Et dans tout ça, qu'en est-il des radios «
commerciales » ? S'il est vrai que ces dernières ne sont pas
situées sur le même marché que les radios associatives, ne
s'adressant pas au même public, il est néanmoins important de les
prendre en considération.
D'une part, nous l'avons évoqué, lorsqu'il
s'agit de parler des recettes publicitaires. Nous en avons également
parlé, puisque le Ministère de la Communication, appuyé
dans sa démarche par le Sénat, souhaiterait revoir le
système d'attribution des subventions aux radios associatives, ainsi que
rehausser le plafond de 20 % de recettes issues de la publicité. Or
rehausser ce taux reviendrait à empiéter sur les plates-bandes
des radios « commerciales », qui, elles, vivent quasi-exclusivement
de la vente d'espaces. Voici donc un premier point non négligeable qui
induit pour les radios associatives la concurrence des radios commerciales.
Pour le cas de la radio R.I.G. à présent, nous
avons vu que cette dernière n'avait pas encore véritablement
identifié ses auditeurs. Ce qui en fait jusqu'à présent un
O.V.N.I. dans le monde de la radio. Mais que pourrait-il se passer à
l'avenir si cette dernière entreprenait de cibler ses auditeurs ? Elle
se positionnerait, bon gré mal gré, sur un marché.
Marché déjà occupé par les radios «
commerciales ». Et n'ayant pas les moyens, dans tous les sens de ce terme,
de lutter contre ces dernières, qu'adviendrait-t-il de R.I.G. ? La
réponse à cette question se trouve dans la singularité que
la radio girondine saura trouver dans ses programmes, afin de ne pas avoir
à engager un combat perdu d'avance face aux ogres de la FM. Il lui
faudra trouver un créneau non exploité par les radios «
commerciales » et de surcroît qui puisse touj ours correspondre
à cette fameuse communication sociale de
proximité.
Autre type de concurrence qui anime le quotidien de R.I.G. :
cette dernière se définie comme radio «
généraliste », puisque passant de la musique, ayant des
émissions musicales, mais ayant aussi des tranches
réservées à l'information sous toutes ses formes
(journaux, magazines...). Si ce choix de « courir plusieurs lièvres
à la fois » est un plus pour cette radio, il s'avère que
cela peut également être un inconvénient. En effet du point
de vue de la perception que peuvent avoir les auditeurs, comment la radio
peut-elle bien faire son travail si elle s'éparpille ? Il est en effet
difficile de savoir comment R.I.G. se positionne. Musique ? Information ?
Emissions ? Encore une fois, les radios « commerciales », mais
au-delà les radios d'une manière générale ont un
thème qu'elles développent : musique pour les unes,
émissions pour les autres, informations pour d'autres. Seules quelques
grandes radios, ayant les moyens qui suivent, peuvent se permettre de se
positionner sur plusieurs secteurs. Ce qui n'est pas le cas de R.I.G., et qui
à terme la desservira. Rappelons nous que dans les années 80 et
au début des années 90, Radio Iguanodon Gironde était la
troisième radio la plus écoutée en Gironde. Certes, les
époques ne sont pas comparables. On remarquera néanmoins que ce
qui a fait le succès de cette radio est le fait qu'elle se soit
positionnée de son gré sur un secteur, à l'époque
sur celui de la Techno et de la musique électronique. Un style de
musique qui n'en était alors qu'à ses balbutiements, et qui
était et est toujours en majeure partie délaissé par les
radios « commerciales ». R.I.G. a donc su à l'époque
choisir une ligne directrice et s'y tenir, bien lui en a pris. Pourquoi
aujourd'hui la radio girondine ne pourrait-elle pas en faire autant ?
En prenant en compte tous les points développés
ci-dessus, il est donc aisé de comprendre que le véritable
problème que connaît R.I.G. est un problème identitaire, un
déficit voire une absence d'image. Et là encore, la
communication, usée à bon escient, serait la réponse
à tout ou partie de ces problèmes.
Certes, la question des ressources financières est,
nous l'avons vu, un véritable problème pour les radios
associatives en général et R.I.G. en particulier. Mais une
réflexion de fond sur la question de son image, et donc de ses publics,
résoudrait une grande partie des difficultés exacerbées
par le manque de ressources financières.
La concurrence des radios commerciales est donc, pour R.I.G.,
une vérité inéluctable, néanmoins c'est une
vérité qui peut être contournée si tant est que
cette dernière puisse se situer par rapport à ses concurrentes,
qui peuvent ne plus l'être si R.I.G. décide de se positionner sur
un secteur non occupé par ses rivales.