3-3-1-1- Etude empirique du
TCR au Cameroun
Au Cameroun, très peu d'études quantitatives
concernant le rôle du TCR dans l'économie, ont été
effectuées malgré le rôle vital qu'il est supposé
jouer en tant qu'expression de l'environnement macroéconomique global au
pays.
Amin (1996) fournit une démarche utile en examinant la
structure des incitations de quelques sous-secteurs agricoles en faisant
ressortir la sensibilité de la production aux prix relatifs, et en
évaluant les effets de la surévaluation du franc CFA. Son travail
manque cependant d'inclure certains aspects tels que les termes de
l'échange, la dette extérieure et le taux de change nominal comme
candidat potentiel dans l'équation du TCR. Il manque également de
simuler la trajectoire d'équilibre du TCR qui devrait agir comme base
dans l'évaluation de l'ampleur de la surévaluation du FCFA. Ceci
l'a conduit à utiliser le concept de la PPA dans l'estimation du
degré de surévaluation du FCFA. Ses résultats ont
montré que le TCR était fortement surévalué avant
la dévaluation.
Khan et Baye (2005) ont essayé d'explorer les
déterminants du TCR, de dériver la trajectoire d'équilibre
du TCR et son degré de mésalignement ; et d'évaluer
l'impact de tous ces facteurs sur les parts des exportations du cacao du
Cameroun et du Ghana sur le marché international. Les résultats
ont montré que pour le Cameroun, le TCR est surtout influencé par
des variables telles que les termes de l'échange, la politique
commerciale, la consommation publique, la dette de long terme, le crédit
intérieur à l'économie et les politiques
macroéconomiques non durables. Ils montrent également que le TCR
était presque en équilibre (avec la valeur absolue du
mésalignement du TCR inférieure à l'unité) au cours
des années 1971, 1981, 1986 et 1995. La surévaluation du TCR
était relativement élevée en 1983 (19,94 %) et 1985 (15,13
%) et atteignait son pic en 1993, juste avant la dévaluation de 1994.
3-3-1-2- Etude empirique
du TCR au Nigeria
Plusieurs études ont été
effectuées sur le rôle du TCR dans l'économie
nigériane parmi celles-ci, on note les travaux de Adubi et Okunmadewa
(1999) qui déterminent l'effet dynamique d'une variation des prix et du
taux de change sur les exportations agricoles au Nigeria. Leurs
résultats montrent que la volatilité des prix a un effet positif
sur le niveau des exportations, une appréciation de la monnaie fait
baisser les revenus à l'exportation alors qu'une augmentation des prix
à l'importation influence le niveau des exportations positivement. Leurs
travaux montrent également l'efficacité de l'augmentation des
prix comme instrument pour l'accroissement de la production des cultures
d'exportation. Ajayi (1988) et Osagie (1985) bien qu'adoptant une approche
structuraliste dans leurs études sur la fluctuation du commerce
extérieur, s'opposent à l'adoption d'une politique de taux de
change flexible au Nigeria. Leur argument est basé sur le fait que la
dévaluation du taux de change est stagflationiste et n'a aucun effet
significatif sur la balance commerciale externe dans les pays sous
développés. Ceci est dû à une faible
élasticité prix généralement associée
à une fonction de demande des importations et des exportations
excessives.
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