La République tchèque : analyse de son "retour à l'Europe"( Télécharger le fichier original )par Audrey Arnoult Université Lyon 2 - Master 2 en Sciences de l'Information et de la Communication 2007 |
4. Une critique de la solidarité européenneLa Croix est le seul quotidien à aborder à plusieurs reprises la question des fonds structurels. Dans un premier temps, il donne la parole à V. pidla. Celui-ci « s'inquiète que son pays passe `à côté des avantages que vont offrir les premières années dans l'UE' »273(*). Il est intéressant de noter que La Croix légitime les craintes du Premier ministre : « ces fonds structurels ne seront attribués qu'aux autorités régionales ou locales ayant présenté des projets `tenant la route' ». Le quotidien énumère ensuite les obstacles qui pourraient empêcher la République tchèque d'en être bénéficiaire et les raisons pour lesquelles le pays est nécessiteux. La structure du paragraphe (« Alors que [...] Alors que [...] Alors que ») ne fait que renforcer les arguments du journal. Il semble que cette énumération soit une façon de sanctionner l'UE pour son mode d'attribution des fonds. Dans un autre article, le quotidien précise que le maire du village « n'a pas suivi de formation particulière pour apprendre comment bénéficier des fonds européens »274(*). Mise en parallèle avec les phrases précédentes, cette citation sous-entend qu'il a peu de chances de présenter un projet qui « tien[ne] la route » et qui lui permette de bénéficier des fonds alors même que ce village est dans le besoin. En dénonçant le mode d'attribution des aides européennes, La Croix rappelle que la réussite de la transition économique ne résulte pas seulement des réformes mises en oeuvre par les gouvernements nationaux. La solidarité européenne est un élément fondamental pour aider des pays encore fragiles économiquement à devenir de véritables économies de marché. C'est donc le manque de solidarité que dénonce ici La Croix. Cette accusation est d'autant plus forte que le journal met en valeur tous les efforts entrepris par la République tchèque en vue de satisfaire aux exigences européennes. A travers ces différents articles, La Croix nous dépeint un pays intégré à l'espace économique européen mais qui doit poursuivre ses efforts. En dénonçant l'absence de solidarité européenne, il nous rappelle le rôle de l'UE dans l'intégration des pays candidats. Cela nous permet de comprendre pourquoi il titre « La révolution économique n'est pas de velours ». L'intégration économique n'est qu'apparente et les bénéfices de la transition sont inégalement répartis dans le pays. * 273 La Croix, La révolution tchèque n'est pas de velours. Les Tchèques craignent de ne pas profiter très vite de l'adhésion à l'Union européenne », 26 avril 2004, p. 13 * 274 La Croix, 27 avril 2004, p. 28 |
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