La République tchèque : analyse de son "retour à l'Europe"( Télécharger le fichier original )par Audrey Arnoult Université Lyon 2 - Master 2 en Sciences de l'Information et de la Communication 2007 |
B. La position des partis politiques tchèques face à l'intégration dans l'UEDans un premier temps, nous verrons comment a évolué la position des différents partis politiques tchèques depuis 1989, date du « retour en Europe ». Ensuite, nous nous intéresserons plus précisément à la vision de l'Europe que défendent les deux principales formations politiques : l'ODS et le ÈSSD. Nous terminerons en présentant la vision de l'Europe que Václav Havel exprime depuis plusieurs années dans les médias. La thématique de l'identité nationale sera notre fil conducteur. Dans la mesure du possible, nous essaierons de voir quelle place les partis politiques tchèques accordent à la question de l'identité nationale dans leur vision de l'Europe, une question récurrente en République tchèque. 1. Evolution de la position des différents partis politiquesa) Du consensus à la différenciationLa chute du mur de Berlin et l'effondrement du système soviétique sont synonymes de « retour à l'Europe » pour les pays d'Europe centrale, une réunification qui fait consensus sur la scène politique tchécoslovaque avant que l'intégration européenne ne devienne progressivement un facteur de différenciation entre les partis politiques. L. Neumayer distingue trois phases dans cette évolution. Après 1989, l'intégration fait l'objet d'un consensus parmi les partis politiques car elle représente une rupture avec la période communiste. Puis, les élections libres de 1990 entraînent la naissance de nouveaux partis politiques « aux identités affirmées [qui] élaborent des visions divergentes de la construction communautaire »123(*). Enfin, l'ouverture des négociations d'adhésion au printemps 1998 marque le début de la troisième phase « la plus conflictuelle » : les euroréalistes ont de plus en plus de succès, ils soutiennent l'intégration mais en critiquent les conditions. Ainsi, le retour à l'Europe n'est pas uniquement une question de politique étrangère, « la thématique européenne est intégrée à la structuration des systèmes partisans sur le plan idéologique, comme élément de distinction entre les identités politiques et au niveau stratégique comme base d'alliances entre les partis »124(*). En réalité, l'intégration européenne ne va pas de soi, même si la perspective du retour à l'Europe symbolise pour beaucoup la réunification et le retour vers un Occident dont les Tchèques avaient été kidnappés125(*). L'apparition de positions anti-européennes et eurosceptiques au sein de la classe politique tchèque en est l'illustration. * 123 NEUMAYER, [2006], p. 25 * 124 Idem, p. 26 * 125 KUNDERA, [1983], p. 3 |
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