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Mutation de l'environnement financier de l'UEMOA et Performances économiques du Bénin

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par Fidelia Beugre DAGO
Université de Cocody-Abidjan, UFR Sciences économiques et de Gestion, Programme GPE de la WBI (World Bank Institute) - DESS - GPE (Gestion de la Politique Economique) 2007
  

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II-2-2-2-2- Analyse sectorielle du financement de l'activité économique

Cette sous section consistera à analyser la part du financement bancaire dans l'évolution de la valeur ajoutée par rapport au PIB sectoriel à prix constant de 1985 d'une part, et l'analyse du financement des industries manufacturières et de l'agriculture d'autre part.

Tableau 3 : Evolution comparée des crédits par rapport au PIB par secteur d'activité

Période

90-94

95-2000

2002

2003

2004

Secteurs Primaire

35,22

37,21

33,75

32,09

31,86

Secteurs Secondaire

13,41

13,92

13,55

13,3

13,38

Secteurs Tertiaire

46,56

42,23

44,58

46,05

46,09

Source: Nos calculs, World indicators, statiques monétaires et financières pour le Bénin, BCEAO (2006)

Depuis le réajustement monétaire intervenu en 1994, l'importance du secteur primaire dans la production intérieure ne cesse de croître. Ainsi, elle passe de 35,22 % sur la période 1990 -1994 à 37,21% sur la période 1995-2000. La production du secteur secondaire demeure encore faible et sa part dans la formation du PIB est restée stable, 13,41% sur la période 1990 -1994 à 13,92 % sur la période 1995-2000, ceci traduit bien le manque de vitalité du secteur.

Relativement au secteur primaire, le secteur secondaire absorbe plus de crédit. En effet, les crédits alloués au secteur secondaire sont passés de 17988 millions en 1994 à 22663 millions en 1995 avant de chuter à 18849 millions de FCFA, alors que le secteur primaire n'a reçu que 429 millions en 1994, pour se retrouver finalement a 375 millions en 1997 (BCEAO, 2006). Cet état parait paradoxal car le secteur primaire contribue le mieux à la croissance économique mais se retrouve le moins soutenu en matière de financement bancaire. Il serait nécessaire que les autorités prennent des dispositions pour éviter cette insuffisance de financement du secteur primaire.

La production dans le secteur tertiaire représente la plus grande part dans le PIB et s'améliore progressivement au profit des autres secteurs. Ce secteur demeure le plus grand utilisateur de crédit alloué (BCEAO, 2006). Au total, on constate que le financement de 1'économie par le système bancaire national n'est pas encore à la hauteur des besoins exprimés.

En effet, Ie secteur primaire recèle d'importantes opportunités, l'agriculture constitue la base de l'économie béninoise. Elle représente plus de 80% des recettes d'exportation, elle occupe aussi 70 a 80% de la population active et présente d'énormes potentialités au plan de l'immensité des terres en friche et des conditions agro-écologiques qui sont favorables et variées. Malgré toutes ces potentialités, force est de constater que l'agriculture béninoise au sens large (production végétale, animale halieutique, forestières...) reste globalement archaïque. La mauvaise gestion des ressources affectées au secteur, l'enclavement des zones rurales, l'inorganisation des filières, l'analphabétisme, l'absence d'un régime foncier clair et conséquent, seraient les raisons qui expliquent le sous- financement du secteur.

Quant au secteur secondaire, les contraintes qui entravent son développement sont notamment entre autres: l'utilisation non rationnelle de la main-d'oeuvre, les habitudes de consommation qui sont plutôt favorables aux produits d'importation, la rigidité du système fiscal et judiciaire et surtout des fortes contraintes financières (CAPE, 2004).

En dehors de la branche "commerce" qui est prépondérante avec une part de 18,2% en 1996 du PIB, le secteur tertiaire béninois regorge d'autres potentialités qui devraient retenir l'attention des banquiers, notamment le tourisme et l'artisanat.

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