Le bouddhisme theravada, la violence et l'état. Principes et réalités( Télécharger le fichier original )par Jacques Huynen Université de Liège - DEA Histoire des religions 2007 |
? L'utopie : l'Adhammika Sutta, le Bhikkhâparampara Jâtaka et le Mûgapakkha JâtakaPour les trois textes suivants non seulement l'exercice du pouvoir est compatible avec un comportement vertueux mais un tel comportement exerce une influence positive sur la Nature, le cours des astres et la société entière. Si le roi gouverne d'après les dix règles (dasa dhamme) convenant à un roi, les astres suivent leur cours normal, et la société fonctionne au mieux. C'est ce qui ressort de l'Adhammika Sutta115(*). Par ailleurs un court passage du Bhikkhâparampara116(*)nous apprend que si les mêmes conditions sont remplies, les délits disparaissent de la société, les cours de justice se vident et perdent leur raison d'être. L'Adhammika SuttaSutta du non-respect de la Loi. 70. Quand les rois ne respectent pas la loi, Ô moines, leurs ministres ne la respectent pas [non plus]. Les ministres ne respectant pas la loi, les brahmines et les maîtres de maison ne la respectent pas [non plus]. Les brahmines et les maîtres de maison ne respectant pas la loi, les gens des villes et villages ne la respectent pas [non plus]. Les gens des villes et des villages ne respectant pas la loi, la lune et le soleil gravitent de travers. La lune et le soleil gravitant de travers, les étoiles et constellations altèrent [aussi] leurs cycles. Les étoiles et constellations altérant leurs cycles, les rythmes nycthéméraux sont perturbés. Les rythmes nycthéméraux étant perturbés, les mois et les quinzaines se succèdent différemment. Les mois et les quinzaines se succédant différemment, le cycle des saisons et années en est altéré. Le cycle des saisons et années étant altéré, les vents soufflent dans tous les sens. Les vents soufflant dans tous les sens les divinités en sont dérangées. Les divinités étant dérangées, le ciel ne déverse pas les averses comme d'habitude. Le ciel ne déversant pas les averses habituelles , les récoltent ne mûrissent pas dans les temps. Les récoltes ne mûrissant pas dans les temps, Ô Moines, les humains qui les consomment prennent mauvaise mine, tombent malades et meurent prématurément. [...] [La séquence ci-dessus se répète à l'affirmatif, le seul changement dans le vocabulaire étant que « visamam » (faux, de travers) est remplacé par « sammam » ( bien, régulier) Quand les rois respectent la loi, Ô Moines, leurs ministres la respectent aussi [...] [pour se conclure :] [...] Les récoltes mûrissant dans les temps, Ô Moines, les humains qui les consomment ont bonne mine; forts et en bonne santé, ils vivent longtemps. [Suit une dizaine de vers traitant du même sujet :] Quand des troupeaux se pressent, si le mâle dominant va de travers, les vaches , suivant la conduite erronée du guide, vont toutes de travers,. De même parmi les humains, si celui qui est considéré comme le meilleur se comporte de manière incorrecte, à plus forte raison les autres humains. Tout le royaume en subit les inconvénient, si le roi ne respecte pas la loi. Quand les troupeaux se pressent, si le mâle dominant prend le droit chemin, toutes les vaches vont droit, suivant la droite conduite du guide. De même parmi les humains, si celui qui est considéré le meilleur se comporte de manière correcte, à plus forte raison les autres humains. Tout le royaume vit dans le bonheur, si le roi respecte la loi. * 115 . Anguttara Nikâya : PTS : II, 74-76. * 116 . Bhikkhaparamparajatakava??ana, Ja, 496, 4:370. |
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