1.2.5. Capitaux d'une
Association Coopérative
Une association coopérative est une association de
personnes et non de capitaux. Ce qui n'empêche pas que les capitaux
restent indispensables. Ces capitaux dont on aura besoin tant pour
l'organisation que pour les opérations de l'entreprise, sont de
provenances diverses.
1.2.5.1. Le capital
social
C'est le capital qui provient des coopérateurs
eux-mêmes. Ce capital est souscrit par les coopérateurs sous forme
de parts sociales qui sont fondamentalement différents des actions ou
des obligations des sociétés à capitaux.
Pour plus de clarté, nous allons définir ces
différents concepts.
Une action est une somme engagée dans une
entreprise et ayant un droit proportionnel au bénéfice de
celle-ci.
Une obligation est une somme prêtée
contre un intérêt déterminé à une
entreprise.
Une part sociale est l'apport d'un associé
constituant sa contribution à l'entreprise. Une part sociale n'est pas
un placement en vue d'un profit, mais une contribution nécessaire
à l'organisation et au soutien de l'entreprise commune. Le droit
à un bénéfice sur la base de cette part sociale est exclu
d'avance.
En ce qui concerne le montant des parts sociales, il est
fixé par les statuts. Néanmoins, il doit être adapté
aux possibilités financières des coopérateurs qui en
général sont économiquement faibles.
1.2.5.2. Le capital
constitué
Ce capital provient de la partie non ristournée des
excédents favorables. C'est l'Assemblée générale
qui décide de ce qu'on doit faire avec l'excédent favorable.
Le capital constitué provient d'abord de la
réserve légale, ensuite de la réserve statutaire, si elle
dépasse la réserve légale et enfin d'autres
prélèvements sur l'excédent favorable, à
l'exception de ceux qui seraient d'office affectés à un fond
particulier à usage bien déterminé et qui, bien que
géré par la coopérative ne pourrait plus être
considéré comme capital d'entreprise.
Le capital constitué a pour but de couvrir des pertes
éventuelles et surtout d'assurer l'autofinancement de l'entreprise qui
devrait pouvoir se libérer des capitaux empruntés.
Sans un tel autofinancement, une association
coopérative ne pourrait jamais assurer les développements
nécessaires à ses services qui seraient donc condamnés
à la stagnation, car le seul apport des parts sociales de nouveaux
membres ne pourrait suffire.
1.2.5.3. Le capital
emprunté
Il est difficile qu'une coopérative puisse
démarrer et opérer avec le seul capital social, il lui faut donc
emprunter. De façon générale, il faudra déjà
l'apport d'un capital d'emprunt pour permettre le premier démarrage
d'une coopérative, et ensuite, si on veut lui permettre un
développement assez rapide, pour assurer le résultat
socio-économique de l'entreprise, il faudra d'autres apports par
l'emprunt, pour assurer ce développement.
Pour obtenir des emprunts, la coopérative peut
s'adresser auprès de l'Etat ou d'organismes officiels de crédit,
auprès des banques coopératives, auprès des banques
privées.
En ce qui concerne l'Etat, dans certains pays, l'Etat soutient
les coopératives par des prêts à bas
intérêts.
Cependant, il est souvent difficile pour une
coopérative d'Afrique d'obtenir des prêts de sources
privées car dans la plupart des cas, elles n'offrent pas les garanties
généralement exigées dans ces opérations.
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