Chapitre troisième :
ANALYSE DES STRATÉGIES DE LUTTE ANTIVECTORIELLE DES POPULATIONS CONTRE
PALUDISME
La lutte contre le paludisme n'est pas une lutte
évidente. Elle passe au préalable par la lutte contre le
moustique, agent vecteur du paludisme. C'est ainsi que dans ce chapitre, il
sera question de faire une analyse des stratégies de lutte des
populations de l'aire de santé de MAKAK par rapport à l'action
des moustiques dans cette région.
La lutte antivectorielle est incontestablement
nécessaire pour prévenir une épidémie lorsque les
conditions qui mènent à une augmentation soudaine de la
transmission ou de l'exposition humaine ont été
détectées dans une zone à risque
d'épidémies. La plupart des opérations de lutte
antivectorielle ont un impact considérable et évident sur la
prévalence du paludisme dans la population concernée. Pour donc
prévenir la diffusion du paludisme, il faut agir dans deux
directions :
ü réduire le nombre de moustiques ;
ü limiter le nombre de piqûres.
3.1. Utilisation de la moustiquaire
De nos jours, l'utilisation des moustiquaires et des
insecticides est devenue courante. Ce qui n'est pas le cas pour les populations
de la commune de MAKAK car sur l'ensemble des personnes enquêtées
au cours de l'étude, il ressort que seulement 25 % dorment sous une
moustiquaire (figure 4).
Figure 4 :
Répartition des enquêtés selon l'utilisation d'une
moustiquaire
Source : YIF
La majorité des ménages qui dorment sur une
moustique possède à leur sein une seule moustiquaire (66.1 %) et
la plupart d'entre eux ont obtenu leur moustiquaire par achat (62.9 %). Sur le
marché, on constate la vente d'une nouvelle gamme de moustiquaire :
c'est la moustiquaire imprégnée. D'après la figure 5, on
constate que les moustiquaires imprégnées sont assez
utilisés par les enquêtés (59.7 %).
Figure 5 : Répartition des
enquêtés dormant sous une moustiquaire selon le type de
moustiquaire utilisé
Source : YIF
Nous constatons tout de même que le pourcentage des
personnes n'utilisant pas de moustiquaires est assez élevé (75
%). Une analyse un peu plus poussée de la base de données nous
permet d'obtenir les raisons de la non utilisation de la moustiquaire par ces
derniers. Il ressort de la figure 6 ci-dessous qu'environ 62.4 % des personnes
n'utilisant pas la moustiquaire la trouve coûteuse. Nous sommes sans
ignorer que la notion de prix est relative à celle de revenu. Cela
pourrait donc s'expliquer par le fait que la majorité des habitants de
MAKAK exerce dans l'agro-pastorale.
Figure 6 :
Répartition des enquêtés selon la raison de la non
utilisation de la moustiquaire
Source : YIF
3.2. Autres moyens de lutte contre les
moustiques
En dehors des moustiquaires, il existe d'autres moyens de
lutte telles que les grillages antimoustique, les insecticides etc. Près
de 45 % des habitants de MAKAK utilisent d'autres moyens pour lutter contre les
moustiques. D'après la figure 7, on constate que la majorité
d'entre eux (57 %) utilisent des moyens de lutte telles que les spirales, la
brûlure des palmiers, le nettoyage des alentours etc. ; très
peu d'entre eux utilisent les grillages antimoustique (3 %).
Figure 7 : Répartition des
enquêtés selon les autres moyens lutte utilisés
Source : YIF
Une répartition des enquêtés selon la
méthode d'obtention des autres moyens de lutte permet de constater que
la plupart des enquêtés ont pu obtenir ces moyens soit par achat
(40.2 %) soit par initiative personnelle (56.3 %) comme nous le confirme la
figure ci-après.
Figure 8 : Répartition des
enquêtés selon la méthode d'obtention des autres moyens
lutte
Source : YIF
Toutefois, notons que la lutte antivectorielle est d'autant
plus indiquée que la chimiothérapie de masse est utilisée,
puisqu'une réduction de la transmission ralentira la propagation des
parasites résistants sélectionnés à l'occasion de
l'utilisation.
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