La démarche ORIL apporte-t-elle une réponse aux difficultés rencontrées aujourd'hui par la station de Val Thorens?( Télécharger le fichier original )par Emilie CHAROUD WESFORD Grenoble - Bachelor Management Commercial Marketing Vente 2006 |
b- Le manque de diversification des activités à Val Thorens en été et en hiverA Val Thorens, l'offre touristique est trop concentrée sur la station et n'intègre pas les offres complémentaires de la vallée. Selon un questionnaire de satisfaction à l'initiative de l'Office du Tourisme12(*), lancé dans les années 2000, pour 50 % des propriétaires (75% pour la saison d'été) les activités et services proposés par la station de Val Thorens sont insuffisants. La station véhicule trop souvent l'image « d'usine à ski » et on ne parle que rarement de la saison d'été, aujourd'hui faiblement développée. En effet, l'offre proposée à Val Thorens est trop souvent associée à son statut de grande station de ski et aux grands opérateurs comme Pierre et Vacances par exemple. Contrairement à des stations d'Autriche, de Suisse et d'Italie qui ont su se positionner globalement comme des « destinations montagne » et maîtriser mieux le développement territorial et la répartition de leurs compétences. En effet plusieurs stations autrichiennes se regroupent. L'ensemble de la zone de montagne est ainsi englobé, ce qui leur permet de proposer une offre lisible et cohérente qui intègre à la fois des produits ski et d'autres produits complémentaires : loisirs sportifs et non sportifs disponibles sur un même territoire. En Suisse, le succès des activités d'été permet à un bon nombre de ces stations de développer des recettes commerciales qui alimentent indirectement le financement des investissements lourds d'hiver. L'exploitation des hébergements est ininterrompue tout au long de l'année. En ce qui concerne Val Thorens, et en se basant sur notre expérience professionnelle au sein d'une agence immobilière, on constate que l'activité de Val Thorens l'été est largement inférieure à celle d'hiver. D'une manière générale, la station de Val Thorens doit être capable de tenir compte de l'après-ski et du hors ski tout en proposant des produits qui soient en mesure d'intéresser l'ensemble des segments du marché : les familles, les seniors ainsi que les jeunes. Le trop peu d'activités ainsi que la qualité de l'hébergement devenu vieillissant ne permettent pas d'améliorer la fréquentation de la station.
c- Une offre d'hébergements standardisée et vieillissanteL'hébergement à Val Thorens est vieillissant et abondant. L'Office du Tourisme de la station a distribué un questionnaire de type « questionnaire de satisfaction » 13(*)auprès de la clientèle de Val Thorens au cours des années qui ont précédées l'ORIL. (Au début des années 2000). Les propriétaires ont été eux aussi interrogés, sur 500 envois de courriers, 38% des réponses ont été exploitables. Le constat est le suivant : selon les clients les logements sont vieillissants et de mauvaise qualité. En France, on comptabilise deux millions de lits touristiques dans les communes support de stations, soit environ quatre par habitant. La majeure partie des hébergements de la station date des années 1980-1985.14(*) Le parc immobilier devient obsolète et vétuste, il est impératif que la station de Val Thorens le renouvelle et le modernise. De plus, une partie du parc immobilier de Val thorens est détournée de sa vocation commerciale. En effet on parle de « lits froids » à usage non marchand. Il s'agit d'un appauvrissement du parc dédié à l'hébergement marchand par une captation d'une fraction croissante des lits touristiques vers le secteur des résidences secondaires. En Autriche, ce phénomène est marginal. En revanche, certaines stations de ski de Suisse et d'Italie rencontrent le même problème. Dans certaines stations suisses des mesures ont déjà été mises en place: tel un prélèvement sur les transactions immobilières destiné à créer puis à alimenter un fond de rénovation, et un impôt portant sur les activités liées à l'économie touristique qui remplace la taxe de séjour. L'absence de droit de succession sur l'hôtellerie en Suisse par exemple, en favorise son maintien. Une dynamique de constructions neuves s'est amorcée ces dernières années dans la station de Val Thorens, grâce notamment au dispositif d'allégement fiscal en ZRR15(*), dans le but de renouveler quantitativement et qualitativement les hébergements (La loi prévoit des réductions fiscales allant jusqu'à 37,5 % de l'investissement dans les résidences de tourisme.) 16(*) Le risque étant une surproduction au-delà du marché réel de résidences de tourisme qui peut à terme entraîner des friches touristiques à l'échéance des baux. Le parc immobilier de Val Thorens a ainsi besoin d'être modernisé et les équipements doivent être requalifiés. En Autriche, l'hôtellerie représente 50 % de l'offre d'hébergement. Le haut de gamme des hôtels de stations autrichiennes fait la réputation du pays. Ainsi l'hôtellerie autrichienne de part la dimension chaleureuse et typique de son accueil est plus proche des attentes des clients. * 12 Cf Annexe 2 « COMPTE RENDU DE L'ENTRETIEN AVEC STEPHANIE JAY, RESPONSABLE DU PROJET ORIL DE VAL THORENS LE 16 /04/2007 A L'OFFICE DU TOURISME DE VAL THORENS » * 13Cf Annexe 2 « COMPTE RENDU DE L'ENTRETIEN AVEC STEPHANIE JAY, RESPONSABLE DU PROJET ORIL DE VAL THORENS LE 16 /04/2007 A L'OFFICE DU TOURISME DE VAL THORENS » * 14 ASADAC Territoires Pascal Joly et Marc Durand Commune de Saint Martin de Beleville * 15 Zone de Revitalisation Rurale. Les territoires peuvent être placés en ZRR en fonction de différents critères : densité de population inférieure à 31 ou 33 habitant au km², déclin de la population, déclin de la population active, forte proportion d'emploi agricole. Un certain nombre de mesures fiscales ont été prévues pour stimuler l'activité et l'investissement dans ces zones. * 16 Association Valloire Nature et Avenir |
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