III/ UN AVENIR EN QUESTION À L'HEURE DU
NUMÉRIQUE
Nous l'avons évoqué, l'avenir des radios
associatives est plus que jamais en sursis. Comment alors concilier
stabilité financière et évolution vers une ère
nouvelle ? C'est LA question du moment. Faut-il ou non pour les radios passer
à l'heure du numérique ? Cette interrogation prend d'autant plus
de poids lorsque l'on pense aux radios associatives.
Pour comprendre quels sont les enjeux de cette question,
expliquons ce que le « numérique » changerait au quotidien.
C'est d'ailleurs une des questions que nous avons posé à Pascal
Corpart lors de notre entretien. À la question « Expliquez-nous en
quoi le numérique met en danger les radios associatives ? », la
réponse de ce dernier nous a pour le moins surpris. Il nous a en effet
confié que ce n'est pas le numérique qui met en danger les radios
associatives, mais la pression de la conformité qu'entraîne le
numérique. En effet selon la loi, le passage au numérique ne sera
obligatoire qu'à l'horizon 2020, ce qui en réalité n'est
pas le cas. Nous nous en expliquerons, mais abordons en premier lieu la
question du numérique en lui-même.
L'État a besoin de récupérer des
fréquences Hertziennes analogiques, ce qui le pousse à imposer
d'ici à 2020 un passage en Hertzien numérique, à l'instar
de ce qui a pu se passer avec l'avènement de la T.N.T.44
récemment. Cela permet d'une part d'optimiser les canaux de diffusion,
puisque plusieurs radios pourront émettre sur un même canal tout
en gardant leurs fréquences respectives, et d'autre part le
numérique ouvre de plus grandes perspectives en terme de
capacités d'utilisation de l'outil radio. Il sera ainsi possible d'avoir
les titres de chansons, d'émissions, la publicité qui
s'afficheront sur le poste récepteur (numérique, donc).
Nous évoquions le fait que l'aboutissement du projet
est fixé à 2020, mais qu'en réalité il est fort
probable que le numérique dans la monde de la radio entre dans les
moeurs bien plus tôt. En effet comment ne pas passer à
l'ère du numérique quand les équipements le font ?
Qu'adviendra-t-il quand les autoradios, les chaînes Hi-fi ou les
télévisions seront équipés en numérique ? Un
élément de réponse : que s'est-il passé dans les
foyers français lorsque les lecteurs D.V.D.45 sont
arrivés sur le marché ? Les magnétoscopes sont au fur et
à mesure partis aux oubliettes. En sera-t-il de même pour les
radios qui ne font pas le choix du numérique ? Voilà où
est située la conformité.
À n'en pas douter les radios dites « commerciales
» sont prêtes ou le seront sous peu, tandis que les associatives ont
d'autres soucis à régler, nous l'avons vu. En d'autres termes, ce
n'est pas dans les priorités de ces dernières de passer au
numérique, alors que paradoxalement, elles n'auront, à terme, pas
le choix. Car la radio fait aujourd'hui face aux T.I.C.46.C'est donc
dans un souci d'adaptation que le numérique est une issue
envisagée et envisageable pour le monde de la radio. Même si nous
l'avons dit la question financière est le principal frein des radios
associatives. Le Figaro et Libération y ont d'ailleurs
consacré des sujets, à retrouver en annexes.
44 Télévision Numérique Terrestre
45 Digital Versatile Disc (Disque numérique polyvalent) 46
Technologies de l'Information et de la Communication
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