C'est donc dans ce contexte d'incertitude permanente que
R.I.G. aborde les premières pentes du 21ème siècle en
regardant son sommet avec inquiétude. Une survie dépendante d'une
ligne éditoriale édictée ailleurs qu'au sein de la radio,
des actions limitées par cette instabilité pécuniaire, et
un avenir qui semble sombre lorsque que l'on évoque ce dont seront
faites les radios de demain : le numérique.
L'avenir des radios associatives est plus que jamais en
sursis. Comment alors concilier stabilité financière et
évolution vers une ère nouvelle ? C'est LA
question du moment. Faut-il ou non pour les radios passer à
l'heure du numérique ? Cette interrogation prend d'autant plus de poids
lorsque l'on pense aux radios associatives.
Pour comprendre quels sont les enjeux de cette question,
expliquons ce que le « numérique » changerait au quotidien. En
effet selon la loi, le passage au numérique ne sera obligatoire
qu'à l'horizon 2020, ce qui en réalité n'est pas le cas.
Nous nous en expliquerons, mais abordons en premier lieu la question du
numérique en lui même.
L'État a besoin de récupérer des
fréquences Hertziennes analogiques, ce qui le pousse à imposer
d'ici à 2020 un passage en Hertzien numérique, à l'instar
de ce qui a pu se passer avec l'avènement de la T.N.T. récemment.
Cela permet d'une part d'optimiser les canaux de diffusion, puisque plusieurs
radios pourront émettre sur un même canal tout en gardant leurs
fréquences respectives, et d'autre part le numérique ouvre de
plus grandes perspectives en terme de capacités d'utilisation de l'outil
radio. Il sera ainsi possible d'avoir les titres de chansons,
d'émissions, la publicité qui s'afficheront sur le poste
récepteur (numérique, donc).
Nous évoquions le fait que l'aboutissement du projet
est fixé à 2020, mais qu'en réalité il est fort
probable que le numérique dans la monde de la radio entre dans les
moeurs bien plus tôt. En effet comment ne pas passer à
l'ère du numérique quand les équipements le font ?
Qu'adviendra-t-il quand les autoradios, les chaînes Hi-fi ou les
télévisions seront équipées en numérique ?
Un élément de réponse : que s'est-il passé dans les
foyers français lorsque les lecteurs D.V.D. sont arrivés sur le
marché ?
Les magnétoscopes sont au fur et à mesure
partis aux oubliettes. En sera-t-il de même pour les radios qui ne font
pas le choix du numérique ? Voilà où est située la
conformité.
À n'en pas douter les radios dites « commerciales
» sont prêtes ou le seront sous peu, tandis que les associatives ont
d'autres soucis à régler, nous l'avons vu. En d'autres termes, ce
n'est pas dans les priorités de ces dernières de passer au
numérique, alors que paradoxalement, elles n'auront, à terme, pas
le choix. Car la radio fait aujourd'hui face aux T.I.C., pas si nouvelles que
ça d'ailleurs. C'est donc dans un souci d'adaptation que le
numérique est une issue envisagée et envisageable pour le monde
de la radio. Même si nous l'avons dit la question financière est
le principal frein des radios associatives.
Dans ces conditions comment R.I.G. pourra-t-elle passer au
numérique dans un avenir proche ? Encore une fois la réponse
à cette question se situe dans les priorités et dans la direction
que voudra se donner la radio, tout en prenant en considération les
questions financières qui animent son quotidien.