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L'apport du Web 2.0 à la solidarité numérique

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par Destiny TCHEHOUALI
CUFR Champollion / Université Toulouse II - MASTER II Professionnel E-Administration et solidarité numérique 2008
  

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3. Les lendemains des SMSI et la création d'un Fonds mondial de solidarité

numérique ou FSN

Des déclarations et plans d'actions de Genève aux engagements de Tunis, les SMSI ont insisté sur les questions inhérentes au développement, à la souveraineté nationale, à la liberté d'expression, à l'éducation, à la diversité culturelle ou encore au droit international. Ces sujets ont été directement engagés et privilégiés dans la profondeur des analyses par rapport à la question de fond, celle de la réduction de la fracture numérique autour de laquelle les débats ont tourné mais sans jamais mieux faire que de s'arrêter à des engagements en lieu et place des solutions concrètes attendues31. La Déclaration de la société civile au SMSI, le 18 décembre 2005, intitulée « Bien plus aurait pu être réalisé » résume le constat général que le SMSI s'est achevé sans la résolution des deux principales questions dont cette conférence des Nations Unies devait traiter : le financement de l'infrastructure et des services pour « mettre les TIC au service du développement » et la «gouvernance d'Internet ». Le sommet a néanmoins le mérite d'avoir développé les réseaux humains Nord-Sud, d'avoir fait naître de nouvelles collaborations et d'avoir créé des opportunités d'affaires, en associant les pays, les gouvernements, la société civile et les entreprises, à un débat habituellement réservé aux décideurs des métropoles technologiques. «Le tout premier résultat de cette grande messe de l'information et de la connaissance, c'est le processus lui-même. Dans l'esprit de ses initiateurs le SMSI devait sensibiliser les décideurs des pays en développement à l'immense potentiel (des TIC) pour l'expansion future des économies, l'amélioration du bien être des populations, la cohésion sociale et l'extension de la démocratie.»32 Le véritable point positif de ces SMSI est donc la prise de conscience et la mobilisation internationale sur l'urgence de trouver des réponses concrètes à la fracture numérique. Ces Sommets n'ont pas servi essentiellement de tribune aux discours technocratiques sur les TIC, mais ils constituent le point de départ d'un processus participatif de réflexions et d'engagements sur les mécanismes de financement de l'économie de la connaissance et sur les nouveaux modes de coopération entre le Nord et le Sud en matière d'information et de communication pour le développement.

31 Le SMSI était considéré comme le « Sommet des Solutions », en référence aux propos de Yoshio Utsumi, alors Directeur de l'UIT.

32 RENAUD Pascal, SMSI : Avancée symbolique, résultats modestes, in Sciences au Sud, n°33.

L'un des aboutissements de ce processus a été la création du Fonds de Solidarité Numérique. Idée33 chère à Abdoulaye Wade (Chef d'Etat du Sénégal) et présentée sous forme d'une proposition des pays en développement, le fonds de solidarité numérique a pris corps dans l'un des principes de la Déclaration de Genève en 2003 : « Nous reconnaissons que l'édification d'une société de l'information inclusive exige de nouvelles formes de solidarité, de partenariat et de coopération entre les gouvernements et les autres acteurs, c'est-à-dire le secteur privé, la société civile et les organisations internationales.» De Genève à Tunis, le principe s'est transformé d'abord en un pacte de solidarité numérique, puis s'est mué en engagement à Tunis en 2005. Sa validation a conduit à l'inauguration, en mars 2005, du Fonds Mondial de Solidarité Numérique (FSN) basé à Genève. Le rôle de ce fonds est de financer des actions et des projets de terrain liés à l'application des TIC dans des champs de développement (Santé et télémédecine ; éducation et e-learning, environnement et recyclage des déchets informatiques,... etc) tout en respectant les principes de solidarité numérique validés lors du SMSI.

L'Agence Mondiale de solidarité numérique, organisme d'accueil de mon stage, a été créée dans cette même dynamique, pour servir de bras opérationnel au FSN. L'Agence prend en charge les volets importants de concrétisation de la solidarité numérique tels que les projets de coopération décentralisée en matière de TIC et d'e-gouvernance, l'instruction des dossiers de demande de financement, et bien d'autres démarches témoignant de l'engagement volontaire de la ville de Lyon dans la lutte contre la fracture numérique.

« La solidarité numérique se veut une approche positive de la coopération visant à déployer toutes les potentialités de l'Internet et du Multimédia auprès de tous les publics concernés. La solidarité peut s'exercer à travers le transfert de ressources financières, matérielles et humaines. Elle permet de mettre en place des projets et des réseaux d'acteurs partout dans le monde. (...) En effet donner du matériel informatique ne constitue pas, en soi, un projet de solidarité numérique. Il manque précisément au don les dimensions d'apprentissage, d'appropriation, de création de contenus et d'usages qui donnent son véritable sens à la solidarité numérique. »34

33 « J'ai toujours pensé qu'une société de l'information plus équilibrée et plus harmonieuse devrait être fondée sur une généralisation de l'accès à l'outil informatique pour éviter aux pays en retard dans ce domaine les risques d'une marginalisation irréversible. Donner à tous la possibilité de se connecter, d'être à l'écoute, de se faire entendre et de suivre la marche du monde: tel est le sens fondamental du Fonds de solidarité numérique.»

Maître Abdoulaye Wade, Président du Sénégal.

34 Guide de la Coopération décentralisée pour la solidarité numérique, 2008, p.2 1.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe