3-3- Revue empirique du
TCR et de la relation d'offre des exportations.
3-3-1- Etude empirique du
TCR
Aujourd'hui, dans le monde où les capitaux circulent
librement et rapidement, et où les marchés financiers sont
puissants, le taux de change n'est plus seulement un instrument de mesure mais
aussi un instrument de politique économique capital. Il est d'une
importance considérable pour les pays africains qui produisent et
exportent des produits de base et doivent de ce fait devenir compétitif
sur le marché international. Beaucoup de travaux ont été
effectués pour comprendre et expliquer le rôle du taux de change
dans les économies africaines (Edwards, 1989, 1990 ; Elbadawi,
1992 ; Elbadawi et Soto, 1997 ; Cottani et al, 1990 ; Khan et
Ostry, 1991 ; Khan et Baye, 2005 ; Kuikeu ; etc). Plusieurs de
ces études sont focalisées sur la détermination du TCR et
la façon dont le mésalignement et la volatilité du TCR
affectent l'économie tout entière ou ses secteurs et
sous-secteurs particuliers. Dans cette optique Dordunoo et Njinkeu (1997)
étudient l'impact du choix du taux de change sur la performance
macroéconomique en ASS et concluent que ce qui est important, c'est la
gestion du régime plutôt que le choix du régime lui
même.
Devarajan (1997) pour sa part, étudie le
mésalignement du TCR dans 12 pays de la ZF avant et après la
dévaluation de 1994. Il trouve que le TCR était fortement
surévalué dans la plupart de ces pays avant la dévaluation
et est resté surévalué dans plusieurs de ces pays
(notamment au Cameroun) immédiatement après la
dévaluation.
Edwards (1997) étudie l'effet de l'adoption de
certaines politiques de taux de change par les pays en voie de
développement. Il s'intéresse particulièrement à
l'interaction entre la politique de taux de change nominal et la
stabilité macroéconomique. Son argument se fait en trois points
essentiels : Premièrement, la relation entre l'entrée des
capitaux, compte courant et TCRE ; deuxièmement, le choix d'un
régime de change ; enfin, l'effet disciplinaire de la variation
d'un régime de taux de change sur les programmes de stabilisation. Il
arrive aux conclusions selon lesquelles un taux d'inflation élevé
augmente la probabilité du taux de change fixe d'être choisie par
les autorités. Une forte variation des chocs extérieurs augmente
les chances d'un régime de taux de change fixe d'être
sélectionné. Finalement il conclut que la relation entre
l'instabilité politique et le choix d'un régime de taux de change
est ambiguë.
Elbadawi et Soto (1997) dans leurs travaux estiment la
cointégration d'équilibre à long terme du TCR
appliquée dans le cas de sept pays sous développés dont
quatre en Afrique constitués d'une part, des pays adoptant un
système de taux de change fixe (Côte d'Ivoire et Mali), et d'autre
part, des pays adoptant un système de taux de change flexible (Ghana et
Kenya). Leur résultat stipule à l'exception du Mexique que,
seuls les flux de capitaux à long terme et l'investissement direct
étranger sont cointégrés avec le TCRE de long terme. La
simulation de ce model pour le cas des pays africains est assez
intéressante. En fait, elle montre que pour les petites économies
comme le Mali, la dévaluation permettra d'anéantir la hausse de
l'inflation. Leur étude montre également que le TCR était
sérieusement surévalué pendant une longue période
(1972- 1992) avec une légère sous-évaluation en 1982 et
1984. Le Mali et la Côte d'Ivoire quant à eux ont connu des
périodes d'alternance de sous-évaluation et de
surévaluation.
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