On peut se demander si à l'avenir la musique aura
toujours un tel impact dans la publicité et en sera toujours un
élément incontournable. Et cela, qu'elle soit destinée
à une diffusion à la télévision, à la radio
ou encore dans une salle de cinéma.
Le mieux est encore de considérer les points de vue sur
le sujet de professionnels reconnus du milieu.
Selon Thomas Jamois, responsable des editions musicales et de la
synchronisation chez Naive en France, « la publicité suit les
grandes tendances musicales et cela con tinuera à l 'avenir
».21
D'après Boris Nicou, producteur son chez Marcel Paris,
« l'avenir de la musique dans la publicité viendra de ce qui
passera à la radio ».22
Pour Stephanie Giraux, créatrice de Bonus track,
spécialisé en syncho et conseil musical, « il faudra s
'adapter selon les changements et évolutions des maisons de disques, les
médias et le marché publicitaire ».23
Juan Tamayo, responsable synchro chez Chrysalis Music France
« pense
qu 'avec l 'évolution de certains médias comme
internet ou la téléphonie, ces changements auront un effet sur l
'évolution de la musique de pub. »24
Clément Souchier, fondateur de Créminal (
agence indépendante de musique à l'image), et superviseur
musical, « pense que tout est possible pour l'avenir de la musique de
pub. »25
Le point de vue Christophe Caurret, music supervisor chez Betc
Euro Rscg et de Michel Collin, travaillant pour Mediatic Conseil et responsable
du blog
www.radiopub.fr
s'avère des plus pertinents :
21
22
23
http://www.musiquedepub.com/index.php
24 25
Pour Michel Collin : « Attention trop de music tue la
pub ! Les radios locales font parfois n 'importe quoi dans le domaine de la
musique dans la publicite, faute de compétences, de formation souvent
pour faire plaisir au commerçant local qui aime bien tel ou tel morceau.
Si vous écoutez une station locale des Indépendants vous
remarquerez une nette différence entre la pub nationale et la pub
locale. Certes les moyens de production ne sont pas comparables. Les pub
nationales sont le plus souvent A capela, les locales souvent noyées
dans un « tapis musical » du début à la fin. Pour les
spots locaux, la musique est souvent une erreur car elle « camoufle »
le spot dans un programme généralement musical. Le chef d
'antenne est plutôt content,
l'annonceur lui s 'étonnera du peu de retours de sa
pub. Autre problème, il est souvent impossible (surtout pour les
cerveaux masculins qui ne peuvent pas faire 2 choses en même temps) de
mémoriser à la fois le message texte et à la fois la
musique.
D 'où une confusion et une faible
mémorisation. Les vendeurs de pub et leurs clients aiment les spots
« dynamiques », parce qu 'ils ressemblent à des spots de pub
selon eux. C 'est là l 'erreur. Rien ne vaut un bon spot A capela,
chargé d'émotion, avec une voix à tomber par terre, une
histoire qui connecte l 'auditeur avec une expérience personnelle. Tout
cela n 'a rien à voir avec
l 'identité sonore (un jingle de 3 notes ou un titre
connu qui souvent n 'excède pas quelques secondes), qui par contre
permet d 'améliorer considérablement les taux de
mémorisation ».26
Selon Shadow Lisa, moderatrice du forum de
www.musiquesdepub.com
:
« Les agences ont compris l'importance de la synchro
(de plus en plus de départements synchro sont crées intra-agence
: The pour DDB, Wham pour Publicis, etc ..)
Le Festival (de la Pub) de Cannes a d'ailleurs
créé, depuis 2005, le prix de la Meilleure Bande-Son.
Qu 'il y aura à mon avis le meilleur (valorisation
d'artistes émergents, compos originales vraiment 'originales') comme le
pire (jingle conçu au dernier moment, sans moyen, démarque de
morceaux connus et des créateurs de jingles publicitaires
utilisés comme des produits jetables).
A noter que de plus en plus d'agences viennent nourrir leur
créa par des artistes dénichés sur myspace (donc, pas
toujours signés chez des majors).
A mon avis, les départements synchros et les agences
de créations de synchro
26
http://www.musiquedepub.com/index.php
ont de beaux jours devant eux ... à condition de
continuer à produire de la qualité !!! ».
Nous pouvons donc conclure ce chapitre en affirmant que,
d'après ces « grands millieu », la musique dans la
publicité a encore un grand avenir devant elle et ne fera encore
qu'évoluer avec l'apogée de nouveaux médias et des
nouveaux styles musicaux à venir.
Nous retiendrons également le petit bémol
très pertinent de Christophe Caurret et de Michel Collin : Trop de
musiques tuent la pub !!!.