primaire, le secteur secondaire
absorbe plus de crédit. En effet, les crédits
alloués au secteur secondaire sont passés de 17988 millions en
1994 à 22663 millions en 1995 avant de chuter à 18849 millions de
FCFA, alors que le secteur primaire n'a reçu que 429 millions en 1994,
pour se retrouver finalement a 375 millions en 1997 (BCEAO, 2006). Cet
état parait paradoxal car le secteur primaire contribue le mieux
à la croissance économique mais se retrouve le moins soutenu en
matière de financement bancaire. Il serait nécessaire que les
autorités prennent des dispositions pour éviter cette
insuffisance de financement du secteur primaire.
La production dans le secteur tertiaire représente la
plus grande part dans le PIB et s'améliore progressivement au profit des
autres secteurs. Ce secteur demeure le plus grand utilisateur de crédit
alloué (BCEAO, 2006). Au total, on constate que le financement de
1'économie par le système bancaire national n'est pas encore
à la hauteur des besoins exprimés.
En effet, Ie secteur primaire recèle d'importantes
opportunités, l'agriculture constitue la base de l'économie
béninoise. Elle représente plus de 80% des recettes
d'exportation, elle occupe aussi 70 a 80% de la population active et
présente d'énormes potentialités au plan de
l'immensité des terres en friche et des conditions
agro-écologiques qui sont favorables et variées. Malgré
toutes ces potentialités, force est de constater que l'agriculture
béninoise au sens large (production végétale, animale
halieutique, forestières...) reste globalement archaïque. La
mauvaise gestion des ressources affectées au secteur, l'enclavement des
zones rurales, l'inorganisation des filières, l'analphabétisme,
l'absence d'un régime foncier clair et conséquent, seraient les
raisons qui expliquent le sous- financement du secteur.
Quant au secteur secondaire, les contraintes qui entravent son
développement sont notamment entre autres: l'utilisation non rationnelle
de la main-d'oeuvre, les habitudes de consommation qui sont plutôt
favorables aux produits d'importation, la rigidité du système
fiscal et judiciaire et surtout des fortes contraintes financières
(CAPE, 2004).
En dehors de la branche "commerce" qui est
prépondérante avec une part de 18,2% en 1996 du PIB, le secteur
tertiaire béninois regorge d'autres potentialités qui devraient
retenir l'attention des banquiers, notamment le tourisme et l'artisanat.
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