Conclusion
Hervé Chabalier résume bien ce que le
numérique apporte comme changement et le chemin qui reste à
parcourir:
Le numérique est là, qui explose et bouscule
tout : les modèles économiques, la création, la
production, la diffusion. C'est un tourbillon avec sa part d'incertitude,
d'opportunisme, de spéculations sans doute, de chimères
peut-être, mais c'est aussi la formidable occasion pour faire de ces
images, nomades, interactives, un outil de connaissance du monde dans le quel
nous vivons. Il faut inventer de nouvelles offres, accueillir d'autres
partenaires dont le public, pour cette fulgurante avancée technologique
soit aussi l'occasion de transmettre et de diffuser le savoir, tous les savoir.
(Festival Européen des 4 écrans.)
Comme nous l'avons vu, il y'a déjà de belles
démarches de valorisation des courts métrages sur le net avec des
sites comme celui de la BBC, de nombreuse chaînes thématiques
reprenant le meilleur des festivals, des initiatives pertinentes sur le potable
avec des distributeurs engagés.
Ces nouvelles plateformes numériques sont dues aux
grandes avancées technologiques dans le domaine des
télécommunications et à leur utilisation. En effet, les
technologies sont associées aux habitudes et pratiques. Elles sont
structurées par les pratiques humaines donc en retour ils peuvent
structurer les pratiques humaines. Les technologies incarnent en forme physique
certaines dispositions et tendances - certaines manières de faire les
choses' (Sterne: 377). On peut assumer que les générations plus
jeunes, ayant grandi avec des consoles de jeux entre les mains, auront moins de
mal à regarder des vidéos sur un téléphone portable
ou tout autre appareil portatif. Pour les plus avertis, l'Internet peut
être une vraie mine d'or en terme de court métrage si on ne peut
pas se déplacer et voir les films sur grand écran dans le cadre
d'un festival.
Mais l'avantage n'est pas que pour les spectateurs, les
réalisateurs peuvent, à travers ces plateformes, diffuser leurs
films vers un grand nombre de spectateurs potentiels. En conséquence,
les institutions, associations et autre organismes doivent surveiller ces
plateformes de près afin d'éviter des dérapages
(piratages, non respect des droits d'auteur), de s'assurer que les films ne
finissent pas en simple bien de consommation, mais qu'ils soient
valorisés pour leur créativité et originalité, et
qu'il y'ai toujours une diversité en terme de genres, durée,
catégorie et format.
De nombreux changements sont à envisager. Ces
plateformes ont encore besoin de faire leur preuve, et les utilisateurs n'ont
pas encore tout exploré. Il y va de même pour les
réalisateurs, d'intéressantes expérimentations sont faites
et vont être réalisées. Les courts métrages ont de
beaux jours devant eux. Mais, avec toutes ses nouvelles plateformes, quelle
place est accordée au texte ? Il faut s'interroger sur les liens qui
unissent l'écriture au support de diffusion. Il serait utile de
s'interroger sur la mise en place de moyens d'encadrement et d'aide de ces
nouvelles créations.
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