Remerciements : (Par ordre alphabétique)
A Annick Bernabéo
(Infirmière au CHRS de la Poterne des peupliers) pour sa relecture
attentive et son soutien.
A Maurice Corcos (psychiatre et chef
de service à l'Institut Mutualiste Montsouris département de
psychiatrie de l'adolescent et de l'adulte jeune. Service du Pr Maurice Corcos)
pour ses encouragements et son soutien dans mon projet professionnel.
A Corinne Dugré Lebigre
(psychologue à l'Institut Mutualiste Montsouris département de
psychiatrie de l'adolescent et de l'adulte jeune. Service du Pr Maurice Corcos)
pour son amical soutien et ses encouragements.
A Eric Flaig (Psychologue et
psychanalyste à l'Institut Mutualiste Montsouris département de
psychiatrie de l'adolescent et de l'adulte jeune. Service du Pr Maurice Corcos)
pour cette magnifique expérience partagée ensemble lors des
ateliers théâtre.
A Patrick Guyomard (Psychologue,
Psychanalyste et Professeur en psychologie Paris7) d'avoir accepté
d'être co-jury
A Madame Céline Masson
(Psychologue, psychanalyste et Maître de conférences Paris 7) pour
ses conseils et son enthousiasme contagieux et sa
générosité.
A Bernard Richard (chef de service
à l'unité d'urgences à l'Institut Mutualiste Montsouris
département de psychiatrie de l'adolescent et de l'adulte jeune. Service
du Pr Maurice Corcos) pour ces conseils bibliographiques et l'expérience
professionnelle dans son unité.
Aux patients qui ont forgé
mon expérience et accompagnent mes réflexions.
A mes amis : Donata M, Annick B
et Pierre Samuel B, Audrey N et Jean D, Evelyne C, Josiane C-S, Céline
T, Nathalie D, Christophe S, Vanessa B, Sandrine L.
A Simone ma tendre
grand-mère, pour sa présence et son affection...
Introduction
Avant la naissance de la psychanalyse, l'adolescent
était et devenait ce que la société attendait de lui (vie
de famille, travail). Il s'affranchissait de son enfance en remplissant ces
critères sociaux bien précis.
L'adolescence est une période charnière dans
l'existence d'un individu. Cette période impose des bouleversements
physiques et psychiques importants et brusques. La notion de
puberté : « phase génitale »
viendra au milieu de 20ème siècle avec les travaux de
S.Freud. Celui-ci ne s'est pas attardé sur l'aspect temporel de
l'adolescence mais sur l'éveil de la sexualité
génitalisée.
C'est dans cette métamorphose incontrôlable que
l'adolescent tente de reprendre une certaine maîtrise en s'affichant dans
une filiation, dans un groupe, en se mettant en scène avec le
désir paradoxale d'une reconnaissance de sa singularité.
Le corps devient le siège de ses affects et de ses
revendications et le place en coeur de sensations nouvelles, il est ce que
l'adolescent donne à voir mais aussi ce qu'il tente de cacher,
d'enfouir.
Ce « cacher-montrer » est sans doute une
façon de lutter activement contre ce sentiment d'étrangeté
imposé par la puberté, mais peut-être aussi dans une
tentative de créer du lien avec ce qui l'entoure, l'autre.
Martine est une jeune femme à la lisière de la
vie adulte sortant de la période de l'adolescence. Période si
charnière charriant avec elle un cortège de bouleversements
psychiques et physiques où les représentations corporelles sont
sérieusement remaniées.
Ce travail comportera trois parties. C'est à partir de
la situation clinique de Martine (jeune patiente hospitalisée pour
anorexie mentale), que je tenterai de dégager des éléments
pouvant m'aider à répondre aux hypothèses posées
qui suivent :
-Dans quelle mesure, un espace de médiation
théâtrale, faisant intervenir le jeu, peut-il relancer une
dynamique de subjectivation ?
-Dans le cadre d'une médiation thérapeutique
chez une adolescente anorexique impliquant le jeu, quels sont les
mécanismes psychiques sollicités ?
-La médiation thérapeutique
théâtrale, que vient-elle mettre à jour du
côté du corps, c'est-à-dire de la pulsion à
l'état de l'irreprésentable ?
Pour ce faire, ce travail invite le lecteur à
découvrir Martine avant de se glisser au coeur d'une séance
d'atelier théâtre en abordant les phénomènes de
groupe. Le groupe, n'aurait-il pas une fonction narcissique, par le regard,
pour Martine. La façon dont Martine investit le groupe est
particulière dans ce qu'elle va convoquer chez l'autre ; le lien
qu'elle établit est tiraillé par des moments de fusion, de
proximité avec l'autre et des moments d'éloignement, de distance
voire de « disparition ».
Il s'agit de voir ce que permet cet atelier au niveau du
processus de création. Cette médiation thérapeutique est
abordée en ce qu'elle contient du côté du soin, dans
l'avant et l'après coup et par là même ce qui se passe au
niveau du transfert.
La seconde partie reprendra les points forts de la clinique
sous l'axe théorique de l'adolescence et du corps. Martine force
à réfléchir sur le corps en tant que langage et vecteur de
ses affects et en tant corps désirant, animé par la pulsion, le
désir et/ou la jouissance en situation de représentation
théâtrale.
Les troubles psychopathologiques de Martine (anorexie et
automutilation), seront revus sous le spectre de l'adolescence, ceci afin de
mieux se situer par rapport à cette jeune patiente. Toujours dans cette
partie, ce travail propose de se pencher sur le pulsionnel chez elle, dans la
mesure où cet atelier le sollicite autrement.
La troisième partie est la discussion, qui au regard
des éléments traités, pourrait apporter des
éléments de réponses aux hypothèses posées.
Par la manière dont Martine se met en scène, une discussion sera
proposée autour de ce qui vient se rejouer sur la scène
théâtrale. Il s'agit de réfléchir sur quel type de
scène psychique viendrait se réactualiser en essayant de
percevoir ce qui émerge : soit quelque chose du côté
de la jouissance masochique ou quelque chose du côté du
désir ?
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